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Opération « Mani Pulite », le retour…
25/09/2017 | 19:59
5 min
Opération « Mani Pulite », le retour…

L’opération dite « Mani Pulite », mise en veilleuse depuis des semaines, a récemment repris de plus belle. Elle a été déclenchée de manière spectaculaire un certain 23 mai 2017, avec l’arrestation, en une seule journée, de quelques gros bonnets de la contrebande et à leur tête Chafik Jarraya, suivie de celle des non moins célèbres Yassine Chennoufi, Néjib Ben Ismaïl et Ridha Ayari. Retour sur les derniers développements…

 

Au cours de cette opération, toutes les personnes accusées ont été arrêtées selon les dispositions de la loi d’urgence. Elles ont été placées en résidence surveillée en attendant leur transfert devant le Pôle judiciaire et financier. Seul Chafik Jarraya est appelé à comparaître devant la justice militaire puisqu’il est accusé, outre de contrebande, de complot contre la sûreté de l’Etat et de connivence avec l’armée d’un pays étranger.

 

Le chef du gouvernement avait assuré, sur le coup, qu’il s’agissait d’une « action de longue haleine qui allait se poursuivre ». Du côté des sceptiques, nombreuses personnes évoquaient une simple campagne limitée dans le temps et dans l’espace. On l’avait qualifiée de « sélective », dans le sens où, d’autres personnes soupçonnées de corruption auraient dû être touchées par les arrestations mais ne l’ont pas été.

Avec le temps, ces thèses commençaient à trouver écho puisque les arrestations ont marqué le pas. En effet, à part quelques affaires de moindre importance dont celle des médicaments avec l’arrestation de plus de 20 personnes et l’émission de 4 mandats de dépôt, la pause de près de quatre mois a été jugée comme étant trop longue.

 

Entretemps, et avec la présentation des nouveaux ministres de son gouvernement fortement remanié, Youssef Chahed a tenu à parler cette fois-ci, d’une stratégie de lutte contre la corruption avec le déclenchement d’une véritable guerre contre les contrebandiers et les corrompus.

La suite des faits vient de lui donner, en grande partie, raison. A peine vingt jours après son passage devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour l’obtention de la confiance des élus, voilà qu’on a enregistré, au cours de la seule journée du samedi 23 septembre 2017, l’arrestation de cinq gros bonnets de la contrebande.

 

Réputés pour leur implication dans le trafic portuaire, notamment à Radés, les malversations douanières et le commerce illicite tous azimuts, ces barons ont été appréhendés avec annonce préalable. Ceci prouve que les services sécuritaires étaient sûrs de leurs dossiers ficelés, apparemment, bien à l’avance.

Or, là encore, les mauvaises langues ont trouvé à redire. On qualifie cette dernière opération de « régionaliste » dans la mesure où les cinq présumés suspects sont, tous, originaires de la région de Sfax. Tous ont, pourtant, été arrêtés conformément aux dispositions de la loi d’urgence

Sur ce point précis, les mêmes contestataires estiment que cette procédure constitue une sorte de solution de facilité.  Les autorités se retrouvant, ainsi, exemptes de présenter la moindre explication ou justifications des motifs détaillés des arrestations, ni sur la durée des détentions et leurs lieux.

 

Il est utile de mentionner que compte tenu de l’organisation de ces gros bonnets et du fait qu’ils soient entourés des meilleurs avocats de la place, le gouvernement recourt, de son côté, à des formules exceptionnelles pour pouvoir les coincer et les empêcher de se dérober.

 

L’autre facteur exploité par les détracteurs de la guerre anticorruption est celui soulevé par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC). En effet, Chawki Tabib, président de l’instance, affirme qu’on ne fait pas suffisamment confiance à l’INUCC qui se retrouve. Il estime que si l’instance a été écartée de la campagne anti-corruption menée par Youssef Chahed, « c’est parce qu’on ne lui fait pas confiance». Il considère, ainsi, que le chef du gouvernement est le seul responsable, officiellement, de ladite stratégie.

 

Et autre argument brandi par les septiques consiste dans le fait qu’une guerre de longue haleine en la matière exige la mise en place de mécanismes et autres outils adéquats pour lui garantir le maximum de chances de succès. Ce qui, selon eux, n’a pas été le cas, jusqu’à présent.

