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« Nouvelle Chance » : expérience de traitement du chômage des jeunes et transformation des pratiques de formation
30/03/2018 | 20:39
12 min
« Nouvelle Chance » : expérience de traitement du chômage des jeunes et transformation des pratiques de formation

 

Par Karim Ben Kahla

 

Ceci n’est pas un ensemble de recommandations ni une réflexion théorique sur le fléau du chômage qui ronge la jeunesse tunisienne et l’ensemble du pays. Ceci n’est pas non plus une liste de principes déconnectés de la réalité, ni un programme politique pour convaincre des électeurs. Ceci est un compte rendu d’une expérience réelle, mise en œuvre par l’association « Nouvelle  chance » en collaboration avec six établissements universitaires tunisiens (ISCAE, ISGT, ESCT, ISET Charguia, ISET Bizerte et ISET Nabeul). Ayant permis de réaliser des résultats exceptionnels, cette expérience est aujourd’hui menacée d’être liquidée faute de soutien de l’environnement national.

Nous n’allons pas nous arrêter sur l’évident échec des politiques actuelles de traitement du chômage des jeunes. Nous n’allons pas disserter sur le nécessaire changement de paradigme pour faire face au chômage ni sur les fondements théoriques et la vision qui sont sous-jacents à cette expérimentation. Nous allons plus simplement présenter les principes mis en œuvre par « nouvelle chance », les avantages qu’elle a pu apporter aux jeunes, aux établissements universitaires et aux entreprises, ainsi que les résultats concrets des différentes expérimentations.

 

Postulat, vision et « philosophie » de base: la responsabilité

Nous sommes partis d’un constat d’une simplicité désarmante : lorsqu’une entreprise produit un bien défectueux, elle ne le transfère pas au Ministère de l’industrie pour le réparer et éventuellement lui trouver un acquéreur: elle rappelle son produit, l’analyse, le répare, indemnise les clients et …revoit sa chaîne de production !

Centrés sur leurs cours, trop de collègues oublient cette évidence et considèrent que leur rôle est uniquement de former, sans se préoccuper de ce qu'il va advenir du produit de leur formation : l'étudiant.

 « Nouvelle chance » a ainsi été construite sur une évidence : les institutions universitaires sont responsables! Elles ne sont pas les seules, mais elles ont une responsabilité morale et pédagogique, parce que celui qui (dé)forme est responsable de (ré)former.

Cette expérimentation a repris et a pu développer ce postulat : l’administration universitaire, les enseignants, les entreprises mais également les jeunes sont responsables. Face à un fléau qui conduit des jeunes au désespoir, nous sommes tous responsables.

 

Objectifs de la solution proposée

La solution développée par l’association « Nouvelle chance » consiste à venir en aide à chaque établissement universitaire afin de faire le «rappel» de ses anciens étudiants (diplômés ou exclus au chômage). Ce « rappel » permet de:

  • les écouter et comprendre les raisons réelles, précises et spécifiques de leur chômage : cette écoute rapprochée constitue une vraie révolution dans la démarche universitaire basée sur l’anonymat et la loi des nombres ;
  • les former : compléter/corriger leur formation à partir d’un bilan de compétences, d’une discussion continue avec le jeune et les entreprises ;
  • les orienter : les coacher et les aider par une démarche personnalisée qui permette au jeune de bien se connaitre et de mieux comprendre les choix qui s’offrent et à lui en évitant le déficit ou l’excès de confiance en soi ;
  • se remettre en question : à partir de cette écoute, de cette analyse du « produit fini » et du travail de réorientation et de « mise à niveau » des jeunes, l’institution  et les collègues sont « naturellement » amenés à revoir leur « processus de fabrication », la « première chance ».

Contrairement aux politiques dites actives de l’emploi qui sont purement curatives ou qui se limitent à administrer aux jeunes des calmants sous forme de bourses ou de primes, le curatif rejoint ici le préventif et la nouvelle chance donnée aux jeunes, impacte les pratiques initiales des enseignants et des établissements.

En bout de course, il ne s’agit pas de subventionner des entreprises ou des jeunes en faisant semblant que cela améliore leur productivité (et donc leur employabilité) ; il s’agit de prendre le taureau par les cornes et d’aider les établissements universitaires à corriger leurs pratiques de formation tout en donnant une vraie nouvelle chance à leurs jeunes.

