alexametrics
vendredi 29 mars 2024
Heure de Tunis : 06:24
A la Une
Sucess Story-Marhaba : La plateforme santé tunisienne qui pense Afrique
07/01/2018 | 15:59
5 min
Sucess Story-Marhaba : La plateforme santé tunisienne qui pense Afrique

Créée il y a 2 ans, en profitant d'un important marché avec l'Algérie, « Marhaba Mobile » est aujourd’hui la première plateforme d’accompagnement médical en Tunisie. Ces concepteurs, Amine et son père Karim Ahrès, tous deux spécialisés dans le développement de solutions informatiques, sont en train de révolutionner le domaine de l’accompagnement médical en Tunisie et promettent une plateforme qui desservira, dans le futur, tout le continent africain.

 

Une identité tunisienne forte

« En matière de nouvelles technologies, pour vraiment comprendre les choses et savoir ce qu’on peut faire et ne pas faire, il faut passer par l’étape développement », cette phrase prononcée par le jeune entrepreneur de 27 ans, au début de l’interview accordée à Business News, montre un Amine Ahrès ayant l'aisance et la crédibilité de quelqu’un qui a de l’expérience.

Après une licence en informatique appliquée à la gestion obtenue à l’IHEC de Carthage (Institut des hautes études commerciales), Amine part à Nice où, pendant plus de deux ans, il effectuera un Master en systèmes d’information à l’Université internationale Supinfo. Aussitôt son diplôme en poche, le jeune développeur, friand de nouvelles technologies, décroche un stage de 6 mois chez le géant du conseil, Accenture à Paris. Il y restera 3 années.

 « En gros, je faisais de l’analyse de données pour en extraire des informations à forte valeur ajoutée, et c’est précisément ce que je compte appliquer dans Marhaba. Utiliser ma compétence en « data » pour avoir un réel avantage concurrentiel par rapport aux autres agences installées sur le marché bien avant nous » nous explique-t-il.

Malgré la distance, Amine reste au fil des ans, très proche de son père. Les deux hommes parlent quotidiennement, cogitent et suivent de près l’actualité technologique dans le monde. Ils observent l’avancée fulgurante que procure l’intelligence artificielle à la médecine et y voient leur futur.

 

« Je m’ennuyais du salariat, je voulais tenter l’entreprenariat »

Début 2015, les deux hommes lancent Marhaba. Un opérateur 2.0 orienté Santé et tourisme muni d’une application mobile disponible sur « Playstore », « via laquelle le patient peut nous contacter ».

« Marhaba Mobile, c’est aussi une plateforme ouverte à toutes les startups, où les développeurs qui veulent accéder à un marché, qui désirent être coachés, sont les bienvenus. Actuellement, ce que nous faisons c’est du B to B to C, c’est-à-dire que nous nous posons comme partenaires de confiance des cliniques et des patients, pour l’instant algériens. Et c’est là l’une des différences avec les agences d’accompagnement classiques. Nous orientons nos patients vers les bons spécialistes et nous assurons le suivi derrière. Plus tard avec l’IOT (Internet of Things), nous allons faire que le patient soit directement connecté au médecin sans intermédiaire et en temps réel !».

Travaillant au quotidien avec les médecins algériens, l’entrepreneur de 27 ans, remarque un manque de continuité entre ces derniers et leurs confrères en Tunisie, concernant les dossiers de leurs patients. 

Pour remédier à ce problème conséquent, il leur propose aujourd’hui de suivre, en temps réel, les soins que reçoivent leurs patients, ici en Tunisie, à l’aide d’une application installée dans l’une des cliniques partenaires. « Concrètement, depuis l’Algérie, le médecin algérien a accès au compte rendu du médecin tunisien et même aux vidéos de l’intervention, « et c’est là qu’on parle de Big Data ».

 

Les données patients récoltées sont ensuite placées sur un CRM (Customer Relationship Management) hébergé chez Tunisie Telecom qui répond aux standards internationaux en matière de sécurité des données personnelle (certifiée ISO 27001).

« Et puis dès que le label français HDS (Hébergeur donnée santé) arrivera en Tunisie, nous y adhérerons automatiquement, puisque nous respectons déjà son cahier des charges et ses normes. Sur ce point, nous avons décidé d’anticiper ! » révèle l’entrepreneur.

