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PLF 2018, un poignard dans le dos des entrepreneurs
18/10/2017 | 19:59
4 min
PLF 2018, un poignard dans le dos des entrepreneurs

 

Depuis la formation du premier gouvernement dit d’union nationale, les responsables n’ont cessé de plaider pour l’entreprenariat jeune et l’importance du secteur privé dans l’absorption des centaines de millier de diplômés chômeurs. Si l’on devait traduire le discours politique, on obtiendrait : Le secteur privé doit sauver le pays !

Pourtant le projet de Loi de Finances 2018 publié mardi 16 octobre, sur le site du ministère des Finances est perçu par les entrepreneurs comme un poignard dans le dos. Réactions.

 

 

« La Loi de Finances 2018 n’est pas une Loi de Finances mais une loi pour les finances publiques ! ». Cette déclaration faite par la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui, hier mardi 17 octobre dans le journal « Assabah » traduit la déception des entrepreneurs tunisiens qui avaient cru au discours politique, lors des réunions communes.

« Cette loi a été faite avec l’objectif de réaliser l’équilibre budgétaire et le moyen le plus facile pour réaliser cet objectif a été d’aller vers les entreprises structurées qui payent déjà leurs impôts. On espérait des mesures pour encourager l’investissement et l’export, on espérait moins de taxes tout en élargissant la base des gens qui contribuent, on espérait un encouragement pour les gens qui travaillent, produisent et qui font preuve d’audace. Ces choses ne se sont pas produites !», s’était exclamée la présidente de la centrale patronale.

 

En parcourant le texte du PLF 2018, l’on se rend compte que la taxe extraordinaire de 7,5% imposée dans la précédente LF de 2017 a disparu pour laisser place à de nouveaux impôts et aussi l’augmentation de la TVA. Une instabilité fiscale qui se révèlera fatale pour l’investissement dont la base est la stabilité. Ceci n’est pas un secret mais juste la logique des choses.

Evoluant sous la pression constante des syndicats, les entrepreneurs tunisiens, seuls vrais créateurs de richesses dans le pays, se font aujourd’hui aussi affaiblir par la politique du gouvernement qui se veut désormais, sociale.

 

D’ailleurs, Mme Bouchamaoui a aussi dénoncé la psychose qui s’est installée envers les chefs d’entreprises. « On remet systématiquement en doute leur bonne volonté, la qualité de leur travail, la manière avec laquelle ils font de l’argent. Et c’est ainsi que nous avons perdu la valeur travail et les bonnes manières dans ce pays. Il y a une vraie crise morale !». Après avoir profondément analysé la situation du pays, la présidente de l’UTICA a prôné l’exonération fiscale pour les entreprises exportatrices en début d’activité et un identifiant fiscal pour chaque personne ayant une activité et ce afin de combatte le secteur informel.

 

Pour le président de la CONNECT (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie), Tarak Cherif, l’Etat doit sans attendre s’en prendre à la contrebande qui croît et qui «représenterait plus de 50% de l’économie du pays». Selon le responsable, augmenter encore plus la pression fiscale « risque de dégrader le climat des affaires» et d’avoir un effet fortement néfaste sur l’économie. Face au dilemme devant lequel se trouve le gouvernement, Tarak Cherif propose d’aller puiser dans le réservoir des 400.000 entreprises qui opèrent sous le régime forfaitaires et dont la contribution ne dépasserait pas les 30 millions de dinars par an. Celles-ci représentent aujourd’hui 2/3 du nombre total d’entreprises du pays.

 

En plus de l’augmentation de la TVA de 1% et d’une Contribution Sociale Généralisée de l’ordre de 1%, également, le PLF 2018 renferme une multitude d’autres mesures qui feront croître sans nul doute la pression fiscale, tel que : l’augmentation du prix des voitures, des produits et services de santé, des communications téléphoniques, du transport, du tourisme, des tarifs d’assurance, des produits pétroliers et d’autres nombreux produits encore.

 

La rafale de taxes et impositions prévues dans le PLF 2018 touchera aussi artistes et footballeurs. Pas plus tard qu’hier, lors d’une conférence de presse donnée au siège du ministère des Finances, le ministre, Ridha Chalghoum, a déclaré : « Lors des conflits qui surviennent souvent entre équipes de foot et joueurs nous nous sommes rendu compte que les contrats de ses derniers n’étaient pas enregistrés. La même chose arrive pour les artistes. Cette nouvelle Loi de finances oblige ces personnes à enregistrer leurs contrats et donc de déclarer ce qu’ils ont touché ».

