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Quand Slim Riahi se casse la gueule
28/12/2017 | 19:59
4 min
Quand Slim Riahi se casse la gueule

 

Slim Riahi quitte la présidence de l’Union patriotique libre, parti qu’il a fondé en 2011 tout juste après son retour de Libye où il avait fait fortune dans les secteurs de l’énergie et de l’immobilier. Homme d’affaires à la réputation écornée, l’ascension de Riahi sur la scène politique a été fulgurante, tout autant que sa chute.

 

Rien ne va plus, semble-t-il pour Slim Riahi. L’information de sa démission de son poste à la tête du parti a tout d’abord été annoncée par l’agence de presse TAP, alors que les premiers intéressés gardaient le silence.  On apprenait que le bureau politique de l’UPL tenait une réunion d’urgence pour évaluer la situation.

Une heure après, un communiqué officiel du parti venait confirmer la démission, en ajoutant que Slim Riahi gèle également ses activités partisanes et politiques « dans un contexte où il lui est impossible de poursuivre ses activités dans les meilleures conditions ». Samira Chaouchi, vice-présidente du parti est nommée à sa tête jusqu’à la tenue d’un congrès national.

D’habitude fort prolixes sur les réseaux sociaux, Slim Riahi et sa garde rapprochée font les morts. Aucun statut, aucune déclaration ne sont venus commenter cette décision.

 

Slim Riahi aux abois ? Pourtant quelques jours auparavant, il posait pour une photo souvenir aux côtés de Hafedh Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Une image qui donnait l’impression que tout roulait pour Riahi et ses acolytes et qu’il allait rebondir avec cette nouvelle Troïka qui voyait le jour.

La politique ne lui réussit finalement pas, ni rien d’autre en Tunisie d’ailleurs. Acculé par les affaires pénales en cours, assistant au gel de ses avoirs, obligé de démissionner de la présidence du Club africain, Slim Riahi a fait de mauvais calculs, il a tenté d’entrer dans le grand jeu et il a perdu en cours de route. Il a toutefois essayé de tirer son épingle du jeu. A plusieurs reprises il a tenté de revenir sur les devants de la scène mais il manquait la dernière marche.

Après avoir quitté l’Accord de Carthage en 2016, il est repêché grâce à un rapprochement avec Nidaa Tounes et Ennahdha. L’UPL et Slim Riahi s’y voyait déjà en réintégrant l’Accord  et en faisant de nouveau allégeance au gouvernement en place. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu.

 

Suite à la crise au sein de Afek Tounes et le probable remaniement ministériel qui devait en découler, Riahi s’attendait à décrocher sa part du gâteau, à ce que son parti fasse son come-back au gouvernement. En as du retournement de veste, le président de l’UPL a feint l’amnésie et a joué le tout pour le tout afin de réintégrer le gouvernement, son rapprochement avec les deux partis au pouvoir lui permettant une marge de manœuvre. Sachant qu’il est poursuivi dans des affaires de blanchiment d’argent et de corruption, Riahi se savait les mains et les pieds liés et a fait en sorte de se sortir de ce bourbier. C’était sans compter sur un Youssef Chahed, décidé à garder son équipe, barrant ainsi la route aux prétentions du président de l’UPL.

 

En quittant le parti, Slim Riahi se préparerait-il une porte de sortie ? Un départ d’un pays où il n’arrête pas de s’enfoncer de jour en jour. Ce ne sont pas ses insinuations qui le démentiraient. Alors qu’on venait de geler ses avoir, Riahi n’a pas manqué de menacer le gouvernement tunisien et de brandir sa qualité de citoyen britannique. Il ira même jusqu’à déposer une plainte contre Youssef Chahed au Royaume-Uni. Il ira jusqu’à dire qu’il n’investira plus en Tunisie en assurant que le plus gros de sa fortune ne s’y trouvait pas de toute manière.

Du Club africain à l’UPL, Slim Riahi se retire de postes clés à travers lesquels il s’est positionné comme acteur principal de la scène publique tunisienne. A travers le football, il se procurait une indéniable assise populaire. A travers l’UPL, un pied dans l’Assemblée des représentants du peuple avec une douzaine de députés et une voix au chapitre, notamment après le pacte avec Nidaa et Ennadha. Après son départ, s’il s’avère être définitif, qu’adviendra-t-il de l’UPL dont il est le fondateur et le principal bailleur de fonds ? Un parti au fonctionnement opaque qui tient la route grâce au personnage de Slim Riahi et surtout à son portefeuille. Certains bruits de couloir disent que ce qui reste de l’UPL sera absorbé par Nidaa Tounes et qu’ils ne feront désormais plus qu’un. Et qu’en est-il d’un Slim Riahi, interdit de voyage, sous poursuites judiciaires et dont les biens en Tunisie ont été confisqués ? Saura-t-il rebondir sur ses pattes ou se brûlera-t-il les ailes pour de bon cette fois-ci.

