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Quand Meyer Habib franchit la ligne !
10/02/2020 | 19:59
6 min
Quand Meyer Habib franchit la ligne !


Comme il l'avait indiqué à maintes reprises, la cause palestinienne était au cœur des préoccupations du chef de l’Etat, Kaïs Saïed. Il réitéré, à plusieurs occasions, son rejet catégorique de toute forme de normalisation avec Israël. Les positions de M. Saïed dans ce sens n’ont fait pas l’unanimité. En particulier, c’est le député franco-israélien, Meyer Habib qui a violemment dénoncé les propos de Kaïs Saïed déclenchant ainsi une vive polémique.


Tout a commencé lorsque le président de la République a appelé à l’ouverture d’une enquête sur la participation d’un tennisman israélien au tournoi international junior ayant eu lieu à Tunis.

Kaïs Saïed étant un fervent défenseur de la cause palestinienne, rejetant catégoriquement toute forme de normalisation avec Israël la considérant, également, une haute trahison. M. Saïed a exprimé davantage ses positions lorsqu’il s’est fermement opposé au « Deal du siècle » annoncé, le 28 janvier 2020, par le président américain Donald Trump censé apporter des solutions concrètes au conflit israélo-palestinien.

Aaron Cohen, âgé de 17 ans, est franco-israélien. Il est entré en Tunisie avec son passeport français mais a joué sous le drapeau israélien.

Cette participation non-autorisée a, également, provoqué l’indignation du secrétaire général d’Al Joumhouri, Issam Chebbi ayant exhorté Kaïs Saïed à prendre toutes les mesures nécessaires d’urgence notamment l’arrêt de l’activité du bureau de la Fédération internationale de tennis responsable de cet incident.

La Campagne tunisienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (TABCI) a, pour sa part, fermement condamné la participation du tennisman israélien au tournoi appelant, aussi, Kaïs Saïed, à l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités.

 

La position du chef de l’Etat, en premier lieu, de certains politiciens et associations dénonçant la participation de Aaron Cohen au tournoi tunisien a fait réagir le député de la huitième circonscription des Français à l’étranger, Meyer Habib (ou Haviv) qui n’a épargné aucun effort pour s’attaquer de plein fouet à la Tunisie.

Issu d’une famille d’origine italo-tunisienne, Meyer Habib s’était engagé dans le Mouvement de jeunesse sioniste radical, Betar.

Ainsi et sur les traces de son père, Emmanuel Habib, ami de l’ancien premier ministre israélien, Menahem Begin, Meyer Habib devient un militant attitré de la communauté.

Il rejoint dans les années 1990 le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Président de la Commission d’Israël, il œuvre à consolider les relations franco-israéliennes.

 

Vu son attachement incontestable, son soutien infaillible à un Etat juif et son historique de positions extrémistes pro-Israël, les propos controversés de Meyer Habib à l’égard de la Tunisie n’étaient une surprise pour personne. Cependant, cela ne signifie pas que ses déclarations sont admissibles.

« La Tunisie érige la haine d’Israël en politique d’Etat, boycotte un sportif franco-israélien. Allez-vous continuer à vous y rendre et cautionner ?! Alors que l’Egypte et la Jordanie ont conclu des accords de paix, que l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn ou le Maroc ont engagé une normalisation des relations avec Israël, la Tunisie s’enfonce dans la haine obsessionnelle et suit les traces de l’Iran. Même le sport n’est pas épargné. Quelle tristesse ! », peut-on lire dans un statut Facebook de M. Habib, devenu par la suite, inaccessible au public.

 

Parmi les premiers à avoir réagi à ce post, le député Tahya Tounes, Hussein Jenayah qui a vivement critiqué les propos de Meyer Habib ayant jugé qu’il avait dépassé les limites.

L’élu a, par ailleurs, considéré que Meyer Habib n’avait aucun droit de donner des leçons et d’appeler à un embargo touristique sur la Tunisie.

Et d’ajouter que la Tunisie « ne baissera jamais la tête à personne mais aura toujours sa main tendue à ses amis et à tous les bienfaiteurs du monde qui veulent l'aider à se relever et à aller de l'avant » en espérant que Meyer Habib en fera partie.

Egalement, Hussein Jenayah n’a pas manqué de rappeler que le président de la République bénéficie toujours d’une grande popularité et que René Trabelsi, ministre tunisien du Tourisme et du Transport par intérim était de confession juive et qu’il représentait fièrement son pays ainsi que sa religion en Tunisie aussi bien qu’à l’étranger.

 

C’est ce même René Trabelsi qui a élégamment répondu à M. Habib sans populisme chauvin ni impulsivité agressive. La lettre ouverte de M. Trabelsi a été rédigée avec tact.

Indépendamment de son étonnement face à l’appel au boycott de la destination tunisienne et son regret de tels propos, René Trabselsi a kivré un discours rationnel susceptible de recadrer Meyer Habib surtout que M. Trabelsi a exigé des excuses de la part de ce dernier.

