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Municipales : Candidats et partis envoient le code électoral balader !
19/04/2018 | 11:14
3 min
Municipales : Candidats et partis envoient le code électoral balader !

 

Le code électoral de 2014 voté par la troïka, comme on l’a signalé à plusieurs reprises, renferme plusieurs bombes à retardement et incohérences. En attendant que cette loi change, il y a ceux qui ont choisi de s’y conformer durant ces élections municipales, comme la majorité des médias et des candidats, ceux qui ont décidé de ne pas couvrir les élections afin de ne pas subir les affres de cette loi comme c’est le cas de Nessma TV et puis il y a ceux qui ont décidé d’envoyer ce code électoral balader, notamment ses articles 56 et 57, et de n’en faire qu’à leur tête comme on le voit avec certaines listes indépendantes et quelques grands partis dont Nidaa, Ennahdha et Machrouû, mais également Irada, le parti de Moncef Marzouki.

 

 

L’article 57 du code électoral interdit strictement la publicité politique durant toute la campagne électorale. L’article 56 interdit quant à lui tout discours haineux, violent, extrémiste ou discriminatoire.

Si les médias ont accepté de jouer le jeu et de refuser toute publicité politique, en dépit de la crise financière aigüe qu’ils affrontent, il n’en est pas de même pour Nidaa, Ennahdha, Machrouû et plusieurs listes indépendantes ou partisanes. Les captures d’écran ci-dessous montrent clairement que ces partis et ces listes achètent, en devises, des pages sponsorisées sur Facebook pour avoir de la visibilité auprès de leur public cible. « Nous ne pouvons pas faire autrement, on est obligé d’avoir de la visibilité et la loi nous interdit de faire de la pub dans les médias locaux, on ne peut pas faire autrement que d’aller vers Facebook où il n’y a aucun contrôle ! La loi est mal faite, les plafonds autorisés ne financent même pas un seul meeting ! Comment voulez-vous qu’on touche nos électeurs potentiels ? », nous dit un candidat indépendant.

 

Quant à l’article 56, il a concerné certains manifestes électoraux comme ceux du Front populaire ou de Irada. Si au Front, on a accepté de se conformer à la loi, il n’en est pas de même pour Irada. Leur secrétaire général Imed Daïmi (député de surcroit !) a déclaré clairement dans un communiqué officiel publié hier mercredi 18 avril en milieu de journée, qu’il ne va pas se conformer aux directives de l’Isie et des Irie qui lui ont refusé certains manifestes en se basant sur l’article 56 (capture d’écran ci-dessous).

A quoi servent les lois si les politiques eux-mêmes ne s’y conforment pas et n’en font qu’à leur tête ?! Paradoxalement, ce sont ces mêmes partis et ces mêmes candidats en infraction qui vont crier au scandale lorsqu’ils perdent les élections en criant sur tous les toits que leurs adversaires ont triché durant la campagne !

 

R.B.H








19/04/2018 | 11:14
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Commentaires (1)

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L'astronaute
| 19-04-2018 11:25
Pour rappel, ce même Daïmi était député de l'ANC à l'époque du vote de la loi organique n° 2014-16 du 26 mai 2014, relative aux élections et référendums. Et maintenant il s'assoit dessus - pour rester poli - expliquant qu'il ne peut pas s'y conformer, car elle est trop contraignante. On a là un splendide exemple d'incompétence, de manque de vision, de déficit en intelligence politique, de méconnaissance de son propre pays, etc. Ca fait beaucoup pour un seul homme.