 

L’approche : les sept principes de la démarche « Nouvelle Chance »

Les programmes labélisés « nouvelle chance » et mis en œuvre au sein des établissements universitaires respectent les sept principes suivants :

  1. Une approche basée sur un socle de trois valeurs essentielles : la responsabilité, le travail et la solidarité. Les programmes « nouvelle chance » reposent sur ces valeurs et expriment une forme d’engagement concret des établissements universitaires pour la RSE/RSO.
  2. Une approche globale de la personne de l’apprenant : il s’agit de prendre en compte aussi bien les aspects  pédagogiques que matériels, sociologiques et psychologiques du vécu des jeunes. Ces aspects sont souvent beaucoup plus déterminants pour leur employabilité que la « simple » formation/certification. Autrement dit, il ne suffit pas de former ou de certifier un jeune sur une compétence particulière pour qu’il sorte du chômage et de la précarité. L’accompagnement, l’écoute, le sens de l’engagement et de la responsabilité sont tout aussi importants.
  3. Une approche individualisée et personnalisée : il s’agit de mettre en œuvre une écoute et un suivi continu et personnalisé de chaque jeune. En intégrant un programme « Nouvelle chance » chaque demandeur d’emploi bénéficie d’un « coaching », d’un tutorat et d’un suivi d’au moins un(e) enseignant(e) de l’établissement dont il/elle est issu(e). Ce tuteur devient ainsi un compagnon, un « grand frère » ou une « grande sœur » chargé d’écouter, d’orienter et de conseiller le jeune.
  4. Approche itérative et flexible : il s’agit d’un véritable programme et non d’un ensemble d’actions plus ou moins coordonnées. « Nouvelle chance » permet la construction progressive sur une période de six à neuf mois du projet personnel et professionnel du jeune. « Nouvelle chance » vise également à faire évoluer et à répondre progressivement aussi bien aux besoins des jeunes qu’à ceux des entreprises partenaires (qui accueillent ceux-ci pour les stages)
  5. Approche en réseaux et ouverte visant à développer une intelligence, un capital social et des ressources collectives (pour le jeune et pour l’établissement universitaire). Souvent isolé(e)s ou insérés dans des cercles qui partagent le sentiment d’échec et de pessimisme, les jeunes chômeurs ont besoin d’une dynamique positive apportée par d’autres réseaux dans lesquels ils se trouvent insérés grâce au programme. Par ailleurs, tous les acteurs, toutes les institutions et les groupes animés par l’association Nouvelle Chance travaillent ensemble et développent un « réseau », des solutions communes, une expertise et une intelligence collective dans le traitement du problème du chômage des jeunes (exemple : l’ISCAE et l’ISGT ont lancé un programme commun en fédérant leurs ressources et en travaillant ensemble sur leurs chômeurs ; ISET Nabeul qui a intégré des jeunes issus d’autres établissements universitaires de la région de Nabeul ; etc.).
  6. Pédagogies différenciées, alternatives et «positives» : les programmes nouvelle chance ne sélectionnent pas  et ne développent pas des épreuves où les jeunes risquent (encore) d’échouer. La seule réussite prônée par les programmes Nouvelle chance est celle du progrès et du dépassement de soi-même. Par ailleurs, en plus des formations théoriques et appliquées au sein des établissements adhérents, ces programmes recouvrent des activités culturelles et citoyennes en vue de changer l’état d’esprit des jeunes et d’en faire non seulement des personnes employables mais des citoyens actifs (exemple : sorties théâtre, visite de centres et aide à des handicapés, activités civiques, etc.).
  7. Démarche focalisée sur quatre compétences transversales de base (se Connaitre, communiquer, créer et coordonner), une compétence spécifique ou technique « discriminante » et une compétence « humaine » générale (« être responsable pour devenir soi-même une nouvelle chance pour les autres jeunes »). Dans la mesure du possible (et des moyens disponibles au sein de l’institution), les programmes nouvelle chance tentent de certifier les compétences des jeunes qu’ils intègrent (ils peuvent pour cela travailler avec les centres 4C qui viennent d’être crées ou avec toute autre structure capable d’aider les jeunes en situation de chômage). Au-delà de la « simple » certification, « Nouvelle chance » constitue une sorte de label de Responsabilité.

