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Rapport de l’Inlucc : De la corruption à la pelle
27/12/2018 | 19:59
3 min
Rapport de l’Inlucc : De la corruption à la pelle

La corruption est l’un des fléaux majeurs qui ronge la Tunisie, et la lutte contre cette corruption fait partie des priorités du gouvernement actuel. Ainsi le rapport annuel de l’Instance nationale de lutte contre la corruption témoigne du degré de l’étendue de la corruption qui ne semble épargner aucun domaine. Focus sur un rapport fourni et volumineux.

 

L’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) a publié, aujourd’hui, son rapport annuel au titre de l’année 2017 lors d’une conférence de presse présidée par le président de l’instance, Chawki Tabib. 9189 plaintes ont été reçues par l’instance dont seulement 245 seulement ont été transmises à la Justice. Il faut dire que 56,84% font partie des prérogatives de l’Inlucc. Certains plaignants ou informateurs semblent ne pas cerner le rôle et le domaine de compétence de l’instance. Malgré ce manque de connaissances techniques, il en ressort que plusieurs citoyens ont la volonté de contribuer à la lutte contre la corruption.

D’ailleurs, 30,85% des plaintes portent sur des dossiers de corruption administrative et financière et 2,32% concernent les offres publiques. Ainsi, à la suite des investigations et des enquêtes, il est clair que la corruption touche la majorité des secteurs.

 

Spoliation des biens publics, en se faisant aider par de hauts cadres de l’Etat, de la corruption administrative et financière au niveau des municipalités, sans parler des dépassements dans le secteur de la santé. A titre d’exemple, les normes techniques étaient absentes dans le bloc opératoire d’une clinique privée, ce qui a engendré le décès de deux personnes lors d’une opération chirurgicale.

D’autres dossiers concernent les offres publiques et les projets de développement, outre les affaires de blanchiment d’argent faisant impliquer des sociétés privées et des banques, même publiques, après avoir reçu des virements provenant de sociétés étrangères inscrites sur les listes des paradis fiscaux.

Des suspicions de corruption ont été, également, constatées au niveau des ports de Radès et de la Goulette. Des affaires concernent des hauts responsables qui sont intervenus auprès de sociétés privées pour leur attribuer certains marchés. Il existe des dossiers similiaires à la douane.

Cela dit, même les affaires sociales et les œuvres de charité sont sujettes aux dépassements et aux détournements. Des aides sociales ont été détournées par une assistante sociale et des dons pour la construction d’un minaret d’une mosquée ont été spoliés.

Les établissements publics ne sont pas non plus épargnés. C’est le cas, à titre d’exemple, de la Transtu, de l’AFH, de la RNTA, de l’Onas, ou encore de l’INS. Il s’agit de détournements de fonds et de malversations touchant de hauts cadres de ces établissements de l’Etat.

 

Toutefois, il en ressort de ce rapport, qu’il existe un nombre réduit d’affaires portant sur la contrebande, dont un dossier se rapportant à la contrebande du cuivre au gouvernorat de Mahdia. Or, tout le monde s’accorde sur le fait que la contrebande est l’un des plus grands problèmes qui touche l’économie tunisienne qui devrait bénéficier d’une plus grande attention.  Toujours est-il, et en examinant de près le rapport, on constate que sur les 245 plaintes déférées devant la justice, 64 concernent la publication de statuts et d’articles portant atteinte à l’instance et son président, soit 26,12%. Ce chiffre assez conséquent laisse poser plusieurs questions puisque si ces statuts sont de simples critiques, on serait devant une atteinte à la liberté d’expression, sinon ce serait de la diffamation, et des affaires sont de l’ordre du droit public et ne font pas partie de la lutte contre la corruption.

 

En tout état de cause, la corruption est un phénomène enraciné dans tout « le système » en Tunisie. La mise en place de l’Inlucc est, certes, un pas important, mais la guerre lancée contre ce fléau est un combat de longue haleine qui nécessite l’instauration d’un système global et d’une stratégie complète qui permettra de lutter contre ce mal qui nuit aux différents aspects de l’Etat, allant du haut de la pyramide et s’étend à sa base.