 

Un des derniers points relevés par ceux qui mettent en douté la « sincérité de cette lutte » est celui de l’arrestation de l’homme d’affaire Ali Hlioui qui est passée presque inaperçue. Tout d’abord, les autorités officielles ont très peu communiqué sur ce dossier, pourtant, très grave puisque la malversation consisterait en une action de blanchiment d’argent et autre escroquerie portant sur une somme d’argent de l’ordre de près de 500 millions de dinars.

Il faut dire que les observateurs soupçonnent que ce black-out soit motivé par le fait qu’Ali Hlioui est connu pour être proche du mouvement Ennahdha  et  un ancien homme d’affaires faisant partie du cercle rapproché du clan de la famille de l’ex président Ben Ali.

 

En tout état de cause, pour réussir, la guerre contre la corruption devrait bénéficier de l’adhésion de toutes les parties, aussi bien partis politiques qu’administration et simples citoyens qui doivent, dans leur globalité, faire confiance en la bonne volonté et la bonne foi de Youssef Chahed et de son équipe gouvernementale.

 

Il faut se mettre à l’esprit, en effet, que l’affaire ne s’annonce pas de tout repos. Il y a à peine quelques mois, l’idée même de s’attaquer à l’un des « barons » déjà arrêtés, était impensable. Qui aurait prédit l’arrestation de Chafik Jarraya qui n’hésitait pas à s’attaquer publiquement et médiatiquement à toutes les personnalités, et ce en toute impunité. On se rappelle qu’il tournait en dérision, Youssef Chahed en personne en affirmant avec grande assurance « qu’il ne pouvait même pas arrêter un chevreau » !

Qui aurait prédit qu’on pouvait introduire une action en justice contre le « multimilliardaire » Slim Riahi, président de parti politique disposant d’un fort bloc parlementaire et président d’un grand club populaire de la place ?!

 

Le chef du gouvernement l’a fait et continue à agir dans le même sens tout en affirmant, encore et toujours, qu’il est en train de mener une guerre et non une campagne.

 

25/09/2017 | 19:59
5 min
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Commentaires (22)

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EL OUAFI
| 26-09-2017 19:44
Pour,nous ôter cette coupole qui nous étouffe,c'est vrai c'est une culture que les tunisiens et tunisiennes ont pris l'habitude de se servir pour résoudre leurs problèmes, depuis l'ère de feux BOURGUIBA, dans l'administration, et partout il faut "mechchi ou afrah bina"
Ce langage connu depuis belle lurette hé oui,pour sen défaire, il faut des Hommes de la trempe de ce jeune,et courageux premier ministre qui a osé s'attaquer frontalement à cette corporation de mafiosies, oui il a osé ce pure fils de cette TUNISIE nouvelle, des gouvernements se sont succédés, tous avaient la trouille la queue entre les jambes peureux dépourvus de courage et d'initiatives républicaines pour sortir vainqueur, têtes hautes, non ils ne l'ont pas fait,l'histoire retiendra leurs actes mesquins, et collaboration avec ces ennemis de notre patrie, ils ont fermés les yeux ces traitres !
Je vous relate une mésaventure que mon regretté père rencontra, à l'époque où la corruption battait son plein, moi comme jeune homme j'ai été appelé à faire mon service militaire, je travaillais dans une société Nationale,voyez-vous que le " 3oumda"proposa à mon père hé Mr tel si vous voulez que votre fils n'aille pas sous les drapeaux, vous me donnez un "agneau" et je le ferai exempté du service militaire!
La réponse de mon regretté père, fut lapidaire,je suis fière qu'il fasse son service sous les couleurs de son pays ,pas comme moi j'étais incorporé de force pour servir l'occupant ! Je suis fière et mille fois, je dirai à sa mère quelle fasse les youyous " moralité la corruption ne date d'aujourd'hui hélas il faut de l'audace et la persévérance, et des hommes des vrais hommes de la trempe de Mr Y. Chahed. Cordialement. (Manai)

Patriote
| 26-09-2017 15:06
Pour être épargné de la sainte guerre anti corruption et éviter d'être sanctionner , il faut simplement être un politicien ou un syndicaliste, autrement dit intégrer un parti politique et avoir une grande gueule ou à la limite créer son propre parti....lol ou biensure intégrer l'ugtt et essayer au maximum d'être médiatisé.

Nephentes
| 26-09-2017 13:32
On a peine à croire à la sincère volonté du gouvernement à s'attaquer au fléau de la corruption et de la contrebande à sa globalité.