 

Avantages pour les jeunes apprenants

Portés par des enseignants et des intervenants bénévoles, les neuf programmes nouvelle chance mis en place dans six établissements universitaires différents ont permis aux jeunes de :

  • Reprendre espoir, sortir de leur isolement et appartenir à un réseau « positif » avec une dynamique nouvelle. Plutôt que de rester à la maison, de perdre leur temps dans des cafés ou de fréquenter des centres de formation dont ils gardent une image assez négative, les jeunes ont beaucoup de plaisir à retrouver leur institution d’origine, à sortir de leur isolement et à développer un capital social et des capacités à (se) connaitre, à communiquer, à créer et à conduire des projets.
  • Etre formés sur des compétences transversales mais également sur une compétence technique  « discriminante » et déterminante pour un éventuel recrutement. Même en cas de redondance d’un enseignement, le jeune chômeur l’envisage sous une nouvelle perspective et avec beaucoup plus d’intérêt/conviction.
  • Bénéficier d’un tutorat et d’un coaching individualisés et personnalisés (de la part d’un(e) enseignant(e) qui lui est dédié(e).
  • Accéder à un réseau d’entreprises et à des stages formateurs et très « encadrés » (du fait de l’engagement entre l’association et l’entreprise partenaire).
  • Bénéficier du réseau, de l’expérience et de l’aide de « nouvelle chance » : on demande à chaque jeune qui passe par un programme nouvelle chance de devenir lui-même ou elle-même, une « nouvelle chance » pour les autres jeunes.
  • Participer à des activités culturelles et citoyennes : l’objectif n’est pas seulement d’avoir des jeunes diplômés, certifiés ou « employables » mais des citoyens actifs, responsables et engagés.
  • Bénéficier d’une assurance individuelle (pour pouvoir participer aux enseignements), d’une aide pour la certification et d’une attestation de participation à la formation Nouvelle Chance.

 

Avantages pour les  institutions universitaires/éducatives

Les six institutions ayant mis en place les neuf programmes « nouvelle chance » ont été aidées et ont réussi à :

  • Mettre en place un dispositif  très flexible, décentralisé, peu coûteux et qui exprime leur engagement RSE (un label « Nouvelle chance »).
  • S’organiser pour pouvoir retrouver et rappeler l’ensemble de leurs « anciens » : non seulement ceux qui réussissent, mais également ceux qui ne réussissent pas et qui « disparaissent des radars ».
  • Mieux comprendre les raisons du chômage de leurs diplômés et leur donner une « nouvelle chance » de se former tout en les aidants à s’insérer dans la société.
  • Sensibiliser leurs enseignants à la problématique de l’employabilité des jeunes, à l’utilité concrète de leurs enseignements et les amener progressivement à changer leurs pratiques et représentations (au niveau de la « première chance »)
  • Donner un signal positif aux étudiants actuels, améliorer le climat social en interne et donner une image forte en externe (le mot d’ordre est que « la famille de l’institution en question n’abandonne pas ses anciens étudiants…surtout ceux qui ne trouvent pas leur place dans la société et l’économie »).
  • Procéder à un échange d’expériences et bénéficier d’effets de synergies entre les différents programmes. Cette coopération entre programmes et établissements universitaires s’est concrétisée par des rencontres périodiques et échanges d’expériences au siège même de l’association ; des échanges de compétences, de formateurs et de tuteurs ; des programmes conjoints (exemple celui entre l’ISCAE et l’ISGT) et des programmes régionaux pour les anciens de différents établissements (exemple : celui mis en place par ISET Nabeul).
  • Adhérer à une démarche tout aussi curative quepréventive du chômage de leurs diplômés et des jeunes qui les ont quittés sans diplôme :
    • Les enseignants se mettent à raisonner en termes de « recrutements » et sont plus proches de leurs étudiants (ils traitent avec des êtres humains et non des copies anonymes) ;
    • Améliorer l’ouverture des établissements universitaires sur leurs environnements ;
    • Améliorer les rapports entre les collègues, consolider la culture de l’établissement et développer une équipe de coaches parmi les enseignants ;
    • Mieux utiliser les ressources humaines et matérielles disponibles au sein des institutions (notamment le psychologue de l’établissement, le responsable activités sportives et culturelles, les locaux qui sont inexploités, etc.)