Sarra HLAOUI

27/12/2018 | 19:59
3 min
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Commentaires (10)

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MAH
| 02-01-2019 09:49
Tout cà c'est super ! L'INLUCC semble devenir l'incarnation institutionnelle de notre "bonne conscience" ! Une virginité imparable ! Elle semble bien bourrée de porteurs de la robe noire parmi nos "avocats" ! C'est un de leurs "petits jardins" ds notre "Nouvelle République" ! Justement, qu'on est-il (ds ce rapport, bien entendu) de cette profession qui s'entête à ne pas payer l'impôt et se rebeller contre un Législateur on ne peut plus légitime : l'ARP ! Il y a bien besoin du sens de la mesure ce côte-là Mrs !

Ali Baba au Rhum
| 31-12-2018 14:06
encore un constat, et puis s'en va

Abir
| 29-12-2018 16:29
Fraude

Abir
| 29-12-2018 13:04
Houwa corruption à la pelle,houwa crime à la pelle, houwa frode à la pelle,houwa,vendu à la pelle,houwa,traître à la pelle, houwa,affamé au pouvoir à la pelle,houwa,menteur à la pelle,houwa faux jeton à la pelle,bref la crasse humaine en Tunisie est à la pelle ! Mes respects au bouquet des personnes qui ne le sont pas

Rationnel
| 28-12-2018 15:25
Le premier rapport de l'INLUCC en 2012 a remarque que la corruption en Tunisie est devenue une culture qui s'est enracine dans le système du gouvernement et s'est propagée dans tous les domaines et a touche une grande partie de la population. Est ce qu'on peut changer une culture avec une instance, des dossiers, et une centaine de procès?

La culture générale a change en Tunisie chaque deux décennie ou génération. Chaque génération a sa propre culture. Au début du siècle, le pays était traditionnel et une culture européenne chrétienne quo-existait une culture autochtone musulmane et conservatrice. Avec Bourguiba la culture du pays a change plusieurs fois, les centres traditionnels de référence de la culture tunisienne comme la Zitouna ont perdu toute influence. La génération des années 50 et 60 étaient plus "modernes" que leurs parents, c'étaient des gens qui militaient et plus enclin aux bénévolat et militantisme au service du pays, des bâtisseurs. Les membres de la générations devenus adultes dans les 70 et 80 étaient plus cyniques et matérialistes, Ben Ali était le chef parfait pour cette génération. Cette génération a profite des fruits et des efforts de la générations précédentes sans rien laisser aux générations futures. Les villas d'El Menzah et par après du Lac, le symbole du succès, Lamine Ennahdi description de l'idéal de cette génération: "beaux matins" un parfait label. Les membres de la génération devenus adultes dans les années 90 et 2000 sont paradoxalement plus extrémistes: intégristes capitalistes (drogue, vices de tout genres), salafistes et une minorité d'éléments studieux qui ne rêvent que de quitter le pays, un grand pourcentage de cette génération est attire par les thèses des salafistes.

Donc dans chaque cas on voit que la culture change et le plus grand facteur du changement de culture est l'exécution intelligente d'un message de propagande. Si le message réussi a attirer et convaincre une grande partie de la population, un changement culture suit. Les programmes des chaînes satellites des pays du Golfe ont convaincu une partie de la jeunesse a adopter une culture intégriste. Les messages véhicules par les chaînes occidentale, les messages commerciaux ont attire une autre partie de la jeunesse vers une culture de consommation ou le succès dans la vie se mesure par le succès financier.

Pour s'en sortir de la situation ou la corruption est devenue une culture, on doit convaincre les générations futures que la corruption est l'une des causes principales de notre misère. On doit présenter une alternative, un message convaincant et attirant. Les générations corrompues le resteront, on doit accélérer leurs départ a la retraite tout en formant la nouvelle génération a abandonner ces pratiques.

DHEJ
| 28-12-2018 11:24
Quelle corruption?

Le DR. M'salhi a bien parlé de la corruption à l'amont alors pourquoi lutter contre à l'aval?!

C'est notre gagne pain et c'est elle qui permet au pays de tourner!


La réprimer alors aux boulangers de facturer la baguette!!!