 

Dans les deux interventions des présidents de la CONNECT et de l’UTICA la hausse du taux de retenue à la source sur les bénéfices des sociétés a été relevée. Une mesure qui ira freiner l’investissement et par effet de levier la croissance selon eux. Les chefs d’entreprises se trouvent seuls au pied du mur avec un PLF qui, même s’il devrait être laminé durant son passage devant l’ARP, leur restera fortement hostile.

Ceux qui le défendent aujourd’hui citeront les mesures sociales et l’augmentation importante des peines pour les contrebandiers. Mais lesquels ? Il y a de cela quelques années, les stations d’essence de contrebande s’arrêtaient à Djerba, aujourd’hui, elles sont à Sousse. Nous aurons aussi surement l’augmentation du prix des carburants vue que les projections sur le prix du baril de pétrole qui sont faites chaque année se révèlent inexactes.

 

 

Sofiene Ahres

18/10/2017 | 19:59
4 min
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Commentaires (11)

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Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 12:00
Je corrige seulement la faute qui me dérange le plus: "l'AFD nous pousse à refaire" et non pas "l'AFD nous poussent a refaire"

je change souvent le sujet du verbe et j'oublie de changer la terminaison du verbe!

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:48
Depuis 2011 les entreprises privées tunisiennes exigent et obtiennent des baisses d'impôts et des dépenses publiques et privent ainsi l'État tunisien des moyens financiers de jouer son rôle d'entrepreneur dans des secteurs économiques indispensables pour la Tunisie où personne n'ose investir, elles assèchent ainsi les moyens de la source d'investissement de l'État sans pour autant apporter de remèdes à notre économie. Notre ex-Premier Ministre, Mr. Essid, a fait baisser le taux directeur de 5% à 3.5%; il a fait baisser l'impôt sur les sociétés de 30% à 25%, il a injecté 10 milliards de dinars dans notre système bancaire oligarque (recapitaliser), il a fait baisser le prix du carburant et il a facilité la sortie/exportation de nos capitaux, et ceci afin de motiver nos entrepreneurs à investir, mais rien de cela! ===> Même un taux directeur négatif (ce qui est du non-sens, mais à limite faisable) ne pourrait pas motiver nos hommes d'affaires affairistes à investir.

L'UTICA nous propose que "Les IDE [c.à.d nos investissements directs à l'étranger] dépassent 4 mille millions de dinars en 2019, [voir http://www.utica.org.tn/upload/1506357274.pdf]". ==> La Tunisie a du mal à trouver des capitaux afin de financer nos projets socio-économiques à l'intérieur de notre pays, et voila que notre UTICA cherche à exporter nos capitaux afin de les investir ailleurs qu'en Tunisie. Non, Il y a de meilleurs solutions que l'exportation de nos capitaux (il suffit de s'inspirer du gouvernement de Mr. Trump)!


Ne pas refaire les mêmes fautes que Mr. Essid, on ne peut pas se permettre les mêmes délits! Il est temps de sortir de cette boucle de faux programmes socio-économiques qui (la boucle) a pris naissance en 2011, qui s'est bouclée en 2017 et qui risque de redémarrer de nouveau en 2018. Aujourd'hui, il faut oser penser autrement, les solutions existent mais non pas ceux de "notre" UTICA. En effet, ça ne fait aucun sens de faire a)une baisse globale de l'impôt sur les sociétés pour toutes les entreprises sans exception ou b)de faire baisser le taux directeur d'une façon générale. Non, je propose plutôt de localiser les secteurs socio-économiques où il y a un besoin et un manque de productivité et d'y alléger les charges fiscales sous condition d'investissement (sans investissement mesurable ==> pas d'allégement fiscale et pas de crédit hors des conditions du marché).


Je contredis notre UTICA: non à un allégement fiscale globale pour toutes les entreprises, non à la baisse globale du taux directeur, non à la recapitalisation gratuite de notre système bancaire oligarque et non à l'exportation de nos capitaux, par contre oui a la subvention et à l'allégement fiscale sélectif et ceci sous condition d'investissement (sans investissement mesurable ==> pas d'allégement fiscale et pas de crédit hors des conditions du marché).