Exprimant sa « confiance aveugle dans l’attachement inconditionnel de coreligionnaires (de M. Trabelsi et de M. Habib), « Tunes et autres » à la Tunisie et à la Ghriba » ou encore rappelant que « les positions politiques ne sont que du conjoncturel » et que « le pérenne c’est l’amitié entre les peuples» en dépit des malentendus, René Trabelsi a réussi à faire passer un message de raison.

 

Il ne s’agit pas de la première polémique inhérente à une affaire « tuniso-israélienne ». En effet, la tenniswoman Ons Jabeur ayant battu la joueuse israélienne Vlada Katic ainsi que Chiraz Bechri ayant joué contre Lina Glushko dans le cadre de la Fed Cup tenue à Helsinki, récemment, ont toutes les deux été attaquées.

Le ministère des Affaires étrangères avait estimé que ces matchs joués par l’équipe féminine tunisienne de tennis contre des adversaires israéliennes étaient une violation des promesses et des engagements historiques de la Tunisie envers la cause palestinienne.

« Ces compétitions s’opposaient, également, à la position officielle de l’Etat tunisien soutenant les droits du peuple palestinien », selon le communiqué du département.

Un communiqué qui a été dénoncé par plusieurs internautes défendant les deux tenniswomen et saluant les efforts de Ons Jabeur qui a "vaincu Israël à sa manière".

 

Pour certains, suivre cette logique exigerait systématiquement et définitivement le retrait des Nations-Unies, l’Unesco, l’OMS et tous les organismes internationaux dont fait partie Israël. Un retrait qui ne pourra qu’être catastrophique pour la Tunisie dont la politique étrangère n’est visiblement pas au meilleur de sa forme.

Etant donné la délicatesse de la question, la relativité des perceptions ainsi que les nombreux facteurs qui entrent en jeu à l’échelle internationale quant au conflit israélo-palestinien, la Tunisie est appelée à agir intelligemment notamment en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité aux Nations-Unies pour la période 2020-2021.

En occupant ce siège, la Tunisie doit rester attachée à ses principes et maintenir sa position à l’égard de la cause palestinienne qu’elle avait toujours soutenue. Elle doit, également, respecter la légitimité internationale et faire pression pour prévenir les conflits ainsi qu’à parvenir à des solutions pacifiques, justes et durables aux questions internationales en suspens et ce conformément aux exigences du droit international.

L’ensemble de ces variables doit être pris en considération par la Tunisie en matière de lobbying pour le projet de résolution qu’elle soumettra au vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur la cause palestinienne auquel s’adressera, le 11 février 2020, le président palestinien, Mahmoud Abbas.

 

Boutheïna Laâtar

 

 

 

 

10/02/2020 | 19:59
6 min
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Commentaires
sam sam
entre les lignes
a posté le 11-02-2020 à 08:47
on peut déceler de cet article un sionisme plus farouche que celui de Meyer..rabbi maakom continuez à semer la haine.
Tounsi anti chlayeks
Tellement ridicule ce Kais saied à en pleurer
a posté le 10-02-2020 à 22:32
Tout est dit dans le post de Habib meyer la Jordanie et l '?gypte on signe dés accords de paix mais plus important les UAE l Arabie saoudite le Bahrain et le Maroc ont commencé des efforts de normalisation. en d autres termes y a que les cons qui ne changent pas de position. Je n appelle pas à normaliser avec Israël mais au moment que ces pays sont en train de travailler leurs intérêts nous on s indigne contre un match de tennis! En 70 on a fait une seule chose acheter des armes aux ricains et boycotter Israel! Qu a fait Israël pendant ces 70 ans? Israël a tout gagné! C'est sur notre clown national va avoir la solution et agir pour libérer la Palestine avec sa sale gueule de navet et surtout pendant que des tunisiens n'ont pas de quoi manger et je le crime explosé en Tunisie ou l état s'est effondré! Pauvre peuple de hmars qui vote pour une clown!
veritas
La diplomatie tunisienne est malade
a posté le 10-02-2020 à 20:39
Après Que Bce a réparé les dégâts de bouchlaka en sinistre des affaires étrangères par le biais de Mr jhinaoui voilà la Tunisie replonge dans l'enfer de la diplomatie des nuls et des incultes .
Kais Saïed a isolé le pays d'une manière jamais enregistré dans l'histoire du pays ,Mr M Habib n'a pas complètement tort malgré tout il a raison même partiellement car la diplomatie tunisienne est aux abois et à chaque fois c'est a cause des palestiniens qui s'en foute royalement de la Tunisie comme tout les autres pays arabes sans foi ni loi (a part l'Algérie),il faut arrêter de sacrifier le pays pour les palestiniens ou pour les iraniens les sponsors de Kais Said sans oublier les khwanjias qui roulent pour le Qatar et la Turquie qui sont les caniches de l'état hébreux en catimini pour l'intérêt de leur pays,les tunisiens sont les dindons de la farce à cause de ces traîtres qui sont à la pelle malheureusement.