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Success Story - Omar Yaakoubi : Un virtuose tunisien de la cybersécurité
03/09/2017 | 15:59
5 min
Success Story - Omar Yaakoubi : Un virtuose tunisien de la cybersécurité

 

Après des études en informatique appliquée à l’ISG de Tunis (Institut Supérieur de Gestion), le jeune Omar Yaakoubi accède à la prestigieuse université Californienne, Stanford, où pendant plus de deux ans il effectuera un master en « Strategic innovation & entrepreneurship ». De retour à Tunis, il monte « barac », une entreprise spécialisée dans la cybersecurité, avec Mehdi Ben Hamden l’un de ses « copains » de fac.

Deux ans plus tard, en 2017, barac, emploie plus de 20 personnes et génère un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros par an. En ce mois de septembre, l’entreprise, désormais basée à Londres au Royaume-Uni, participera à une levée de fonds. Ces fondateurs espèrent atteindre les 5MD.

 

Lorsqu’on pose une question à Omar Yaakoubi, la réponse est toujours formulée rapidement et avec des mots qui ne laissent aucune ambiguïté. Cet excellent orateur de 31 ans, très pris, passe aujourd’hui son temps entre Tunis, Londres et les pays où il espère décrocher de nouveaux contacts. Il fait partie de ces personnes qui vivent en « avance-rapide », en totale adéquation avec le monde qui les entoure et très loin du « Tunisian Way of life ».

A l’aise avec les langues, ce polyglotte et bon orateur, insiste lors de son interview : « la partie recherche et développement de barac se trouve ici à Tunis et notre quartier général est à Londres, j’y vais d’ailleurs ce dimanche ».

« Pour nous, être à Londres est essentiel car nous travaillons dans un secteur très sensible : la sécurité informatique. Vendre nos solutions à partir de Tunis n’est tout simplement pas possible, c’est une question de confiance ! », explique-t-il lors de son interview avec Business News.

 

Parlant du cœur de son activité M. Yaakoubi dit : « Nous concevons des solutions sécuritaires pour les banques et les opérateurs téléphoniques à partir d’algorithmes d’Intelligence artificielle et d’analyse comportementale. Nous sommes dans la détection en temps réel d’attaques informatiques ainsi que de fraudes. Avant, les solutions employées par nos clients détectaient les anomalies tous les 100 à 150 jours, nos solutions leurs permettent actuellement, une détection en temps réel ou presque. Nous proposons donc une nouvelle génération de cyberprotection ».

 

A part le problème de confiance, le jeune entrepreneur confie qu'en Tunisie  le marché est très peu développé, « dans le sens où même si nous avons une solution viable à proposer pour un problème précis, nous ne pouvons pas la tester par manque de clients. Aux USA ou en Israël, pays leaders dans le domaine, la question ne se pose pas ! Les entreprises deviennent grandes au sein de leur écosystème avant de s’internationaliser, elles ont tout ce qu’il leur faut pour grandir et se développer dans leur pays d’origine ».

 

Lorsqu’il a démarré sa start-up, Omar Yaakoubi opérait dans le conseil et l’analyse de données liées à la sécurité informatique. Avec le temps, en compagnie de ses associés, ils se sont rendus compte que le futur du secteur résidait dans l’analyse instantanée et « c’est à cet instant précis que « barac » a évolué vers l’intelligence artificielle ».

Avec « Barclays » ou encore « Orange Telecom » comme clients, l'entreprise prend aujourd’hui son envol. « Nous sommes en test avec de grosses entreprises en Europe », confie-t-il. 

 

Pour son développement, les dirigeants de barac ont intégré en 2016 le plus grand Accélérateur au monde : Techstars.

Toujours dans la phase de démarrage, Omar Yaakoubi explique que son entreprise faisait du conseil, ce qui lui a permis d’avoir assez de fonds pour lancer la plateforme. « Au début, nous avons dû travailler avec des entreprises qui utilisaient notre plateforme pour très peu.

Lorsque nous avons été acceptés dans le programme de Techstars nous avons obtenu des fonds supplémentaires (à peu près 220 mille dollars), ce qui nous a permis de nous développer plus encore ».

 

A la question : « Si vous deviez décrire le « gap » qui existe entre l’ISG et Stanford en deux phrases que diriez-vous ? », l’entrepreneur répond : « En Tunisie les études sont théoriques, aux Etats-Unis, elles sont presque exclusivement pratiques ». Il ajoute qu’on Tunisie les gens ne savent pas ce que c’est que de travailler en équipe.

