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Police municipale : Un traitement à deux vitesses
19/04/2015 | 15:59
5 min
Police municipale : Un traitement à deux vitesses


La destruction des étalages anarchiques de la rue des Salines n’est pas passée inaperçue. L’affaire a généré une pluie de commentaires sur internet et même des déclarations de politiques. Les uns cautionnent, d’autres condamnent et quelques autres pointent une police municipale à deux vitesses. Lecture.

 

La police municipale a procédé, dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 avril 2015, à la destruction des étalages anarchiques de la rue des Salines. Le passage des bulldozers, cette nuit là, a laissé derrière lui un amas de débris. Tout a été rasé et laissé à terre. Des cartons, des étals en bois, des bâches en plastique et de la marchandise écrasée jonchaient les trottoirs et la voie publique.

 

Cette opération a déclenché une vague de réactions et des discussions interminables sur les réseaux sociaux. Les avis étaient mitigés. Certains ont approuvé l’action. D’autres, en revanche, l’ont critiquée.

 

 

Les habitants de ce quartier étaient soulagés de voir les marchands de bric-à-brac obligés de partir. « Enfin ! Nous allons jouir de siestes tranquilles ! Finis les cris des vendeurs » écrit un Facebookeur. Certains piétons se sont également associés à cette intervention de la police municipale. « Bravo ! Il faut continuer ! Que ça ne soit pas périodique ! Il y en a marre de cet horrible vécu, sale et inesthétique, et des grossièretés des vendeurs, hideux et bagarreurs » déclare une internaute outrée de l’incivilité de certains marchands.

 

D’autres ont, en revanche, condamné la manière de procéder des autorités, la qualifiant de « brutale » et d’ « abusive ». Ce genre de mesure ne fait qu’alimenter les rancœurs et favoriser la délinquance, a-t-on soutenu. Il aurait fallu réfléchir à une solution plus efficace et qui tient compte des conditions précaires de ces vendeurs « Non seulement on n’offre pas de travail à ces jeunes, mais on détruit en plus le peu de moyens dont ils disposent » peut-on lire dans un commentaire.

 

Certains politiques n’ont pas raté l’occasion de rebondir sur l’affaire. Sur sa page officielle, Adnène Mansar, a écrit ceci : « Malheur à un Etat auprès duquel les pauvres cherchent refuge et se retrouvent volés, et derrière lequel se cachent les voleurs et se retrouvent dorlotés […] Pourquoi les autorités ont-elles procédé à cette démolition la nuit, à la manière de quelqu’un qui commet une effraction ou un vol ? Pourquoi la loi ne s’applique qu’aux pauvres ? Pourquoi les étalages ont été détruits avec des bulldozers, en l’absence de leurs propriétaires ? Pouvons-nous espérer démolir, un jour, les entrepôts des contrebandiers ? Ceux-là qui approvisionnent les marchés des pauvres ? Ou bien l’œil de la justice ne voit que les pauvres ? »

 

 

Le conseiller de l’ex-président de la République, Moncef Marzouki, dénonce, ainsi, la rigueur à deux vitesses des autorités. Celles-ci traitent, selon lui, les petits vendeurs et les gros bonnets de la contrebande de manière inégale. Un avis partagé par beaucoup d’autres. Cette dichotomie dans l’application de la loi a été soulevée dans les posts de plusieurs cyber-activistes. Ceux-ci accusent, en effet, l’Etat d’appliquer la loi contre les pauvres et de fermer les yeux sur les infractions commises par les riches.

 

 

Il suffit d’aller en visite dans quelques quartiers huppés de la capitale pour se rendre compte des abus flagrants de certains restaurateurs et cafetiers tenant des établissements haut de gamme.

 

A la cité Ennasser, par exemple, les piétons de l’avenue Hédi Nouira se retrouvent obligés de marcher sur la voie publique au risque de se faire frôler par les voitures. En effet, les allées piétonnes en bas des immeubles, situées au long de ladite avenue, ont été transformées, pour la plupart, en terrasses de cafés. Des chaises, des tables et des parasols débordent sur ces allées avec des balustrades en aluminium montées sur les quatre faces pour « marquer le territoire » de la terrasse.

 

Que dit la loi au sujet de ces abus ? Pour en savoir plus, nous avons interviewé le chef de la délégation spéciale de Sidi Bou Saïd, Raouf Dakhlaoui. « Les municipalités peuvent autoriser aux cafés ou aux restaurants d’occuper une partie du trottoir, en guise de terrasse, à condition que la superficie de celle-ci soit comprise entre un tiers et deux tiers de la superficie du trottoir » a-t-il répondu. Et de compléter « D’autres éléments sont également à prendre en considération. C’est aux services municipaux de juger et de décider quant à l’octroi, ou non, de ces autorisations ».

