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Remaniement : Youssef Chahed à l'heure de la grande épreuve !
05/09/2017 | 19:59
4 min
Remaniement : Youssef Chahed à l'heure de la grande épreuve !

Toute la scène politique en Tunisie vit, ces derniers jours, au rythme du remaniement ministériel qui devrait être annoncé incessamment. Entre partis politiques et organisations nationales, l’effervescence est à son comble, et chaque partie a son mot à dire. Des recommandations, des exigences et des aspirations, nul n’est indifférent, puisque l’enjeu est de taille.

 

Plus que quelques jours, voire quelques heures, nous séparent de l’annonce tant attendue, de la formation du nouveau cabinet gouvernemental. Le remaniement étant devenu plus urgent que jamais depuis la démission de Fadhel Abdelkefi, venue s’ajouter à la vacation de deux autres départements d’une grande importance, à savoir le Développement et la Coopération internationale, ainsi que l’Education.

D’ailleurs, selon Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l’UGTT, l’annonce aura lieu, demain, sauf imprévu. « Il faut dire que le remaniement a été retardé à maintes reprises à cause des tiraillements entre Nidaa Tounes et Ennahdha. Ceci a eu un impact direct sur les rouages de l’Etat et a paralysé ses institutions ».

Et à M. Tahri de poursuivre en exposant les attentes de la centrale syndicale du remaniement, «nous n’avons pas proposé de candidats. Cependant, le gouvernement doit fournir une vision claire. Il est  également impératif de procéder à un changement en profondeur tout en évitant de proposer des noms suspectés de corruption. Il y a certains dossiers urgents actuellement, à l’instar de la rentrée scolaire ou la loi de Finances 2018 », a-t-il souligné.

 

Si les recommandations de l’UGTT ont une importance considérable, de par son poids sur la scène politique nationale, la centrale syndicale n’était pas la seule à avoir son mot à dire.

Ce qui fût le cas du premier parti aux législatives 2014, Nidaa Tounes, qui a affiché une nette volonté de s’accaparer le plus grand nombre de portefeuilles ministériels. Exprimée aussi bien par le directeur exécutif du parti, Hafedh Caïd Essebsi, que par le chargé des dossiers politiques, Borhène Bsaïes, la position du parti reste ferme : Nidaa Tounes doit gouverner et profiter de son droit en tant que parti vainqueur des législatives, «  Nous voulons assumer notre responsabilité afin que le peuple tunisien puisse nous évaluer lors des prochaines élections ».

 

Pour le parti Ennahdha, la question était traitée autrement, et sa position avait un aspect plutôt évolutif. Plaidant au départ pour, uniquement, le pourvoi des postes vacants, Ennahdha ne voyait pas l’intérêt d’un remaniement « profond », plus particulièrement, concernant les ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur. Le chef du bloc parlementaire, Noureddine Bhiri avait indiqué qu’il est inutile de procéder à un changement des ministères régaliens puisque le bilan de ces départements était positif et qu’ils ont fait preuve d’efficacité et de réussite tant au niveau de la lutte contre le terrorisme, que de la corruption. Le même Noureddine Bhiri a affirmé plus tard que son mouvement ne serait pas contre un remaniement « profond » s’il y a consensus autour de la nouvelle équipe proposée.

La centrale patronale avait, pour sa part, une position nuancée par rapport à ce sujet. Et même si l’UTICA n’a pas de candidats à proposer, elle a affirmé qu’elle reste concernée par certains portefeuilles, comme le Commerce et l’Industrie, le Tourisme, les Finances ou encore le Développement et la Coopération internationale. L’UTICA souligne, dans ce contexte, que la responsabilité d’évaluation incombe au seul chef du gouvernement, mais ceci ne l’empêche pas d’émettre quelques réserves à propos de certains noms.

 

Au milieu de ces tiraillements, divergences et recommandations, le chef du gouvernement, Youssef Chahed essaie, tant bien que mal, de s’en sortir de cet imbroglio, en multipliant les tractations et les concertations avec toutes les parties prenantes, notamment les signataires du Document de Carthage. Ceci dit, les tractations et la finalisation du fameux remaniement ne peuvent se faire sans l’aval et la bénédiction de Carthage.

D’ailleurs, le président de la République a enchaîné les rencontres, ces deux derniers jours, avec les principaux acteurs de la scène politique. Il a, donc, reçu le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, et le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, dans la journée d’hier, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur, et la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamoui, aujourd’hui même.

Cette série de rencontres laisse entrevoir une annonce imminente de l’événement tant attendu.

 

En tout état de cause, et bien que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, n’ait pas la marge de manœuvre nécessaire lui permettant d’être maître de ses décisions et de ses choix, nombreux acteurs de la scène politique l’appellent à ne pas céder aux multiples pressions exercées sur lui. De quoi risquer de perdre sa cote de popularité, gagnée dernièrement grâce à sa détermination dans la guerre contre la corruption.