 

Avantages pour les  Entreprises partenaires

Plusieurs entreprises ont accepté d’accueillir des jeunes et de participer à leur formation/encadrement en des périodes de l’année, où il n’y a pas beaucoup de demandes de stages. En étant en contact avec le tuteur du jeune en question, ces entreprises ont pu :

  • Concrétiser un engagement et une politique RSE (RSE structurante en faveur d’une cause nationale plutôt que de « charité »)
  • Participer à un programme de formation de jeunes et avoir la possibilité de les recruter à la fin du cycle (listings, formations à la demande, etc.)
  • Se mettre en réseau avec un ensemble d’établissements universitaires (ouverture sur les structures universitaires, sur les formateurs, etc.)
  • Améliorer leur image d’entreprise citoyenne (Label partenaire nouvelle chance)

 

Des résultats très prometteurs

Malgré la « concurrence » de programmes gouvernementaux qui rémunèrent les jeunes  pour signer des feuilles de présence et malgré des moyens extrêmement faibles, les partenariats noués entre l’association nouvelle chance, les établissements universitaires et les entreprises ont permis de réaliser des résultats fort intéressants. Pour les neuf programmes déjà mis en place, il y a eu une moyenne de plus de 70% de sorties « positives » (recrutement, création d’entreprise ou master). Grâce à des financements  européens, l’association a dépensé près de 244 dinars par jeune chômeur formé et  272 dinars par jeune recruté. Par ailleurs, tous les jeunes – même ceux qui n’ont pas pu trouver un emploi- disent avoir été transformés par le programme. De même, tous les enseignants qui ont participé à des programmes nouvelle chance disent avoir changé leurs pratiques et leur regard sur la formation des étudiants. Ainsi, la démarche a été aussi bien curative que préventive puisque la « nouvelle chance » donnée aux jeunes a fortement changé la « première chance » mise en œuvre par l’établissement. Les établissements universitaires (et les entreprises participantes) ont ainsi pu mettre en œuvre une véritable politique volontariste de RSE tout en participant à la formation de leurs futurs collaborateurs (pour les entreprises).

 

Conclusion

Lancée en 2012, l’association nouvelle chance a bénéficié de l’engagement, de la réflexion et de l’action d’une pléiade d’universitaires, humanistes, dévoués et qui font honneur à la profession. Des centaines de rencontres et d’échanges ont permis d’affiner l’approche, de construire une réponse efficace au problème du chômage et de donner une vraie nouvelle chance à tous les participants (aux jeunes, mais aussi aux institutions universitaires et aux entreprises).

Un ruban pédagogique, des fiches de fonctions et un manuel de procédures sont à la disposition de tous les collègues et de toutes les institutions universitaires qui veulent donner une nouvelle chance à leurs anciens étudiants (il suffit de contacter l’auteur pour obtenir ces documents).

Malheureusement, faute de soutien de son environnement, l’association nouvelle chance risque de disparaitre.

30/03/2018 | 20:39
12 min
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Commentaires (13)

Commenter

Safari groupe
| 28-01-2019 17:27
Avec plaisir
Je dois faire ceci car je suis en chaumage.

Anissa Dhaouadi
| 17-12-2018 21:24
stage au marché de travail

Anissa Dhaouadi
| 17-12-2018 19:59
je cherche un stage et d'aprés ce stage j'envisage d'embaucher dans une entreprise .

