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Success Story - Cyrine Hamza Cherif : Il faut croire en ses rêves !
12/03/2017 | 15:59
5 min
Success Story - Cyrine Hamza Cherif : Il faut croire en ses rêves !

Entrepreneure dans l’âme, amoureuse des belles choses et fervente défenseuse de l’artisanat, c’est ce que l’on peut retenir du parcours de Cyrine Hamza Cherif. Cette femme débordante d’énergie, gère un réseau de boutiques de déco et d’artisanat. Elle a inauguré, en décembre 2016, son nouveau concept store « Elyssa Artisanat », qui regroupe les créations d’une quarantaine de créateurs et d’artisans, et où elle nous a reçus samedi 11 mars 2017, pour un entretien au cours duquel elle nous a raconté son parcours, ses passions et ses ambitions.


 

Cyrine est née à Tunis. Elle a entamé ses études primaires à l’école Chevreul, puis les a poursuivies à l’école publique de Mutuelleville. Ses études secondaires, elle les a débutés au Lycée El Omrane pour les terminer au Lycée des Pères blancs (actuel Imam Moslem), où elle a obtenu son Bac Lettres. Timide et réservée mais aussi très dynamique, dès son jeune âge, elle avait un côté artiste : elle adorait dessiner. Cyrine Hamza part en France (Paris) étudier l’architecture d’Intérieur à l’Académie Charpentier. Ses études correspondant à sa passion, elle obtient brillamment son diplôme en 1990. Elle enchaine avec une année d’études en création textile et peaufine ses connaissances avec deux stages, l’un à l’aéroport de Paris en architecture d’intérieur et l’autre en style dans le textile au cabinet NellyRodi.

 

En 1992, la jeune femme revient en Tunisie avec l’idée de lancer son bureau d’architecte d’intérieur. Mais, entre temps, elle s’est mariée, et pour réussir dans ce métier, il fallait remporter les grands projets dans l’hôtellerie, et être souvent absent de chez soi. Ainsi, pour composer entre sa vie de famille et sa vie professionnelle, elle opte pour une boutique de décoration, où elle pourra dessiner ses propres créations en meubles.

 

En 1997, elle ouvre sa première boutique de décoration à Manar Centre, "Fenêtre sur Cour" qui regroupe des meubles d’artisans et des objets d’importation. Peu à peu, elle y introduit quelques objets de déco tunisiens, notamment du verre soufflé, du cuir, du bois, du linge de table, etc. Le projet a tellement bien marché qu’elle se lance dans une deuxième boutique, avec la même enseigne, à l’ouverture de l’hypermarché Carrefour à la Marsa.

Le succès de l’enseigne ne détourne pas Cyrine Hamza Cherif de son premier objectif, du projet qui lui tenait à cœur. Amoureuse de l’artisanat, elle voulait lancer une boutique qui vend ses propres créations. Elle ouvre donc, en 2002, une boutique dans un hôtel à Tabarka, qu’elle devra fermer après la révolution, l’hôtel aussi ayant été fermé. Boutique qu’elle s’apprête d’ailleurs à rouvrir prochainement.

 

 

Après la révolution, Cyrine Hamza Cherif ouvre deux boutiques de déco et d’artisanat à Mahdia. Il y a quatre ans, une nouvelle opportunité s’offre à elle. Son mari, un homme d’affaires connu, Tarek Cherif, lui propose la reprise d’une imprimerie numérique en difficulté. Bien que loin de son domaine de prédilection, et après une brève hésitation, elle se lance dans ce projet. «C’est un challenge, je vais sauver cette entreprise !», s’est-elle dit et elle a réussi son pari. Aujourd’hui, la société marche bien, nous confie-t-elle, « d’ailleurs, nous avons fait les badges de l’ISIE lors des dernières élections, après avoir remporté l’appel d’offre ».

 

Toutes ces réussites n’ont cependant pas comblé Cyrine Hamza Cherif. Elle rêvait toujours de créer quelque chose autour de l’artisanat à Tunis, mais elle n’avait pas une idée précise sur la forme de ce nouveau projet qu’elle voulait entreprendre.

C’est pendant un voyage au Maroc, que l’idée prend forme. En se promenant au souk de Tanger, en novembre 2015, elle découvre un concept store tenu par deux Marocaines où sont exposés des produits de l’artisanat marocain. Enchantée par ce qu’elle a vu, dès son retour en Tunisie, elle commence à chercher une maison « qui a du cachet » à Mutuelleville, la Médina, où elle désirait s’installer en premier lieu, lui ayant été déconseillée. En juillet 2016, elle trouve son bonheur. Et en décembre 2016, elle ouvre son concept store, Elyssa Artisanat. «J’ai réalisé mon rêve, je suis très contente. « Je suis fière d’avoir inauguré un concept qui n’existe pas en Tunisie», s’est-elle réjouit.