 

Quant au futur de son entreprise, M. Yaakoubi a les idées claires. Pour lui, il y a aujourd’hui dans le monde un problème avec le traitement de données cryptées. « C’est sur ça que nous sommes en train de travailler. Avec Cisco Système nous sommes les deux seules entreprises dans le monde à offrir des solutions ! » dit-il fièrement.

 

Le 31 août 2017, jour de rentrée scolaire en Russie, le président russe, Vladimir Poutine a parlé aux jeunes de la nation. Dans son discours, le chef d’Etat surprend tout le monde avec des mots sans équivoque : «L'intelligence artificielle représente l'avenir non seulement de la Russie, mais de toute l'humanité. En ce domaine, il y a des opportunités colossales et des menaces qui sont difficiles à prévenir aujourd'hui. Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde. Et il n'est pas souhaitable que ce pouvoir soit concentré entre les mains d'une seule personne. Donc, si nous sommes les leaders dans ce domaine, nous partagerons ces technologies avec le monde entier, comme nous partageons aujourd'hui les technologies atomiques, les technologies nucléaires ».

« Ceci est totalement vrai, réagit  Omar Yaakoubi, ceux qui contrôleront le Data et l’Intelligence Artificielle, contrôleront le monde ! c'est ça le futur ! Malheureusement, dans ce domaine, la Tunisie n’existe pas ! ».

 

Pour arriver à avoir une place dans le secteur, Omar Yaakoubi évoque une collaboration public-privé « en Israël c’est l’armée qui a fait le secteur et donc si l’Etat tunisien ne comprend pas ça, cela serait difficile de créer quelque chose en Tunisie. L’Etat doit intervenir pour donner des projets innovants aux start-ups. Je comprends néanmoins que la cybersécurité soit un sujet sensible, ici comme ailleurs ».

Aux jeunes Tunisiens qui se lancent, M. Yaakoubi conseille un démarrage dans un écosystème international. « A l’Etat, il ne faut pas demander de l’argent mais des projets ! », a-t-il conclu.

 

 

Sofiène Ahres

03/09/2017 | 15:59
5 min
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Commentaires (15)

Commenter

nabbar
| 04-09-2017 17:12
Cher docteur Tazrki, merci pour votre analyse approfondie, ne manque donc plus qu'un parallèle qu'avec votre expérience personnelle à Tazarka.
N'avez-vous pas trouvé un lien entre la cybersécurité et les méthodes utilisées par les bergers à Tazarka pour protéger leur cheptel du vol ?

A vous tout seul, vos projets renfloueraient le budget de l'état Tunisien pour 10 ans, bonne continuation.

Nour
| 04-09-2017 14:36
Il suffit de regarder le site:barac.io

Tout y est expliqué et vous avez aussi fbook, lindekin barac.io

Ils sont à Londres

Je viens de regarder et bravo pour cette start up.

Fares
| 04-09-2017 14:10
Les systèmes à base de connaissance étaient à la mode il y a 20-30 ans. On ne parle plus de programmation logique ni de prolog de nos jours. Les systèmes experts à base de règles ont eu un certain succès, mais le coût de contruire la base de connaissance (qui est le coeur de ces systèmes) est prohibitif. La programmation de ces systèmes est généralement simple et il existe des moteurs d'inférence générique, pas besoin de réinventer la roue. Même le bon vieux Prolog pourrait faire l'affaire.

L'IA a eu son nouveau printemps vers 2005 grace à des approches statitiques. On se rappelle tous des traducteurs comme Babel fish des années 2000 qui étaient basés sur des règles et qui offrent de piètres résultats comparés aux traducteurs actuels basés des mhodes statistiques et des n-grammes.

L'autre printemps de l'IA a eu lieu en 2012 avec la résurection des réseaux de neurones (des concepts et une technologie qui remontent aux années 40-50). On parle beaucoup de deep learning maintenant, ces approches sont utilisés dans le domaine de la reconnaissance d'images. Plusieurs banques en Amérique du Nord les utilise pour la détection de transactions frauduleuses.

Dr. Jamel Tazarki
| 04-09-2017 13:22
Il ne faut pas être vraiment un très grand connaisseur (bien qu'il soit préférable de l'être), si quelqu'un voudrait créer une startup dans le domaine de la sécurité informatique. Avec une levée de fond de 5MD on pourrait se permettre d'engager de très bons informaticiens/mathématiciens avec des salaires annuels qui dépassent les 150000 euros par an. Les très bons informaticiens/mathématiciens ont leur prix.


