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Plus de 3 ans après son extradition : Baghdadi Mahmoudi risque le pire
28/07/2015 | 19:59
6 min
Plus de 3 ans après son extradition : Baghdadi Mahmoudi risque le pire

La nouvelle est tombée tel un couperet, aujourd’hui mardi 28 juillet 2015. Le pire qu’on craignait a fini par arriver, en l’occurrence la condamnation à mort de Baghdadi Mahmoudi, dernier Premier ministre sous Kadhafi. Une sentance prononcée à l’issue d’un procès expéditif qui a vu huit autres sentences à la peine capitales prononcées contre, notamment, Seif el Islam Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, et Abdallah Senoussi, ex-chef des services de renseignements.

 

Ce verdict touche de près la Tunisie pour la simple raison que l’extradition de Mahmoudi et sa remise aux autorités libyennes, un certain 24 juin 2012, avait été décidée par le chef du gouvernement nahdhaoui, Hamadi Jebali. Une décision qui avait été à l’origine de la première grave crise entre les deux présidences à l’époque.

On avait, même, évoqué une éventuelle démission de M. Marzouki. Il avait fallu, selon certains, cette autre affaire de limogeage de Mustapha Kamel Nabli de la tête de la Banque centrale de Tunisie pour calmer l’ancien président de la République.

 

Les réactions, comme l’on s’y attendait, commencent à fuser de toutes parts. A commencer par M. Marzouki qui, dans un post rendu public sur sa page officielle Facebook, précise que l’extradition de Baghdadi Mahmoudi s’est faite sans son consentement et qu’il n’existe aucune preuve écrite ou orale qui atteste du contraire.

Il réaffirme que c’est le gouvernement de Hamadi Jebali qui avait procédé à l’extradition et que cela avait créé des tensions et une crise au sein du gouvernement à l’issue de laquelle l’ancien président avait failli démissionner. Hamadi Jebali avait d’ailleurs démenti cette version affirmant que l’ancien président était tout à fait au courant de la décision d’extradition.

 

Dans des déclarations à Express Fm, Samir Dilou confirme les dires de son ancien patron, Jebali, pour affirmer que M. Marzouki était bien au courant et que les membres CPR du gouvernement l’étaient, également, puisqu’ils étaient présents au Conseil des ministres ayant débattu de la question.

Quant à l’avocat du comité de défense, Mabrouk Korchid, il annonce qu’il va porter plainte contre Hamadi Jebali tout en assurant que M. Marzouki est en train de fuir ses responsabilités, alors que l'avocat Mokhtar Trifi fait assumer la responsabilité d’une éventuelle exécution de Mahmoudi à ceux qui l’ont remis aux Libyens.

De nombreuses autres réactions ont été enregistrées et continuent à l’être à un rythme vertigineux à travers les réseaux sociaux.

 

Or, étant donné que le gros de la polémique, qui est actuellement appelée à s’amplifier, est suscité par cette extradition et remise de Baghdadi Mahmoudi aux Libyens, il est utile de faire un retour sur les différentes péripéties de cette affaire plus que jamais explosive.

 

Un certain dimanche 24 juin 2012, Baghdadi Mahmoudi, dernier Premier ministre sous le régime de Kadhafi, a été remis aux autorités libyennes selon une dépêche de la TAP. Une remise sans aucune annonce précise. Presqu’en catimini, certains étant allés jusqu’à parler d’une « grosse transaction ». Les observateurs s’interrogeaient, déjà : « comment expliquer la remise d’un accusé à des autorités d’un pays où il n’y a pratiquement pas d’autorité, où les affrontements armés entre tribus et autres milices continuent faisant des centaines de morts ? Un pays où même les membres du Tribunal pénal international avaient été faits prisonniers! ».

 

Et au moment où M. Marzouki parlait d’un « coup de poignard dans le dos » et voulait porter plainte contre l’avocat Omar Korchid de la défense de Mahmoudi, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali « affirmait, lors d’une séance plénière extraordinaire tenue par la défunte ANC, que cette extradition a été décidée lors du conseil des ministres tenu au mois de mai 2012, par le vote des 26 ministres présents. 23 ont voté pour, 2 contre et un ministre s’est abstenu. M. Jebali affirme, par ailleurs, que la décision a été rapportée par écrit au président de la République, au président de l’Assemblée nationale constituante, mais également à l’ensemble des membres du gouvernement, dont les secrétaires d’Etat ».

 

Il est à souligner que Business News écrivait, un certain 10 novembre 2011 une information selon laquelle, Foued Mebazzaâ, président provisoire de la République avait refusé de faire extrader Baghdadi Mahmoudi.

On y lisait en substance : « De source digne de foi, on apprend que Foued Mebazaâ, président de la République par intérim, a décidé de ne pas extrader Baghdadi Mahmoudi. Une décision qui lui revient de plein droit, selon les lois en vigueur.