 

Notre vision du futur

Sur ces objectifs futurs, le moins que l’on puisse dire c’est que Amine Ahres a les idées limpides : « À court terme, nous cherchons à lever des fonds pour engager une campagne marketing sérieuse afin de booster encore plus notre flux de patients. A moyen terme, nous ferons de la R&D (recherche et développement) pour marier la santé à la technologie, car c’est là la vraie valeur ajoutée ! Des agences de tourisme médical il y en a, il y’en a même qui le font très bien, mais, ce que nous veulons apporter nous, c’est la technologie, en plus. Pour y arriver, nous avons prévu de collaborer avec IBM Watson (leader de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé et base de données mondiale du médical), avec qui nous avons déja pris contact ».

 

Depuis des années, le réseau social Facebook investit beaucoup dans le domaine de la santé, un engagement porté par la femme de Mark Zuckerberg, Priscilla, qui est médecin. Un détail qui n’a pas échappé à notre développeur puisqu’il voit son entreprise devenir, dans quelques années, la porte d’entrée sur la santé africaine pour Facebook, « mais là, c’est la vision à moyen-long terme ».

« L’avenir de mon entreprise je le vois essentiellement en Afrique. L’Afrique, nous devons y aller ! Nous viserons aussi le marché européen qui nous est plus accessible actuellement, étant donné les moyens dont nous disposons » souligne l’expert, avant de conclure : « Notre devise au sein de Marhaba comme son nom l’indique c’est : l’hospitalité et la confiance. Ce que nous cherchons en cette première phase, c’est que chaque Algérien qui vient en Tunisie pour des soins, se sente chez lui, car historiquement, Algérie et Tunisie étaient un seul pays, dont la capitale était Constantine. Ce qui est fou actuellement, c’est qu’un Algérien qui désire acheter un dinar tunisien doit impérativement passer par l’Euro ! ».

 

07/01/2018 | 15:59
5 min
Suivez-nous

Commentaires (5)

Commenter

Dr. Jamel Tazarki
| 08-01-2018 20:40
Pour cela nous avons besoin de plateformes comme celle de Mr. Amine Ahrès!

Dr. Jamel Tazarki
| 08-01-2018 20:36
Alfred de Stuttgart ne comprenait rien à l'informatique et il est/était de profession courtier d'assurance. Je l'ai connu sur une fête d'anniversaire chez des amis allemands. Il m'a proposé de lui réaliser un comparateur d'assurance en tant qu'application web. Alors, je lui ai répondu: " Alfred, il y a trop de comparateurs d'assurance sur le web. Et toi, tu veux en faire encore un". Et ainsi il m'a répondu: "Jamel, le web est infini et il y a de la place pour tout le monde et tous les projets!".


Le lendemain on s'est rencontré chez lui et il m'a parlé de son idée que je résume en quelques lignes:
1) les courtiers d'assurance ont un bonus auprès des sociétés d'assurances, ce bonus varie entre 3% et 7%.
2) les courtiers d'assurance offrent un pourcentage de leur bonus au client web qui est à la recherche d'un contrat d'assurance. ==> de ce fait le client sur le web a intérêt à réaliser son contrat d'assurance sur internet puisqu'il profite d'un pourcentage du bonus du courtier d'assurance.
3) l'application web devrait calculer les frais d'assurance (la prime d'assurance) en fonction (à partir) des différents tarifs d'assurance et des bonus des différents courtiers. Il faut dire que le calcul des tarifs d'assurance (des primes) est vraiment trop chaotique et j'ai opté pour un système de l'intelligence artificielle qui se base sur le principe du backtracking et d'une base de connaissances (Knowledge base, a collection of facts and rules). Ce système de l'intelligence artificielle a la capacité d'apprentissage (Learning ability) ==> ceci se réalise par l'extension/rétrécissement de la base de connaissance.
4) Les Tarifs on les reçoit des sociétés d'assurance sous-forme de dll ou sous forme de fichier Excel
5) le tout doit-être automatisé et fonctionner sans l'intervention d'un opérateur.
6) Le comparateur d'assurance web a) propose à l'intéressé une liste de sociétés d'assurance et les primes correspondantes en fonction de certains paramètres, b) met l'intéressé en contact avec le courtier le plus proche de son code postal (PLZ) via émail, pour chaque transfert de courriel (émail) Alfred reçoit 0.20 euro du courtier en question.

