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Tribunes
Prise d'otage !
05/09/2018 | 21:01
3 min
Prise d'otage !

 

Par Hédi Ben Abbes

 

Assez, assez, assez ! vous avez assez privilégié le jeu aux détriments des enjeux ! On a beau tiré la sonnette d’alarme, on a beau expliquer que l’inévitable va arriver, que ni Sidi Mehrez, ni personne ne peut sauver la situation si on continue à appliquer les mêmes recettes et à avoir les mêmes mauvais réflexes, en vain ! « faqidou echayi la yo’tih » (nul ne peut donner ce qu’il n’a pas) !

 

Aujourd’hui, les responsabilités sont bien identifiées. Le pays est littéralement pris en otage par MM Essebsi et Ghannouchi (voir mon article dans BN sur les deux oligarques 2017) qui ont conduit le pays au désastre politique, économique et social actuel. Vous avez choisi à deux reprises des chefs de gouvernement non seulement incapables de conduire les affaires du pays mais vous les avez aussi privés de moyens politiques pour le faire. Le résultat est désastreux : une dégringolade très dangereuse de la Tunisie à tous les niveaux. Ce n’est un secret pour personne que de dire que ce qui a motivé vos choix n’était ni les compétences de ses personnes, ni leur statut politique et encore moins leur charisme. Il faut arrêter de nommer des personnes que vous croyez malléables et ainsi espérer garder votre mainmise sur le pouvoir et protéger vos intérêts. (Voir mon article sur la récidive BN 2018)

 

Le pays est aussi otage de l’ambition d’un chef de gouvernement qui ne semble reculer devant rien pour se maintenir à un fauteuil sans pouvoir. Plus de deux ans sans gouverner et il n’a jamais eu la pudeur de se dire, si je ne peux pas gouverner, je dois assumer mes responsabilités et quitter ce pouvoir factice. Mais, c’est sans compter sur l’orgueil, la volonté d’être important sans être utile et l’obsession du « tout à l’ego » quitte à perdre le pays.

Querelles de familles, avidité de pouvoir, protection d’intérêts personnels et partisans sont aux fondements des préoccupations de cette faune pseudo-politique pour qui la Tunisie est le dernier de leurs soucis.

Allez régler vos comptes ailleurs, mais pas aux détriments de la Tunisie.

Les solutions à la crise économique existent. Nous avons des compétences tunisiennes qui savent comment arrêter l’hémorragie, trouver le chemin de la croissance et engager le pays dans une dynamique positive. Des compétences qui savent comment endiguer l’inflation, rétablir les comptes publics, sauver les caisses sociales, remettre les gens au travail, introduire plus de justice sociale, rétablir l’ordre et mettre un terme à l’impunité. Des compétences qui savent comment répondre à la crise actuelle en mettant en place des mesures à la fois conjoncturelles et structurelles.

 

Le plus frustrant, c’est le fait qu’il manque un seul et unique ingrédient : « la volonté politique ». Cette volonté qui doit être motivée par le sens de l’Etat, l’amour de la patrie, et la satisfaction d’être utile à ce pays et à ce peuple.

Il ne faut surtout pas nous sortir encore la fausse bonne idée du « consensus » (voir mon article BN 2016) qui n’est rien d’autre que l’aggravation de la situation et la faillite assurée. Soit, vous formez un gouvernement de coalition Nidaa-Ennahdha et vous assumez la responsabilité que les électeurs vous ont confiée, à commencer par présenter un plan de sortie de crise. Soit alors, quittez le pouvoir et confiez-le à des patriotes DESINTERESSES, prêts à travailler sans contrepartie pour sauver ce qui peut l’être encore.

 

Que des technocrates compétents aussi bien techniquement que politiquement se mettent au service de leur pays jusqu’aux élections de 2019, sans toucher de salaires et sans être concernés par les prochaines élections. Une feuille de route précise comprenant deux axes de travail, à savoir, un plan de sortie de la crise économique et un axe politique visant à préparer les conditions nécessaires pour la tenue des prochaines élections de 2019. Cette feuille de route doit être présentée de manière détaillée et précise et approuvée préalablement par les deux partis au pouvoir (Nidaa et Ennahdha) pour faciliter l’approbation au Parlement des mesures qui seront nécessaires à l’application de cette feuille. Le/la futur(e) chef du gouvernement doit être libre de former son équipe de travail sans interférence ni des partis politiques ni des autres lobbies. Il/elle et son équipe devront respecter scrupuleusement la feuille de route et seront comptables auprès de tous les Tunisiens de leurs actions.