La Chambre des mises en accusation de la Cour d’Appel de Tunis, a décidé, mardi 8 novembre 2011, de remettre l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, aux autorités libyennes.

Amnesty International a demandé, la fin de la semaine dernière, au gouvernement tunisien de ne pas extrader vers la Libye l'ex-Premier ministre libyen estimant qu'il risque d'être victime de «graves violations des droits de l'homme» dans son pays.

La décision de Foued Mebazaâ est, incontestablement, en son honneur et en l’honneur de la Tunisie respectueuse des Droits de l’Homme et des conventions internationales.

Espérons, toutefois, que le futur président, qui sera nommé dans quelques jours, ne prenne pas une décision contraire à celle de M. Mebazaâ pour satisfaire les désirs d’un pays frère ou ami».

 

Des craintes émises par Business News qui se sont révélées, en fin de compte, justifiées !

 

Il faut dire que la polémique battait son plein entre Hamadi Jebali et Moncef Marzouki. Le chef du gouvernement déclarait, déjà en ce 8 juin 2012, que « la Tunisie est prête à livrer Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes, même sans la signature de Moncef Marzouki ».

Dans une déclaration à l’AFP, Hamadi Jebali affirmait que «la Constitution tunisienne de 1959, imposant la signature du président de la République pour les décisions de livraison des personnes recherchées par la justice en dehors de la Tunisie, a été suspendue et n’est plus en vigueur depuis le renversement de l’ancien président Ben Ali».

Et d’ajouter « le Tribunal administratif nous a certifié que la signature du président de la République n’était désormais plus indispensable pour l’extradition de Baghdadi Mahmoudi ».

 

Selon Hamadi Jebali, « le gouvernement libyen a fourni des garanties orales et écrites certifiant le respect des droits de l'homme ainsi qu'un procès équitable pour Mahmoudi et qu’un comité tunisien des droits de l’Homme a récemment visité la Libye pour s’assurer des garanties fournies ».

De son côté, Moncef Marzouki continuait à réitérer son opposition de principe à l’extradition de l’ancien Premier ministre libyen, emprisonné en Tunisie depuis le mois de septembre dernier. « Je reste opposé à l'extradition, c'est une position de principe, je ne peux pas signer l'extradition de quelqu'un qui risque d'être torturé ou exécuté », avait-t-il déclaré jeudi 7 juin 2012.

 

A ne pas perdre de vue que la Cour d’Appel tunisienne avait émis deux ordres d’extradition, les 8 et 25 novembre 2011, pour la livraison de Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes. « Ces deux ordres sont sans appel», selon le même Hamadi Jebali

 

Toutes ces péripéties et ces rappels font ressortir le profond clivage entre deux présidents sur une question aussi sensible et qui revient sur la scène avec la plus grande acuité. Une question qui aura de graves retombées si, par malheur, la sentence de la cour relevant de Fajr Libya venait à être exécutée.

 

 

Sarra HLAOUI

28/07/2015 | 19:59
6 min
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Commentaires (13)

Commenter

belazi
| 29-07-2015 19:23
la betise quand on est irresponsable ou cela mene.bien sur la honte vous ne connaissez pas imbeciles et la justice en Tunisie c'est a la prochaine revolution qui ne saura tarder

Gg
| 29-07-2015 13:17
... que l'on s'étonne. L'ancien ministre de Khadafi a été remis à un gouvernement fantoche islamiste? Mais Marzouki et Jebali sont des islamistes qui se cachent.
Où est le bug? Pauvre ministre, mais tout cela est logique.
Non?

Gg
| 29-07-2015 13:03
Cherchant quel est le gouvernement lybien reconnu par les instances internationales, je trouve ceci (http://www.opex360.com/):

"En juin 2014, un nouveau Parlement a été élu en Libye. Et ce dernier soutient le gouvernement, qui, emmené par Abdallah al-Theni, est reconnu par la communauté internationale.
Seulement, le Congrès général national (CGN), l'ancien Parlement dominé par les islamistes, n'a pas rendu les armes. Installé à Tripoli, grâce au concours de la milice Fajr Libya, il soutient un gouvernement parallèle qui n'est pas reconnu internationalement."

Et c'est au "gouvernement" des fajr que l'ancien premier ministre de Khadafi rendu?
Mais c'est n'importe quoi, c'est effarant.
J'ai du mal à comprendre...

Algerien
| 29-07-2015 12:31
regardez juste le psedo militaire à droite , je suis Algérien et je sais reconnaître un terroriste ! ce sont des visages qui ne traites pas à confusion .

