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Tribunes
Quand le remède est plus périlleux que la maladie
13/06/2019 | 12:17
2 min
Quand le remède est plus périlleux que la maladie

Nous devons admettre que l’instrumentalisation des associations caritatives à des fins politiques ainsi que l’exploitation des vides juridiques pour user immoralement des supports médiatiques dans la propagande politique pose problème.

Je crains que ces pratiques, que je ne soutiens pas, soient incapables d’affronter les défis auxquels la Tunisie fait face notamment dans les domaines économique et social vu qu’elles s’adressent au côté émotionnel de l’électeur pour le séduire.

Cependant, la solution proposée à ce problème est plus grave que le problème en lui-même car elle ne préservera pas la démocratie. Il s’agira, dans ce cas, d’un projet de démocraticide.

La proposition de loi (interdisant aux personnes dirigeant des associations de bienfaisance ou utilisant leurs médias à des fins propagandistes de se présenter aux élections) s’oppose aux principes de la démocratie étant donné qu’elle utilise la loi pour exclure les rivaux politiques et viser certaines personnes.

C’est un aveu de l’échec du système de gouvernance et de son incapacité à surpasser le faible projet politique des concurrents et quel échec !

 

Quand la sanction électorale se fortifie et le calcul politique devient erroné

Celui qui croit qu’il assurera son existence politique et sa réussite électorale à travers cette loi discriminatoire sera surpris de voir l’électeur le sanctionner le jour du scrutin.

L’électeur perdra, en effet, sa confiance en la classe politique. Il trouvera ainsi un autre moyen de punir cette classe en accordant sa voix à d’autres alternatives ou en s’abstenant de voter. Cela prouve que les calculs politiques sur lesquels repose une telle loi sont erronés à la base.

 

Quand la Tunisie perd sa crédibilité et sa crise socio-économique s’aggrave

Le dépassement de la crise économique et financière en Tunisie exige le déblocage des crises politique et de gouvernance dont souffre le pays depuis des années.

Il aurait été plus judicieux de réformer le système politique ainsi que l’action politique pour qu’elle soit plus efficiente et crédible et ce en partant du plus important acquis depuis la Révolution, un système politique qui instaure une démocratie développée.  

La lutte contre la démocratie à travers cette loi ou en reportant les élections pour des futilités ne fera qu’aggraver la crise politique et fera perdre à la Tunisie son unique acquis.

Les répercussions seront également conséquentes en aggravant les crises économique et financière et en faisant perdre à la Tunisie sa crédibilité.

Il sera clair et net pour tous que ce système politique ne cherche qu’à préserver son positionnement sans prendre en considération l’intérêt de la Tunisie ou primer la résolution des problèmes des Tunisiens.

 

 

 

 

13/06/2019 | 12:17
2 min
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Commentaires (7)

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Limou
| 15-06-2019 12:46
Je m'attendais à plus de consistance de la part d'un candidat potentiel aux présidentielles et ex gouverneur de la BCT

Adil
| 14-06-2019 23:17
Non Monsieur Nabli,si le système politique est si déficient comme comme vous l'ecrivez,ce n'est pas faute de gouvernance mais des textes qui fondent ce système lui-même et qui sont donc a refaire d'urgence.On peut changer de gouvernant tant qu'on veut,cela ne changera rien tant que le système politique lui-même n'est pas. changé.C'est extraordinaire que 8 années de gabegie politique et économique totale n'aient pas encore convaincu que le vice est dans la constitution et le code électoral.

mansour
| 13-06-2019 19:05
les tunisiens savent depuis longtemps que Monsieur Mustapha Kamel Nabli qu'il est compétent pour veiller et diriger les affaires économiques du pays

houda
| 13-06-2019 16:00
la democratie est faite par et pour les gens saint de corps d ame et d esprit aucun de ceux qui nous gouvernent aujourdhui n a ces qualitès ni au gouvernement ni au parlement

LE NOMADE
| 13-06-2019 15:39
Futilités est le mot qui convient à son analyse ou déclaration!
J'espère qu'il est meilleur dans les domaines de l'économie et des finances!
Plus fort que le populisme,c'est le cirage de pompes!La B.C.T fait tourner les têtes et retourner les vestes aussi!!

Expert
| 13-06-2019 14:23
Le jeu macabre auquel se livrent à présent les partis au pouvoir sonne le glas à notre jeune démocratie. Nonobstant le caractère suspect de certains candidats, leur barrer la route par des man'?uvres malsaines et inconstitutionnelles, ne fera qu'augmenter le courroux que la population Tunisienne éprouve à l'encontre de ceux qui détiennent
le pouvoir actuellement. Par ailleurs, cela porterait un coup dur à la crédibilité de la Tunisie sur la scène internationale. Par conséquent, de grâce, évitez nous une telle disgrâce!!

Maher Ben Ghachem
| 13-06-2019 13:00
L'analyse de Mustapha Kamel Nabli est juste! Ceux qui utilisent ce biais populiste pour accéder au pouvoir seront surpris de la violence de ceux qui voteront pour eux et qui se rendront compte qu'ils sont encore floués ! Les solutions pour la Tunisie sont connues et il n'y a pas de secret!! Remettre le pays au travail et rompre avec les anciennes habitudes et surtout restructurer l'enseignement c'est notre seule planche de salut!!!! C'est la seule voie pour combattre la pauvreté . Les grandes organisations nationales, entre autres l'ugtt et l'utica doivent se mettre à table et avoir le courage de faire des concessions inéluctables, sinon c'est l'impasse totale. Nous devons penser uniquement à nos enfants !!!! Un peu de courage et on y arrivera. Ce ne sont pas les discours de haine qui régleront nos problèmes. On a besoin d'apaisement du discours politiques sans exclusion aucune! Miser sur la jeunesse et l'expérience des plus anciens est plus que nécessaire