Jamel Tazarki


C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:40
Introduction: ce n'est pas à cause des quelques centaines de Millions que l'on a accordés aux pauvres que la Tunisie va mal, mais il faut revoir plutôt où sont passés les 19 milliards d'aide et de dettes extérieures qui ont été injectées par le haut et ne se sont jamais infiltrées vers le bas afin que la masse pauvre puisse en profiter


La plus grande faute du gouvernement de Mr. Essid est d'avoir injecté directement/indirectement autour de 10 milliards d'euros dans un système bancaire oligarque et en faillite. Il s'attendait qu'en injectant de l'argent dans notre système bancaire, cet argent allait circuler et créer de la richesse pour la Tunisie et tous les Tunisien et aboutir ainsi à une croissance économique de 4% à 7%", mais à sa grande surprise notre système bancaire était/est une jarre sans fond et l'argent injecté n'a jamais circulé. Certains de nos hommes d'affaires et de nos banquiers nous parlaient plutôt de la conquête économique de l'Afrique Subsaharienne et de l'exportation de nos capitaux!


On ne recapitalise pas des banques qui appartiennent en grande partie à l'oligarchie et à la bourgeoisie avec l'épargne de la masse pauvre sans les avoir nationalisées à 100% auparavant et ceci à zéro dinars/euros. L'Allemagne a eu le courage de nationaliser entièrement et à zéro euro l'une de ses plus grandes banques avant d'y injecter de l'argent, la Hypo Real Estate. Alors que notre ex-gouvernement de Mr. Essid injecte inconditionnellement des milliards de dinars dans le système bancaire tunisien en grande partie oligarque. ==> La nationalisation à zéro dinars/euros et entière des banques tunisiennes en faillites aurait dû être faite déjà en 2011. Toute autre solution (sans la nationalisation à 100% et à zéro dinars/euros ou la fermeture) coûte plus chère aux Tunisiens! Voir le lien: http://www.businessnews.com.tn/oxford-business-group-presente-le-programme-de-reforme-du-systeme-bancaire-tunisien,520,66109,3


Depuis 2011 les entreprises privées tunisiennes exigent et obtiennent des baisses d'impôts et des dépenses publiques et privent ainsi l'Etat tunisien des moyens financiers de jouer son rôle d'entrepreneur dans des secteurs économiques indispensables pour la Tunisie où personne n'ose investir, elles assèchent ainsi les moyens de la source d'investissement de l'État sans pour autant apporter de remèdes à notre économie. Notre ex-Premier Ministre, Mr. Essid, a fait baisser le taux directeur de 5% à 3.5% afin de motiver nos entrepreneurs à investir, mais rien de cela! ===> Même un taux directeur négatif (ce qui est du non-sens, mais à limite faisable) ne pourrait pas motiver nos hommes d'affaires affairistes à investir.

@Mr. Youssef Chehed: ne refaites pas s.v.p. les mêmes fautes que Mr. Essid, on ne peut pas se permettre les mêmes délits!


L'action publique est irremplaçable en Tunisie. Et ça ne sert à rien de jouer avec la valeur du taux directeur afin de motiver nos hommes d'affaires affairistes à investir et de faire ainsi fonctionner notre économie' Il faut faire face à la réalité et l'accepter sinon on risque la faillite totale et le collapse socio-économique!


Non, Il nous faut une politique socio-économique/industrielle qui devrait redonner à l'intervention publique une place centrale, non comme correcteur des échecs de marché ou garant de la libre concurrence, mais comme entrepreneur dans des domaines où personne n'ose prendre le risque et comme créateur de marchés. Cela exige de ne plus financer les firmes tunisiennes privées passivement et indirectement avec des mécanismes ruineux. Et cela exige aussi que le parti politique Ennahdha ne fera plus partie du prochain gouvernement d'après 2019!

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:33
Voilà, une banque cotée en Bourse, Amen Bank, prend la responsabilité des micro-finances en Tunisie!


je vous propose de lire d'abord l'article suivant:

http://www.businessnews.com.tn/lafd-et-amen-bank-signent-une-ligne-de-credit-dediee-au-secteur-
de-la-microfinance-de-15-millions-deuros,520,75439,3

==>

Voilà l'AFD nous poussent a refaire les mêmes fautes qu'au temps de notre ex-troïka, injecter de l'argent dans un système bancaire oligarque qui ne laisse rien s'infiltrer vers le bas pour les petites entreprises (les PME), les chômeurs porteurs d'idées et la paysannerie en profitent aussi.