On est davantage enclin à conclure qu'il s'agit là de reglement de comptes entre deux types d'oligarchies mafieuses :

L'oligarchie "Oldschool", bien établie, faisant office de bourgeoisie d'affaire officielle, réparties entre clan familiaux issus majoritairement de Sfax, du Sahel, de Djerba et de Tunis

La nouvelle classe d'affairistes post 2005, issue du système Trabelsi puis Ennahdha, composée d'entrepreneurs liés au commerce parallèle et à la contrebande.

Chaque mafia dispose de ses propres "relais " au sein des rouages administratifs régulant leur activité.

Le gouvernement Chahed s'attaque essentiellement à la nouvelle oligarchie mafieuse, ce qui est une faute gravissime.

Il s'agit d'une "justice" sélective, c'est à dire d'un règlement de comptes entre bandes rivales.

Et où est la Tunisie dans tout cela ?

Samar
| 26-09-2017 11:50
Dire qu'Ali Hlioui est proche du clan de Ben Ali est en contradiction avec la levée de son immunité parlementaire et le déclenchement des poursuites à son encontre, du fait d'escroquerie, alors qu'il était membre de la chambre des conseillers du temps de Ben Ali.
Arrêtez avec de telles accusations infondées et mesurez vos propos avant de diffuser de telles contre vérités et cherchez les liens de ce monsieur avec son ami intime, l'ancien ministre de l'intérieur, alias monsieur propre, l'un des principaux acteurs de la scène politique tout au long de l'an I de la destruction du pays.

N.S.
| 26-09-2017 11:33
BN réserve un paragraphe au cas Ali HLIOUI pour le mettre dans le même sac que les barons de la contrebande. Pourquoi le comparer à cette mafia qui met à mal l'économie et les finances du pays? Je peux témoigner du nationalisme d'Ali, de sa contribution certes modeste dans le monde des affaires: ancien membre de la Chambre des Représentants, ex-membre du BE de l'UTAP, on est allé jusqu'à l'accuser d'avoir déposer à la banque de faux billets en Dollars. Imagine-t-on de telles opérations se dérouler et avec de gros montants? Il est bon que la justice se prononce sereinement sur ce cas pour soulager au moins sa famille qui souffre le martyr.
Faisons confiance au moins à la justice du pays et évitons d'attiser le feu qu'essaie de mettre ceux qui sont les vrais concubins de l'iniquité.

Hannibal
| 26-09-2017 10:48
c est bien beau,mais BCE et Ghannouchi tiennent la barre,ils donnent les directives a YC,et la comedie est bien orchestree....2019 c est demain.La seule solution c est un Gouvernement libre et independant qui gouverne et un President veritable patriote integre qui preside.Nos parlementaires doivent voter de nouvelles lois anticorruptions antidrogues avec des peines allant jusqu a la peine capitale et des lois sur le comportement social tres strictes,car il faut reeduquer le "tissu social".Après l'indépendance, en 1965, Singapour a su devenir, avec très peu de ressources naturelles et des problèmes socio-économiques importants ' émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d'accès à l'eau ', l'un des pays les plus développés et les plus prospères du monde, en termes d'économie, d'éducation, de santé, de sécurité et d'urbanisme.Présentant une stabilité politique remarquable, Singapour est considéré aujourd'hui comme une « démocratie autoritaire » La cité-État est donc considérée comme un pays pratiquant le libéralisme économique sans le libéralisme politique.En 2009, le budget militaire atteignait 8,4 milliards d'euros, soit 5 % du produit intérieur brut, l'un des pourcentages les plus forts de la planète.Les lois sur le comportement social sont réputées très strictes (certains disent que « Tout ce qui est amusant est interdit à Singapour »). Le maintien de l'ordre est assuré par un corps de police dont la plus grande partie des membres agit en civil, permettant ainsi de surveiller toute entorse à la loi de manière plus efficace. La législation est d'ailleurs appliquée strictement tant aux nationaux qu'aux étrangers. Ainsi, le taux de criminalité de Singapour figure parmi les plus bas du monde, les rues étant sûres à toute heure.Le comportement vis-à-vis des femmes, notamment en public, ne doit jamais être équivoque. Sur simple dénonciation, la police peut procéder à des arrestations pour « exhibition sexuelle ». Les cas se sont récemment multipliés, et plusieurs Européens de passage se sont retrouvés bloqués pour ce motif à Singapour pour une quinzaine de jours avant leur comparution devant le tribunal.
Les lois anti-drogues sont très strictes : Singapour recourt aux châtiments corporels pour punir le trafic de drogue. Quiconque pris en possession de plus de 13'14 g d'héroïne, 28 g de morphine ou 480 g de cannabis est passible de la peine de mort. De 1991 à 2005, 420 personnes ont été pendues à Singapour, majoritairement pour trafic de drogue, selon un rapport d'Amnesty International. Le nombre d'exécutions capitales par habitant est le plus élevé du monde. La possession d'ustensiles permettant la consommation de drogue (pipes, seringues, etc.) est également interdite.
Des contrôles peuvent même être effectués à l'entrée dans le pays (test d'urine confirmé par un test sanguin). En cas de test positif, la personne est réputée avoir consommé de la drogue sur place.

