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Passe d'armes entre Mezri Haddad et Yadh Ben Achour
30/01/2017 | 13:43
13 min
Passe d'armes entre Mezri Haddad et Yadh Ben Achour

Par Mezri Haddad* 


C’est en lisant, il y a plus d’une semaine, l’excellente critique de Mohamed Ammar publiée dans Leaders[1] que j’ai découvert mon nom péjorativement cité dans le dernier ouvrage de Yadh Ben Achour, Tunisie, une révolution en pays d’islam. Nonobstant la phrase de Mohamed Ammar –« Yadh Ben Achour stigmatise le livre de Mezri Haddad qualifié d’anecdotique »-, je me suis abstenu d’y répondre avant de recevoir le livre en question et de l’avoir lu dans son intégralité et non guère dans les quelques pages dont m’a gratifié l’illustre professeur de droit…et de moraline.

 

En achevant la lecture de ce traité de printologie, j’ai failli basculer de la réaction au progressisme, du déni de la sacro-sainte révolution bouazizienne à la foi absolue qu’elle a bel et bien eu lieu au pays du jasmin et de l’islamisme « modéré », devenu depuis premier pays exportateur de main d’œuvre islamo-terroriste. J’ai failli par la même occasion présenter mes excuses au peuple que j’aurais « insulté » en janvier 2011 et dont je n’avais pas vu à l’époque la vertu révolutionnaire et le haut degré de « civisme » et de « maturité politique ». Une seule raison m’en a empêché : me trouver en contradiction, pas seulement avec mon propre livre[2], mais avec les centaines d’études académiques et d’ouvrages publiés depuis[3] et qui confirment tous que les services américains et leurs satellites (ONG, réseaux sociaux, Freedom House, Open Society, OTPOR, Al-Jazeera) ont joué un rôle crucial dans cette révolte sociale déguisée en révolution politique.

 

Comme il l’écrit lui-même dans son livre, « Ce ne fut pas une révolution nationaliste, ni une révolution bourgeoise, ni une révolution prolétarienne, ni une révolution religieuse » (p. 24). Effectivement, ce fut une révolution inclassable, une révolution de troisième dimension, charriée dans une brouette au réacteur supersonique américain. Je ne m’attarderai pas plus longtemps sur le fond d’un livre dont on peut deviner les motivations populistes et les objectifs intrinsèques. Je me contente seulement de renvoyer les lecteurs à la réplique hautement intellectuelle et politique de Mohammed Ammar.    

 

Je ne débattrai donc pas ici de ses généralités et vérités devenues élémentaires tout aussi bien pour l’élite que pour le bon peuple, premier perdant de cette hystérie collective. Même si elle est toujours écrite par les vainqueurs, l’histoire se chargera de ce moment décisif que la Tunisie a vécu et subi en janvier 2011. Mon affaire ici est de répondre ponctuellement à Yadh Ben Achour, et plus exactement aux propos qu’il a tenus à mon égard.

 

Je ne pourrai pas mettre entre guillemets votre titre de professeur comme vous l’avez fait (p.26) pour mon titre de philosophe. Incontestablement, vous avez été toute votre vie professeur à l’université tunisienne, aussi bien sous la « dictature » de Bourguiba que celle de Ben Ali. Malgré mes multiples diplômes, je n’ai pas eu ce privilège lorsque, deux ans après mon retour d’un exil de 11 ans, en avril 2000, j’ai déposé mon dossier de candidature au ministère de l’Enseignement supérieur. On pourrait demander à Sadok Chaabane, titulaire de ce portefeuille à l’époque, à son successeur Lazhar Bououni (2004-2010), et à Abdelwahab Abdallah pourquoi donc n’ai-je pas eu le droit d’enseigner en Tunisie ? Peut-être que mes idées n’étaient pas dans l’orthodoxie ambiante et largement partagée par les universitaires tunisiens et que mes écrits antérieurs avaient laissé des traces indélébiles pour que Ben Ali ne commette pas l’erreur de me laisser subvertir la jeunesse tunisienne et notamment les étudiants.