Non, si on voulait vraiment aider la classe pauvre a survivre grâce a des micro-projets, le microcrédit devrait rester une activité à but non lucratif. Or Amen Bank qui est déjà cotée à la bourse de Tunis ne pense qu'a faire du profit et c'est tout à fait normal.

Je rappelle que le microcrédit est d'abord un moyen de lutter contre les usuriers, comme le Amen Bank. Il faut tracer une ligne rouge entre ce qui ressort du microcrédit, et des prêts qui servent à faire des profits.

J'insiste que l'AFD ne fait pas une donation à Amen Bank, non il s'agit plutôt d'un crédit dont on ne sait absolument rien sur son taux d'intérêt et qui est à court terme! ===> ce qui fait, dans 2 ou 3 ans il faudra rembourser ce crédit en euros, plus les intérêts! Il est ainsi absolument indispensable que l'état/gouvernement tunisien intervienne afin d'apporter un peu de transparence à propos du crédit de l'AFD à Amen Bank. On voudrait aussi savoir qui recevra quoi, combien, pour quel délais et pour quel taux d'intérêt. En effet, il y a un risque que le Amen Bank prend ce crédit en devise étrangère au nom de la classe pauvre tunisienne et l'accorde en grande partie à l'oligarchie tunisienne!


La Tunisie n'est pas un cirque pour que chaque banque fait ce qu'elle veut rien que pour optimiser ses profits. Il est temps de mettre sous contrôle notre système bancaire oligarque qui fait ce qu'il veut au niveau local et international et qui est à l'origine de la faillite de notre pays.


Oui, il est temps de créer une autorité de régulation du microcrédit en Tunisie. L'Amen Bank annonce déjà des prêts à 10%, mais c'est horrible! Oui, il nous faut une autorité de régulation du microcrédit en Tunisie qui contrôle les offres du microcrédit.

Si j'étais à la place de notre Ministre des finances, M.Mohamed Ridha Chalghoum, je ne permettrais pas à l'AFAD d'accorder un crédit de 15 Millions d'euros à Amen Bank au nom des pauvres qui devraient le payer trop cher!.

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:26
Le gouvernement chinois a créé une structure organisationnelle par laquelle il peut procéder en tant qu'actionnaire dans tous les grands projets économiques afin d'optimiser la gouvernance et de guider la modernisation. Même si ces sociétés par actions présentent des particularités d'entreprise privées (actionnaires, conseil d'administration, rapports annuels), le gouvernement chinois détient au départ toujours la majorité des actions et il exerce ainsi un contrôle solide sur l'activité de l'entreprise. La privatisation complète se fait quand l'entreprise fait des bénéfices. Le gouvernement chinois a ainsi créé plus que 4 millions d'entreprises privées. Ces entreprises emploient près de 120 millions de chinois. La chine fait pression sur les responsables des banques afin de permettre des prêts à des conditions avantagées aux nouvelles entreprises qui sont au début surveillées par les fonctionnaires des autorités chinoises. Ces prêts hors des conditions de marché ne sont accordés qu'aux entreprises rentables. Les entreprises non rentables n'ont plus le droit d'opérer ou d'investir car les règles du marché les forcent à arrêter leurs activités ou du moins de ne pas réaliser de nouveaux investissements. Lors de la privatisation complète des entreprises fonctionnantes, les banques reçoivent leur argent de nouveau. Le stock des créances est à plus de 1200 milliards de dollars. Les dirigeants chinois sont conscients de la fragilité de ces investissements. C'est pour cela que les banques chinoises reçoivent du budget de l'Etat. Le gouvernement chinois cherche aussi des capitaux privés, chinois et étranger afin de recapitaliser ses banques. Par contre l'Etat chinois (contrairement aux américains et aux européens) n'accorde pas de crédit hors conditions de marché (très faible taux d'intérêt) aux ménages et à la consommation. Les ménages chinois doivent préalablement épargner les sommes nécessaires pour l'achat d'une voiture ou d'un appartement. De même de nombreux produits d'assurance ne sont pas disponibles. Les ménages doivent également épargner pour se protéger contre les risques de la vie courante. On comprend ainsi pourquoi le taux d'épargne des ménages chinois est très élevé et d'ailleurs il ne cesse pas de croître. Le taux d'épargne des chinois est de 50% du BIP. Ce taux d'épargne contribue à l'investissement. Les banques d'Etat dirigent l'essentiel de l'épargne chinoise vers les entreprises. Ces prêts soutiennent la production et favorise l'investissement. Ce qui augmente le taux de croissance du PIB.


