alexametrics
mercredi 24 avril 2024
Heure de Tunis : 09:16
Chroniques
Pérégrinations estivales
17/08/2017 | 15:59
4 min

Les mesures appelées de ses vœux par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, en faveur de l’égalité dans l’héritage et la légalisation du mariage entre une tunisienne et un non musulman, n’ont pas seulement suscité un vif débat qui a révélé des clivages inédits transcendant les clivages politiques traditionnels. Les positions divergent au sein des partis. Au sein d’Ennahdha, ce qui est curieux. Au sein des partis dits modernistes, aussi, encore plus curieux. Elles ont, malheureusement, occulté des mesures tout aussi importantes sinon plus car elles répondent aujourd’hui à des exigences du futur.

 

La population féminine croîtra plus rapidement que la gente masculine au cours des 10 prochaines années, selon une étude de l’Institut national de la statistique (INS) intitulée « Les projections de la population tunisienne 2014-2044 » d’où il ressort que le croît démographique des femmes entre 2017 et 2027 serait de 11,3% contre seulement 8% pour les hommes. Une situation qui signifie qu’en 2027 la population en âge de travailler sera largement dominée par les femmes. Tout comme aujourd’hui la population en âge de travailler est dominée par les jeunes pour lesquels, malheureusement, on n’a pas réussi encore à répondre efficacement à leurs attentes d’emploi, cette même problématique va se poser concernant l’emploi des femmes dans une décennie. Cela ne donne-t-il pas  plus à réfléchir et débattre sur ce sujet que sur celui de l’égalité dans l’héritage ou le mariage. D’autant que cette égalité découlera d’elle-même si on s’attèle dès aujourd’hui à répondre aux défis, demain, de l’emploi des femmes.

 

Visiblement, le gouvernement Chahed a pris conscience de cette problématique qui s’imposera de plus en plus durant les années à venir. Mieux, il y répond. L’allongement de la durée du congé de maternité, ainsi que celui du droit à l’heure d’allaitement sont de nature  à permettre à la tunisienne de demain de concilier plus avantageusement les contraintes familiales et les exigences professionnelles. Aujourd’hui, le taux de chômage féminin dépasse les 22%. Il risque d’afficher une proportion autrement plus importante et inquiétante à l’avenir alors même que cette catégorie de la population est de plus en plus instruite. Ce serait un véritable gâchis de ne pas chercher à offrir à lui offrir dès aujourd’hui de meilleurs perspectives d’emploi demain. Il ne faut pas s’en cacher,  c’est cette population qui déterminera notre niveau et rythme de croissance économique à venir.

 

Croissance économique, le sujet fait aussi l’actualité estivale. Le rythme de croissance au cours du 2e trimestre ne réjouit, ni n’alarme. L’économie du pays demeure sur un trend qui ne lui permet ni de créer le volume d’emploi suffisant pour infléchir la courbe du chômage, ni de réduire significativement le taux d’endettement. Avec un taux de croissance au premier semestre de 1,9%, l’objectif d’afficher 2,5% en année pleine semble s’éloigner inexorablement. Maintenant, on prévoit un taux de croissance économique annuel de 2,3%.   Les performances de croissance au cours du 2e trimestre 2017 ont été plus faibles que le premier trimestre de l’année. Et encore. Car, cette fois-ci et une fois de plus, l’INS a fait des siennes, en révisant à la baisse le taux de croissance du PIB du premier trimestre de 2,1% à 2%, en raison d’une mauvaise estimation de l’évolution de la valeur ajoutée du secteur agricole dont le taux de croissance au premier trimestre n’est plus de 4,9% mais de seulement 4,1%. Ce même secteur agricole affiche une croissance de 3,8% au second semestre alors que l’on pouvait s’attendre à beaucoup plus compte tenu des promesses de résultats de la campagne céréalière. Certes, on estime que l’évolution poussive de l’activité agricole va être compensée par une bonne reprise de l’activité touristique. Toutefois, cela serait-il suffisant alors que l’activité des industries non manufacturières affiche un recul préoccupant de -5,6% au 2e trimestre 2017 et de -2,6% sur le premier semestre ? Il faudra, cette fois, attendre les résultats de croissance du 3e trimestre et les profils d’évolution sectorielle pour être définitivement fixé. Ce sera également le cas pour les finances publiques dont les clignotants demeurent dans le rouge. A la lecture de l’état d’exécution du budget au 1er semestre 2017, le déficit budgétaire s’est creusé à un rythme qui ne laisse aucun doute sur le fait qu’il dépassera la limite fixée à 5,4% en fin d’année. Plus alarmant, les avoirs nets en devises sont en train de fondre comme boule de neige sous le soleil. Depuis le début de l’année, les réserves en devises du pays sont délestées de 100 MD chaque mois en dépit d’une dépréciation progressive du taux de change du dinar.