Dr. Jamel Tazarki
| 01-04-2018 11:43
Je propose à nos chômeurs académiciens d'offrir des services du domaine de Cybersecurity. Je leur propose de voir les liens suivants:

Intrusion detection system:
https://en.wikipedia.org/wiki/Intrusion_detection_system

Snort (software)
https://en.wikipedia.org/wiki/Snort_(software)


Snort download :
https://snort.org/


The latest stable WinPcap version is 4.1.3
https://www.winpcap.org/install/


Capture Network Packages with Java:
https://javatutorial.net/capture-network-packages-java

Monitor network trafic:
https://ubuntuforums.org/archive/index.php/t-1422328.html


lectures:
1)A Distributed Autonomous-Agent Network-Intrusion Detection and Response System:
http://faculty.nps.edu/ncrowe/barruspap.html

2)The efficiency of signature detection
http://ccsir.org/the-efficiency-of-signature-detection/


3) Artificial neural networks (basics)
http://geb.uni-giessen.de/geb/volltexte/2004/1697/pdf/Apap_WI_1997_10.pdf


===>
Une société de services n'a pas besoin d'avoir ses propres logiciels, une société de services peut se limiter à utiliser le free open source afin de commercialiser ses services!

takilas
| 31-03-2018 20:28
Il rêve ou quoi Karim Ben kahla ?
Est-ce qu'il peut commencer par former la secrétaire d'?tat de nahdha dénommée Lounissi et lui donner des idées pour improviser des emplois, et s'il vous plait à Tunis obligatoirement., pour ne pas s'éloigner de la plage (polluée) de la banlieue de Tunis, et du festival de Carthage (massacrée).
Et puis des incultes de nahdha pour leur donner plusieurs formations et ce en tout ce qui concerne les ministères et de leur expliquer leurs rôles idoines.
Et après deux ou trois décennies de formation , il peut les inscrire pour suivre un training dans les administrations et les institutions surtout de Tunis et d'être à Tuni s'il vous plait !
Des écrits et des commentaires risibles.
Pauvre Tunisie.

Dr. Jamel Tazarki
| 31-03-2018 19:56
@Si Karim Ben Kahla, Je vous suis vraiment reconnaissant de tout ce que vous faites!

Je voudrais rajouter que l'on n'a pas encore compris l'importance d'Internet pour la création de l'emploi en Tunisie. En effet, nous avons 250000 chômeurs académiciens d'une grande intelligence mais qui manquent d'inspiration afin de lancer leurs propres projets. Et pour cela il est impératif de se ressourcer et de s'inspirer sur Internet. Le web est un univers sans limites pour notre inspiration' Et oui, même les plus créatifs ont souvent besoin d'inspiration. L'idée n'étant pas de copier, de plagier ou de dupliquer, mais simplement de trouver des pistes d'inspirations qui pourraient engendrer nos élans créatifs.


Il est temps que le Tunisien s'engage dans des communautés scientifiques informelles sur internet, qui satisfont à son aspiration d'être reconnu en tant que scientifique, avec ses propres convictions. L'efficacité se mesure dans ces communautés à la capacité de créer des solutions ou d'analyser des problèmes de manière autonome.

La question qui se pose est évidente, comment permettre aux académiciens tunisiens d'accroître leurs ressources collectives nécessaires afin d'améliorer leur savoir et leur vie. ==> oui, Le moyen le plus efficace et le plus souple sont les réseaux de communication qui permettent à l'information de circuler depuis et vers la communauté tunisienne et peuvent ainsi renforcer nos ressources collectives. Internet répond bien à une telle vision. C'est en effet un véritable "média" de communication. Il peut être intégré dans une grande diversité de projets ayant des objectifs tels que la participation, la formation, l'éducation, la recherche participative, l'assistance technique et l'appui institutionnel. En somme, cet outil présente un réel intérêt pour le développement de notre pays.

Lorsqu'un projet fait intervenir des personnes qui ont besoin de communiquer et de partager de l'information par-delà les distances géographiques et les catégories sociales, entre des organisations et des systèmes de production, il devient nécessaire de mettre à leur disposition des systèmes flexibles de communication et de diffusion de l'information, qui sont Internet.

Les résultats des projets Internet ne sont pas seulement humains et sociaux mais aussi techniques et scientifiques. Internet est fondamentalement un outil qui permet de renforcer le savoir humain. Ainsi, les résultats assignés à un projet Internet devraient être mesurés en termes d'amélioration de l'accès au savoir et de sa diffusion. Il faut montrer à nos académiciens comment tirer parti de la souplesse d'Internet afin de satisfaire leurs besoins d'information et de communication pour atteindre leurs objectifs de développement.