Ce qui compte d'abord est l'idée de la startup et la levée de fond.


Oui, je suis convaincu que "L'Etat doit intervenir pour donner [inspirer] des projets innovants", aux USA beaucoup de très grands projets ont été initiés par l'Etat: la télévision couleur dans les années 60, la communication par satellite, le IPhone, ADA, FEM, et l'internet même'

Très Cordialement

Jamel Tazarki

Benje
| 04-09-2017 13:19
Voyez vous M Tazarki (pas Docteur pour nous les francophones) vous êtes devenu la risée et un sujet de moquerie de certains intervenants à force d'étaler et répéter vos titres Docteur et vos réalisations ...
un conseil si vous permettez il ne faut pas se vanter et se mettre en avant et un peu de modestie car si certains intervenants moi compris commencent à étaler leurs diplômes et titres et thèses et réalisations et collaborations internationales vous serez peut être un peu gêné.
Bien à vous et continuer à nous donnez vos avis

Rder
| 04-09-2017 11:20
Oui, c'est curieux de lire cet article... Y-a-t-il un lien entre l'auteur et ce jeune Omar (à qui je souhaite une grande réussite).
Curieux de lire qu'un diplômé de l'ISG est devenu spécialiste de la sécurité informatique....
Curieux de lire que c'est à l'état d'intervenir et comme exemple il site ISRAËL" ...
Curieux de lire ce parallèle entre une entreprise mondialement connue "sisco" et la start-up de notre ami aucune référence et inexistante sur le web ...

....

Dr. Jamel Tazarki
| 04-09-2017 06:23
"Bravo Mr. Omar Yaakoubi et bonne continuation" et non pas
"Bravo Mr. Omar Yaakoubi est bonne continuation"

Dr. Jamel Tazarki
| 04-09-2017 06:19
Enfin un projet intéressant et professionnel qu'il faut absolument soutenir afin de garantir sa réussite.


J'ai participé à plusieurs projets du domaine de l'intelligence artificielle, entre autre:
a)
https://pdfs.semanticscholar.org/d4da/f288da853720c8326a3c9de8e6a9690e216d.pdf

b)
Il y a deux ans j'ai fait la programmation d'un boitier de diagnostique pour un constructeur de voiture allemand. Un système de l'intelligence artificielle qui se base sur le principe du backtracking et d'une base de connaissances (Knowledge base, a collection of facts and rules). Ce système de l'intelligence artificielle a la capacité d'apprentissage (Learning ability) ==> ceci se réalise par l'extension de la base de connaissance.

c) un comparateur d'assurance en tant qu'application web:
L'application web devrait calculer les frais d'assurance (la prime d'assurance) en fonction (à partir) des différents tarifs d'assurance et des bonus des différents courtiers. Le calcul des tarifs d'assurance (des primes) est trop chaotique pour un langage de programmation comme JAVA ou C++ et j'ai opté pour un système de l'intelligence artificielle qui se base sur le principe du backtracking et d'une base de connaissances (Knowledge base, a collection of facts and rules). Ce système de l'intelligence artificielle a la capacité d'apprentissage (Learning ability) ==> ceci se réalise par l'extension/rétrécissement de la base de connaissance.

Le Thème de ma thèse de doctorat est du domaine de l'intelligence artificielle et du Logic programming (Logic programming is based on formal logic).


Ce que j'ai aimé le plus dans l'article ci-dessus est que: "L'Etat doit intervenir pour donner des projets innovants aux start-ups" ===> oui, Mr. Omar Yaakoubi vient de formuler une vérité que nos politiciens n'ont pas encore compris!


Bravo Mr. Omar Yaakoubi est bonne continuation!

Jamel Tazarki

Didon
| 04-09-2017 00:43
de fautes ... désagréable à lire.

Moustache
| 03-09-2017 23:42
Avec un ecosystéme tunisien digne de celui de l'âge de pierre, c'est vrai qu'il ne risque pas de trouver de gros client, mis a part peut être les institutions gouvernementales qui ont le budget pour.
Pour sa remarque du gap entre l'enseignement tunisien et celui a l'etranger c'est dommage qu'on ne donne pas plus d'importance à la pratique. Il suffit de voir nos professeurs universitaires et leur language academique tiré par 4 épingles et qui sont même pas foutu de résoudre des problémes qui ne sont pas dans leur cours, des problémes de la vie professionnelle réelle, ceux qui forgent la connaissance et l'expérience ...