HatemC
| 29-07-2015 10:42
Que jbéli sort de son silence et que l'autre momie MBJ parle aussi ... il est aussi coupable que Jbéli et marzouki ...
Il savait ou non MBJ ???
Que Jbéli parle ....
Dilou qui est indirectement l'employeur de Marzouki, accuse le GOUMI le HARKI marzouki .... Il savait ...
Un président qui ne sait rien '
Un président qui ne sait rien sur l'état de nos ressources en pétrole
Un président qui n'est JAMAIS consulté ou alors IGNORE ...
Quand on vous disait que Marzouki n'était qu'une marionnette placé là pour combler un trou ...
Jbéli était le patron de l'époque ' MBJ n'était qu'un « surveillant » de classe à l'ANC et marzouki le Harki le GOUMI juste le bouche trou ...

Marzouki savait mais s'est éclipsé dans le Sud pour feindre ignorer l'extradition ' Marzouki n'assume JAMAIS ...c'est un pantin .. il ne prenait que des mesurettes pour exister.
MARZOUKI SAVAIT
MBJ SAVAIT
JBELI les a Zizouté ... en bonne et dû forme ...

QUE JBELI SE REVEILLE DE SON SOMMEIL ET PARLE ... Hatem Chaieb

PS / au lendemain de l'extradition de Baghdadi ... MBJ disait ceci ..."« le parti Ettakatol a précisé que la décision d'extrader l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi était légitime et légale.... » .... et personne ne savait!!!!!

Allez vous rhabiller les Cpristes ... votre compte est bon ... vous avez tout gagné ... votre heure a sonné ... tout comme Jamhouri COUIC ....HC

SAUVONS LA NATION TUNISIENNE
| 29-07-2015 09:41
Honte, opprobre, infamie, avilissement, deshonneur, disgrace et le terrorisme pour couvrir la Tunisie millénaire avec le plomb de leur califat

Combien de dollars ont'ils reçu pour la vente de la tête du dernier premier ministre de l'ère kadhafi ?

Forza
| 29-07-2015 07:21
C'était possible de le laisser passer en Algérie car la situation en Libye était explosive et ils savaient que l'avoir en Tunisie va engendrer des problèmes car le gouvernement libyen sous la pression populaire va demander son extradition surtout qu'on a fuite une conversation téléphonique de lui (vraie ou fabriquée, je ne sais pas) dans la quelle il demande aux kataibs de violer les femmes de villes rebelles. Je pense que toutes les parties tunisiennes doivent expliquer aux libyens que les exécutions sont contre-productives non pas seulement de Mahmoudi mais des autres dirigeants aussi.

Abel Chater
| 29-07-2015 02:00
Maintenant, personne ne parle des crimes de ce «Kaddhafiste» contre nos frères les Libyens. Nos "Azlems" qui l'ont échappé belle, ont peur d'être appelés à leur tour, à payer leurs crimes contre le peuple tunisien à la manière de ce criminel Baghdadi Mahmoudi. C'est pour cela qu'ils deviennent plus militants des Droits de l'Homme, que Moncef Marzouki.
Ils défendent les criminels meurtriers du peuple libyen, au nom de l'humanisme, comme Brigitte Bardot défend les chiens au nom de son racisme.

Observateur en Tunisie
| 28-07-2015 23:03
Hamadi Jebali et Moncef Marzouki (alias "Tartour" dan.s le jargon journalistique mondial) ne sont que des pions minables du Qatar. L'élimination de Son excellence M. Baghdadi al-Mamoudi, Premier ministre intègre de la Jamahiriya, traité comme un bandit par la secte crapuleuse des Frères musulmans de Tunisie, est un BUT CLAIR de l'émirat dictatorial du Qatar, financier du terrorisme islamiste de l'"Etat islamique", comme dénoncé entre autres par le ministre de finance allemand Chaüble.

Il faut arrêter de traiter le peuple tunisien pour naïf, le gouvernement de la Troïka était un véritable fantoche de forces impérialistes US et du Qatar associés! Les décisions d'un Etat étaient dans les mains des Fréro-musulmans, secte abominable du terrorisme islamiste, comme on l'a vu en Egypte, qui les a plombé et incarcérés par l'intervention providentiel du Général al-Seissi. Tandis que l'Égypte ouvre le nouveau canal de Suez et signe tout récemment de nouveaux contrats avec l'Italie pour la valeur de 8,5 milliards US, la Tunisie se roule dans les dettes pour le double de cette somme, au nom de la "révolution", de Bouazizi et de Hamadi Jebali, sans dire du cheikh-moukhabarat qui cachait les camps d'entraînement terroristes en les camouflant en "terrains de sport"... Il faudrait arrêter cette comédie révolutionnaire qui rend le peuple famélique, paresseux, hideux et drogués par les offices de propagande "pro-zattla" d'Obama et les importations de pilules euphorisantes depuis le pays du Golfe...

Citoyen_H
| 28-07-2015 22:24

HRW, RSF, la nasraoui,la bensedrine, le bouffon Don Quichotte ben marzougui le bédouin fils de goumier (traitre) et toute la racaille de ce type.

C'est malheureusement le monde d'aujourd'hui. On massacre les héros et on glorifie les traitres, les bouffons, les pingouins, les bouseux, les pouilleux et les terroristes.