Les interactions entre les individus à l'échelle internationale représentent le plus fort potentiel d'évolution que les nouvelles technologies de l'information et des communications permettent, voire imposent de prendre en compte à l'échelle planétaire. Il est temps d'aller au-delà des limites des frontières nationales pour se pencher sur une autre voie, la richesse d'innovation des échanges interhumains sans les contraintes inutiles de la race et du pays d'origine. Nous allons vers un monde plus collaboratif et responsable.

Quand les contraintes d'interactions entre individus dans une entreprise ou dans une communauté close n'ont pas de sens par rapport à ce qu'il est désormais possible de faire au dehors, elles sont alors perçues davantage comme des freins.

Il faut s'adapter à la culture du coopératif et du partage sur le développement de nos projets technologiques et sociaux sur Internet. Il s'agit d'aller beaucoup plus loin à présent. Le dialogue et l'interaction sont une nécessité à l'évolution non seulement de notre société mais aussi de ceux des pays du nord et de la race humaine en général. Il va falloir repenser la vie sociale et internationale en réseaux inter-reliées par les outils de la mobilité, du travail coopératif et du partage de la connaissance.

Jamel Tazarki

Emeli Sandé - Read All About It
https://www.youtube.com/watch?v=vaAVByGaON0

Dr. Jamel Tazarki
| 31-03-2018 19:48
1) des faits:
a) La cyberattaque sans précédent qui a frappé la planète le 14.05.2017 n'a touché que tout ce qui est Microsoft. Le dernier décompte fait état de plus de 200000 victimes, essentiellement des entreprises, dans au moins 150 pays. Il y a en moyenne 200 cyberattaques par an, et ce sont toujours les systèmes d'exploitation Microsoft qui sont concernés.

b) 1,3 Milliards de chinois utilisent plutôt le système d'exploitation Linux et le libre office qui ne coûtent absolument rien. ==> La Chine ne se fait pas de soucis à cause des cyberattaques! Oui, le système d'exploitation Linux est invulnérable aux cyberattaques et nous permettrait d'épargner des millions de devises étrangères que l'on dépense pour l'achat d'un système d'exploitation pourri!

c) L'administration allemande et en particulier les grandes communes, comme celle de Munich, n'utilisent que Linux et le libre office. ==> Et ainsi ils n'ont pas de cauchemars à cause des cyberattaques.


2) Je reviens au cas de l'Administration tunisienne:
a) Si on voulait arriver à une administration à 100% numérique en supprimant toute forme de paperasse, on devrait réaliser ce projet à zéro dinar/euro en introduisant le système d'exploitation Ubuntu/Linux et le libre office ===> Ce qui nous permettrait aussi d'éviter tous les horreurs/frayeurs des cyberattaques et des virus. Il faut absolument renoncer à une administration à 100% numérique qui se base sur les systèmes d'exploitation Microsoft, et vous savez maintenant pourquoi!

b) Nous avons 260 milles chômeurs académiciens, il suffit de former une équipe parmi nos diplômés chômeurs afin d'introduire le Linux (le système Unix) dans nos administrations. Je conseille de coopérer avec les chinois afin de profiter de leur expérience de l'utilisation du système linux/Ubuntu dans leurs administrations.

c) Il est temps d'initier les Tunisiens au système d'exploitation Ubuntu/Linux et au libre office qui ne coûtent absolument rien (à zéro euro/dinar) et qui sont insensibles aux virus et aux cyberattaques'

d) Je propose de ne pas gaspiller notre devise étrangère et l'argent du contribuable pour l'achat des produits Microsoft afin d'informatiser l'administration tunisienne. Je rappelle que toute la Chine utilise Ubuntu/Linux à zéro euro!

e) En particulier à l'intérieur de certains de nos ministères (ceux de la défense et de l'intérieur), il faut éviter tout ce qui est Microsoft.


