| 17-09-2019 09:25
Avec l'abstentionnisme et le désintérêt des jeunes, on en est amené à choisir entre la peste et le choléra. Entre un populiste, Nabil Karoui, avec 16% des voix, soupçonné d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent, actuellement en prison, et un démagogue, Kaïs Saied, avec 19% des voix, conservateur rétrograde, proche des islamistes, qui parle en arabe littéraire sans pouvoir s'arrêter. Karoui a financé sa campagne avec l'argent qu'il n'a pas payé au fisc, en distribuant des aides humanitaires aux pauvres. Saied a joué sur l'image de l'ascète propre et sans machine électorale. Il a titillé aussi la fibre religieuse notamment en condamnant l'égalité successorale entre hommes et femmes instituée par le président défunt Caid Essebsi. Si jamais Karoui est empêché de continuer avec le second tour, du fait qu'il est incarcéré, le troisième prétendant, Mourou, est le candidat des islamistes et proche des frères musulmans. Bref, une main basse des islamistes qui pourront désigner un chef de gouvernement à leur solde et réaliser leur projet sociétal obscurantiste. Les démocrates, centristes et autres laïcs ou gauchistes sont trop divisés et éparpillés pour pouvoir faire front.