Crow
| 26-09-2017 10:12
Personnellement je ne fais plus confiance à cette opération "mains propres" pour deux raisons principalement:
1) YC s'est contenté d'arrêter des contrebandiers alors que les vrais mafieux sont certains prétendus hommes d'affaires et non pas quelques contrebandiers.
2) Après la rafle de Ramadan, je pense que la plupart des pourris ont pris leurs dispositions pour se prémunir contre la justice.
3) La justice tunisienne n'est pas indépendante et reste dépendante du pouvoir des politiciens qui nous gouvernement..une justice à la carte.

Ingénieur
| 26-09-2017 09:22
Ce n'est pas Joseph, c'est bajbouj, il tient tout les pouvoirs: Carthage, Kasba, et Bardo; Rchouda est débordé par l'enracinement de son parti. Béji a juste fait une compagne électorale pour attirer le PSD, le RCD, et les femmes pour réussir les élections municipales, gagner des élections est son jeu préféré. Hamma et le reste ne sont que des amateurs. Espérons que Béji et Rached travaillent un peu l'économie et le social (scientifiquement et non littérairement) comme l'a fait Bourguiba et Ben Ali, sinon le tunnel sera très long!

Bab ezzira
| 26-09-2017 08:42
Inutile de rappeler pour le peuple sans mémoire que les seuls ministres ayant de vrais projets de réformes structurelles sont de Nida Tounes, et que ces ministres ont essuyé la colère du couple islamo-communiste et contraint finalement à la démission.
Youssef Chahed est l'un de ces ministres encore en place qui est dans l'obligation d'accomplir des réformes en composant avec les hypocrites de l'ARP que ce soit de gauche ou de droite. Le FMI sous peine d'arrêter les vannes est désormais plus exigeant dans l'application des reformes dont la lutte contre la corruption le commerce parallèle, l'évasion fiscale etc'..
YC par ces actions ciblées et ponctuelles semble jongler entre deux courant : D'un côté le FMI garant de la survie du gouvernement grâce aux crédits accordés, et d'un autre coté les barons de la mafia Tunisienne que j'appelais depuis 2011 la Merguez connexion et qui sont bien représenté au sein de l'ARP par ce fabuleux couple batard islamo-communiste.
Ya Si Youssef, mon ami Santa Louza de Bab ezzira ce grand philosophe et politicien capable de remplacer volontairement et sans frais l'armada des conseillers présidentiels, gouvernementales, ministériels etc'je disais mon ami Santa vous conseille de procéder par une méthode exhaustif ne laissant aucun mafieux ou corrompu échappé à travers les mailles du filets.
Premier étape : Saisissez n'importe quel produit chintock ou Turtock vendu sur nos trotoirs
Deuxième étape : Un bon chalbouk9 hlaibi fera vomir au vendeur ambulant les noms des grossistes qui le fournissent.
Troisième étape : Une belle 3onkia de chez nous poussera le grossiste à dénoncer les noms des importateurs, des transitaires, des douaniers et policiers qui ont facilité l'intervention, de la police municipale qui protégé ce commerce parallèle, les députés de la honte qui défendent corps et âme ce fléaux.
4 eme étape : Appliquez les lois de la république
IL FAUT SIMPLEMENT OSER YA SI YOUSSEF et bien sûr arrêter ce beau monde après avoir au préalable purger notre justice des pro-couple batard et les piège tendu par la secte

coco
| 26-09-2017 08:14
j'ose esperer que joseph le temoin beneficie d'une securité sans failles ceux à qui ils s'attaquent sont capables de tout....