Slim Riahi, risée des réseaux sociaux
La fusion entre Nidaa Tounes et l’UPL, et la désignation du très controversé, Slim Riahi, au poste de secrétaire général de Nidaa, ont fait réagir les internautes. Les réseaux sociaux se sont emparés de cette actualité pour donner libre court à leur « humour ».
C’est l’affaire dont tout le monde parle, les réseaux sociaux se sont naturellement emparés de ce dossier qui secoue la scène politique et se sont lancés dans une véritable chasse aux photos avec des commentaires certes « sérieux » mais, satiriques à la fois, faisant du nouveau SG de Nidaa et de Hafedh Caïd Essebsi, la risée des réseaux sociaux.
À défaut d’enrichir la scène politique par des propositions constructives, utiles et intéressantes pour le pays, les fans de Slim Riahi, hyper créatifs avec des commentaires pleins d’humour et de dérision, ont réussi tout de même à nous faire rire sur les réseaux.
Les internautes ont poussé la satire en créant une page FB entièrement dédiée au nouveau SG de Nidaa et en se faisant passer pour ses fans. Elle porte d’ailleurs son nom (Slim Riahi Fans).
Des fans qui vantent les mérites d’un homme politique exceptionnel indétrônable, « superman », « homme politique le plus beau du monde arabe », la star « incontestable », le « sauveur » tant attendu d’une Tunisie en pleine crise économique, sociale et politique…
D’ailleurs, la page relaye des photos de Slim Riahi, portant secours à la population suite aux inondations, de Slim Riahi prenant les transports publics, Slim Riahi chez lui avec des mentions aussi ridicules que « Slim Riahi, toujours présent pour le peuple, alors que l’Etat est complètement absent ».
Les fans ont poussé le bouchon plus loin, allant jusqu’à annoncer que Hechmi Hamdi est « proche de la fusion avec Nidaa Tounes ».
« Aussi le parti sera dirigé par Docteur Slim Riahi, Docteur Hachmi Hamdi, et Docteur Hafedh Caïed Essebssi. Quant à Ridha Belhadj, il sera exclu, jusqu’à ce qu’il obtienne son doctorat. Car, nous voulons offrir au peuple tunisien un leadership de grande qualité », peut-on lire entre autres.
Une information « satirique » certes, mais que Ridha Belhadj a dû démentir, au micro de Jawhara FM, qualifiant cette information « d’allégations mensongères, pour ternir l’image de Nidaa Tounes et le qualifier de parti populiste ».
Slim Riahi n’a pas tardé à réagir à cette risée qui ne cesse de prendre de l’ampleur sur les réseaux sociaux. D’autant plus que certains croient que ce sont réellement des « fans » du nouveau secrétaire général de Nidaa Tounes qui sont derrière cette page.
Le nouveau SG de Nidaa a non seulement publié qu’il s’agit d’un « fake » mais, est allé jusqu’à porter des accusations à l’encontre de deux fonctionnaires de la présidence du gouvernement, à l’origine, selon lui, de la page en question
Sur sa page Facebook, Riahi a écrit : « pour qu’on ne vous prenne pas pour des débiles, voici une page qui porte mon nom, et qui est gérée par deux fonctionnaires de la présidence du gouvernement. L’objectif de cette page est bien clair ».
Faire des politiques la risée des réseaux sociaux communique le ras-le-bol général vis-à-vis de l’ensemble de la classe politique. Les internautes expriment leur déception des hommes politiques qui manient la langue de bois pour formuler des « promesses » qui ne seront pas tenues.
La scène politique tunisienne est tellement instable que les Tunisiens ne savent plus à quel saint se vouer. Rien que de voir le « mercato » opéré au sein même de l’assemblée des Représentants du Peuple (ARP), les électeurs ne peuvent que déduire qu’ils ont élus des députés sans foi ni loi, sans principes, qui changent de bloc, toutes les semaines, ou presque.
Le Tunisien en a marre qu’on lui dise ce qui va mal. Il cherche plutôt des propositions constructives, des alternatives, des arguments et un sens des responsabilités et une vision. Sauf que nos politiques obéissent souvent à de mauvais calculs plutôt qu’à un référentiel clair ou un programme cohérent.
La reconfiguration, ou plutôt la décomposition, du paysage politique, à un an des prochaines élections, n’intéresse plus les Tunisiens. Et pourtant, nombre d’entre eux sont des électeurs ou des électeurs potentiels.
Désormais en Tunisie, les politiques sont plus des amateurs que des professionnels. Et, la scène politique est plus proche d’un « cirque » ou plutôt d’une « cage aux folles » que d’une scène de débat de programmes devant servir à améliorer les choses.
Insaf Boughdiri