Le chemin est clair et tout autre manœuvre serait un crime contre la nation.

05/09/2018 | 21:01
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Commentaires (17)

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Toto
| 07-09-2018 12:03
Il y a eu 2 périodes après 2011

1/ 2011-2014 (3ans)
Période post révolutionnaire où vraiment personne ne peut faire une analyse logique et objective. C'est une période de transition où la gestion était plutôt au jours au jours

2/ 2014-2018 (4 ans)
Gestion de H. Essaie (2 ans) et de Y. Chahed (2 ans). Le défi étant économique principalement

Ces 2 périodes sont très très différentes et les paramètres, les hypothèses et les priorités n'étaient pas les mêmes

Au niveau de la première période post révolutionnaire il fallait d'abord réussir la transition, faire une constitution, assurer la sécurité dans le pays et réussir une certaine cohésion sociale.
Il ne fallait pas devenir la Lybie, l'Egypte ou le Liban de l'époque. Les défis étaient tous autres... Et la Troika l'a rtrès bien éussi. Il lui faut reconnaitre ça. Vous me diriez à quel prix ? Mais il y avait un prix à payer c'est comme ça

Pour la deuxième période le défi principal à mon sens était l'économie. Comment faire redécoller économiquement lia Tunisie... A ce niveau là YC patauge encore...

Dr. Jamel Tazarki
| 07-09-2018 11:05
Ce que veulent RG, BCE et l'UGTT (qui ont conduit la Tunisie vers la ruine) n'intéresse que très peu nos créanciers dont nous dépendons afin de faire sortir notre pays de l'impasse où notre ex-troïka nous a entraîné au temps où vous étiez Ministre!

jasmine
| 06-09-2018 19:54
Comment peut-on encore réclamer un "gouvernement de technocrates" après l'échec retentissant de celui de Jomaâ en 2014 ? Un gouvernement ne peut être que politique: affirmer le contraire est un non-sens tout comme la proposition de faire travailler ce gouvernement sans le payer !! Mais M. Ben Abbès, que n'êtes-vous resté dans l'équipe de Carthage en 2014, pour éviter le retour de la contre-révolution que nous voyons aujourd'hui à l'oeuvre, sans aucun autre projet que celui de transformer le régime en république héréditaire. Vous aviez des qualités pour participer au gouvernement, pourquoi être parti

DHEJ
| 06-09-2018 16:57
Des entreprises publiques stratégiques comme celles de l'énergie...


Pour expliquer le coup dans l'eau du GAMIN par sa décision de dissoudre tout le ministère de l'énergie des mines etc...

Jamel Aouididi
| 06-09-2018 16:45
En effet, au delà des jeux politiciens qui ne servent qu'à amuser et abuser la galerie, l'élément oublié est que les décisions fondamentales sont prises (pas seulement dictées) par la France sous la houlette de Bruxelles. Pratiquement toutes les nominations aux postes principaux : Ministère du Commerce avec un Secrétariat du Commerce Extérieur tiré à part et confié à une personne nommée en tant que chef de la Délégation des négociations avec l'UE, totalement acquise à la signature de l'ALECA. Pour preuve, dès sa nomination Patrice Bergamini, ambassadeur de l'UE lors d'un débat sur l'ALECA, jubilait en affirmant "c'est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut". Avec mes respects pour la personne, mais il parlait de quelqu'un qui n'a aucune expérience notamment pour assumer cette lourde responsabilité que d'engager le pays dans une nouvelle association asymétrique et inconvenante qui va englober l'agriculture et tous les services y compris le commerce et les professions libérales.

