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Chroniques
Quelle couverture médiatique pour les municipales ?
13/04/2018 | 15:59
3 min

Par Ikhlas Latif

 

Nous sommes à la veille du coup d’envoi de la campagne électorale pour les municipales. Premier scrutin local libre après les événements de 2011, ces élections sont une étape essentielle pour la consolidation de la jeune démocratie tunisienne. Il s’agit également de consacrer les principes inscrits dans la Constitution de 2014 relatifs au pouvoir local et à la décentralisation.

Jouant un rôle indispensable dans le bon fonctionnement d’une démocratie, les médias ont pour mission, pour faire simple, de poser un regard critique sur le déroulement du scrutin, d’informer les potentiels électeurs sur ses enjeux ou sur les programmes des candidats en lice aidant ainsi le public à y voir plus clair. Les médias tunisiens auront à couvrir, pour la quatrième fois en huit ans, une nouvelle campagne électorale inédite.

 

Notre premier devoir à Business News sera de rapporter à nos lecteurs le maximum d’informations possibles dans le respect de la vérité et de la transparence, conscients que nous sommes que sans médias indépendants de toute influence, sans médias qui ne cèdent pas aux pressions en tous genres, le progrès du secteur et plus généralement du processus dans lequel s’est engagée la Tunisie n’aboutira pas.

Ces élections municipales, ce sont pas moins de 2074 listes retenues dont 1055 partisanes, 860 indépendantes et 159 coalisées présentes, plus ou moins, sur l’ensemble des 350 circonscriptions. Un nombre important qui rendrait, en toute logique, impossible une couverture à 100%. N’étant pas un média audiovisuel et ne disposant pas des moyens logistiques requis pour relayer le processus électoral dans toutes les régions, notre rédaction mettra un point d’honneur à relayer et analyser les faits les plus marquants et les débats les plus pertinents, indépendamment de l’orientation de la liste ou de l’identité du candidat. Nous mettrons un point d’honneur à dévoiler les travers de cette campagne dans le respect de l’éthique professionnelle, en s’engageant à dénoncer les discours incitant à la haine, à la discrimination, à la violence et à l’intolérance.C’est dans ce sens que Business News restera fidèle à sa ligne éditoriale défendant les valeurs républicaines et laïques.

 

La décision commune entre l’ISIE et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) fixant les règles et les procédures de la campagne électorale dans les médias audiovisuels, mais également électroniques, impose le principe d’équité dans le traitement des listes dans toutes les circonscriptions. Un principe qui selon les deux instances doit impérativement être respecté sous peine de sanctions.C’est une décision bénéfique pour le développement du secteur, soit. Mais en couvrant la campagne électorale, tous les médias n’ont pas les mêmes ressources. Avec des effectifs assez réduits il sera donc difficile de suivre plusieurs listes candidates durant les deux semaines consacrées à la campagne.

Toutefois, nos journalistes assureront pleinement leur responsabilité d’informer avec honnêteté et exactitude. Ils s’attelleront à permettre aux électeurs une meilleure connaissance des listes candidates et des programmes, dans les limites du possible. Ils placeront au cœur de la campagne les thèmes d’intérêt général et feront en sorte d’enrichir le débat démocratique, tout en délivrant aux Tunisiens une information responsable et constructive.

Business News couvrira cette campagne en faisant fi des pressions et des intimidations, parce qu’en période électorale, et c’est valable dans les plus anciennes démocraties, le journaliste peut être soumis à de multiples pressions. En Tunisie, où le processus de démocratisation est encore fragile, les risques et les pièges sont nombreux. Notre journal relèvera ce défi, en gardant son indépendance éditoriale, en déjouant les pressions qu’elles soient de nature politique ou financière. Nous n’accepterons d’autres directives que celles dictées par l’éthique professionnelle et rien n’infléchira notre rigueur dans la production de faits exacts et pertinents. S’il ne nous est pas possible d’assurer une couverture médiatique parfaitement équitable de ces élections, la rigueur sera au rendez-vous.

 

Parce qu’une démocratie repose essentiellement sur la possibilité d’exprimer librement ses opinions. Parce qu’une démocratie ne peut être considérée comme telle sans électeurs bien informés. Parce qu’une élection transparente dépend aussi des informations dont disposent les électeurs. Les journalistes ne peuvent qu’endosser un rôle central dans le processus électoral en tant que premiers garants de cette jeune démocratie tunisienne.

13/04/2018 | 15:59
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