La rentrée sera vraiment incertaine.  

17/08/2017 | 15:59
4 min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous

Commentaires (7)

Commenter

Tadhamen
| 22-08-2017 13:26
"Où sont nos intellectuels?, où sont nos statisticiens?, où sont nos mathématiciens?, où sont nos professeurs universitaires?"

Quelle drôle de question ! Mais comme vous, et très malheureusement, les meilleurs sont désormais à l'étranger et ils n'ont aucune intention de rentrer.

On ne les y incite pas beaucoup non plus, c'est vrai.
Enfin, vous au moins, vous essayez de rectifier le tir en intervenant de temps à autre, ce qui n'est pas le cas de beaucoup qui se contentent de venir poser leur serviette sur la plage une fois l'an...

Dr. Jamel Tazarki
| 19-08-2017 14:48
Il naît plus de garçons que de filles, toutefois les choses se rééquilibrent au fil du temps (de la vie), tout simplement parce que les femmes ont une meilleure espérance de vie, il y a donc au bout du compte (à partir de l'âge de 50 ans) plus de femmes.


Il n'est plus vrai que la mortalité infantile est plus forte chez les bébés garçons, en effet le développement de la médecine au 20ème siècle a neutralisé/minimisé la mortalité infantile!


Il nait environs 105 garçons pour 100 filles et ce partout dans le monde, même en Tunisie: Nous n'avons pas d'épidémies et nous ne sommes pas en état de guerre qui décime notre population masculine qui serait partie au front


Il me semble que dans les pays où les hommes peuvent épouser plusieurs femmes, ceux-ci sont convaincus qu'il y a plus de femmes que d'hommes ===> ce qui devrait légitimer la polygamie!

J'insiste qu'il n'y a pas de déficit de garçons en Tunisie, et chaque fille tunisienne adulte(en âge de mariage) pourrait trouver un mari seulement pour elle, s'il n'y avait ce problème de chômage et de manque de moyens et de financements!


Je préviens nos politiciens que si on contenue à propager de fausses statistiques on finira par avoir une situation semblable à celle de l'inde où les avortements sélectifs en fonction du sexe ont abouti à un déficit de filles. Il faut arrêter la négligence et la discrimination même implicite à l'égard des petites filles en Tunisie.

Jamel Tazarki


L'Oiseau Et l'Enfant
https://www.youtube.com/watch?v=DQH1HlQeHdo


Mounir2024
| 18-08-2017 12:24
L'article mentionné par Dr. Tazarki sur le lien
http://www.leaders.com.tn/article/2097-le-vieillissement-de-la-population-tunisienne-entre-mythes-et-realites
a été écrit par Si Habib Touhami qui écrit souvent des articles pseudo-scientifiques sur
http://www.leaders.com.tns

@Si Habib Touhami, si par hasard vous lisez mon commentaire, êtes-vous conscient de la gravité de ce que vous conseiller à la classe politique tunisienne? C'est irresponsable de prétendre qu'il faut "agir administrativement, financièrement, socialement ou même cultuellement, directement ou indirectement, pour resituer la fécondité au niveau de 3 ou 4 enfants par femme."



Comment justfier la polygamie:
Je reprends un passage de Si Houcine: "La population féminine croîtra plus rapidement que la gente masculine au cours des 10 prochaines années, selon une étude de l'Institut national de la statistique (INS) intitulée « Les projections de la population tunisienne 2014-2044"

Oui, il y a certains pseudo-scientifiques qui manipulent les données statistiques afin de justifier la polygamie en Tunisie. La logique est la suivante: en Tunisie il y a trop de femmes et très peu d'hommes, d'où la nécessité de la polygamie.

Dr. Jamel Tazarki
| 18-08-2017 08:56
Vous écrivez dans votre article ci-dessus : "Toutefois, cela serait-il suffisant alors que l'activité des industries non manufacturières affiche un recul préoccupant de -5,6% au 2e trimestre 2017 et de -2,6% sur le premier semestre ?