Les deux parties au pouvoir, mais aussi beaucoup d'autres qui feignent de se retirer de la scène, et même certains partis de l'opposition semblent se plaire dans cette partie. Tantôt c'est le feuilleton de l'égalité à l'héritage, tantôt c'est le consensus et la réussite du processus démocratique. Mais en attendant, l'étau de l'endettement est entrain d'étrangler le pays (comme dans la période entre 1870 et 1881 avec La Commission financière qui a mené au traité du Bardo).
La dernière note livrée par le FMI est à cet égard très lourde de menaces. En affirmant que "l'économie tunisienne est trop dépendante de la consommation et des importations" le FMI, qui auparavant n'a jamais parlé des importations, semble dire "si vous voulez consommer par l'importation avec des crédits des bailleurs de fond, vous n'auriez qu'à honorer vos engagements à terme, sinon nous allons saisir tout votre patrimoine national en commençant par les sociétés publiques stratégiques". Les partis politiques actuels sont de mèches pour liquider le pays. Pour eux, l'essentiel est de tenir un pseudo pouvoir, qui en fait n'a aucun pouvoir.

DHEJ
| 06-09-2018 15:53
Tu peux encore le remercier d'avoir contribué à la chute de nos réserves en devises ainsi que celle de la valeur du dinar...

Et par le limogeage de Khaled Ben Kaddour originaire de Gafsa et son secrétaire d'?tat Mr. Hmidi aussi originaire de Gafsa ...

Zohra
| 06-09-2018 15:22
Bravo Lamia tout fait d'accord avec vous

Lamia
| 06-09-2018 14:36
introduction: Bravo Mr. Youssef Chehed d'avoir décidé de limiter la fabrication de l'acide phosphorique afin de protéger la santé de nos compatriotes du sud!


je reviens maintenant à votre Feedback:
je suis d'avis qu'il faut arrêter la fabrication de l'acide phosphorique, va voir dans quelle état de santé sont nos compatriotes du sud, en particulier leurs enfants!

Il y a d'autres alternatives à la fabrication toxique de l'acide phosphorique.

Vous vous vendez pour un bon Musulman d'après vos commentaires, alors que vous méprisez et ignorez la protection de la nature et de la santé des Tunisiens!

la fabrication de l'acide phosphorique est un crime contre la société tunisienne et tous les Tunisiens!

Au sud de la Tunisie, on respire l'acide phosphorique et à la Marsa et à Sidi Bou Said les mechmoums du Jamsin!


la devise étrangère que nous gagnons par l'exportation de l'acide phosphorique nous la perdons multiplier par 100 pour l'importation des médicaments afin de soigner les dégâts de santé causés par ce dernier.

Je ne vous souhaite pas le cancer dont souffre nos compatriotes du sud à cause de la fabrication de l'acide phosphorique!

votre "affaire du siècle pour la Tunisie" c'est une affaire pour les cons qui ne savent pas faire de bons calculs et de bons choix! Et votre hauts cadres tunisiens n'a rien d'intelligent s'il n'a pas d'autres inspirations que la fabrication de l'acide phosphorique!


je répète, Bravo Mr. Youssef Chehed d'avoir décidé de limiter la fabrication de l'acide phosphorique!

EL OUAFFI
| 06-09-2018 14:15
Ce Monsieur ,Hédi Ben Abbes nous rappelle d'un homme intègre si ce n'est pas Heddi Nouira , qui avait laissé des traces de compétence celui qui avait géré sans condition le pays .
Monsieur , Hédi Ben Abbes qui avait totalement donné aucun importance à une période pleinne de prospérité et de dignité que personne ne peut l'ignorer les 23 ans de pouvoir les années d'or Ben Ali ( Ben Ali Wanène La Waarifouhou )

DHEJ
| 06-09-2018 13:27
T'es pas tunisienne par coincidence!


Je parle d'exportation et d'agressivité commerciale...


Un ancien des vrais hauts cadres tunisiens qui à remporté l'appel d'offre international pour la construction de l'unité SACF de production des NPK avait parlé de "l'affaire du siècle pour la Tunisie" car il croyair qui ceux qui prendront la relève seront capable d'exporter l'acide phosphorique qualité engrais produit par l'unité du GCT à Skhira...


Mais bon ça dépasse ta cervelle...


Sans rancune!