 

Décidément, la condition des 1/3, 2/3 n’est toujours pas respectée et, dans bien des cas, la police municipale n’intervient pas pour imposer le respect de cette règle.

 

M. Dakhlaoui nous a confié, au cours de l’interview, qu’il soupçonne une complicité entre la police municipale et les contrevenants. Celle-ci refuse d’appliquer, dit-il, les consignes qui lui sont données, et ce, sans qu’il n’y ait de raisons valables. Notre interlocuteur suspecte même l’existence de pots-de-vin.

 

Un autre exemple aussi frappant est celui d’un cabaret dans le quartier résidentiel d’Ennaser. L’enseigne accrochée sur la façade indique que c’est un resto. Mais, il s’agit d’un restaurant aux horaires peu communs puisqu’il ouvre à minuit et ferme à 4h du matin. La musique, le bruit et les bagarres quasi-quotidiennes dans ce pseudo-cabaret troublent la tranquillité des riverains. Malgré les plaintes répétées des habitants, les autorités municipales ne se sont pas mobilisées pour fermer cet espace qui nuit au bien-être collectif de tout le quartier.

 

Plusieurs constats appuient la thèse soutenant que la police, cet organe de l’Etat, est adepte d’une politique de deux poids deux mesures. Ce corps attaché au ministère de l’Intérieur semble appliquer la loi de manière très sélective.

 

Elyes ZAMMIT

19/04/2015 | 15:59
5 min
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Commentaires (26) Commenter
Un mode comme un autre de promotion sociale
Karnass
| 20-04-2015 17:32
En Tunisie la voyoucratie est devenue un establishment, un mode de vie recfonnu et bien établi.

Depuis la déliquescence du régime Bourguiba ,à partir de 1983,et la fin du suivi de l'action quotidienne du Ministère de l'Intérieur, deux catégories socioprofessionnelles ont émergées et se sont confortablement installées :

les voyous en "dingri"
et les voyous en uniforme officiel ou en costume cravate.

De nombreux liens unissent ces deux catégories sociales : ils ont en commun une culture commune, ainsi que des affinités régionales.

Les deux travaillent fraternellement à la destruction de la Tunisie depuis une trentaine d'année.

Avec un succès certain.
C'est des affaires en or qui se montent avec ses dépassements
Adnène
| 20-04-2015 17:07
Contestez criez votre indignation cela ne changera rien. La répression des dépassements d'alignements des constructions est une question de rigeur administrative. Le repsonsable de Sidi Bou Saïd à vu juste, il y a même des soupçons de corruption; et là rien n'empêche le reponsable territorial et le citoyen lésé à porter en justice l'infraction et la nonchalence des organes chergées de la répression les juges savent faire avancer la machine administrative et reprimers la délinquence.
Venez voir le désastre au 67, ru du Premier Juin à Mutuelleville
Kato
| 20-04-2015 14:46
Si vous voulez savoir combien la Tunisie est devenue un état de non droit, il suffit de passer devant le 67, de la rue du Premier Juin à Mutuelleville, où un immeuble à plusieurs étages est entrain d'être construit, et ceci contrairement à toutes les lois : - Absence de panneau indiquant le numéro du permis de construire (si jamais il existe), et la nature de la construction, - Remplacement d'une villa par un immeuble, ce qui est absolument interdit par la loi (cf. règles de l'Urbanisme de la ville de Tunis), ...Sur ce laisser aller, il n'y a pas que la police municipale qui ne fait rien et ferme les yeux. On peut aussi faire le reproche au Maire de la ville de Tunis, à La maire de l'arrondissement d'El Menzah-Mutuelleville. ces 2 maires ne font qu'encourager les constructions anarchiques, et laissent faire, on se demande bien pourquoi. Le comble, c'est que ceci se passe à quelques dizaines de mètres de la résidence du Gouverneur de la ville de Tunis, qui à l'air de s'en foutre pas mal. Avec le laisser-aller de ces responsables, La Tunisie est partie pour des siècles de misère, et de gabegie. A moins que les prochaines sélections municipales (et peut être celles des gouverneurs si elles seront adoptées) ne viennent mettre fin à ces dépassements. Et dire, que les Tunisiens ont fait la révolution pour bénéficier d'un minimum de respect de la loi et de vivre dans un état de droit.
Venez voir le désastre au 67, rue du Premier Juin à Mutueleville
KATO
| 20-04-2015 14:44
Si vous voulez savoir combien la Tunisie est devenue un état de non droit, il suffit de passer devant le 67, de la rue du Premier Juin à Mutuelleville, où un immeuble à plusieurs étages est entrain d'être construit, et ceci contrairement à toutes les lois : - Absence de panneau indiquant le numéro du permis de construire (si jamais il existe), et la nature de la construction, - Remplacement d'une villa par un immeuble, ce qui est absolument interdit par la loi (cf. règles de l'Urbanisme de la ville de Tunis), ...Sur ce laisser aller, il n'y a pas que la police municipale qui ne fait rien et ferme les yeux. On peut aussi faire le reproche au Maire de la ville de Tunis, à La maire de l'arrondissement d'El Menzah-Mutuelleville. ces 2 maires ne font qu'encourager les constructions anarchiques, et laissent faire, on se demande bien pourquoi. Le comble, c'est que ceci se passe à quelques dizaines de mètres de la résidence du Gouverneur de la ville de Tunis, qui à l'air de s'en foutre pas mal. Avec le laisser-aller de ces responsables, La Tunisie est partie pour des siècles de misère, et de gabegie. A moins que les prochaines sélections municipales (et peut être celles des gouverneurs si elles seront adoptées) ne viennent mettre fin à ces dépassements. Et dire, que les Tunisiens ont fait la révolution pour bénéficier d'un minimum de respect de la loi et de vivre dans un état de droit.
@ Adnene Manser le débile mental ....
HatemC
| 20-04-2015 13:01
Puisque ce débile s'offusque ... que les étales clandestins s'installent autour de sa maison ... on verra bien s'il écrira la même chose .... et s'il sera solidaire '. Je pense plutôt qu'il enverra ses ras cassé des LPR pour les dégager '.
Les étales clandestins n'ont aucune autorisations légales '. Ne paient AUCUNE charge à l'état '. Du travail au NOIR non déclaré '.