 

Mettre entre guillemets mon titre de philosophe, c’est s’octroyer le droit de jeter la suspicion sur les qualités intellectuelles ou les titres académiques de quelqu’un. Cela dénote d’une suffisance démesurée et d’un mépris d’autrui indigne d’un professeur. A moins que celui-ci considère que le savoir (indissociable du pouvoir) soit un monopole ou un héritage de famille, que la reproduction des élites doit par conséquent se faire à l’intérieur des castes « nobélisées » par la monarchie beylicale et certifiées par le protectorat français.

 

Ne vous en déplaise monsieur le professeur, après l’indépendance et même avant, bien des Tunisiens de classes sociales « inférieures » à la vôtre ont pu accéder au savoir et arracher des titres universitaires par leur propre labeur, par leur mérite et par leur volonté nietzschéenne. Et la plupart de ces intellectuels dont je vous épargnerai ici la liste, n’étaient pas des beldis mais des prolétaires du Sahel, du Nord et du Sud. Après l’indépendance, Bourguiba que vous détestez car il a marginalisé la nomenclature tunisoise en supprimant ses privilèges féodaux et en la privant du monopole de l’autorité religieuse, a fait de l’éducation pour tous le pilier central de son régime réformiste et le vecteur principal de la mobilité sociale. C’est en cela qu’il a été et reste le seul Révolutionnaire ayant marqué de son empreinte et de son génie politique l’histoire moderne de ce pays.

 

Mon titre de docteur en philosophie morale et politique, comme mes licences en histoire et en sociologie, ou mes diplômes en théologie comparée, je ne les dois pas à l’université tunisienne dont vous étiez l’un des patriciens dans le sens romain du terme, mais à la Sorbonne. Je n’aime pas du tout la jactance et la fanfaronnade, mais je me trouve obligé de vous rappeler qu’en dépit du décalage de génération entre nous, mes publications scientifiques, politiques ou journalistiques dépassent l’ensemble de vos travaux. Quant à la carrière universitaire qui m’a été interdite dans mon propre pays, j’ai pu en réaliser une partie à Paris IV Sorbonne (philosophie des sciences), à Paris II Assas (philosophie du droit) et à Paris 7 (histoire du monde arabe).

 

Toujours avec le même mépris légendaire qui ne fait pas de vous un homme respectable mais un être profondément méprisable, vous avez taxé mon livre « d’anecdotique ». Je vous cite : « Dans un ouvrage anecdotique dans lequel se mêlent autobiographie et autojustification, Mezri Haddad a présenté la Révolution sous les traits d’un événement programmé et forcé, dont les acteurs cyberdissidents apatrides, confortablement installés derrière leurs claviers, envoyaient les jeunes et pauvres déshérités pavlovisés, réduits à des moutons de Panurge ou des idiots utiles, se faire tuer par la police, pour faire tomber le régime. Ces cyberdissidents étaient eux-mêmes manipulés par des forces externes, néoconservatrices, agissant dans le cadre du plan stratégique de Grand Moyen-Orient, par l’intermédiaire des réseaux sociaux et centres de formation américains plus ou moins contrôlés par la CIA et par le média qatari, Al-Jazeera… »    

 

Mon livre, rédigé en quatre mois dans la solitude, la souffrance et l’angoisse existentielle du philosophe, n’était pas « anecdotique » mais tragique. C’était mon auto-thérapie pour rester debout, résister aux calomnies de la racaille facebookarde, en même temps que mon ultime message pour dévoiler l’imposture pseudo-révolutionnaire et annoncer à mes compatriotes l’avenir qui les attendait. Je me limiterai à ces deux phrases puisque j’ai annoncé plus haut que je ne me laisserai pas entrainer dans un débat ou une polémique sur l’authenticité ou la spontanéité de la « révolution du jasmin ». Sur le projet de Grand Moyen-Orient, sur le rôle moteur des cyberdissidents formatés par des services occidentaux, sur le « printemps arabe » en général que j’ai appelé Sykes-Picot 2…, des livres d’auteurs Européens et Arabes existent et, maintenant que Barack Hussein Obama est parti sans regret, d’autres témoignages de protagonistes Américains ne vont pas tarder à faire surface. C’est plutôt de vous et de votre légende « d’opposant » et de « révolutionnaire » que je vais donc parler à présent.