3) comment faire une migration Ubuntu tout en gardant le système d'exploitation Microsoft (pour le besoin personnel, chez-soi) :
a) faire un download d'Ubuntu (par exemple la version 16.10 qui est le fichier ubuntu-16.10-desktop-i386.iso du site http://releases.ubuntu.com/
b) faire un download du "USB Creator" du site http://www.linuxliveusb.com/en/download
c) installer "USB Creator" sur Windows.
d) démarrer le "USB Creator" afin de créer un USB de démarrage
e) actualiser la configuration de votre BIOS afin de démarrer le PC à partir de la clé USB
f) démarrer votre PC à partir de la clé USB que vous venez de créer
g Voilà, vous avez un système d'exploitation Ubuntu et le libre office qui est déjà installé.

J'avoue que je n'utilise que le système d'exploitation Ubuntu pour le travail car il est plus sûr et du "open source"!

Conclusion:
ça serait super si certains de nos diplômés chômeurs créeraient des sociétés de services afin de généraliser Ubuntu/Linux en Tunisie. Je propose à nos communes de créer un bureau d'information et de services Ubuntu/Linux et de faire travailler nos diplômés en chômage afin de généraliser l'utilisation des systèmes d'exploitation Ubuntu et Linux. On pourrait créer jusqu'à 10000 emplois/fonctions dans le domaine de services informatiques Ubuntu/Linux. Il est temps de se débarrasser de Microsoft en Tunisie afin de minimiser les dépenses pour les frais de licences et afin de mettre fin à l'épidémie de virus informatiques. Probablement, Il n'y a pas en Tunisie un seul PC Microsoft qui n'est pas contaminé :(

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 31-03-2018 19:47
2ème partie :
Nous sommes trop concentrés sur tout ce qui est du domaine industriel alors que nos chances sont meilleures dans le secteur des services! Il faut voir et analyser les études statistiques/empiriques (qui sont à la disposition de tout le monde) des besoins actuels/futurs du secteur des services de l'UE. Je donne un exemple: Il y a un manque de 50000 spécialistes/programmeurs SAP en l'UE ===> Que fait l'inde? Oui, l'inde crée une branche informatique où l'on étudie durant 4 ans que l'utilisation du SAP et sa programmation (ABAP)! Les firmes allemandes et de l'UE qui ne trouvent pas de spécialistes SAP sont obligées d'aller les chercher ailleurs qu'en Europe et l'administration allemande est obligée d'accorder la green card qui permettrait de devenir officiellement résident en Allemagne et de l'UE. Je rappelle que l'on ne peut pas apprendre SAP en autodidacte sans avoir accès à un système SAP, ceci est le grand handicap afin d'initier nos chômeur à l'SAP. Même nos universités ne disposent pas d'un système SAP. Alors que faire? Oui, les entreprises tunisiennes qui disposent d'un système SAP devraient permettre des connections aux étudiants tunisiens afin de s'entraîner (toutes les entreprises utilisant SAP ont un environnement SAP de test). L'SAP a une logique très particulière, exotique et même très étrange pour quelqu'un qui a fait des études informatiques/mathématiques avec un bon fondement théorique!

Puis, il n'y a pas que le SAP, il y a aussi l'EDI (Electronic Data Interchange), la programmation des microcontrôleurs, etc., etc., etc.

Oui, il faudrait faire de la Tunisie une société de services, oui il faut donner la chance à nos chômeurs d'acquérir de nouvelles compétences afin de commercialiser leurs services non seulement en Tunisie mais aussi à l'extérieure de notre pays.


Jamel Tazarki

PS: je n'écris pas pour le plaisir d'écrire des commentaires, j'ai nullement le temps pour cela! Non, j'écris dans le seul but de participer à ma façon à la reconstruction de notre pays.

Ben zakour A.
| 31-03-2018 12:48
Bravo Karim, très bonne synthèse, claire concise, pratique......beaucoup plus explicite que ce tu avais présenté au cercle Khereddine.
Cependant, a mon avis, ce qui manque pour sauver l'association nouvelle chance, c'est une intense et permanente sensibilisation de toutes les institutions universitaires et des entreprises y compris par les masses médias. Les mêmes jeunes doivent être le fer de lance de cette sensibilisation......action à creuser et à développer.

DHEJ
| 31-03-2018 10:27
Ce qui manque au cerveau du tunisien!!!

Portance du projet... par devant ou par derrière dirait un LAARAYEDH? Mais pour une BERNOULLI, la question devient par amont ou par aval?

A méditer!