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Success Story - Omar Khalfat : "Nadhef Bledek" est une cause et un projet!
24/12/2017 | 15:59
7 min
Success Story - Omar Khalfat :

Braver la morosité ambiante, avoir une idée pour améliorer les conditions de vie des Tunisiens puis concrétiser cette idée en un projet, est un succès en soi. « Nadhef Bledek » est plus qu’un projet, il s’agit d’une cause pour laquelle Omar Khalfat, Mariem Amara, Mehdi Boudhriâa et Sélim Khabthani, des jeunes tunisiens, pour la plupart diplômés des grandes écoles à l’étranger, ont uni leur savoir-faire pour rendre leur ville propre et plus agréable. Ces jeunes originaires d’Ezzahra n’ont lésiné ni en efforts ni en moyens, qu’ils ont puisé dans leurs propres ressources, pour offrir à leur ville un concept clé en main permettant à la municipalité une plus grande efficacité dans le travail et aux citoyens un espace de vie plus sain.


Testé dans la petite ville côtière de la banlieue sud de Tunis, le projet a plu, et c’est aujourd’hui avec beaucoup d’espoir et la ferme intention de faire de la propreté des villes une priorité, que les quatre jeunes tentent d’élargir le concept, d’abord sur le Grand Tunis et puis qui sait, sur le territoire peut-être….  

 

 

Un projet pour que nos enfants grandissent dans un environnement propre !

 

« La propreté est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. J’habite dans la petite ville côtière d’Ezzahra et quand je promène mes enfants je suis souvent écœuré par l’état des quartiers dans lesquels ils vont grandir et évoluer. Je voulais créer un projet autour de la propreté et j’ai réuni trois autres amis, aussi concernés, autour de ce projet. Au départ, nous avions pensé à créer quelque chose d’utile et d’en faire cadeau à la municipalité d’Ezzahra d’où nous sommes orignaires. Avec mes collaborateurs Mariem Amara, Mehdi Boudhriâa et Sélim Khabthani nous avons œuvré à aider notre commune à améliorer ses performances en matière de ramassage des ordures, en connectant les ménages avec les camions de ramassage des municipalités, et quand nous avons mis en place notre concept « Nadhef Bledek », nous nous sommes rendus compte qu’il plait ! » nous a confié Omar Khalfat.

 

« Nadhef Bledek » au service des municipalités et du citoyen

 

« L’intérêt porté à notre projet nous a poussé à développer le concept. Nous avons cartographié d’autres communes, Sidi Bou Said notamment, et nous avons également mis en place un tracking des agents au sol. Ce système, que nous avons souhaité complet mais aussi et surtout utile pour les citoyens, les professionnels et les municipalités, permet aussi d’avoir des rapports détaillés sur le travail effectué par les agents municipaux en temps et en heure. Il permet à ces derniers de lancer des alertes, notamment à la police environnementale, en cas de problème » a souligné Omar.

« Pour résumer, notre système est axé autour de la propreté des villes. Il donne au citoyen toutes les informations utiles sur la localisation des bennes à ordures et jusqu’au tracking des camions et des agents municipaux. A Ezzahra, cela a permis de réduire considérablement l’encombrement des ordures. A part le fait que ce système soit un excellent moyen d’informer et de contrôler, il s’agit aussi d’un moyen infaillible pour aider les municipalités à optimiser leurs ressources » a-t-il précisé.

 

Une aide substantielle pour améliorer le travail des agents municipaux

 

« Notre système permet de dresser des rapports détaillés sur le travail des agents. Les trajets effectués par les camions par exemple. Souvent ces parcours ne sont pas du tout étudiés et, grâce à notre système, nous pouvons proposer le trajet optimal à emprunter pour gagner du temps et ne pas passer inutilement deux fois par le même point » nous a expliqué le jeune entrepreneur. Sur une tablette, Omar nous a montré le trajet effectué par un camion de ramassage et le temps que cela permettrait à la municipalité de gagner si quelques ajustements y étaient apportés.

 

De la propreté à la préservation de l’environnement 

 

« Nous lançons en ce moment la collecte sélective des déchets en plastique et en carton. Cette collecte qui se fera selon un planning précis et par quartier, sera effectuée en porte à porte par un agent en Tuk Tuk. On commencera par installer ce système à Ezzahra, notre ville pilote, à partir de la semaine prochaine en collaboration avec des professionnels du recyclage » a annoncé Omar Khalfat, soulignant l’intérêt pour les communes et les citoyens d’intégrer la sélection des ordures à leurs habitudes comme cela se fait dans les pays développés.

« Les ménages pourront ainsi savoir quel jour de la semaine et à quelle heure ils pourront placer leurs déchets en plastique devant leurs maisons » a-t-il expliqué.

 

De la transparence et un regain de confiance

 

« Nous avons en ce moment 12.000 abonnés à l’application, dont 4.000 actifs à Ezzahra. Notre système a permis de créer une certaine conscience et les gens sont devenus plus regardants. Nous permettons aux citoyens grâce à Nadhef Bledek d’avoir toutes les informations qu’il faut avoir sur tout ce qui concerne la propreté de leur ville ou quartier. Aux municipalités, nous offrons un pack clé en main avec un plan de communication pour chaque municipalité et évidemment plus d’interactivité à travers des pages dédiées sur les réseaux sociaux. Nous consacrons ainsi l’échange et la transparence qui au final est bénéfique pour tout le monde. Car les municipalités sont souvent critiquées un peu à tout va par les citoyens alors que très souvent ce sont les citoyens eux-mêmes qui sont à l’origine de l’état de saleté de leur quartier. Ce système permettra de mettre chacun face à ses responsabilités » a indiqué Omar Khalfat.