La question est comment assurer l'autosuffisance et la stabilité des prix dans un temps record. Pour cela, il suffit de transformer notre agriculture traditionnelle, en la dotant d'équipements et de techniques d'avant-garde. L'agriculture moderne nécessite des techniques avancées, des équipements de haute performance et des agriculteurs qualifiés. Il nous faut un haut rendement, une excellente qualité, une grande rentabilité et un bon écosystème. Le développement de la productivité agricole est un but primordial de la construction de la nouvelle Tunisie. Le mode de production agricole caractérisé par les systèmes d'irrigation classique et de labour traditionnel n'est plus suffisant afin de nourrir 13 Millions de Tunisien. Afin de développer une agriculture moderne, il est important de la transformer et la doter des techniques modernes de l'hydro-culture. Puis, il faut augmenter les investissements dans les régions rurales, soutenir financièrement les agriculteurs.

Parallèlement, il faut pratiquer des politiques économiques structurelles qui ont une action à long terme. Par exemple une politique industrielle comme l'encouragement de la production artificielle des engrais agricoles et de l'industrie chimique.

De même, je propose de déterminer les potentialités de notre pays et de mettre en oeuvre les projets correspondants. Nous privilégions lors de la réalisation de nos projets d'abord le savoir-faire et les compétences locales. Et pour combler les compétences manquantes, on va rechercher les personnes susceptibles d'être recrutées partout dans le monde. Il y a énormément d'ingénieurs et scientifiques sur le marché international qui pourraient nous aider, mais ils ont un prix. C'est toujours une question d'argent. Les Américains, les Chinois, les Allemands et tous les autres font pareils, ils captent les meilleurs scientifiques et les meilleures capacités du monde. Nous ne sommes pas encore au plus haut niveau, mais on veut l'être. Nous sommes juste sur le bord d'y arriver. C'est une question de temps et de choix politiques. On ne cherchera pas seulement à séduire les entreprises étrangères à investir dans notre pays mais nous définiront nos projets en fonction de nos besoins et on cherchera sur le marché international de travail les compétences manquantes et peu importe le prix que l'on aura à payer

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:24
Tous nos malheurs socio-économiques des années 2011-2017 ont été programmés sans aucune mauvaise intention (plutôt par idiotie) durant les années 80 et 90. En effet, on n'a jamais parlé de "développement durable" durant la dictature! Notre oligarchie entrepreneuse a détruit la totalité de notre système écologique et de notre environnement sans vouloir le réparer!

Des faits: la progression des exportations durant les années 80 et 90 se traduisait par une détérioration de la qualité de l'environnement. Si on incluait le prix des dégradations environnementales de la Tunisie (pollution, surexploitation) des années 80 et 90 (puisqu'on produisait à bon prix en détruisant le système écologique), on aurait un énorme déficit! Le Golf de Tunis était d'une propreté sans antécédent, la mer de Gabes était bleue claire, à Tazarka on se baignait dans une mer bleue turquoise, etc., etc., etc.

Le Golf de Tunis avait une capacité de 50 Millions de tonnes de poisson au début des années 80, alors qu'aujourd'hui on n'y trouve pas plus que 5 Millions de tonnes de poisson. Pareil avec le Golf de Gabes. Et ceci seulement à cause des conséquences fatales de la pollution et de la dégradation de notre milieu naturel.

Les quantités de pollutions produites en Tunisie depuis les années 80 sont largement supérieures aux capacités de la nature à se régénérer. Il faut absolument se libérer de cette idée absurde que la mer est immense et serait capable d'absorber toutes nos pollutions et nos eaux usées (la pollution fécale). Notre mer est dévastée, polluée, vidée de ses ressources. On ne peut pas rester indifférent à ce genre de dégâts. Les citoyens tunisiens doivent apprendre à manier la vertu du respect non seulement des pauvres, des femmes, des enfants et des vieux mais aussi des arbres, de la terre, de l'eau et des animaux...

Nos hommes d'affaires et certains de nos politiciens sont en train de réduire les capacités des générations futures à répondre à leurs besoins au nom de l'augmentation des exportations et la rentrée de devises étrangères.

