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Samir Majoul : Un dur à la tête de l’UTICA
18/01/2018 | 12:30
4 min
Samir Majoul : Un dur à la tête de l’UTICA

 

Samir Majoul a été élu à la tête de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat dans la soirée du 17 janvier 2018. Il s’agit d’un industriel évoluant dans la conserve de fruits et légumes et qui a longtemps roulé sa bosse dans les couloirs de la centrale patronale. Il a battu, par 19 voix contre 12, l’autre prétendant à la présidence de l’UTICA, Khalil Ghariani.

 

Historiquement, Samir Majoul n’a pas volé sa place à l’UTICA. Il fait partie de l’une des familles qui ont fondé la centrale patronale et qui étaient là dès le début. Feu Abderrahmane Majoul était le représentant du petit commerce dans le premier conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie. Habib Majoul était vice-président de l’UTICA durant l’ère Ferjani Belhadj Ammar. Donc, le diplômé de Paris-Dauphine, Samir Majoul, a baigné dans les arcanes de l’UTICA depuis tout petit et en connait parfaitement les rouages.

Lui-même aura gravi tous les échelons au sein de la structure. Il a commencé en tant que dirigeant de PME pour ensuite faire partie de l’équipe de négociateurs sociaux. Il est ensuite devenu président de chambre syndicale nationale puis président  de fédération et membre du conseil national de transition de l’UTICA. Finalement, c’est au cours du congrès du 17 janvier 2013 que Samir Majoul glane la place de vice-président de l’union. La veille du congrès de cette année, il est élu à l’unanimité à la présidence de la fédération nationale des industries agro-alimentaires, la fédération qui compte le plus d’affiliés à l’UTICA.

 

Beaucoup de rumeurs ont circulé à propos de Samir Majoul. L’une des principales craintes exprimée était la proximité avec l’un des principaux partis du gouvernement, à savoir Nidaa Tounes et Ennahdha. Il n’en est rien. D’après plusieurs témoignages, cet originaire de l'île de Djerba fait partie du « canal historique » de l’UTICA et semble attaché à l’indépendance de l’organisation patronale par rapport aux tiraillements politiques. Il faut rappeler ici que l’UTICA est entrée de plain-pied sur le champ politique depuis le Dialogue National de 2014, auquel a participé l’ancienne présidente, Wided Bouchamaoui.

 

Samir Majoul n’aura pas eu le temps de fêter sa victoire qu’il doit déjà se pencher sur plusieurs dossiers. Il en va de l’économique pur et dur, mais aussi du politique. Dans sa première déclaration aux médias, après sa victoire, Samir Majoul a classé le dossier de l’Accord de Carthage. En effet, Wided Bouchamaoui avait menacé de sortir de cet accord si la Loi de finances 2018 n’était pas revue. Elle s’était montrée menaçante et a réussi à transmettre le ras-le-bol des patrons. M. Majoul a déclaré que l’UTICA ne sortirait pas de cet accord et que l’organisation allait présenter un autre document qui serait dédié à l’économie. Samir Majoul montre déjà une certaine habileté politique en mettant le débat économique sur la table de l’Accord de Carthage. Si cela aboutit, Youssef Chahed et son gouvernement n’auront d’autre choix que de se soumettre à ce document comme cela est le cas pour l’Accord de Carthage. Donc, le nouveau patron des patrons annonce la couleur pour appliquer au mieux sa politique en faveur des entreprises.

 

Par ailleurs, Samir Majoul a transmis un message rassurant aux entreprises en faisant des préoccupations des entrepreneurs l’une de ses principales priorités. Il a également précisé que le rôle de l’organisation était purement syndical et qu’elle se tiendrait à égale distance de tous les partis politiques de la scène. Il veillera aussi à sauvegarder l’indépendance de l’union. Cette première déclaration aux médias a aussi été l’occasion de délivrer un message à l’Etat qui doit « veiller à préserver et à améliorer l’environnement pour encourager l’investissement et la création d’emploi ».

