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Noir, câEUR(TM)est noir !
06/01/2008 | 1
min
Noir, câEUR(TM)est noir !
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Après la crise des « subprimes » de l’été dernier, c’est au tour de la hausse du prix du pétrole d’agiter toute la sphère économique internationale. Cette fois-ci, toutes les économies sont logées à la même enseigne, excepté celles des pays producteurs. Les prix des matières ne sont pas en reste et on enregistre une première historique avec un baril à cent dollars en ce début 2008. La spéculation et les problèmes géopolitiques sont derrière cette flambée. Que peut faire la Tunisie, face à cette flambée fort dangereuse pour son économie ? Plusieurs pistes sont à l’étude ou déjà entamées.

C'est un record absolu. Et ce n'est pas de bon augure pour les factures à la pompe. Pour la première fois de son histoire, le baril de pétrole a atteint la barre des 100 dollars, mercredi, à New York. Une combinaison de plusieurs facteurs explique cette envolée du prix du baril : la faiblesse du dollar, craintes de la persistance de crises géopolitiques (Nigeria, Iran, Irak…) et le retour des spéculateurs en ce tout début d'année. Certains analystes mettent en cause les fonds spéculatifs qui cherchent des prétextes pour pousser le brut coté au Nymex (Bourse des matières premières) au-delà des 100 dollars. La crainte d’une nouvelle baisse des stocks pétroliers aux Etats-Unis estimée à 1,8 millions de barils fait aussi peser sur les opérations économiques mondiales. Sur ce point, les transactions spéculatives réalisées sur les marchés de l’énergie se sont développées considérablement ces dernières années. Résultat : les investisseurs, pour ne pas dire les spéculateurs, se démènent actuellement pour obtenir des profits supérieurs par rapport aux marchés des obligations et des actions.
L'engouement actuel pour les matières premières a aussi largement participé au mouvement. Ainsi, l’once d'or n'a pas échappé à la frénésie : mercredi, cette matière première a pulvérisé un record historique et continuait à progresser jeudi, se hissant jusqu'à 867,90 dollars ! L’augmentation exponentielle de la demande des matières premières par de grands pays consommateurs (Chine, Inde, Etats-Unis…) contribue à nourrir cette hausse historique. Depuis le début de l’hiver, les raffineries américaines sont frappées par plusieurs pannes intempestives, incitant les raffineurs à effectuer des ponctions sur les stocks.
Un autre facteur (peut-être le plus sensible de tous) semble participer à cette hausse vertigineuse : les sautes d’humeur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Principal producteur du pétrole mondial, l’OPEP a revu à la baisse sa production à la fin de 2007. Alors que la demande mondiale continuait de monter. Rangés derrière l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les pays consommateurs ont poussé sans cesse ces derniers temps l'OPEP à élever à nouveau sa production à hauteur de 500.000 barils par jour (bpj) à compter du 1er novembre 2007. Sans résultat probant. En attendant la prochaine réunion de l’OPEP prévue le 1er février, plusieurs pays membres estiment que le cartel s’est laissé aller par les désirs ardents des spéculateurs.
Le sacro-saint respect du juste milieu
Sommes-nous vraiment entrés dans une ère du pétrole rare et cher ? En tout cas les prémices d’une telle situation semblent se manifester au fur et à mesure que la demande mondiale de cette énergie fossile continue. Ainsi cette montée de fièvre pétrolière n’est pas sans conséquence(s) sur l’économie tunisienne, comme d’ailleurs celles des pays dépendant énormément du marché de l’énergie international. Et cela risque encore de peser sur des secteurs aussi demandeurs que ceux du de l’automobile, du transport aérien, du bâtiment ou de l’industrie. Alors quelle est la solution que la Tunisie devra adopter face à cette flambée du prix du pétrole qui s’accompagne d’ailleurs de la hausse des prix des matières premières.
Selon une analyse publiée par les autorités de tutelle, l’on peut esquisser trois scénarios dans cette conjoncture : absorber budgétairement les effets de cette hausse, s’endetter et rompre l’équilibre des finances publiques, augmenter les prix intérieurs au rythme du marché mondial. Seulement voilà toutes ces solutions ne semblent adéquates pour aboutir au principe du juste milieu. Et toute application d’un de ces scénarios va se faire aux dépens des ressources allouées au développement et au soutien de la croissance, alourdir le poids de la dette et affaiblir la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des citoyens. Si cela paraît donc difficile à appliquer, il va falloir donc « jongler » avec du réalisme, de la conciliation de l’économique et du social et de la clairvoyance. L’objectif consiste, bien évidemment, à porter l’économie tunisienne à un palier supérieur de développement.
L’alternative : développer des énergies renouvelables
Le secteur énergétique constitue une composante majeure de notre économie mais aussi un choix stratégique dans les années à venir qui seront rythmées (si cela n’a pas d’ailleurs commencé) par de mégaprojets. Justement c’est sur ce point que toute l’attention des pouvoirs publics sera axée. La réalisation de la raffinerie de la Skhira s’inscrit aussi dans ce cadre-là. Et le récent octroi d’un permis de recherche dénommé « Sfax-Off Shore » à l’entreprise américaine « Gaither Petroleum » vient à point nommé, d’autant plus que cette mesure relance la stratégie nationale dans le domaine d’exploitation de ce type de gisement.
A noter qu’en 2006, la Tunisie a exporté 2,5 millions de tonnes de pétrole contre 2,8 millions de tonnes en 2005. D’autant plus encore que la Tunisie importe en moyenne le baril pour 60 dinars (près de 45 dollars US). Aujourd’hui, on fonde beaucoup d’espoir sur le nouveau gisement pétrolier : Adam-Hawa-Dalia. Donc, il va falloir mettre les bouchées doubles : promouvoir les énergies renouvelables et faire les économies d’énergie.
Notre économie doit s’adapter à cette réalité, tout en continuant de développer de nouvelles sources d’énergie (solaire, éolien, biocarburants…). Le nucléaire n’est pas en reste. Sur ce sujet, la Tunisie et la France ont récemment signé un accord sur la coopération dans l'utilisation de cette énergie qui couvre les domaines de la protection environnementale, du traitement des déchets nucléaires et de la production énergétique. Ainsi, la Tunisie attache de l'importance à l'exploitation du nucléaire civil ainsi que de ressources alternatives et recyclables. Le projet proposé consiste en la réalisation d’une centrale électronucléaire d’une puissance de 900 MW à l’horizon 2020. Une telle mise en service permettrait d’éviter l’émission à l’atmosphère de trois millions de tonnes de CO2 à l’atmosphère par an, soit l’équivalent de l’émission de gaz carbonique de 100.000 voitures. Rappelons que le nucléaire est une énergie propre. L'innovation sera mise à contribution pour améliorer les rendements énergétiques. Il s’agit donc de revoir nos modes d’approvisionnement en les diversifiant et modifier nos habitudes de consommation vers plus de sobriété.
06/01/2008 | 1
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