===>
1) il faut se demander qui est responsable de cette baisse de 5.6% enregistrée par le secteur d'extraction du pétrole, du gaz naturel et du phosphate (Le secteur des industries non manufacturières)? Oui la faute est entre-autre au parti politique Ennahdha qui a soutenu les grèves et les sabotages de la production.
2) Il faut avouer qu'un taux de croissance économique de 1,9% est vraiment satisfaisant (et même un bon résultat), si on considère la régression de 5.6% enregistrée par le secteur d'extraction du pétrole, du gaz naturel et du phosphate! Ceci montre que la Tunisie est capable de réaliser une croissance économique même sans la production/extraction du pétrole, du gaz et du phosphate. Il faut comprendre enfin que ceci est un bon signe que la Tunisie n'est pas dépendante de son pétrole et de son phosphate! Je rappelle qu'avant 2011 la Tunisie exportait en moyenne 1500000 de tonnes de phosphates (1,5 Millions de tonnes), alors qu'en 2016/2017 la Tunisie a exporté moins que 80000 tonnes de phosphate (0,08 Million de tonnes). Pareil avec la production du pétrole et du gaz!


Vous trouvez de bonnes statistiques des ventes du phosphate sur le site de La Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) : http://www.cpg.com.tn




Faire de la Tunisie une société de services :
Le secteur tertiaire de l'économie est défini par exclusion du secteur primaire et du secteur secondaire. Il s'agit du secteur qui produit des services:
-commerce,
-artisanat,
-les établissements de crédit,
-administrations publiques, tels que le gouvernement, les municipalités, Les organisations à but non lucratif,
-entreprises ou professions qui fournissent des services,
-tourisme, hôtels et restaurants,
-transport, logistique,
-assurance,
-consulting,
-avocats, consultants, expert-comptables, professions médicales et d'éducation,
services informatiques,
-technologie de communication,
etc.

Je rappelle que le secteur tertiaire représente 73,5 % de l'économie allemande et 78% de l'économie américaine.

Le secteur tertiaire s'impose comme le plus important secteur d'activité en termes d'emploi.
Exemple: L'Allemagne était une société agraire autour de 1900, puis une société industrielle durant les années 1960 et aujourd'hui une société de services. En effet, L'Allemagne n'a plus de chance (elle n'est plus compétitive) dans certains domaines comme celui de la sidérurgie à l'échelle internationale'.

Il est temps de soutenir l'internationalisation des entreprises tunisiennes de services en particulier celle de l'informatique. Je vous donne l'exemple de la société tunisienne "LA VITRINE IMMO" dont le lien http est le suivant.
http://www.lavitrineimmo.com/index.php?option=com_content&view=article&id=70&Itemid=1

Cette Société pourrait faire un chiffre d'affaires de quelques Millions d'euros seulement en Allemagne et à partir de la Tunisie. Il faut seulement adapter les logiciels de la firme "LA VITRINE IMMO" au marché allemand (Il faut entre autre segmenter les offres en fonctions des codes postaux allemand, PLZ).

En générale, toutes les entreprises tunisiennes qui offrent des logiciels de comparateurs d'assurance ou de booking dans le domaine touristique peuvent faire un argent fou en Europe et à partir de la Tunisie. Il faut adapter entre autres les logiciels au marché européen.

@Mr. Youssef Chehed : afin de faire de la Tunisie une société de services à l'échelle internationale, il faudrait :
a) réduire les coûts de la transmission de l'information (internet/téléphone), ce qui facilitera en conséquence les transactions et les échanges internationaux.
b) faire baisser le frais/prix des communications téléphoniques internationales. ===> Le prix d'une communication téléphonique entre Tunis et les grandes villes des pays européens/africains ne devrait pas dépasser 0,1 dinars par minutes.

Les sociétés de services tunisiennes étouffent dans les frais de communications internationales!


Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 18-08-2017 08:27
Dans l'article ci-dessus on peut lire: "La population féminine croîtra plus rapidement que la gente masculine au cours des 10 prochaines années, selon une étude de l'Institut national de la statistique (INS) intitulée « Les projections de la population tunisienne 2014-2044"

Le principe de Fisher (https://en.wikipedia.org/wiki/Fisher's_principle) explique pourquoi, pour la plupart des espèces, le sex-ratio est approximativement de 1:1

Chez l'être humain le sex-ratio moyen à la naissance correspond à un excédent de naissances se trouvant du côté des mâles ===> d'après les faits empiriques/statistiques, il y'a eu toujours plus de né masculins que féminin (les statistiques ne mentent pas). Voir le lien:
http://www.nationmaster.com/country-info/stats/People/Sex-ratio/Total-population

Il n'y a aucune raison pour qu'en Tunisie "la population féminine croîtra plus rapidement que la gente masculine", je suis désolé de le dire, mais notre institut national de la statistique doit vérifier ses données démographiques. En effet, les Tunisiens ne sont pas des extraterrestres afin d'avoir un sex-ratio moyen totalement différent du reste de l'humanité!!!!