 

Il est bien curieux et c’est un grand paradoxe que l’exilé de 11 ans que je fus, et que le fils d’ouvrier que je reste, se trouve aujourd’hui dans la position du « réactionnaire » et de l’anti-prolétaire, et que l’intellectuel organique et bourgeois que vous êtes soit dans la posture du révolutionnaire. Ce n’est pas inédit dans l’histoire des hommes et des sociétés que les derniers soient les premiers, pour paraphraser les Evangiles. Un tel renversement des rôles et des parcours me rappelle ce que disait très justement Tocqueville sur les juristes qui, « lorsqu’ils ne sont pas au pouvoir, sont les plus révolutionnaires, et lorsqu’ils sont au pouvoir, ce sont les plus réactionnaires ». Une formule qui pèche par sa généralité mais qui vous sied à la perfection.

 

Du pouvoir, parlons-en. Le 7 novembre 1987, j’étais en France. Cela faisait trois ans que j’avais quitté la Tunisie à la suite de la « révolte du pain », qui avait fait deux fois plus de morts qu’en janvier 2011. Je n’avais plus d’avenir dans un pays qui tire sur l’avenir, à savoir sa jeunesse. Immédiatement après le 7 novembre 1987, vous avez été nommé par Ben Ali président du Conseil économique et social. Le 25 juillet 1990, Ben Ali vous a fait Commandeur de l’Ordre de la République, puis Chevalier de l'Ordre national du mérite éducatif en juillet 1991. Le proche du régime que j’étais à partir de 2002 n’a pas eu droit à de telles décorations, pas même au Mérite culturel ! De 1989 à 1992, vous étiez membre du Conseil constitutionnel et vous avez participé à la réforme très démocratique de la constitution bénalienne. Vous n’avez quitté cette instance qu’à la fin de votre mandat en 1992, et non point par démission comme l’affirme Wikipédia. Entre 1993 et 1999, vous avez été Doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis. Belle carrière qu’une simple allusion à la dictature, ou une allusive dénonciation de la corruption, ou encore une vague défense des droits de l’homme aurait pu compromettre.    

 

Avec un tel background, on devine justement pourquoi vous n’avez jamais signé la moindre pétition dénonçant les exactions du régime, particulièrement entre 1990 et 1995, ni publié le moindre article appelant à la démocratie « en pays d’islam ». Ce n’était pas l’envie, je le suppose, qui vous manquait mais le courage, contrairement à Mohamed Charfi qui fut pourtant ministre de l’Education nationale de 1989 à 1994.

 

Mon parcours est aux antipodes du vôtre. De 1988 à 1992, éditorialistes dans Réalités, j’étais l’un des rares à dénoncer le culte de la personnalité et, déjà, la dérive autoritaire du régime. Contraint de démissionner, j’ai continué mon combat, de 1992 à 2000, dans la presse française, principalement dans Libération. Je n’étais pas un « intellectuel organique » (Gramsci), ni un « intellectuel spécifique » (Faoucault) désintéressé de la chose politique et réfugié dans sa discipline universitaire, mais un « clerc actif » (Benda) parfaitement conscient de sa vocation de penseur et de son devoir de résistant.     

 

Si j’évoque à bon escient Mohamed Charfi, comme je pourrais évoquer Dali Jazy, c’est pour montrer la différence politique autant qu’éthique entre vous et ces deux illustres penseurs et ardents patriotes. Intellectuels engagés dans la lutte pour la démocratie et le respect des droits de l’homme, notamment au sein de la LTDH, ils ont cru, non sans raison, pouvoir changer de l’intérieur et par des réformes graduelles la nature du pouvoir. Alors qu’ils étaient juristes comme vous et autant que vous, et qu’ils appartenaient à la même génération que la vôtre, ils ont osé là où vous avez failli, ils ont pris position là où vous avez brillé par votre silence assourdissant 23 ans durant. Et pour cause : ils n’étaient pas des Bourgeois et ne souffraient point du syndrome de la belditude qui est indissociablement associé au complexe du colonisé !

