OPA sur Nidaa
Par Karim Baklouti Barketallah
Hafedh Caïd Essebsi est un vrai champion. Son papa l’a fait hériter d’un parti avec 86 députés, le président de l’ARP et le patron de Carthage avec une influence forte sur le gouvernement.
Qu’en a-t-il fait? Un jeu malsain en Allemagne pour qu’il devienne député mais qui en lieu et place permet à Yassine Ayari de rejoindre le Bardo. Des élections municipales perdues. Des présidences de municipalités occupées pour leur plus grande majorité et pour la quasi-totalité des grandes villes par Ennahdha, et ce parce que Nidaa avait perdu tous ses « négociateurs ».
Et last but not least, un groupe parlementaire pour la plus part issu de Nidaa, se forme pour faire probablement une OPA sur Nidaa ou créer un parti politique qui va achever Nidaa de Hafedh et la trentaine de députés qui vont y demeurer.
Afin de faire face à ces déboires successifs, Ridha Belhaj, qui n’a eu de cesse d’insulter Nidaa, son fondateur et sa progéniture, retourne au bercail et une tentative pour faire revenir Mohsen Marzouk au parti est sérieusement entreprise.
Mais, il semblerait qu’elle n’ira pas jusqu’au bout, le patron de Machrou3 se rendant rapidement compte que Nidaa a peu de chances de survivre encore et que cette initiative n’aura pour conséquence que de rendre encore plus fort le parti islamiste qui risque de tout rafler aux prochaines élections.
Parions que ce groupe parlementaire composé à ce jour de 41 députés, frôlera très rapidement la soixantaine avec l’arrivée probable de 11 à 14 autres Nidaistes, du groupe parlementaire de Machrou3 et bien d’autres groupes qui permettra une meilleure stabilité au gouvernement. Gouvernements que depuis 2011 on n’a cessé de les changer selon les humeurs des uns et des autres.
Nous ne sommes plus qu’à quelques encablures des prochaines élections, le pays vit une situation économique des plus mauvaises de son histoire et un minimum de sérénité ne serait pas de trop.