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Nidaa et Ennahdha, réunis par ce qui les a séparés !
04/03/2019 | 20:30
4 min
Nidaa et Ennahdha, réunis par ce qui les a séparés !

 

Plus que quelques mois séparent la Tunisie des prochaines élections et les jeux sont loin d’être faits. Alliance, rupture, union et retrouvailles, tout est encore possible. La rencontre entre Rached Ghannouchi et Hafedh Caïd Essebsi s’inscrit dans ce cadre. Retour sur une réunion qui a attiré l’attention d’une grande partie des observateurs de la scène nationale.

 

Un bref post a été publié sur la page officielle du chef du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, concernant sa rencontre avec le président du comité politique, de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi. Une rencontre qui « a porté sur la situation générale du pays », indique-t-on sur la page du Cheikh.

Aucun autre détail n’a été communiqué sur l’objet de cette rencontre, mais la simple annonce en fait un évènement significatif pour tous les observateurs de la scène politique. C’est dire qu’il s’agit de la première rencontre entre les deux alliés d’hier depuis une longue rupture aussi bien du dialogue, que des intérêts communs.

 

En effet, cette séparation entre Nidaa Tounes et le mouvement Ennahdha a été annoncée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi lors de son interview avec Myriam Belkadhi, à cause du conflit autour du maintien de Youssef Chahed à la tête du gouvernement. C’était, faut-il encore le rappeler, la principale raison de la suspension de l’Accord de Carthage II, et le point de départ d’une guerre déclarée entre Carthage et la Kasbah, où tous les coups sont permis. Face à cette situation, Ennahdha, a choisi son camp, affichant son soutien à la stabilité gouvernementale, un si précieux soutien sans lequel Youssef Chahed n’aurait jamais réussi à continuer à la Kasbah malgré le bloc parlementaire qu’il a pu conquérir.

 

Sauf que cette harmonie naissante ne semble pas faite pour s’inscrire dans la durée. Et c’est avec la formation du mouvement Tahya Tounes, parti politique né autour du chef du gouvernement et toute la dynamique qu’il a engendré, que le mouvement islamiste a réitéré à maintes reprises ses mises en garde contre l’exploitation de l’appareil de l’Etat à des fins partisanes. Il est clair, qu’à travers les communiqués du mouvement et les déclarations de Ghannouchi, qui n’a pas exclu un éventuel remaniement ministériel, qu’Ennahdha commence à émettre des réserves et que ses craintes deviennent de plus en plus réelles, notamment, à la suite de l’ascension fulgurante de Youssef Chahed et de son parti dans les sondages d’opinion.

 

De l’autre côté, chez Nidaa Tounes, les choses ne vont pas mieux, après avoir été déchiqueté, le peu qui reste du mouvement peine à survivre, et les conflits internes ne sont pas prêts de prendre fin pour bientôt. C’est dire que, malgré le retour de plusieurs de ses anciens dirigeants, le mouvement construit par Béji Caïd Essebsi pour contrebalancer le poids électoral d’Ennahdha, a du mal à tenir son congrès électif. Et pour raison, un Hafedh Caïd Essebsi qui refuse l’idée d’être écarté par les urnes. Une situation qui n’est, désormais, point favorable à quelques mois de la tenue des prochaines élections.

 

Face à cette conjoncture, les deux mouvements, alliés d’hier, semblent retrouver un certain terrain d’entente. D’ailleurs, certains bruits courent dans les couloirs politiques à propos d’une éventuelle rencontre qui aurait eu lieu samedi dernier entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi..

Dans tous les cas, la rencontre avec le fils, elle, au moins a été confirmée par le président du mouvement Ennahdha et son porte-parole, Imed Khemiri qui s’est félicité de la reprise du dialogue et assure que ce dialogue sera même continu. La bénédiction de cette réconciliation est venue, également, de la part de Abderraouf Khammassi, dirigeant Nidaa, qui a estimé que la rupture ne peut servir que les ennemis du choix démocratique. Un avis qui n’est pas partagé par un autre courant au sein de Nidaa Tounes, à l’instar de la députée Fatma Mseddi qui a refusé le rétablissement des relations avec Ennahdha, appelant à un changement urgent de la direction du parti.

 

En tout état de cause, les changements sur la scène nationale sont loin d’être terminés, et les calculs politiques s’accélèrent de plus belle. Cependant, il est important de noter que toutes les manœuvre et autres dispersions des forces progressistes ne serviront l’intérêt d’aucune partie et ne feront qu’affaiblir leur positionnement. Le mouvement Ennahdha demeure intouché par toutes ses guerres intestines dans la mesure où il bénéficie d’un noyau dur et d’un corps électoral immuable, et seuls les autres frères ennemis auront à payer pour leurs égos démesurés, sauf que la facture risque d’être très salée.

