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Reporters sans frontières dénonce la violence policière et condamne l'impunité
29/05/2014 | 1
min
Reporters sans frontières dénonce la violence policière et condamne l'impunité
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Reporters sans frontières est vivement préoccupée par l’agression de plusieurs journalistes par les forces de police, mardi 27 mai, devant le tribunal de première instance de Kasserine où se tenait le procès d’Issam Amri, accusé d’avoir incendié un poste de police lors des événements révolutionnaires de 2011. Malgré les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, et la publication de circulaires internes enjoignant les forces de police à respecter le travail des journalistes, Reporters sans frontières s’inquiète de cette nouvelle vague de violences policières à l’encontre des journalistes tunisiens.

« Dans le contexte d’une transition particulièrement tendue, la totale déconnexion entre les promesses du ministre de l’Intérieur et le comportement des forces de police sur le terrain est alarmante. Le sentiment d’impunité qui règne dans les rangs des forces de l’ordre ne disparaîtra que si la justice condamne ces débordements. Les effets d’annonces ne suffisent plus. Il faut désormais adopter des sanctions exemplaires », a déclaré Reporters sans frontières.

Au cours du procès d’Issam Amri, le chef de police de la circonscription de Kasserine, Hamza Dardouri, s’est montré extrêmement agressif, allant jusqu’à menacer de mort l’un des avocats dans la salle d’audience. Électrisés par l’événement, des policiers ont agressé plusieurs activistes et journalistes venus couvrir le procès devant le tribunal de Kasserine.

Parmi eux, la journaliste de Radio Tunis Chaîne Internationale (RTCI), Faiza Mejri, a été violemment giflée et jetée au sol par un policier alors qu’elle tentait de s’interposer entre lui et le blogueur et activiste kasserinois, Rabii Gharsalli. Faiza Mejri aurait le tympan éclaté. Rabii Gharsalli, qui avait appelé la société civile à soutenir Issam Amri lors de son procès, a été roué de coups. Le visage tuméfié, il a perdu connaissance et a été hospitalisé à Kasserine où il attend de passer un scanner. Sa caméra, d’une valeur de 8000 dinars environ, a été détruite lors de son agression.

Ezer Mnasri, photojournaliste de l’hebdomadaire Réalités, a reçu plusieurs coups de matraque alors qu’il attendait la fin de l’audience devant le tribunal. Sondes Zarrouki , directrice de la web télévision Astrolab Tv, a été brutalisée et insultée dans l’enceinte même du tribunal. Au même moment, sa collègue Arwa Baraket était violemment bousculée, se voyant de surcroît interdire l’utilisation de sa caméra par la police.
Quelques jours plus tôt, le 17 mai, alors que la journaliste de la webradio Touensa, Abir Saidi réalisait un reportage sur la libération de l’ancien chef de la garde présidentielle de Zine el Abidine Ben Ali dans le centre-ville de Tunis, des policiers l’ont arrêtée et conduite au poste de police de Bab Saadoun où elle a été interrogée pendant plusieurs heures sans aucune raison légitime.

Le même jour, à l’occasion d’une manifestation de soutien à Azyz Amami devant le ministère de l’intérieur, le photographe, Jalel Ferjani, travaillant pour Waqaii (Réalités) et Al Chourouq, a été violemment jeté au sol et frappé par un policier qui a également brisé son matériel photographique. Signe positif, la police judiciaire a identifié deux policiers que le procureur de la République a entendus le 20 mai.
Reporters sans frontières compte suivre ce dossier qui, en cas de condamnation de l’agresseur, créerait un précédent et appelle la justice à se montrer ferme vis-à-vis de ces violences. L’organisation rappelle que l’article 14 du DL115-2011 réprime le fait “d’humilier un journaliste ou de lui porter atteinte verbalement, par des gestes, par des agissements ou par des menaces”.

Les ministres de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, et de la Justice, Hafedh Ben Salah, seront auditionnés le 3 juin prochain par l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) pour aborder la question des violences policières. Reporters sans frontières souhaite rappeler à l’ANC que les résultats de la commission d’enquête sur les violences du 9 avril 2012 n’ont jamais été rendus publics et appelle les députés à faire preuve de détermination dans leur volonté de lutter contre ces atteintes et d’initier une réforme profonde de l’appareil sécuritaire.

Communiqué

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