 

 

Ikhlas Latif

28/12/2017 | 19:59
4 min
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Commentaires (20)

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Républicain
| 31-12-2017 23:01
Slim Riahi a débarquer en tunisie avec un cantenaire de devises en 2011 et chiboub et partie de la tunisie avec un autre cantenaire plus remplis
Chiboub vie tranquillement sur les collines de Sidi Bousaid et Riahi harcelée par la justice .
Business news tres partielle et vraiment jourlatant de la post révolution ont vas attendre longtemp ton Article sur chiboub ( les clés d'une amnistie )

Correcteur
| 30-12-2017 16:12
Monsieur je-sais-tout.
Vous,vous prenez pour une lumière!
Sachez que votre savoir est limité,pour ne pas dire médiocre.
Vous nous abreuvez tous les jours,que dieu fait,de vos commentaires creux et insipides.
Un caméléon flagorneur qui se permet de critiquer la belle et talentueuse Ikhlas Latif!!
Bientôt,il va lui proposer des cours de journalisme.Quel culot!!!

A4
| 30-12-2017 10:09
Ma théorie est simple:
Ce qui pousse en premier dans un champ, ce sont toujours les mauvaises herbes. Puis elles se mettent à se faner une à une pour laisser la place au bon blé.
Depuis 7 ans, nous n'avons vu pousser que des mauvaises herbes qui ont besoin de quelques décennies pour disparaître. Le désherbage étant naturel pour avoir du blé bio.
cpr, takattol, 3aridha cha3biya, ma7abba, upl, nahdha, nida, etc ...

amines
| 30-12-2017 08:42
L auteur de l article a parle 'de rebondissement sur ses pattes' il parle des pattent de Riahi, est ce une degradation a une gente animale vs. humaine!

kameleon78
| 29-12-2017 20:09
Je suis tout à fait d'accord avec vous, BN est un journal sérieux mais pourquoi ce titre si péjoratif? Je n'aime pas du tout Slim Rahi ni son parti créés de toutes pièces sans programme politique, mais il fallait le respecter comme personnage dans un titre d'article bien que je le traitasse de corrompu parfois dans mes commentaires.

kameleon78
| 29-12-2017 19:31
Un parti créé sur du vent, la notoriété de son créateur Slim Riahi et celui-ci créé de toutes pièces par les supporters du CA, c'est maigre comme programme. L'avenir semble gris pour son parti et lui-même, ils retourneront d'où ils sont venus : le néant.

Jamal
| 29-12-2017 19:02
L'article est plus ou moins correct même si la neutralité est bien absente. Mais quand même pourquoi titrer ainsi l'article? Slim Riahi est un personnage public depuis qu'il s'est investi en Tunisie sans vraiment investir et il n' a pas tort. Mais toujours est-il que chaque centime qu'il dépense en tunisie est toujours le bienvenu surtout que le pays n'a rien donné en contrepartie et que cette personne plutôt que de conserver à l'étranger ses devises - comme le font beaucoup d'exportateurs et prestataires - en dépense une partie en Tunisie.

amine
| 29-12-2017 18:12
Les mercenaires de Riahi, et je nomme tous les adherents et membres de l'UPL, vont fondre comme la neige au soleil... le marché des mercenaires est ouvert pour joindre un nouveau navire.

Sam Laker
| 29-12-2017 14:15
savez vous qui sauve jusqu'à présent les fesses de ce prête-nom ? : c'est son Passeport Britannique ... sans ça, il serais entrain de faire un petit scrabble avec le moins honorable Chafik sur une Jarraya de la Prison de la Mornaguia ...

fethia
| 29-12-2017 12:53
Ces nouveaux parvenus du style slim riahi ne connaissent pas du tout les tunisiens. Ils reviennent au pays croyant pouvoir rouler tout le monde dans la farine et s'en sortir après avoir tout bouffé, oui, mais, ça , c'est sans compter avec les tunisiens qui déroutent ces expatriés qui croient qu'avec leur argent ils peuvent acheter ce qu'ils veulent. Ils reviennent au pays avec l'idée que rien n'a changé et que le système de corruption est toujours impunissable