Faouzi38
| 28-12-2018 10:54
Moi pauvre immigré Tunisien vivant et travaillant en France onze mois et voulant rentrer dans mon chères pays avec ma petite familles, je dois débourser :
1950 euros pour les escrocs de la SNCM
en plus arrivés au port de la Goulette il faut débourser 50 euros pour les escrocs de Douaniers

Abel Chater
| 28-12-2018 10:34
A titre d'exemple: cette folie de la somme de 40,- dinars, que l'Etat impose aux automobilistes, pour le non-port de la ceinture de sécurité. Tous les Tunisiens savent que le rapport entre offrir 5 à 10 dinars au policier ou au gendarme, avec le paiement de cette somme exagérée de 40,- dinars (2 jours de travail pour la majorité des Tunisiens), oblige tout Tunisien honnête à corrompre le policier. C'est l'Etat tunisien qui l'oblige à le faire. Au lieu de limiter l'amende pour cette banalité controversée même en Europe, à 10,- dinars afin qu'il n'y ait plus de marge pour la corruption, l'Etat tunisien allume le feu et prétend le combattre pour l'éteindre.
Les exemples en adéquation avec ce non-sens flagrant de l'amende de 40,- pour le manque de port de la ceinture de sécurité, comptent par dizaines.
Sur la presque autoroute de Tunis ou des Mourouj vers Zaghouan, la limitation de vitesse est de 90 km/h. Juste en dépassant le pont de la sortie vers la longitudinale Khélédia/Mhemmdia, il y a une plaque de limitation de vitesse à 70 km/h pour un léger tournant. Un gendarme à un pas de sa retraite, de ceux qui ont réussi une étoile sur les épaules en fin de carrière, fait vomir les automobilistes par une ruse bourrée de malhonnêteté, qui fait regretter tout automobiliste d'être né en Tunisie ou même d'avoir pensé appartenir à de telles forces de Sécurité comme ces sangsues, qui détruisent tout sentiment d'appartenance patriotique à ce pays la Tunisie. Ce quinquagénaire se cache avec sa patrouille juste après cette plaque de 70 km/h, et fait saigner les automobilistes qui dépassent cette plaque même d'un seul mètre, sans arriver à réduire leur vitesse de 90 km/h, à 70 km/h. Et gare à ceux qui n'arrivent pas à voir cette unique plaque de 7O km/h dans un endroit, où pas une seule âme qui vive. Pas une seule maison. Pas un seul bâtiment. Pas un seul être humain. Pas un seul animal. Même pas un seul de nos fameux chiens errants. Un crime flagrant contre la lutte anti-terroriste, où le citoyen est appelé à aimer, à s'approcher et à soutenir ses forces sécuritaires. Des Forces de sécurité qui le déplument par une haine incompréhensible.
Allez compter combien cet agent en course contre la montre de sa retraite, a-t-il fait dégoûter de Tunisiens par ce non-sens, de s'enrichir ou d'enrichi l'?tat par cette injustice plus que flagrante. Surtout que ce même gendarme connaît très bien les immatriculations des camions, qu'il libère suivant sa relation avec leurs propriétaires.
Je me demande où est le Commandant de la Garde nationale, qui permet à de tels individus, de nous détruire notre tissu relationnel entre les citoyens et leurs forces de l'ordre. Un impératif obligatoire pour réussir notre lutte contre le terrorisme. Offrez à cet agent une prime qui pourrait le rassasier, avant qu'il ne transforme des centaines d'automobilistes en de «terroristes» de par leur subconscient.
Vive la Tunisie démocratique arabe et musulmane de régime parlementaire. Vive notre armée nationale. Vive les honnêtes parmi nos Forces de sécurité.

Mimi
| 28-12-2018 09:53
Cet article a le mérite de souligner l'importance du phénomène de corruption dans notre pays.
Cependant, il reste superficiel et anecdotique, sans explication sur le rôle de l'INLC, sa portée, l'impact de la corruption sur l'économie nationale, ses effets pervers, les perspectives envisagées pour une lutte efficace et à quel terme.

Foued
| 27-12-2018 22:23
Vous n avez pas idée sur les banquiers corrompus.