A près de quatre jours des élections législatives, où l’effervescence des candidats monte de plusieurs crans, et la campagne électorale se poursuit plus ardemment, les citoyens eux continuent à verser dans le vandalisme des affichages électorales brouillant ainsi le paysage électoral et portant à la dispersion. Néanmoins, cette fois, il s’agit d’un vandalisme d’un tout autre genre qui prêterait davantage à l’humour qu’à la colère. Et pour cause ! Des bras pas très discrets ont arraché l’affiche de la charte électorale du parti CPR pour la remplacer par celle d’un candidat insolite : l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali !

Cette opération de vandalisme a eu lieu à Monastir. Elle porte deux symboliques à première vue : d’abord, le parti ciblé est celui du président actuel de la République, Moncef Marzouki candidat à la présidentielle de 2014, un président bien loin de faire l’unanimité dans les rangs de son peuple au point de le pousser à développer une certaine nostalgie à l’endroit de l’ancien président. Ensuite, placarder une affiche de Ben Ali en cette période électorale est un geste suffisamment riche en sens et donne à bien des réflexions : les Tunisiens regrettent-ils réellement Ben Ali, pourtant connu pour être un dictateur ? L’échec amer de Moncef Marzouki à la tête de la présidence de la République aurait-il donné le sentiment de préférer un despote à un faux droit-de-l’hommiste ?