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Slim Riahi et Lassad Yakoubi sur les pas de Moncef Marzouki
06/12/2018 | 19:59
6 min
Slim Riahi et Lassad Yakoubi sur les pas de Moncef Marzouki

 

Le dernier passage du secrétaire général de l’enseignement secondaire, Lassad Yakoubi sur la chaîne France 24, a déclenché une vague d’indignations et ce n’est pas uniquement à cause de ses propos. Etaler des problèmes locaux sur une chaîne étrangère n’est pas moins scandaleux que de prendre les élèves en otage à travers la décision de boycotter les examens. Un incident pareil nous renvoie vers d’autres précédents qui sont aussi nuisibles à l’image de la Tunisie à l’étranger.

 

La crise qui plombe actuellement l’enseignement secondaire, attisée par le blocage des négociations entre le syndicat et le ministère de l’Education est censée être un problème local qui ne concerne que la Tunisie. Ainsi, exporter la polémique et le différend entre la partie syndicale et celle gouvernementale sur une chaîne étrangère n’est pas uniquement une exhibition des conflits internes, ce qui est immoral en soi, mais également une atteinte à l’image du pays à l’extérieur.

Une image qui a été déformée à maintes reprises auparavant, notamment de la part du secrétaire général de Nidaa Tounes et homme d’affaires, Slim Riahi, ainsi que de l’ancien président de la République et fondateur de Harak Tounes Al Irada, Moncef Marzouki, qui ont jugé acceptable d’exposer les affaires internes de la Tunisie sur des chaînes étrangères à l’instar de France 24 et de la chaîne qatarie Al Jazeera.

 

Si les dégâts du passage de Lassad Yakoubi sur France 24 n’étaient pas trop ressentis, ce n’est point le cas des passages télévisés de Slim Riahi et de Moncef Marzouki. Les répercussions sont, certes, bien plus retentissantes et leurs conséquences sont proportionnelles au poids de l’intervenant ainsi que de la délicatesse de la question débattue.

Pour sa part, Slim Riahi, en sa qualité de premier responsable du parti au pouvoir, n’a pas hésité à opter pour une chaîne étrangère pour s’adresser au public et lancer des accusations directes de tentative de putsch à l’encontre du chef du gouvernement, Youssef Chahed et d’autres personnalités à savoir Mofdi Mseddi, Slim Azzabi, Lazhar Akremi et Raouf Mradâa.

Slim Riahi est revenu sur la plainte qu’il avait déposée, au Tribunal militaire contre les susnommés mais le vrai problème ne se pose pas à ce niveau. C’est, en effet, la gravité des accusations qui leur sont adressées qui donne à ce passage sa dimension honteuse.  Un coup d’Etat militaire suivi d’un autre visant le parti Nidaa Tounes sera, par la suite, appuyé par une tentative de renversement du chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi avant la fin du mois de mars 2019. Un plan B serait également prévu et ferait intervenir des parties armées. Tels étaient les propos de Slim Riahi sur France 24. Des propos pour le moins, choquants, d’autant plus qu’il s’agit ici d’accuser des parties dont certaines sont toujours en exercice. Ces accusations ont, en outre, valu à Slim Riahi des contestations de la part d’un nombre de députés à l’instar de Karim Helali, Sabrine Ghoubantini et Walid Jalled qui ont condamné l’attaque perpétrée contre les symboles de l’Etat notamment le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, jugée inacceptable et susceptible de déstabiliser le pays.

 

A vrai dire, il n’est pas étonnant d’assister à de tels débalages car ce n’est ni Lassad Yakoubi ni Slim Riahi qui ont ouvert le bal. Avec ses apparitions récurrentes sur les chaînes étrangères, notamment Al Jazeera, Moncef Marzouki n’a pas cessé de commettre des bourdes lors de ses passages et ne ratait aucune occasion pour s’en prendre au peuple tunisien. Envie de provocation, mauvais jugement ou amertume, rancune et frustration, Marzouki n’a pas agi en tant qu’ancien haut responsable soumis à l’obligation de réserve.

Lors de son passage en février 2017 sur la chaîne qatarie, Marzouki a proféré des insultes et des injures visant les Tunisiens et les traitant de tous les noms. Fourbes, malhonnêtes, déloyaux, corrompus, menteurs, hypocrites et sournois sont certains de ces qualificatifs qui sont encore plus poignants prononcés sur le plateau d’une chaîne qui sert des agendas suspects.