 

Dieu a voulu qu’ils ne soient plus de ce monde en janvier 2011. Ils vous auraient probablement empêché de vous ériger en Robespierre –un avocat de plus !- en usurpant la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution… Cette sinistre instance à l’appellation interminable qui est à l’origine de tous les maux politiques, sociaux, économiques, sécuritaires et culturels qui rongent aujourd’hui le pays. Et malgré le travail remarquable que vous avez effectué à la tête de cette chose inqualifiable, ainsi que votre inoubliable appel à « instaurer des potences pour les destouriens », ni Béji Caïd Essebsi que vous avez servi avant de le dénigrer dans votre émouvant et tardif « Patriotes, réveillez-vous ! »[4] , ni Rached Ghannouchi à qui vous avez décerné le doctorat de « musulman démocrate » pour en critiquer par la suite l’idéologie totalitaire et théocratique, ni Moncef Marzouki aux pieds duquel vous vous êtes rabaissé en vous déguisant en journaliste, n’ont tenu compte de vos états de service hyper-révolutionnaires, encore moins de vos titres de noblesse. Dans la destruction programmatique de l’Etat, vous êtes plus coupable que ces trois protagonistes réunis qu’un caprice de l’histoire à mis au devant de la scène politique. Précisément parce que vous êtes un homme de loi, censé savoir faire la distinction entre légalité et légitimité, entre l’autorité et le pouvoir, entre normativité et anomie, entre la violence légitime de l’Etat et la violence des casseurs ou des terroristes…  

 

On ne peut pas être et avoir été. Je le dis autant pour vous que pour moi. Assumez votre passé comme j’assume sans la moindre culpabilité ou regret le mien : j’ai défendu l’Irak de 1991 à 2013, j’ai eu l’honneur de saluer Saddam Hussein et de devenir l’ami de Tarek Aziz, j’ai soutenu la Syrie dès 2011 et admiré la résistance héroïque de son Président Bachar Al-Assad, j’ai défendu, dès 2002, les acquis (socio-économiques) de l’Etat tunisien sous la présidence de Ben Ali, dans l’espoir de relever avec lui les défis (politiques). Réformiste, je déteste les révolutions, de la plus flamboyante (1789) à la plus égalitariste (1917). A plus forte raison la « révolution » de la brouette (2011)! Platonicien et Khaldunien, j’ai toujours pensé que les révolutions détruisent plus qu’elles ne construisent, que derrière leur passage elles ne laissent bien souvent que ruine et désolation. Je n’appartiens pas à l’ancien régime, je suis chevillé corps et âme à l’ancien peuple !   

 

Nous n’avons ni le même âge, ni la même origine sociale, ni la même culture, ni le même parcours politique, ni la même conception du patriotisme, ni le même attachement au nationalisme arabe. Qui plus est, vous êtes de la Marsa, je suis de Monastir. Et si j’insiste là-dessus, ce n’est pas par démangeaison régionaliste, mes nombreux amis, y compris tunisois, savent que j’abhorre le régionalisme. J’y insiste parce que c’est là où gît et se nourrit précisément votre psychologie profonde : dans la suffisance, le narcissisme et le dédain bourgeois. La fameuse haine de classe chère à Karl Marx et dont la belditude n’est que la forme inférieure, le dérivée tribal et clanique.   

 


[1] « De la Fidélité du Messager. Réflexion sur une révolution en pays d’islam », Leaders du 20 janvier 2017.

[2] « La Face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque », éd. Arabesques, Tunis, 2011, et éd.Apopsix, Paris, 2011.

[3] Comme la liste est longue, je me contente de renvoyer aux livres de mes amis Ahmed Bensaada (Arabesques Américaines), Michel Raimbaud, Ambassadeur de France (Tempête sur le Grand Moyen-Orient ) et Eric Denécé (La face cachée des révolutions arabes), Richard Labevière (Les dollars de la terreur).

[4] Article publié dans Leaders du 1er décembre 2015.

 

 

*Mezri Haddad, Philosophe et ancien Ambassadeur à l’UNESCO.

    

 

30/01/2017 | 13:43
13 min
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Commentaires (102)

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Dr ELFEHRI
| 07-02-2017 19:28
Jusqu'à maintenant nos intellectuels sabre à la main s'escriment pour finalement donner quel qualificatif aux évènements de janvier2011.Ils ne veulent donner le qualificatif de révolution à la notre que si elle ressemblait à celle de 1789 ou celle de 1917.Les prototypes de la révolution.Elle ne peut pas etre de 2011 Tunisienne!Dénigrement de soi et no self estime.Une révolution populaire,c'est vrai sans intellectuels guides;mais a chassé le dictateur et a donné la liberté d'expression aux intellectuels.