De plus les NUISANCES sont insupportable pour les RIVERAINS '
TROP FACILE de faire ce genre de déclarations POPULEUX yé fessid '. Et il se dit un homme politique ./'.TOZ w TOZ

Tout travailleur a des droits et des devoirs qui ne sont manifestement pas COMPRIS par ce Manser '. Un ex conseillers parait-il ??? Il conseille SURTOUT le chaos '. Inutile personnage '. Hatem Chaieb
Scandaleux
Citoyen en colère
| 20-04-2015 11:04
Habitant de la cité Ennasr 2, je confirme ce qui est dit dans l'article en ce qui concerne le laxisme flagrant des autorités et de la police municipales au regard des dépassements des règlements dont se rendent coupables les commerces et les enseignent établis dans le coin sans que les dites autorités lèvent le petit doigt. les trottoirs sont squattés et transformés en propriété privée par ces commerces et le pauvre piéton est obligé de se frayer son chemin sur la macadam au milieu des voitures. Les terre-pleins sont transformés en dépotoirs par les restaurants qui y déversent leurs ordures. certains endroits sont visiblement devenus des lieux de débauche où semble-t-il drogue, prostitution et autres dépravations sont monnaies courantes. Pour circuler en voiture en doit faire preuve de patience et composer avec les centaines de véhicules garées des deux cotés au mépris de la réglementation. Bref c'est un b... à ciel ouvert. Laxisme et probablement pots-de-vin en sont à l'origine.Tous les habitants de ce quartier doivent se mobiliser pour obliger les responsables municipaux à mettre fin à ce scandale en créant par exemple une association de sauvegarde de défense et de salubrité de cette belle cité en voie de dégradation.
Oui yathom essaha
sss
| 20-04-2015 10:35
y en a marre de ces voyous avec leurs étalages qu'ils les mettent ailleurs; une invasion ; de l'anarchie du désordre et des filous qu'ils nettoient que l'on puisse circuler à pieds ou en voiture des voyous au moins un peu de nettoyage discipline discipline c'est très bien ! supeeer continuer continuer et mille mercis!
IDEM A LA RESIDENCE ELYES A LA SOUKRA
URMAX
| 20-04-2015 10:33
même phénomène de constructions anarchiques à la résidence Elyès, sise à la Soukra, avenue de Dar-Fadhal où :
- 1 boucher
- 1 khadhar
- 1 pizzeria
- 1 salon de coiffure
s'approprient le trottoir couvert d'habitude réservé aux piétons.
corruption quand tu nous tiens...
pit
| 20-04-2015 09:42
...même chose pour la "shenguela" de Lafayette qui opère un "tri sélectif"
Sans commentaire
Neptune
| 20-04-2015 09:32
Visitez les rues Ahmed tlili et Mongi Slim a MENZAH 5