Les propos de Ameur Laârayedh, dirigeant d’Ennahdha, hier jeudi 20 mars au micro de Wassim Ben Larbi sur les ondes d’Exress Fm, ont créé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. « Certes le colonisateur est parti. L’indépendance, d’un point de vue politique, est effective, mais, d’un point de vue économique par exemple, l’indépendance demeure relative», a-t-il déclaré. Répondant à une question relative à la manifestation organisée par Ennahdha et ses alliés de la coalition, Laârayedh a indiqué qu’elle aura lieu à l’Avenue de la « Liberté », désignant ainsi l’Avenue Bourguiba. « C’est ce que les jeunes révolutionnaires appellent communément « avenue de la Révolution », a-t-il ajouté.

Réagissant à ces propos, l’universitaire Raja Ben Slama a répondu à Ameur Laârayedh, sur le réseau social Facebook. Elle a écrit : « A Ameur Laârayedh et ceux qui s’attaquent à la mémoire nationale. Ameur Laârayedh considère que l’indépendance est un parcours non abouti encore. Est-ce Ennahdha qui achèvera le parcours de l’indépendance de la Tunisie, quand elle sera une partie du Qatar, par exemple ? Ameur Lârayedh et ses acolytes désignent l’Avenue Habib Bourguiba par « Avenue de la Révolution » ! Appelez-la avenue « Rabâa », par exemple, ou avenue « du Guide spirituel » ou alors avenue « Rached », pourquoi pas ? Ils sont venus avec le discours misérable gouverner la Tunisie et au lieu de gouverner ils ont vandalisé parce qu’ils sont incapables d’être des Tunisiens ». Raja Ben Slama a ajouté : « Vous ne réussirez jamais, vous les agresseurs de la mémoire nationale, à occulter la mémoire de l’Indépendance. L’honneur des martyrs et des symboles vous maudira (…). Vous ne réussirez pas à gommer l’image de Bourguiba, le leader, le cher, l’adoré, le libérateur de la Tunisie et de ses femmes. Et même si Bourguiba a fauté, ses belles actions nous ferons oublier ses erreurs. Quant à vous, comment oublier votre passage parmi nous comme le choléra, l’invasion de criquets ou celle des Tatars ? ».