Mr. Mehdi Jomâa ne voyait qu'une seule solution afin de sauver la République, et cette unique solution était l'introduction du gaz de schiste: Voir le lien suivant:
https://reporterre.net/La-menace-du-gaz-de-schiste-plane

==> Mr. Mehdi a failli ruiner le pays par ses drôles d'idées et heureusement qu'il est parti avant d'enfoncer la Tunisie dans une catastrophe écologique, environnementale et socio-économique.


La notion de développement durable et soutenable devrait être au centre de nos programmes socio-économiques. Il s'agit de concilier le développement socio-économique avec les contraintes environnementales

Le pseudo miracle économique des années 80, 90 et 2000 était au prix des dégradations environnementales de la Tunisie! Et notre économie en souffre aujourd'hui énormément!


Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:22
Je voudrais aussi insister que la Tunisie n'aura jamais, oh non jamais un décollage socio-économique du sous-développement au développement sans une justice sociale, sans une réforme sociale et sans la satisfaction des besoins vitaux de tous les Tunisiens! Pour s'en persuader, il suffirait de revoir les analyses (faites par l'United Nations Organization: UNO) des différentes stratégies de développements qui ont été appliquées depuis les années 50.

La Stratégie de développement "Modernisation Theory" consiste à injecter des capitaux sous-forme d'aide au développement (venant des pays riches industrialisés) afin de garantir une croissance économique et ainsi le décollage des pays sous-développés

The Modernisation Theory n'a pas fonctionné dans le monde arabe et en Afrique! Alors que les pays asiatiques (que l'on appelle "the Asian Tigers") qui ont appliqué cette stratégie sont devenus des pays développés à part entière.

Pourquoi les quatre dragons asiatiques sont devenus des pays développés à part entière, et notre révolution de Jasmin ne nous a garanti que plus de misère? La réponse est évidente, les 19 milliards que l'on a eu sous-forme d'aide au développement et de dettes venant des pays riches ne se sont pas infiltrés jusqu'en bas afin que la masse pauvre en profite (et ceci d'après les études scientifiques/statistiques de l'UNO). ===> Oui, seulement l'oligarchie, la bourgeoisie, nos millionnaires et les arrivistes ont profité exclusivement des 19 milliards d'euros et pratiquement rien ne s'est infiltré à la masse pauvre!

Contrairement à la Tunisie "the Asian Tigers" ont commencé par satisfaire les besoins vitaux de la masse pauvre. Ils ont commencé par des réformes agraires importantes afin de créer une classe moyenne nécessaire pour la demande interne et la paix sociale. ==> Oui, sans une large classe moyenne et sans une justice sociale le décollage socio-économique de la Tunisie est impossible à réaliser.

Et nos "experts" nous invitent à refaire les mêmes fautes de 2011 à 2016!

Le monde parle de tigres asiatiques et entre temps même de Tigre celtique (qui désigne l'Irlande pendant sa période de forte croissance économique), par contre nous parlons de Révolution de Jasmin qui sent plutôt la misère que le jasmin faute de très mauvaises gestion de nos économies entre 2011 et de 2015.


D'après des statistiques et des études empiriques financées et réalisées par le FMI et la banque mondiale, les injections du capital dans le système bancaire, et au profit de l'oligarchie et de la bourgeoisie des pays sous-développés n'ont jamais abouti au développement de ces derniers. Pour la simple raison que l'argent (les milliards de dollars/euros) ainsi injecté/investi ne s'infiltre pas vers le bas afin que les petites entreprises (les PME), les chômeurs porteurs d'idées/projets et la paysannerie en profite aussi.

Par contre les capitaux investis par le bas directement au niveau des petites entreprises (PME), des chômeurs porteurs d'idées/projets et de la paysannerie remontent vers le haut et toute l'économie en profite et on aboutit dans 99% des cas à une croissance de l'ordre de 5% à 7%.

Nos amis américains ont compris que ça ne sert à rien d'injecter de l'argent dans les organisations gouvernementales tunisiennes ou dans notre système bancaire oligarque, en effet seule l'oligarchie et la bourgeoisie tunisiennes profitent de l'argent ainsi accordé à nos institutions étatiques et que cet argent ne s'infiltre pas vers le bas afin que les petites entreprises (les PME), les chômeurs porteurs d'idées et la paysannerie en profitent aussi.