 

 

Aujourd’hui, elle collabore avec une quarantaine de créateurs et d’artisans. «J’ai connu des gens formidables. Je suis très contente et très épanouie, même si parfois c’est difficile», a-t-elle affirmé, en ajoutant : «Il faut encourager l’artisanat, car ce secteur vit des difficultés. Les artisans ont une richesse extraordinaire dans les mains, c’est un trésor qu’on doit préserver».

 

Cyrine Hamza Cherif estime que sans le soutien inconditionnel de sa famille et notamment de son mari, « un grand bosseur pour qui le travail c’est la santé », elle n’aurait pas réussi. D’ailleurs, c’est lui qui l’a aidée à acheter sa première boutique, avant qu’elle ne puisse compter sur ses propres moyens et sur les crédits bancaires pour financer le reste de ses projets. En contrepartie, elle, aussi, a épaulé son mari dans ses projets, notamment ceux liés à la décoration d’hôtels.

L’entrepreneure évoque une autre personne, « sans qui rien n’aurait été possible », sa mère. Cette dernière s’est investie avec elle dès l’ouverture de sa première boutique. Elle était présente et l’a aidée quand-il fallait. «C’est aussi grâce à elle que j’ai réussi», nous confie-t-elle.

 

La prochaine étape, pour Cyrine Hamza Cherif, c’est de s’internationaliser, soit en exportant, soit en ouvrant sa propre boutique à l’étranger. Pour le moment, elle « savoure l’instant ». Cyrine Hamza Cherif a non seulement réalisé son rêve, mais elle est actuellement en négociation avec une Tunisienne installée au Mexique, qui est intéressée par ses produits. Un nouveau challenge qui s’offre à elle et qu’elle saura, sans doute, relever avec brio.


 

 Imen NOUIRA

12/03/2017 | 15:59
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Commentaires (7)

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Corail Turquoise
| 13-03-2017 22:49
Je suis très émue de retrouver une personne comme toi, chère cousine, qui adore l'artisanat dans toutes ses formes.
Bravo pour tout ce que tu as pu réaliser jusqu'à maintenant Cyrine, je te souhaite beaucoup de succès et que ton entreprise s'agrandisse encore et encore.
Bonne continuation de la part de ta cousine Günech dite Chems Zardoumi.
Artiste Peintre

Dr. Jamel Tazarki
| 13-03-2017 17:36
Je dois avouer à Madame Cyrine Hamza Cherif, avec tout le respect que je lui dois, qu'il y a trop de meubles (d'objets) et très peu d'espace dans son architecture d'intérieur (d'après les photos de l'article ci-dessus). J'habite dans un appartement de 120 m2 en Allemagne et j'avoue que les 3/4 de mon appartement sont vides, oui j'adore le vide, oui j'ai besoin de beaucoup d'espace afin de me sentir bien!


Il faut aller voir dans quel luxe vie aujourd'hui la bourgeoisie tunisienne: dans des petits châteaux avec plusieurs salles de bain, plusieurs toilettes, plusieurs salles de séjours, des piscines, des bibliothèques, plusieurs voitures, et en particulier avec des chambres bourrées de meubles de grand luxe et très peu d'espace libre.


Par contre chez les paysans sans ou avec très peu de terre à Tazarka (mon village) la même chambre est en même temps cuisine, salle de séjour, lieu de préparation de devoirs de maison pour nos enfants écoliers, et chambre à coucher. Nous n'avons pas de salles de bain mais nous allons une fois par semaine au bain maure (hammam). Nos chambres sont sans meubles, on dort par terre et on mange par terre. Un tapis en paille par terre et des peaux de mouton pour s'asseoir dessus, c'est notre confort à nous! Nos maisons sont petites (des Minimaisons), et pourtant nous avons beaucoup plus d'espace libre que la bourgeoisie et l'oligarchie dans leurs petits châteaux bourrés d'objets à 90% inutiles!


Notre architecture est simplicité et modestie! Nous n'avons pas ce désir de possessions matérielles dans une Tunisie de plus en plus matérialiste. Nous n'avons pas peur du vide dans nos petites maisons sans meubles, des maisons en forme de tube et aux toitures arrondies en demi-cercle.