Je veux insister que les données démographiques fournies par notre institut national de la statistique sont partiellement fausses puisqu'elles se contredisent:
-l'âge moyen au premier mariage est de 30,2 ans pour les hommes et de 26,6 pour les femmes en 1994
-l'âge moyen au premier mariage est de 33 ans pour les hommes et de 29,2 pour les femmes en 2004
-l'indice de fécondité était de 2,1 par femme en l'an 2000
-En l'an 2000 la population tunisienne était de 8,3 Millions d'habitant
-En 2017 la population tunisienne touche les 12 millions

Il y a une contradiction évidente entre les données démographiques ci-dessus fournies par notre institut national de la statistique. Et cette contradiction ne se laisse pas justifier avec l'inertie démographique.

Je m'explique: il serait mathématiquement exclu de passer de 8,3 Millions à 11-12 Millions d'habitants de l'an 2000 à l'an 2017, si la fécondité était de 2,1 par femme en l'an 2000 et si l'âge moyen au premier mariage était de 33 ans pour les hommes et de 29,2 pour les femmes en 2004 (ou de 30,2 ans pour les hommes et de 26,6 pour les femmes en 1994). ---> Si notre institut national de la statistique veut une démonstration, je suis prêt à lui en faire!


Sur le lien
http://www.leaders.com.tn/article/2097-le-vieillissement-de-la-population-tunisienne-entre-mythes-et-realites
l'auteur de l'article aboutit à la conclusion absurde et irresponsable suivante: "agir administrativement, financièrement, socialement ou même cultuellement, directement ou indirectement, pour resituer la fécondité au niveau de 3 ou 4 enfants par femme."

Je prie Mr. Slim Chaker, qui est lui-même mathématicien, de conseiller notre Très Cher Président de notre très Chère République du danger de la poussée démographique en Tunisie, et de se méfier ainsi des pseudo-études statistiques sans fondement scientifique qui ne servent qu'à tromper l'opinion publique et la classe politique!


J'aimerais bien rencontrer les hauts responsables de notre institut national de la statistique afin de les convaincre de la très mauvaise qualité de leurs données empiriques.


L'article sur le lien que j'ai donné ci-dessus et qui se base sur des données empiriques fournies par notre institut national de la statistique me rappelle cette histoire de thésard qui voulait démontrer que la Terre est plate:
http://www.businessnews.com.tn/un-thesard-demontre-que-la-terre-est-plate-a-partir-darguments-religieux,520,71298,3


Où sont nos intellectuels?, où sont nos statisticiens?, où sont nos mathématiciens?, où sont nos professeurs universitaires? Comment peuvent-ils se taire face à la médiocrité?


Jamel Tazarki

Emeli Sandé - Read All About It
https://www.youtube.com/watch?v=vaAVByGaON0

Abel Chater
| 18-08-2017 08:03
Je me rappelle chez le dictateur déchu Ben Ali, il y avait une année où ils comptèrent la récolte des oliviers sur pieds, à peine les oliviers de la Tunisie commencèrent à fleurir. Il prévoyèrent une récolte record pour cette année, de je ne sais combien de millions de tonnes d'olives. Les fleurs se transformèrent en "olives bébés". Les recencencements battèrent tous leurs tambours de prévoyance. A peine "Bébés olives" allaient entrer à la Maternelle, que notre Créateur Allah le Tout Puissant ou "la nature" comme ils disent eux, leur envoya un de ces vents, qui denuda les oliviers même de leurs feuilles, jusqu'à les avoir déracinés eux-mêmes. Cette année se transforma en la pire des faillites. Elle ne fit que le bonheur des charbonniers, qui transformèrent les oliviers en du bon charbon pour les "Chichas".
Le malheur, c'est que je n'avais pas lu un seul qui faisait référence à une place quelconque de la Divinité, dans cette affaire des plus vitales pour les Tunisiens. J'étais le seul à avoir attiré l'attention dans ce sens. Heureusement que le terme "islamiste", ne fût pas à la mode en cette époque, ni qu'il n'y avait de Ghannouchi ou d'Ennahdha au pouvoir, ni même de juifs dans les forums tunisiens, (nos services de Renseignements les auraient vite détectés et immobilisés), sinon j'aurais eu affaire au même lynchage que je subis actuellement, de ces hyènes et de ces chacals humains qui rôdent dans les forums tunisiens.
Allahou Akbar.

DHEJ
| 17-08-2017 18:00
Et l'article parle de volumes qui baissent ou qui augmentent.


Mais alors quelle organisation pour ces volumes et qu'elle élasticité les lie?


Certainement ce n'est pas le GAMIN CHAHED avec ses passeurs qui vont les élucider!

Ils sont très mal calés comme les volumes.