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Slim Riahi pris au piège
05/12/2018 | 19:59
4 min
Slim Riahi pris au piège

 

Sa plainte contre le chef du gouvernement Youssef Chahed pour tentative de putsch avait défrayé la chronique. Slim Riahi se trouve encore à l’étranger et son retour au pays semble compromis malgré ses déclarations et celles de son avocat. En attendant, la justice militaire s’est saisie du dossier et cette manœuvre ne passera sans doute pas sans dégâts.

 

« Celui qui pense que ne je suis en fuite rêve les yeux ouverts […] je n’ai pas peur de la prison ! ». C’est par cette déclaration véhémente accordée au journal Al Charaâ Al Magharibi du 4 décembre 2018 que Slim Riahi a tenté de dissiper les doutes quant à son retour au pays. Presque aussitôt sa fameuse plainte déposée, Slim Riahi a pris l’avion et est parti en France, il n’est pas rentré depuis. Les doutes s’accumulent du fait qu’il a différé plusieurs fois son retour en Tunisie. Il faut savoir que deux échéances judiciaires l’attendent de pied ferme : la première concerne le règlement des comptes du Club Africain et toute la polémique autour, la deuxième concerne le fait qu’il devra se présenter devant la justice militaire pour étayer la plainte déposée pour tentative de putsch et apporter les preuves qu’il dit posséder.

 

Slim Riahi s’estime victime d’une cabale orchestrée contre lui par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et son entourage. Cette cabale consisterait à produire un maximum de rumeurs sur son intégrité morale et financière et le faire passer pour un escroc afin de décrédibiliser sa plainte. Toutefois, d’autres échos estiment que le dépôt de la plainte contre le chef du gouvernement était en fait une espèce de protection pour Slim Riahi sachant que ses ennuis judiciaires, particulièrement relatifs au Club Africain, finiraient par le rattraper.

 

Quoi qu’il en soit, la plainte de Slim Riahi contre le chef du gouvernement comporte un aspect politique certain. Il est difficile de croire que cette manœuvre judiciaire, qui a également créé une vague médiatique non négligeable, ne fasse pas partie de la guerre que mène Béji Caïd Essebsi contre le locataire de la Kasbah. Pendant que le président de la République s’occupe de mettre Ennahdha au pilori, le tout nouveau secrétaire général de Nidaa Tounes s’attaque au chef du gouvernement.

 

Par ailleurs, la députée Leila Chettaoui a assuré, lors d’une intervention médiatique, que Slim Riahi ne rentrerait pas en Tunisie. Appelé à répondre à cela sur les ondes d’Express FM, l’avocat de Slim Riahi, Taïeb Bessadok, s’est contenté d’assurer que son client rentrerait bien en Tunisie et qu’il n’a cessé de le répéter à chaque occasion. Toutefois, il a été incapable de donner une date, même approximative, du retour de Slim Riahi en Tunisie prétextant des raisons sécuritaires. De son côté, Slim Riahi assure qu’il se trouve actuellement à Londres avec sa famille et qu’il s’agit de sa première visite après 18 mois d’interdiction de voyage. « Je suis revenu à ma vie normale et je m’occupe de mes affaires comme cela était le cas auparavant », a-t-il expliqué.

 

Il est clair que le dossier Slim Riahi est l’un des chapitres de la guerre d’usure qui se déroule entre Carthage et la Kasbah. Le fait que la plainte en elle-même ait été fuitée dans les médias et sur les réseaux sociaux le jour même de son dépôt montre que la bataille est loin d’être uniquement judiciaire. Il est vrai que de prime abord, la plainte ne tient pas debout. Même les professionnels du droit s’en sont moqués dans certains cercles mettant en exergue sa formulation et son contenu. Le fait de porter plainte pour « agression contre la démocratie » les a particulièrement interpellés.

A un niveau politique, Slim Riahi se trouve dans un engrenage difficile à gérer. L’ensemble de sa crédibilité en tant que secrétaire général de Nidaa Tounes tient à l’issue de cette plainte qu’il avait d’abord déposée à son nom. Par la suite, c’est tout le parti qui a adopté cette plainte et c’est devenu un outil politique aux mains de Nidaa Tounes pour déstabiliser le chef du gouvernement. Le fait que la plainte en elle-même ait été acceptée par la justice militaire et qu’une enquête soit ouverte est un bon point pour Slim Riahi et son parti. Toutefois, si jamais il est débouté, il s’exposera à une contre-attaque cinglante outre le fait de perdre beaucoup de son crédit.

 

Slim Riahi semble être l’une des armes qu’utilise le président de la République dans sa bataille rangée contre le chef du gouvernement. Une accusation à laquelle le concerné répond qu’il s’agit d’une « image qui n’existe que dans la tête de certains journalistes mercenaires qui sont dans l’entourage de Youssef Chahed et le dépeignent en héros ». Autrement dit, Slim Riahi évite soigneusement de répondre clairement à cette question préférant s’attaquer aux médias. Aujourd’hui, il s’est mis dans une position où son avenir politique n’est plus entre ses mains mais entre celles de la justice. Le fait d’avoir parié, encore une fois, sur l’allégeance au président de la République est un choix risqué sachant que ce dernier a des objectifs plus grands que cela. Le président s’attaque à Ennahdha sur d’autres dossiers, bien plus importants que ceux de Slim Riahi.

