2- Ces mesures se prennent sur la base des soupçons de risques sérieux d'atteinte à la sécurité publique ( au sens premier du terme : terrorisme, attentats, émeutes, qui sont la justification de l'Etat d'urgence). Cela n'a rien à voir avec le vol,la corruption ou autres délits économiques (qui restent punissables, par la justice ordinaire).
3- Les avocats - que je ne connais pas- ont réagi, en juristes, pas simplement parce qu'il y avait résidence surveillée. C'est parce que Lotfi Brahem a aussi précisé que "les motifs de détention et les dossiers étaient légers, ET PARFOIS, INEXISTANT" là réside la gravité des faits, qui invalide la possibilité que ces motifs puissent correspondre à ceux, en rapport avec les nécessités de l'Etat urgence.
Les citoyens doivent savoir que si les dispositions sécuritaires, liées à l'état d'urgence, peuvent s'appliquer sur un voleur, il pourraient alors s'appliquer aussi sur tous les faits, perçus comme plus graves dans notre société, que le vol d'argent : les amoureux non-mariés, les chauffards,le médecin qui se trompe de diagnostic, ou l'infirmière qui confond les étiquettes, le type qui oublie de se déchausser à la mosquée et que sais-je encore.
La machine qui introduit la dictature, dans un pays, démarre lorsqu'on commence à mettre la sureté de l'Etat à toutes les sauces. Petit à petit, on finira par arreter n'importe qui, n'importe quand et sans raison. Tous les tunisiens agés de plus de 30 ans, ont normalement, cela en mémoire, ça ne date que de 8 ans. C'est incroyable, l'irrationalité de notre peuple.