Cette start-up fait un chiffre d'affaires d'un million d'euros par an!


Je reviens au sujet de l'article et je redonne le texte de Benje:
"Mais les algériens et même les africains ont d'excellents médecins et spécialistes comme le témoigne leurs présence dans les hôpitaux en France ! En plus vous croyez que les algériens vont se croiser les bras et venir se soigner en Tunisie sans rentrer en concurrence avec nos cliniques ! C'est de la foutaise toutes ces plateformes numériques pour servir d'intermédiaire entre les cliniques et les patients étrangers."

==> Je rappelle que la plateforme de Mr. Amine Ahrès n'est pas à sens unique, il y aura des Tunisiens qui iront se soigner en Algérie et ailleurs en Afrique et il y aura aussi des Africains qui viendront se soigner en Tunisie!


Avec plus de 1,2 milliard d'habitants, l'Afrique est le deuxième continent le plus peuplé après l'Asie et représentait 16,4 % de la population mondiale en 2016 (d'après Wikipédia) ==> il y a de la place pour tout le monde et pour tous les projets!

Je résume: Il nous faut des liens et relations privilégiées entre la Tunisie et le reste de l'Afrique. Et Pour cela nous avons de plateformes comme celle de Mr. Amine Ahrès!


@Dr ELFEHRI H'mida, Merci pour votre feedback.


Dr ELFEHRI H'mida
| 08-01-2018 17:55
@ DrTAZARKI
Je suis d'accord avec vous et je vous invite à consulter mes publications dans un groupe que j'ai crée sur face book:La Tunisie un plan de développement.

Benje
| 08-01-2018 12:07
Mais les algériens et même les africains ont d'excellents médecins et spécialistes comme le témoigne leurs présence dans les hôpitaux en France !
En plus vous croyez que les algériens vont se croiser les bras et venir se soigner en tunisie sans rentrer en concurrence avec nos cliniques ! C'est de la foutaise toutes ces plateformes numériques pour servir d'intermédiaire entre les cliniques et les patients étrangers .
C'est ce qu'on appelle du tourisme médical pour des disciplines et Maladies non remboursées par la sécurité sociales des pays d'origine des patients comme la chirurgie esthétiques ou les prothèses dentaires ...
Si on devait développer le digital en Tunisie il faut le faire dans le domaine agricole et agroalimentaires , les services publiques ...

Dr. Jamel Tazarki
| 07-01-2018 21:51
D'abord je vous propose de voir le lien suivant:
http://www.servicesantecuba.com/

===> oui, le cuba s'est transformé en société de services médicaux, et pourquoi pas la Tunisie aussi?



100000 africains (Marocains, Algériens, Afrique subsaharienne, etc.) seraient venus en 2016 subir des opérations médicales en Tunisie. Nous avons les meilleurs médecins du monde. Il est temps d'exporter nos services médicaux. Il est temps d'investir dans les secteurs pharmaceutique et biotechnologique (recherche et production de médicaments et de vaccins)

L'industrie pharmaceutique cubaine produit la protéine interferon (INF), des crèmes très efficaces contre les brûlures, un vaccin contre l'hépatite B ; un vaccin antiméningocique de type B, la streptokinase recombinante utilisée dans l'infarctus du myocarde et l'embolie pulmonaire, des modulateurs immunologiques, antihypertenseur, hypocholestérolémiant et médicaments anticancéreux (d'après wikipédia) .

Le gouvernement américain a autorisé la mise en vente aux États-Unis de deux vaccins élaborés à Cuba, devenu un grand exportateur de médicaments génériques (d'après wikipédia). ==> Par contre la Tunisie produit depuis 1986 des médicaments génériques et on exporte presque rien, on ne produit même pas assez afin de garantir notre autosuffisance.


Oui, le secteur des services médicaux et des biotechnologies pourrait devenir le premier secteur de nos exportations et ceci même avant le tourisme!

Il faut soutenir les efforts de Mr. Amine Ahrès afin de faire de la Tunisie, entre autre, une société de services médicaux

Jamel Tazarki

Emeli Sandé - Read All About It
https://www.youtube.com/watch?v=vaAVByGaON0