 

Marouen Achouri

05/12/2018 | 19:59
4 min
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Commentaires (13)

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L'insulaire
| 09-12-2018 22:49
Je voulais dire : Que la justice fasse ( verbe faire...)

merci

L'insulaire
| 09-12-2018 19:23
Un autre arriviste,un parachute qui a voulu se frotter a la realite de la vie politique et il a fini par un doigt qu'il s'etait mis dans l'oeil pour ne pas dire ailleurs'?'!
Il s'est ,peut-etre,enrichi sur le dos de quelques libyens naifs'?'.mais aujourd'hui,il est,qui sait,rattrape par la justice.
Faire un front commun avec le diable,sans le nommer,eh bien il est a l'exil alors qu'il a fait alliance avec Nida....
Encore un autre pour qui on se demande quel est son niveau d'education.
Il n'est pas de ceux qui ont etudie du temps de Bourguiba, sous Messaadi (ministre de l'Education,sa femme inspectrice et sa fille enseignante d'anglais) qui ont forme cette belle generation de tunisiennes et tunisiens et qui,je pense,grace a eux que le pays a reussi la transition apres le depart de Ben Ali sans effusion de sang.Grace a eux que le pays a garde la tete haute malgre ce maudit passage de 3 ans de la maudite Troika a la tete du pays.
Aujourd'hui,il est grand temps de faire le grand nettoyage dans le pays et nous debarrasser de cette pourriture de racailles qui ont spolie les richesses du pays,vide les coffres de l'Etat'?'.
A quand le grand nettoyage de la Tunisie de toutes ces pourritures'?'.?

EL OUAFFY Y
| 07-12-2018 18:10
Monsieur je vous prierai de réviser votre avis à propos de notre aimable président, faut remercier Dieu de ce Président qui avait pu sortir le pays d'un destin sombre si ce n'est pas BCE qui avait paris le pouvoir nous entrons dans un destin plein de l'insécurité semblable à la Libye, le Yémen, la Syrie ou bien L'Irak moi personnellement je suis très fière d'avoir BCE à la tête de pouvoir.
Votre ladite révolution n'a rien changé de la vie sociale au contraire la vie devenue très difficile et surtout les produits de première nécessité il me semble que notre Dieu à nous punir parce que nous n'étions pas content de notre ancien président Ben Ali Z.E le Sahly ce président qui nous est appris comment s'habiller comment parler la majorité de nous etez que des villageois faut remercier ce président comme il a vieilli sur notre confort durant 23 ans de prospect et de dignité.
VIVE LA TUNISIE LA VERTE
VIVE BADJI CAID ESSEBSI
VIVE BEN ALI Z.E

azuropot
| 06-12-2018 19:08
Slim Riahi pris ou non au piège qu' il assume , mais le problème n'est pas là , d'ailleurs , un membre appartenant à la mouvance islamique a déclaré que : slim riahi bientot en prison " et c'est dans ce sens que l'affaire s'oriente , cela dit que le pouvoir le plus fort qui remportera la bataille sachant que le chef du gouvernement qui est proche de Ennahda , est le facteur déterminant de ce duel mafiosa

Jilani
| 06-12-2018 17:23
C'est le vieux renard qui est derrière ces magouilles avec sa femme et son fils débile. Après une révolution et plusieurs martyrs, nous sommes gouvernés par un vieux combinard et sa femme poussant son clan mafieux à attaquer le chef de gvt des actes les plus dangereux. Son entourage l'appelait avant "haka l'avocat" au sens manipulateur et s'étonne encore comment il est devenu président.

hor
| 06-12-2018 17:03
B.N est du côté de Y; Chahed. C'est clair depuis longtemps....
Leila chettaoui n'est plus crédible...
B.C. Essebsi vaincra tout le monde y compris son propre fils....

Mansour Lahyani
| 06-12-2018 16:48
Du haut de ses trois pommes, Nabot-Riahi s'est essayé au jeu de l'apprenti-sorcier. Même cette tentative a rapidement viré au fiasco : il y a de quoi désespérer ! Mais ce désespoir ne lui suffira pas, pour sortir du piège aussi imprudemment déclenché : on ne s'amuse pas innocemment avec les pratiques des sorciers, il en reste toujours quelque chose, et cela peut porter bien plus loin et plus profondément qu'on ne l'envisageait !
Bon retour, slouma : je ne viendrai pas moi-même au parloir, mais je te ferai livrer des oranges, promis!

Angel
| 06-12-2018 11:37
Belle technique de BCS pour "dégager" Slim Riahi de la "route" de son fiston, le "remettre en selle" à la tête de Nida, tirer dans les pattes de YC, "dégager" le douteux Slim Riahi ....
Ca s'appelle tuer plusieurs oiseaux avec une seule pierre!!!

Foued
| 06-12-2018 07:42
Je pense que c de la même manière qu' il a détourné l argent du club africain , il a détourné l argent de la famille royale lybienne.

stuc
| 05-12-2018 22:28
tel est pris qui croyait prendre!!