 

Au niveau du bureau exécutif, c’est sensiblement la même équipe qui a été reconduite. Ceci suppose une certaine continuité dans le fonctionnent de la centrale patronale. Toutefois, ce sont les dossiers sur la table qui prennent une autre ampleur. Parmi ces dossiers celui des augmentations salariales dans le privé qui devront être négociées dans les tous prochains mois. Samir Majoul connait bien l’UGTT et les dirigeants de la place Mohamed Ali connaissent bien Samir Majoul. Ce sont des joutes intéressantes qui s’annoncent puisque la centrale ouvrière y testera sans doute le nouveau parton des patrons. Ce dernier est habitué à la confrontation avec l’UGTT et ces négociations seront certainement un test important pour lui vis-à-vis de l’opinion publique.

 

La question qui se pose aujourd’hui à l’ensemble des observateurs: Est-il la bonne personne au bon endroit ? C’est seulement l’avenir qui répondra à cette question, mais il faut avouer que Samir Majoul part avec un solide background. Il connait très bien ses dossiers et il connait sur le bout des doigts le fonctionnement de l’UTICA. Ce sera certainement un atout non négligeable particulièrement dans les négociations qui s’annoncent houleuses avec l’UGTT. D’un autre côté, son flair politique lui permettra de se mettre sur un pied d’égalité avec le gouvernement pour défendre les intérêts des entreprises qui s’estiment lésées par les différentes lois de finances depuis la révolution.

 

Marouen Achouri

 

18/01/2018 | 12:30
4 min
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Commentaires (10)

Commenter

PME
| 19-01-2018 10:56
Bonjour petites et moyennes entreprises Les

Givagoi
| 19-01-2018 07:49
Hier il a dit quelques chose de sensé à savoir le secteur privé n'est pas fait pour compenser les déboires du secteur publique,et il a parfaitement raison et ça doit changer.

Doylee
| 18-01-2018 20:13
on dit de Plain pied , il ne s'agit pas du terme plein.

BN: Merci d'avoir attiré notre attention.

mourad
| 18-01-2018 19:56
Enquêtez... :))
Encore un coup de maître de la secte maudite

G&G
| 18-01-2018 19:08
Il va faire un trou dans l'eau ce paon
Il n'y a que les dictateurs qui sont durs
Ya hasra

G&G
RCDiste et fier

Maxula
| 18-01-2018 16:11
"l'UTICA est entrée de plein pied sur le champ politique"

De plain-pied...
Expression composée et invariable...

"négociées dans les tous prochains mois."
Dans les TOUT PROCHAINS mois...
Ou les TOUT PROCHAINS jours...
LES TOUT PROCHAINS...est une bizarrerie de la langue française...mais c'est ainsi !

L'UTICA "se tiendrait à égale distance de tous les partis politiques de la scène."
Et pas comme l'UGTT...ce véritable Etat dans l'Etat...
Maxula.

le berbère
| 18-01-2018 15:26
ce texte prépare les gens à une confrontation destructrice .DANS TOUS LES CAS C'EST LA CLASSE OUVRIÈRE QUI VA ËTRE PIÉTINÉE .LE CAPITALISME SAUVAGE DE CHEZ L'ONCLE SAM ,ADOPTE PAR DES TRAÎTRES ISLAMO-SIONISTES VA ÉCARTER ENCORE LES CLASSES DANS LA SOCIÉTÉ ,DES RICHES ET BEAUCOUP D'ESCLAVES OUVRIERS PAUVRES , CES DERNIERS PAYERONT LA LOURDE FACTURE DU CONTRIBUABLE .LE TEXTE PRÉPARE DEUX ADVERSAIRES ENNEMIS :les riches vs les pauvres .
.

le berbère
| 18-01-2018 15:14
savez vous que le dur comme le fer ou le verre se brise facilement !
la Tunisie na pas besoin d'un dur ,plutôt un bon négociateur qu'un dur .
c'est très mauvais un dur ,certes il peut nous mener à l'enfer.

DHEJ
| 18-01-2018 13:49
Ou portance de la volonté des acteurs économiques!

Halim
| 18-01-2018 13:28
Dur ou tendre pour lui même...