Marzouki a ensuite précisé sur France 24 que, suite à la polémique suscitée par son apparition sur Al Jazeera, qu’il était visé par des campagnes de dénigrement et de diffamation orchestrées et commanditées par des hommes d’affaires et des politiciens corrompus et exécutés par certains journalistes qui manquent de professionnalisme. Il a aussi dit qu’il n’y a que les chaînes étrangères qui lui accordent un espace d’expression libre.

Lors d’un autre passage sur la même chaîne qatarie en juillet de la même année, Moncef Marzouki a accusé le général à la retraite, Rachid Ammar ainsi que l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali d’avoir une part de responsabilité dans le cafouillage commis lors de l’attaque de l’ambassade américaine du 14 septembre 2012. Un mois après, Moncef Marzouki a fait une révélation étonnante quand il avait abouti à la conclusion que les assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi avaient été « planifiés dans la salle d’opérations chargée de faire avorter la Révolution ». Et d’ajouter qu’il était presque certain que des parties étrangères étaient impliquées dans ces deux assassinats politiques.

 

De son côté, le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi n’est pas tombé dans ce piège, d’autant plus que ses apparitions médiatiques sur des chaînes étrangères se comptent sur les doigts d’une main. Dans une récente interview accordée à France 24 à la marge des travaux du 17ème sommet de la francophonie ayant eu lieu les 11 et 12 octobre 2018 à Erevan en Arménie, le journaliste avait tenté de soutirer des déclarations de BCE à propos de l’actuelle rupture entre Nidaa Tounes et Ennahdha.

A cela, le président de la République a rapidement réagi en invitant le journaliste à venir en Tunisie s’il souhaitait avoir une réponse sur cette question. Il a, de surcroît, indiqué que le cadre n’était pas propice pour en débattre, esquivant avec tact la question du journaliste pour ne pas évoquer les affaires internes du pays sur une chaîne étrangère.

 

Quoi que l’on puisse lui reprocher, la classe politique pourrait très bien apprendre une chose ou deux de Béji Caïd Essebsi pour faire en sorte que le prestige de l’Etat soit préservé et que les affaires locales soient traitées en interne et en discrétion. Toutefois, certaines pratiques malsaines comme celles de Slim Riahi et de Moncef Marzouki ne feront que dissuader les investisseurs étrangers, bloquer la relance économique et fragiliser le pays allant même jusqu’à porter atteinte à la souveraineté nationale. Ainsi, faut-il que nos politiciens réfléchissent à deux fois avant d’étaler les failles sur les chaînes étrangères et donner une image d’une Tunisie faible, vulnérable et susceptible de devenir une proie facile pour ceux qui lui veulent du mal.

 

Boutheïna Laâtar

 

06/12/2018 | 19:59
6 min
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Commentaires (6)

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LE NOMADE
| 07-12-2018 15:36
Nous les vrais Tunisiens on emmerdent ta chaine qu'elle soit en arabe,en français ou en anglais!
Même les gogos ne s'intéressent plus aux chaines propagandistes et leurs larbins harkis.
Nous avons dénoncé,dés le départ,la supercherie des révolutions colorées.
Nous n'aimons ni les traitres ni les vendus qui se prétendent journalistes!
Nous n'avons pas envie de débattre avec les minables,les lèches-bottes!

HatemC
| 07-12-2018 11:56
Qu'elle est le taux d'audience de cette chaine en Tunisie autant dire proche de zéro et l'autre Al Khenzeera média mainstream n'est plus suivi en Tunisie '?' une chaine pro islamiste '?'pro frérots '?' une chaine qui a contribué à faire réussir les coups d'Etat en Tunisie, Libye, Syrie, Egypte '?' chaine de malheur qui a vanté les printemps zarabes et bizarrement ces printemps n'ont pas touché les pays du Golfe Zarabique, ils sont des modèles de démocratie ces enturbannés !!!!!
Une chaine installé au Qatar qui diffuse à partir du Qatar et pas un mot sur le Qatar '?' chaine entre les mains des comploteurs '?' d'ailleurs ces chaines n'invitent que les ennemis de la Tunisie '?'

Je me demande @ qui s'adresse cette chaine F24 Arabe ? Perso je boycotte cette chaine qui présente la Tunisie comme un pays arabe, il me semble que la Tunisie est en Afrique, et que le Maghreb n'est pas Arabe, il me semble que la Tunisie n'est pas uniquement culturellement arabo musulmane '?' 14 siècle de présence zarabe ont eu raison de 30 siècles d'existence, jusqu'à mépriser notre filiation berbère

il me semble qu'avant les invasions BARBARES et cruelles des zarabes, existait un peuple et une vie et une culture et une identité '?'