Sur le lien suivant
http://www.businessnews.com.tn/lambassade-des-etats-unis-en-tunisie-annonce-un-appel-a-propositions-pour-soutenir-la-societe-civile,520,62244,3

On peut lire: "L'ambassade des Etats-Unis en Tunisie annonce, dans un communiqué publié jeudi 4 février 2016, un nouvel appel à propositions pour soutenir la croissance économique de la Tunisie grâce à un soutien direct à la société civile tunisienne ou aux organisations non gouvernementales."

===> Les américains ont compris que le développement socio-économique de la Tunisie ne peut se réaliser que grâce à un investissement direct par le bas, et ils ont complètement raisons.

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:20
Depuis 2011 nos politiciens, nos banquiers et en particulier nos hommes d'affaires entrepreneurs (à qui appartient malheureusement notre système bancaire) nous parlent en permanence de la conquête économique de l'Afrique subsaharienne. Oui, certains de nos hommes d'affaires qui ne cherchent qu'à exporter leurs capitaux sont pour cette conquête, et vous savez maintenant pourquoi!

Je résume (par manque de temps), qu'est ce qui a permis la mondialisation des échanges?
1) l'abaissement du coût des transports et notamment le transport maritime et aérien, le coût de transport maritime et aérien a diminué de 75% en comparaison aux années 50. Les porte-conteneurs ont des capacités de transport jusqu'à 15000 conteneurs. La valeur de la marchandise transportée peut atteindre les 1,3 milliards de dollars en moyenne.
2) l'accroissement de la puissance de calcul et l'apparition d'Internet ont réduit énormément les coûts du traitement et de la transmission de l'information, ce qui a facilité en conséquence les transactions et les échanges internationaux.
3) La baisse pour les communications internationales, le prix d'une communication de trois minutes entre New York et Londres est tombé de 80$ en 1950 à 0.10$ en 2015.
4) des services longtemps considérés comme étant de nature locale sont désormais fournis par-delà les frontières via internet.


Conclusion: si on voulait faire sortir la Tunisie de la crise socio-économique, il faut investir et créer de l'emploi plutôt en Tunisie et exporter notre surplus partout en Afrique et ailleurs dans le monde. ==> Pour cela Il faut améliorer le niveau d'équipement et le rendement de nos ports et de nos aéroports. Sans une très bonne logistique de la Tunisie, il n'y aura jamais de développement socio-économique en notre pays. ==> Il est complètement absurde pour le moment d'exporter nos capitaux vers l'Afrique subsaharienne ou ailleurs, il faut plutôt produire et créer de l'emploi en Tunisie et exporter notre production locale là où nous sommes plus compétitifs (étant donné que le coût de transport maritime et aérien est négligeable)

J'insiste que certains de nos politiciens et de nos hommes d'affaires de l'après révolution de Jasmin n'ont rien compris à la mondialisation!

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 19-10-2017 11:19
J'avoue que je suis très déçu que Mr. Béji Caïd Essebsi n'a jamais parlé de planning familial dans ses discours depuis 2011!

Il faut comprendre enfin que la Tunisie n'a pas les moyens/ressources afin de nourrir et de satisfaire les besoins de 11 ou 12 millions d'habitants. Voilà un exemple où on a dépassé de loin nos limites:
http://www.businessnews.com.tn/nouveau-record-de-consommation-delectricite-la-steg-rappelle-les-consignes-de-consommation,520,74145,3



La croissance démographique excessive en Tunisie a causé beaucoup de problème dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des transports, du logement, des soins médicaux et de la protection de l'environnement.

Je donne d'abord une explication non mathématique simple et très approximative de la poussée démographique. Comme nous le savons, chaque couple peut avoir zéro ou plusieurs enfants. Quand ce nombre d'enfants par couple est égal à 2, la population tend vers un état final stable (elle n'augmente pas et elle ne diminue pas). Ce qui fait que les parents (un couple) vont mourir un jour et vont laisser exactement deux descendants. On a donc un système en équilibre permanent. Quand le nombre d'enfants par couple est inférieur à 2, alors la population va diminuer. C'est-à-dire deux personnes (un couple) vont disparaitre un jour et vont laisser un seul ou zéro descendant. Mais à partir de 2.1 enfants en moyenne par couple, cela se complique: le nombre d'individus par génération se met à augmenter sans fin. Et cette croissance qui peut paraître lente, est en fait véritablement explosive puisqu'elle a entraîné un quadruplement de la population tunisienne en 60 ans (entre les années 1956 et 2017). Or, un demi-siècle est très vite passé! On ne peut pas continuer à ce rythme.