Nahor
| 07-02-2017 10:54
Oui, cher philosophe Haddad, la vérité on la cachera plus, comme on ne cache pas le soleil avec un tamis...

Le seul FAIT dur et concret que le nouveau Président des USA Donald Trump ait limogé -entre les querelles "intra-muros"- le chef islamiste et IKHWANI de la CIA, John Brennan, comme première étape du démantèlement de l'opération "Printemps Arabe", montre SANS ÉQUIVOQUE à QUEL POINT la CIA pourrie par la Muslim Brotherhood y était DEDANS.

Et encore le "lobby printanier" des vendeurs d'armes de des assassins du monde arabe continue à se battre par les médias à leur service contre le Président Trump...

Ce qui est certains, c'est que le nouveau chef Mike Pompeio, qui reformera la CIA de fond en comble pour la PURGER de la SECTE d'un certain Férid Khridji, alias Rached Ghannouchi, n'envoyera plus des gâteaux à Ennahdha à la sauce terroriste, ou vice-versa, car la Confrérie a des jours très amères en perspectives, que cela plaise ou pas à Yadh Ben Achour!

Léon
| 03-02-2017 22:55
Où est passée ma réponse à Abel Chater. Pourtant aucune insulte. Presque courtoise et répondant largement aux règles de modération!!!!!
Amitiés.
Léon.


BN : aucun commentaire n'a été censuré.

Rached Mahbouli
| 03-02-2017 22:24
Vous avez beaucoup de diplômes, certes, mais vôtre long soutien acharné (une bonne dizaine d'années) du dictateur Ben Ali n' honore pas la science que vous portez. Etre philosophe, c'est être un sage, mais malheureusement vous êtes un philosophe corrompu qui a contribué à porter malheur au pays. Ce sont des gens comme vous , comme Borhane Bsaïs, Daly Jazy, Yadh Ben Achour... et tant d'autres intellectuels démissionnaires qui ont permis à la dictature de se prolonger si longtemps. Vous devriez avoir la pudeur de vous faire oublier, plutôt que de fatiguer les gens à vous lire. Vous êtes un "has been ", et vous avez raté l'occasion d'être un intellectuel engagé. Vos bribes de cv, vos textes, même édités, vos apparitions médiatiques, vos gesticulations épisodiques sont une imposture permanente et n'interessent personne. Et de grâce, ayez la pudeur de ne plus signer "ancien ambassadeur à l'Unesco", car nous savons bien à qui vous devez cette funeste nomination.

Forza
| 03-02-2017 18:49
Il y'a une différence entre complot de forces étrangères d'un coté ou forces étrangères qui veulent tirer leur profit d'une situation donnée. Tu parles souvent de l'occident, une importante représentative de l'occident la France a combattu pour Ben Ali jusqu'à la dernière minute. Alliot-Marie voulait envoyer experts et encore plus de gaz lacrymogène pour l'aider. L'occident vivait et vit très bien avec le deal qu'il avait et qu'il a avec les dictateurs et les autocrates de chez nous. On le voit aujourd'hui aussi Merkel, Hollande et ainsi de suite n'arrêtent pas de supporter Essissi si ça leurs rapporte des contrats juteux (vente de porte avions pour les français, centrales électriques pour les allemands et ainsi de suite).
Donc en Tunisie, les jeunes sortis a Thala, Sidi Bouzid, a Kasserine ou Tunis, les dirigeants de l'UGTT dans els regions et beaucoup de militants qui ont toujours combattu la dictature comme Hamma, Radia Naraoui, Taoufic Ben Brik, Ahmed Nejib Echbbi, Maya Jribi, tout ce monde laa n'a rien a avoir avec CIA, Amerique ou autre. Les puissances étrangères ont essayé de tirer profit de la situation par la suite comme en Libye. En Tunisie la situation était prête pour un changement, le système de Ben Ali ne pouvait plus faire avancer le pays. Les révolutions et les changements se font en ups and downs et il est normal d'avoir d'abord des difficultés, mais les nouvelles structures te donnent après le gros saut en avant. C'Est un investissement, il faut d'abord investir et recueillir après.
Tu cites aussi les medias, Aljazeera et France 24 n'ont commencé a s'intéresser a l'affaire que très tard. Aljazeera par exemple a invite Ayachi Hammami si je me rappelle bien ou Bourhan Bssais juste quelques jours avant les 14. Au mois de décembre les informations n'étaient pratiquement disponibles qu'avec des vidéos sur Youtub ou des pages de réseaux sociaux que des militants ont pu faire sortir.