La forme arrondie de nos toits permet une meilleure circulation de l'énergie du bas vers le haut et cette même énergie montante glisse ensuite vers le bas grâce à la forme arrondie de la toiture. De même le soleil qui tape à l'extérieur est mieux reflété par cette même toiture arrondie.

Et en plein été nos toitures prennent la couleur rouge des tomates et des piments que l'on sèche au soleil sans aucun supplément chimique de conservation. Chez nous, on n'a pas besoin de climatiseurs ou de ventilateurs.

Nos maisons sont en briques d'argile rouges du sol au plafond: les briques d'argile rouges et le bois sont les deux matériaux que nous utilisons pour la construction de nos habitations. Nous construisons nos maisons sans engager de grosses dépenses et sans crédits bancaires, ou chez les proches et les amis! Puis, si la terre bouge ou la mer déborde (comme c'était le cas en 1832 quand les côtes du Cab Bon ont été submergées pour quelques temps par l'eau de la mer) et que nos maisons s'écroulent, pas de problèmes nous les reconstruisons avec les mêmes briques d'argile rouges en quelques jours!

A Tazarka, nous n'avons jamais envisagé de résister aux aléas de la nature. Nous avons plutôt développé une architecture légère et résistante, de bois et de briques d'argile rouges. De même, l'atmosphère privée (l'intimité) n'est pas protégée par des murs et des portes fermées à clés. Chez les paysans de Tazarka, nos habitations se composent d'une seule chambre dont la longueur est 10 fois sa largeur et aux deux bouts extrêmes de ce tube on crée une atmosphère privée (intimité) avec des rideaux qui vont du plafond jusqu'au sol. En d'autres mots, nous ne construisons pas de murs de séparation entre les différentes chambres, puisque nous n'avons qu'une seule longue chambre avec une atmosphère privée aux deux extrêmes (bouts).

Nous cultivons ce sentiment d'impermanence, ce sentiment de fugacité et de brièveté de la vie, ce sentiment de l'existence éphémère des choses, ce mépris du matérialisme. Nous vivons au quotidien avec le moins de possessions matérielles possibles. L'idée n'est pas de se priver, mais plutôt de refuser le matérialisme inutile. Nous refusons les crédits bancaires afin de nous garantir l'indépendance financière.


Mon conseil à tous ceux qui veulent avoir un chez-soi, construisez de petites maisons à bon prix et ne vous vous endettez pas afin de copier les voisins qui abusent du matérialisme. Et ne bourrez pas vos chambres avec trop de meubles!


@Madame Cyrine Hamza Cherif, vous faites de très belles choses et j'adore ce que vous faites, si seulement vous repensez votre architecture d'intérieur afin de laisser beaucoup plus d'espace libre!

Jamel Tazarki


Rebecca Ferguson - Nothing's Real but Love
https://www.youtube.com/watch?v=ViqCO35OfNU

faical
| 13-03-2017 11:57
avec tous mes respects,c'est pas un success story . elle est riche , et femme d'un homme d'affaire. elle à tous les atouts pour réussir. les jeunes diplômés sont humiliés pour un crédit de 10 000 dinars.

observator
| 13-03-2017 11:02
Il y a plusieurs aéroports à Paris.
Si on dit l'aéroport de Paris, on précise quel aéroport et dans quel établissement elle a effectué son stage car plusieurs entreprise sont implantées dans chaque aéroport.

Si au sein même de la société qui gère les aéroports à Paris alors il faut dire au sein des ADP au pluriel.





sss
| 13-03-2017 08:19
bravo

mimi
| 12-03-2017 19:29
La sinistre du Tourisme Selma Elloumi devrait s'inspirer de votre expérience ,de votre savoir faire pour mettre en valeur le patrimoine et l'artisanat tunisien.L'exposition de vos produits et la deco des stands permettront de promouvoir encore mieux la destination qui est malheureusement ternie à cause de l'incompétence de cette ministre .Tous les professionnels du tourisme réunis àl'ITB Berlin sont d'accord sur un point:Selma doit dégagée ...Bonne chance Madame et encore Bravo

TMT
| 12-03-2017 18:14
Je suis d'avis que c'est le projet type qui combine la mise en valeur de notre patrimoine aussi bien matériel qu' immatériel et mérite donc d'être encouragé sans trop se soucier des chiffres d'un business plan.
J'ajouterai que ce genre d'activité trouve son épanouissement en creusant dans notre riche patrimoine éparpillé à travers notre pays.
Bon courage donc,l'artiste.