Ce qui aggrave encore la situation, ce sont les mariages à 16 ans ou même à 15 ans: dans ce cas particulier même une fécondité de 1,6 enfants par couple ne peut pas freiner la croissance explosive de la population tunisienne'

Ignorer la poussée démographique en Tunisie c'est reporter les problèmes à plus tard, à la période où il faudra trouver les moyens à la fois d'arrêter cette croissance et de résoudre autrement cette difficulté restée un temps camouflée

La récolte céréalière tunisienne n'a pas cessé d'augmenter, mais la quantité de grain par tunisien n'a pas cessé de se réduire à cause de la poussée démographique. Un grand pourcentage de l'accroissement annuel du revenu national est absorbé par l'accroissement de la population, ce qui absorbe une grande partie de nos fonds et freine le développement économique et social.

En 1956 la Tunisie comptait 3,3 Millions d'habitants, en 2017 elle compte 11à 13 millions d'habitant et d'après mes calculs statistiques la Tunisie aura 28 millions d'habitants en 2045. Où allons-nous et qu'elles seront les conséquences pour l'environnement?

L'équilibre à long terme entre croissance démographique et approvisionnement alimentaire est indispensable, Il faut s'attendre à ce que le taux annuel de croissance de la production alimentaire par habitant en Tunisie continue de baisser.

La croissance démographique doit diminuer afin de stabiliser la population tunisienne autour de 10 Millions d'habitants. En effet, à un état stationnaire de la productivité il nous faut aussi un état stationnaire de la croissance démographique.

Puis, je rappelle que la fermeture de plusieurs écoles primaires ou la baisse du nombre d'élève en Tunisie n'est pas un signe de la baisse des naissances comme nous le racontent certains pseudo-scientifiques, mais elle est plutôt la conséquence du fait que le nombre d'enfants âgés de 6 à 15 ans n'ayant jamais été à l'école ou l'ayant quittée avant la fin de la scolarité obligatoire s'élève à plus d'un million en Tunisie. L'écart est plus accentué selon le genre, l'âge, le milieu de résidence, ou l'activité des enfants. 67.6% des enfants non scolarisés ou déscolarisés, sont des filles. 60% des enfants concernés habitent les zones rurales et 40% sont en situation de travail.

Nous avons le choix de laisser la nature ajuster la poussée démographique en Tunisie par les catastrophes et les épidémies ou de prendre notre destin en main pour ajuster le nombre des naissances afin de garantir un équilibre entre la poussée démographique et nos ressources naturelles limitées.

Jamel Tazarki

Bab ezzira
| 19-10-2017 10:12
Dans un pays au bord de la faillite, tenu artificiellement EN VIE sous machine par le FMI, beaucoup de nos pseudo-hommes d'affaires chicanent encore à payer leurs impôts. Ils exigent encore et encore d'autres avantages fiscaux tel des exonérations, des dégrèvements, des abattements en plus des d'autres failles existantes permettant l'évasion fiscale et le bénéfice du budget de l'Etat tel la compensation, les primes d'investissement, la prise en charge de l'Etat de certaines charges tel les contributions CNSS, les contrats SIVP, Contrat karama, etc.
On nous a appris sur les bancs des universités, que les décisions d'investissement obéissent aux critères de rentabilité en priorité. Rechercher les avantages fiscaux tout en bénéficiant du budget revient à sodomiser tout un système qui vous offre la sécurité, l'infrastructure portuaire pour réaliser vos exportations, les aéroports pour passer vos vacances à l'étranger etc etc.
L'UTICA par sa cupidité sa recherche du gain facile et des avantages fiscaux sans limite, et son refus de payer honnêtement l'impôt d'un côté, l'UGTT par son populisme son amateurisme, et son banditisme entre ces deux problémes, l'Etat est poussée inéluctablement vers le précipice de la faillite.
NE COMPTEZ PAS SUR LE FMI POUR FINANCER VOTRE BUDGET BANDE DE ****** (autocensure) VOUS NOUS RAMENEZ L'OCCUPATION COMME EN 1882.
NB : Avec un titre aussi dur de « PLF 2018, un poignard dans le dos des entrepreneurs » Je me demande s'il s'agit d'un article journalistique ou simplement une propagande pour soutenir la patronne dans sa **** (autocensure) contre l'Etat Tunisien.
A BON ENTENDEUR.