 

Sarra HLAOUI

04/03/2019 | 20:30
4 min
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Commentaires (6)

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A4
| 05-03-2019 18:04
"Le mouvement Ennahdha demeure intouché par toutes ses guerres intestines dans la mesure où il bénéficie d'un noyau dur et d'un corps électoral immuable" ?
Rappel: 2011: 1.500.000 voix pour la secte.
2014: plus que 950.000 voix.
2018: à peine 516.000 voix.
C'est loin d'être immuable. L'effritement se fait à raison de 500.000 voix par échéance !!!

A4
| 05-03-2019 17:31
NI ET NA
Ecrit par A4 - Tunis, le 09 Mars 2018

Ni et Na sont deux corbeaux
L'un est moche, l'autre pas beau
Ils titubent, traînent les pattes
Et font tout pour que ça rate
Ils nous font semblant parfois
D'emprunter chacun sa voie
Mais quand c'est l'heure des magouilles
C'est à deux qu'ils s'agenouillent
Qu'ils complotent sous la table
Comme le font les vrais diables
Pour d'un coup tout infecter
Tout salir et frelater

Ni et Na sont deux nabots
Dont les ailes tombent en lambeaux
Leurs yeux sont cernés de poches
Leurs plumes cassées s'effilochent
Avec leurs becs bien fourchus
Et leurs cervelles mal fichues
Ils ont tenté bien des jours
De monter haut à leur tour
De planer, batifoler
Et d'apprendre à voler
Mais c'était sans résultat
Sauf ... dans les caisses de l'état !

Amilcar
| 05-03-2019 13:22
Continue. Les lecons ne sont jamais apprises. ..

De grands zenfants..

Ceux qui trahissent une fois trahissent toujours

'? bas les collabos

'? bas l Islam politique

Patriote
| 05-03-2019 09:49
Conclusion : Les idiots politiciens n'ont pas encore compris la stratégie de la secte du satan (Ennakba)...Elle ne veut surtout pas d'un parti politique fort sur la scene politique pour qu'il l'affronte peer to peer...Elle ne veut que des faibles et des divisées devant elle pour choisir un tartour d'entre eux qui travaillera à ses instructions...Elle utilisera les faibles pour frapper le fort et le rendre faible et rester ainsi le seul maitre de la scéne politique...La famille Essebi (pere et fils) aristocrates et arrogants ont été touché dans leur orgeuil...Ils se comportent à Nidaa comme si c'est une propriété privée de la famille beylicale et s'en fichent complétement du sort pays et si lekhwenjia gouverneront ou pas....Le vrai défi aujourd'hui est d'unifier les vrais forces modernistes et civiles en Tunisie pour déjouer la stratégie de la secte du satan et l'isoler et la mettre en quarantaine et mettre le pays hors de son danger...Quand à Essebsi (pére et fils) j'espére qu'ils auront le sort qu'ils méritent pour le mal qu'ils ont fait à ce pays.

Abir
| 05-03-2019 09:37
Ils ne sont pas fait pour être des responsables,ils son des gamins,qui leurs projets la rancune,l'hypocrisie,le lâcheté,la trahison,et un qui à un autre avantage sur eux la criminalité,partez,sans regret.

HatemC
| 04-03-2019 20:56
Les Ikhwans avaient cette propension à vouloir le pouvoir maintenant et tout de suite quitte à recourir à la violence, les années 80/90 '?'
Les Ikhwans ont compris que le pouvoir dans un pays comme la Tunisie ne s'obtenait qu'en allant aux urnes '?'

Nahdha a compris que la politique des étapes avait son importance '?' mais comment obtenir l'adhésion du peuple ? Facile, en infiltrant les institutions, en menaçant, et surtout en appauvrissant le pays '?' intellectuellement, en détruisant l'école publique au profit de centres d'embrigadement et financièrement en détruisant la classe moyenne '?'

Quand ces critères sont réunis, le discours islamiste devient plus audibles '?'

Nahdha mise sur 2019 pour concentrer le pouvoir absolu en jetant quelques miettes aux dit partis modernistes, qui ne sont en fait que des partis satellites '?' tel Nida de HCE '?'

Nous sommes à la croisée des chemins, Nahdha détruira après 2019 tout système démocratique pour une THEOCRATIE avec la Charia comme modèle '?'

N'oublions pas les PAROLES de Laarayedh à la direction des terroristes ...il ne faut pas les froisser '?'. HC