Sa politique lui a fait, certes, gagner la confiance de larges franges de la société tunisienne. Cependant, l’attente du commun des citoyens dépasse largement une simple série d’arrestations, qui, en aucun cas, n’impacte pas leur quotidien et ne répond nullement à leurs réelles aspirations. Des aspirations devenues trop urgentes, concernant le développement, l’emploi, le pouvoir d’achat et les conditions d’une vie quotidienne digne.

C’est dire que le chef du gouvernement vient de passer de véritables épreuves d’examens dont les résultats seront qualifiés de positifs ou non selon la nature de la prochaine équipe gouvernementale.

 

05/09/2017 | 19:59
4 min
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Commentaires (7)

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DIEHK
| 07-09-2017 00:05
Ghannouchi est bien installé et il le restera sinon une guerre civile pointera son nez et c'est comme ça avec les frères
musulmans!!!
On aurait du la faire cette guerre civile et elle serait terminée depuis longtemps, mais maintenant le plus dur vous attend les gorges profondes et gueux tunisiens!!
Je vous souhaites beaucoup de plaisir mais les emmerdes vous les aurez depuis le jour où vous avez voté BCE?
Tant pis pour les incultes,et HAMA HAMA attendra son jour avec son parti coco!!!!

Watani
| 06-09-2017 12:30
Brabi laissez Mr Chahed faire son CHOIX, il est le seul responsable de la Réussite ou de l'Echec du gouvernement. Ras le Bol des signataires de Carthage, c'est du Passé cette chose c'est tout comme l'histoire de OM ESSISSI, Soyons sérieux et laissez Mr Chahed et son gouvernement TRANQUILLES pour bien TRAVAILLER. Oubliez ces signataires de Carthage qui sont Périmés.

selectionneur
| 06-09-2017 12:12
Un chef de gouvernement est un sélectionneur, soit avoir une bonne équipe homogène pour assurer l'avancement de réforme à un rythme acceptable, soit faire une désignation politique... on ne peut pas appliquer une démocratie dans un pays en crises c'est le dilemme du prisonnier... il est conseillé de mettre des gens de réformes spécialistes du changement et accélérateurs qu'ils soit nationalistes 100%, donner l'impression à la répartition des pouvoirs aux ministres avec le respest du régionalime (sans oublier le nord) et les compétences militantes ayant un projet effectif d'Etat et non un projet de profit personnel ou orienté

aziz aziz
| 06-09-2017 10:12
Trop de calcul pour 2019, je ne suis aucunement confiant.
Ce gars à déjà prouvé qu'il n'à de yeux que pour 2019, alors il courbe l'échine facilement devant les caprices des uns est des autres pourvu qu'ils lui rendent la faveur le moment venu.
La preuve c'est qu'il à déjà débarqué de son gouvernement des esprits réformistes comme Jalloul et Abdelkafi, des gents dont on aurait le plus besoins en ces moments pour contrer les saboteurs de tous bords prés à mettre les battons dans les roux pour préserver leurs privilèges et leurs chasse gardée. Le bonus, c'est qu'il éliminait du coup des candidats sérieux pouvant lui faire de l'ombre.
Quant à la gestion des affaires, je crois que la Tunisie s'est suffisamment empêtrée avec ses créanciers que c'est eux qui vont soufflé la cadence et que les "lumières" qui nous seront servis dans ce remaniement n'auront qu'a s'exécuter illico-presto.
Si je peux me permettre une recommandation à notre Y.C., si là-haut à Carthage il y a un petit génie qui vous miroite monts et merveilles prenez en garde car une fois le boulot accompli vous serait lâché dans le vide abyssal pour embarquer à votre place celui qu'on voudrait bien qu'il soit là.
Alors à vous de choisir, entre EUX et la TUNISIE. Car entre nous et 2019 il y a un mur qui se rapproche à grande vitesse et qu'on va pas tarder à le recueillir TOUS en pleine figure!
A bon entendeur salut.

kissimmee
| 06-09-2017 07:53
je vous plains Mr Le 1er Ministre,
vous êtes entrain de perdre tous vos cheveux. Pas facile de gérer un pays qu'est devenue la Tunisie. on a l'impression que vous brassez de l'air et semez du vent. Pauvre Tunisie personne n'est jamais content. la démocratie?? oh, elle n'est pas faite pour les arabes

Léon
| 06-09-2017 07:22
https://www.youtube.com/watch?v=ySLkc6WRk2Y

Léon, Min Joundi Tounis Al awfiya;

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

takilas
| 05-09-2017 20:45
Soyons sérieusement. Qu'est on attend pour retrousser les manche et être efficient à l'aide de chevronnés et de compétents.
Finie la plaisanterie.