Abel Chater
| 03-02-2017 09:53
@Larbi Jaffal
Vous les "Azlèms", (m'chè aalikom el-mèl wé kéaadellkom lèhbèl).
Toi, ton pair @Léon et tous les autres "Azlèms" qui ont fait le malheur de la Tunisie indépendante, vous devenez vraiment des cas psychiques dignes d'une camisole de force.
Cette liberté ; cette démocratie ; cette nouvelle Constitution ; ce régime parlementaire ; ces élections transparentes ; cette égalité entre toutes les régions de la Tunisie et entre tous les citoyens tunisiens ; cette liberté des parlementaires, cette justice qui n'est plus manipulée par la famille régnante et ses "Azlèms" ; cette liberté d'expression et de la parole ; ce sentiment réel d'appartenir à cette patrie tunisienne libérée de la dictature et de vous autres les sangsues régionalistes des Tunisiens ; cette interdiction de la torture ; cette jouissance des Droits de l'Homme et tout ce qu'on a acquis en Tunisie d'avantages, appartiennent à une traîtrise des Tunisiens?
Vos victimes les Tunisiens qui tenaient à s'adresser régulièrement à notre Créateur et Créateur de tout l'univers Allah le Tout Puissant, par leurs cinq prières à la Mosquée, que vous transformez en «Khwanjiaa», en «islamistes», en «frères musulmans» et en tous vos propres maux, mais jamais en «sionistes», ni «juifistes», ni «christianistes», n'ont même pas le droit de sauver leur propre peau de vos crimes, de vos tortures, de vos prisons, de votre injustice, de votre dictature et de votre despotisme?
Vous les résidus toqués, vous vous rendez compte que vous appelez «traîtres» vos propres victimes «islamistes», qui se sont libéré de vos chaînes, de vos prisons, de vos injustices, de vos tortures et même de l'exécution qu'ils attendaient jours et nuits, au lieu de vous agenouiller devant eux pour vous excuser et pour vous repentir?
Y a-t-il encore plus traîtres contre notre patrie tunisienne, que vous les mauvais «Azlèms», dont l'ingratitude sans la moindre reconnaissance pour la clémence du peuple tunisien, qui vous laisse sans vrai châtiment comme dans les autres Révolutions du monde entier, jusqu'à nous revenir avec vos têtes de serpents pleines de venin, que vous versez jours et nuits contre la réussite de notre transition démocratique?
Non seulement que vous devenez trop comiques au sommet du ridicule, mais que vous vivez aussi dans un autre monde que celui de la vraie Tunisie. Vous ne jouirez jamais plus du pardon de vos victimes. Le noyau du soleil abritera vos âmes maudites pour l'éternité.
«Allah yomhèl wala yohmèl» (Le Tout Puissant retarde, mais il garde).

'il de Moscou
| 03-02-2017 09:41
Habitué aux sites sionistes et bien vu par les sites pro-Israel, Salem Ben Ammar infeste ce site par ses commentaires sous pseudo. Il n'en rate pas une sur Mezri Hadad dont il déteste le talent universitaire et le patriotisme. Deux qualités dont ce chomeur de luxe et militant sioniste ne peut pas avoir.

