L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, a estimé que le projet de loi sur la réconciliation nationale est en deçà des attentes et qu’en certains points il pourrait même servir à blanchir la corruption.

« Bien que nous ayons besoin d’une loi de réconciliation, la proposition qui a été présentée ne répond pas aux attentes et comporte des erreurs. Pour ce qui est du change par exemple, ce point n’a rien à avoir avec la justice transitionnelle. Cela n’a aucun sens de se lancer dans l’amnistie sans changer la politique de change car les mêmes causes donneront les mêmes effets. C’est un constat qui s’applique aussi au dossier des administratifs, rien n’a été fait pour changer le contexte alors qu’il faudrait commencer par là », a déclaré M. Nabli sur Mosaique Fm.

« La réconciliation telle que nous l’envisageons aujourd’hui, met tout le monde dans le même panier, alors que non ! Il y a une différence entre ceux qui ont été entrainés par le système politique et ceux qui ont agi en contournant et sous couvert de la loi, c'est-à-dire en toute légitimité, mais pour servir des intérêts personnels au détriment des intérêts de l’Etat. Ceux-là doivent être jugés » a-t-il précisé.

M.B.Z