Pour revenir sur ces incursions médiatiques de ces gens, on apprend leur passage sur tel chaine le lendemain en lisant les bons quotidiens Tunisiens tel BN ... Bien-sûr on passe de la colère au mépris et nous renforce dans notre sentiment de rejet de ces crapules ...

Si ça les amuse d'amuser la galerie sur F24 Zarabe et Al Khenzeera qu'ils aillent au diable, qu'ils sachent qu'ils ne GAGNENT plus en visibilité et sont déjà taxés et tagués ...

Avant le 14 janvier seul fréquentait les plateaux les exilés et ils n'étaient pas nombreux, 2 pelés et 3 tondus tel marzouki qui était un laudateur zélé de Ben Ali '?'
Par contre après le 14 janvier, il est vrai que les pseudos opposants ou pseudos militants se sont bousculés aux portes de ces chaines quand Ben Ali était parti, là ils ont joué du coude pour montrer leur gueule et nous vanter leur militantisme à la noix '?'

La diabolisation des chaines tel Al Khenzeera est justifiée, une chaine de malheur coupable des crimes, ou devrai je dire complice des horreurs mis sur le dos des soit disant dictateurs qui tuent leur peuple '?' Kaddafi, Assad, BenALi, Moubarak '?' des chaines qui ont donné une audience aux CYBER COLLABO biberonnés chez Freedom House et OTPOR '?'

Oui on diabolise ces chaines mainstream qui ont diabolisé les régimes et favorisé l'émergence des pires criminels, les islamistes mangeurs d'hommes et mis sur les routes des millions de réfugiés '?' La Tunisie n'est pas détruite, mais nous constatons l'islamisation rampante qui nous étouffe, une chape de plomb étouffante et abrutissante '?'

La Tunisie était devenue la capitale des cyber-collabos qui, ont '?uvré à la destruction des derniers Etats arabes jaloux de leur indépendance.
Plusieurs de ces cyber collabo des pseudos ACTIVISTES qui ont été formé et formaté pour détruire leur propre pays, ont compris qu'ils ont été victimes d'un lavage de cerveau et de manipulation et ne collaborent plus avec ceux qui les ont piégés '?'.

Aujourd'hui de nouveau traitres dit activistes de la société civile apparaissent et utilisent ces plateaux pour de la visibilité et détruire un peu plus nos institutions '?' HC

taoufik
| 07-12-2018 09:39
bonjour il est bien votre article sur les politiques tunisiens qui s'expriment sur France24...Mais pendant la campagne électorale ils ont tous fait des passages sur France24...Ils le réclamaient même. Entre les deux tours seule France24 a interviewe les deux finalistes BCE et Marzuki...Et avant le 14 janvier beaucoup de tunisiens appréciaient le passage des opposants sur France24 car ils ne pouvaient pas le faire sur les chaînes locales ....En plus l'émission ou j'ai invite Slim Riahi s'appelle Paris Tunis donc on parle de sujets tunisiens et c'est une tribune à tous les partis politiques ....La diabolisation des chaines étrangères qui a commence en Tunisie depuis au moins trois ans est disproportionnée je pense...Il n'est jamais bon d'avoir une mémoire courte..Le débat est ouvert..
bonne journée Taoufik Mjaied

taoufik
| 07-12-2018 09:37
bonjour il est bien votre article sur les politiques tunisiens qui s'expriment sur France24...Mais pendant la campagne électorale ils ont tous fait des passages sur France24...Ils le réclamaient même. Entre les deux tours seule France24 a interviewe les deux finalistes BCE et Marzuki...Et avant le 14 janvier beaucoup de tunisiens appréciaient le passage des opposants sur France24 car ils ne pouvaient pas le faire sur les chaînes locales ....En plus l'émission ou j'ai invite Slim Riahi s'appelle Paris Tunis donc on parle de sujets tunisiens et c'est une tribune à tous les partis politiques ....La diabolisation des chaines étrangères qui a commence en Tunisie depuis au moins trois ans est disproportionnée je pense...Il n'est jamais bon d'avoir une mémoire courte..Le débat est ouvert..
bonne journée Taoufik Mjaied

G&G
| 06-12-2018 22:49
Ceux qui contestent le comportement de Marzouki , de Lasaad yakoubi ou slim Riahi doivent avoir tors parce qu'ils oublient qu'ils utilisent les mêmes pratiques adoptés par ceux qui avaient chassé Ben Ali le 14 maudit.
Makhyab sab3ati 3and ghiri

G&G
RCDiste et fier

HatemC
| 06-12-2018 20:21
Je n'ai que mépris pour ces crapules '?' HC