 

« Nadhef Bledek », vers la signature d’une convention avec le ministère des Affaires locales

« Le produit que nous proposons est complet. Nous fournissons matériel, tenues et assistance et nous faisons la promotion du travail municipal et des agents sur lesquels repose ce travail colossal. Cela crée cette proximité et cette conscience nécessaires à l’amélioration de l’état de nos rues » a souligné l’entrepreneur.

 

« Nous sommes sur le point de signer une convention avec le ministère des Affaires locales et de l’Environnement pour élargir notre présence sur le Grand Tunis et par la suite peut-être sur tout le territoire. Nous espérons vraiment pourvoir concrétiser cela car nous avons jusque-là financé notre projet de nos poches et nous le proposons à un prix plus qu’abordable. Nous ne sommes pas dans une optique de profit mais nous voulons vraiment voir nos efforts aboutir. Vous savez nous avons chacun un travail et nous avons consacré tout notre temps libre et beaucoup de ressources dans ce projet. A Ezzahra nous avons permis à la municipalité de gagner 2h de temps en collecte d’ordures et les résultats de notre système sont visibles, il devrait en être de même partout. Nous ne sommes pas là pour dire aux municipalités comment travailler mais juste pour proposer des façons de réajuster leur système pour leur faire gagner du temps, des ressources et en confiance également. Nous espérons aussi renforcer la conscience des citoyens et leur donner les moyens de préserver un environnement de vie sain » nous a révélé Omar.

 

Au cours de cet entretien, nous avons été frappés par la volonté de Omar Khalfat d’améliorer la situation de la propreté de son pays. Cet opticien de formation qui a uni ses efforts avec d’autres jeunes diplômés des écoles de commerce et de polytechnique, fait partie des nombreux citoyens qui rapportent tous les jours des faits liés à des dépassements ou à l’état catastrophique de leur quartier.

Si beaucoup prennent en charge le nettoyage de leur lieu de vie, rassembler ces personnes, en fédérer d’autres et mettre la propreté au cœur des priorités du Tunisien est une entreprise fort louable qui, de surcroît, ne semble pas coûter grand-chose. Pour y avoir mis leur cœur, leur savoir mais aussi quelques dizaines de milliers de dinars, ces jeunes tiennent à « vendre » leur produit à des prix attractifs. Au moment de nous quitter, Omar Khalfat nous a confié avoir été contacté la veille par une institution qatarie, intéressée par le produit, mais c’est en Tunisie qu’il voudrait le voir réussir…

 

Myriam Ben Zineb    

24/12/2017 | 15:59
7 min
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Commentaires (4)

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Le Patriote
| 25-12-2017 13:57
Les dechets organiques compostes sont le meilleur engrais pour votre jardin.Moi j ai choisi un coin du jardin bien a l ombre pour construire un compost bien aere ou je rassemble tout ce qui est organique.Le resultat est fabuleux pour toutes mes plantes.

Nourbr
| 25-12-2017 10:04
Correctement ce travail de propreté environnementale des quartiers et des villes voire élargi à toutes les communes du bled serai l'affaire de l'état et du gouvernement des élus du ministère des municipalités et leur services de voieries reste ces deniers sont sous autorités de l'Etat et à leur tête la présidence, mais rien n'est planifié, malheureusement..ni vrais compagne médiatique ni vraies mesures et études du terrain de l'environnement et de la propreté en générale, C bien pour cette initiative de développement citoyen, par ces jeunes donc j'espère que c pas de la poudre aux yeux pour trouver un créneau de bizness soit disant ... Nazef bled és, bref...

J.trad
| 25-12-2017 09:15
Que ceux qui ont des jardins ,commencent ,qu'ils fassent comme moi ,dès que j'ai vu les mouches profitera de la révolution ,j'ai pris la pioche et en avant je n'ai plus jeté de déchets organiques devant ma maison ,à part les déchets non organiques ,j'ai juré d'enterrer les matières organiques dans le jardin ,les mouches sont partit chercher où pondre ,il faut que les jardins avalent les déchets organiques ,si chaque citoyen ramasse un kilo de plastic ,et noue le sachet ,la collecte par les agents municipaux serait rapide ,et on passe à un autre problème,une poule et un coq dans un jardin ??!!! Je ne comprend pas pourquoi c'est interdit ,le gazon c'est un luxe ,et par sû il boit beaucoup d'eau potable ,et figurez vous ,de l'eau potable ????!!!!les abeilles je n'en vois plus dans mon jardin ,parceque j'ai arraché sauvagement les généreuses herbes sauvage s,je suis triste je ne vois ni coquelicots ,ni marguerites,ni les miriades de petites fleures qui poussaient spontanément dans mon jardin et qui servaient de festin pour les abeilles ,mon jardins est en deuil ,et surtout aprés la mort de Farid Belhadj sada9 ,Rabbi yarhmou .

Z_f
| 25-12-2017 07:21
La Tunisie peut compter sur ses jeunes. Une résistance s'installe. Tout n'est pas perdu. Je suis rassuré. Merci.