Léon
| 02-02-2017 22:44
Mais c'est très précisément pour cela que je parle de trahison collective. Seule différence avec mon compatriote Larbi Jaffel, c'est que je ne crois pas que l'armée ait trahi le pays. Une armée ne peut trahir son pays. C'est un non-sens. Elle est en dehors de tout çà.
Elle a été garante de la sécurité du pays et des biens durant la dure quinzaine qui a suivi le 14 maudit. Elle a même assuré la justice à un moment où la Tunisie n'avait ni état ni justice.
L'armée tunisienne est patriote et a subi les choix des gueux, choix qui lui ont coûté la vie de plusieurs de ses soldats morts pour la Tunisie (dans des attentats, sur des mines, ou en guerre contre les mercenaires de Mc Cain se cachant sous un faux voile de l'Islam).
Ce sont ceux-là les vrais patriotes, et non les voyous du 14 maudit et la horde intellectuelle, bien plus pernicieuse et pus destructrice que la horde des pauvres gens, manipulés par leurs ventres.
Les intellectuels ont trahi. Il faut savoir s'arrêter au bon moment, et non pas continuer à applaudir avec Al Jazeera et France 24 version arabe qui se faisait l'échos de Al Jazeera. Lorsque le monde atlantiste s'en est pris à Ben Ali, ce n'est certainement pas par un souci de démocratie. Il s'en fout éperdument de vos libertés qu'il a lui-même bafoué il y a si peu de temps par la colonisation de vos pays.
Ce qui l'intéresse c'est continuer à vous dominer et la Tunisie de Ben Ali n'était plus contrôlable par un occident voulant taire toute velléité de progrès dans le monde arabe, comme il l'a fait sous vos yeux en Irak.
Sauf que vous êtes naïf et votre aveuglement (souvent dû au régionalisme) ne vous a pas permis de constater l'évidence: À savoir l'oeuvre énorme de la période de Ben Ali.
Un Dou3a du Prophète (SAW) implore Dieu de ne pas nous donner conscience des biens qu'il nous a octroyé en nous les enlevant.
C'est ce qui est arrivé aux tunisiens; ils n'ont pas regardé leurs acquis et ont joué leur humble maison de bonheur contre un hypothétique château. Ils se sont retrouvés dans un gourbi. C'est le sort des peuples qui ne remercient pas Dieu, ceux cités dans le
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
Léon.

Léon
| 02-02-2017 20:58
C'est le fils du grand patriote Hassen et un virulent opposant de Ben Ali. Ben Ali ne l'a jamais rappelé à l'ordre car il va du principe qu'un fils de patriote ne peut jamais trahir son pays.
Une erreur d'appréciation du Grand Patriote qu'est Ben Ali. Les exemples fusent: De la charchourette au "viragiste-intellectuel" qu'est Abdelaziz.
Ben Ali avait du respect pour leurs pères respectifs, et en homme de principes, il ne pouvait s'abaisser à les remettre en place.
Comment cela pourrait donc s'expliquer dans le cas de ce Si Abdelaziz? Ne cherche pas très loin mon cher 'il de Moscou: Dès que tu grattes les raisons qui font qu'un "intellectuel" puisse trahir son pays, regarde un peu du côté "régionaliste", phénomène très répandu chez les footeux intellectuels (99% de nos prétendus intellectuels).
Un sport dont l'arrêt tient de la salubrité publique et nationale. Un sport pas fait pour les gueux qui l'ont utilisé pour altérer la cohésion du pays.
Pour la charchourette, c'est très ressemblant; mais cela revient à peu près au même. Disons qu'elle a été manipulée par ses proches. Elle doit se sentir bien lâchée aujourd'hui par les états unis, qui normalement ne lui accorderont plus l'entrée sur leur territoire. Trump est contre la guerre du Golfe, contrairement à cette grande penseuse (sic!) qui était pour. Juste pour contredire Ben Ali qu'elle détestait vraiment et qui s'est positionné en 1991 comme leader des peuples arabes.
À la lecture des échanges concernant cette tribune donnée à Mezri Haddad, je ne peux que me réjouir. Nous sommes nombreux. La trahison est arrivée par le net et les cyber-blogueurs collbos, elle sortira par le net et les patriotes.
À nos claviers! Et gare aux traitres!

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant dès la première heure.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

Forza
| 02-02-2017 20:53
Admettons que c'était un complot, vous citez 'frères musulmans, des gauchistes, des syndicalistes, droit de l'hommistes, des affairistes, des militaires et des sécuritaires » donc pratiquement presque toute la Tunisie si c'était le cas.