La gronde populaire atteint quasiment toute la Tunisie du nord au sud. Trois ans après la révolution du 14 janvier, les Tunisiens sortent de nouveau dans les rues et semblent être beaucoup plus en colère qu’en 2011, contre le pouvoir en place. Les mêmes scènes qu’en 2011 se répètent, attaques et incendies des postes de polices et de bâtiment administratifs. En 2011, il y avait un « dégage » contre Ben Ali et sa famille, cette fois le « dégage » vise le parti islamiste et ses deux partenaires, le CPR et Ettakatol.
Ce cliché pris ce matin à Tataouine par le site Atouf reflète à merveille l’état des lieux et la colère populaire. Une ville de l’extrême sud du pays où l’on a incendié le poste de police et le poste de police municipale. Deux différences par rapport à 2011, en plus de la colère supérieure : cette fois les milices du parti au pouvoir attaquent les manifestants à coups de cocktails Molotov et des sabres, comme c’était le cas hier à Kasserine. Deuxième différence, absence totale de couverture médiatique des manifestations et de la gronde populaire chez Al Jazeera. Pour les journalistes de la chaîne qatarie, la Tunisie continue son changement et on ne voit que la bonne marche vers la démocratie.