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Mourakiboun publie son rapport sur la campagne présidentielle sur le terrain et les réseaux sociaux
21/11/2014 | 15:25
4 min
Mourakiboun publie son rapport sur la campagne présidentielle sur le terrain et les réseaux sociaux
Le réseau Mourakiboun a organisé, vendredi 21 novembre 2014, une conférence de presse pour présenter les résultats de l’observation de la campagne présidentielle sur le terrain et les réseaux sociaux.

Une équipe de 620 observateurs, déployés sur 27 circonscriptions en Tunisie, a suivi la campagne électorale depuis son lancement, le 1er novembre 2014 jusqu’à la date du 20 novembre 2014. Ainsi, durant les deux premières semaines de la campagne, le réseau a enregistré un rythme faible et presque absent au niveau de la plupart des circonscriptions électorales. Mourakiboun précise en outre, que la cadence s’est intensifiée au cours de la dernière semaine.

A titre d’exemple, au Kef, Bizerte, Gafsa et Kasserine un important déploiement sécuritaire a été constaté, accompagnant certains candidats, à leur tête Moncef Marzouki. Des groupes ont tenté d’entraver la campagne de Mustapha Kamel Nabli et Mondher Zenaidi, dans ces circonscriptions. Au niveau du Grand Tunis et Nabeul, la campagne s’est déroulée sans violence, mais quelques candidats n’ont pas respecté les règles d’affichages dans les lieux publics. Les observateurs ont souligné que la majorité des candidats ont bénéficié des mêmes chances, hormis les nombreuses apparitions médiatiques de Béji Caïd Essebsi et de Moncef Marzouki.

D’un autre côté, les moyens de communication employés par les candidats consistent en l’organisation de meetings populaires, l’affichage de panneaux publicitaires et du porte-à-porte, à travers les visites dans les marchés et souks. L’équipe de Mourakiboun a ainsi observé que les activités de campagne des candidats, Hechmi Hamdi, Slim Riahi, Hamma Hammami et Moncef Marzouki, ont été rigoureusement organisées et se sont basées sur une stratégie de communication claire. Par ailleurs, les promesses électorales ont été pratiquement les mêmes, se focalisant sur la lutte contre le chômage et la pauvreté, contre le terrorisme, l’amélioration de l’infrastructure et la diminution de l’inflation. Cependant, les promesses électorales ont été ciblées selon les particularités de chaque circonscription (Voir ici le rapport).

Le réseau Mourakiboun ne s’est pas contenté de l’observation de la campagne présidentielle sur le terrain. En effet, un projet de suivi des réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, a été mis en place (Voir ici le rapport). Un échantillon des dix candidats les plus présents sur les réseaux a fait l’objet de l’étude. On constate, de ce fait, que les pages officielles des candidats Béji Caïd Essebsi, Hamma Hammami et Moncef Marzouki sont les plus « likées » et partageant le plus d’événements sur Facebook. Le taux d’internautes interagissant avec les publications est le plus élevé concernant Moncef Marzouki et Hamma Hammami. Il a été observé que l’impact et l’influence sur les réseaux sont plus marqués chez le candidat du Front populaire. Toutefois, le président de Mourakiboun a attiré l’attention sur les méthodes utilisées par certains candidats qui utilisent le sponsoring pour augmenter le nombre de « Likes », à l’instar de Slim Riahi « Les likeurs n’interagissent pas avec les publications, alors que leur nombre est important, dans le cas de la campagne de Riahi ». Les observateurs ont pu par ailleurs constater la corrélation des apparitions médiatiques avec l’augmentation du taux de réactions sur les réseaux : le meeting de BCE à Monastir, l’intervention de Hammami sur Nessma et son meeting à la Coupole d’El Menzah ont généré d’importantes interactions sur Facebook. Moncef Marouki suscite en outre le plus de réactions, après ses meetings à Kairouan, Chebba, Sfax et plus récemment à Médenine. Sur Twitter, Mourakiboun a observé que les « Followers » d’Ennahdha ont suivi en masse le compte Twitter de Moncef Marzouki, et ce à partir du 3 novembre 2014, alors que les « Followers » du Club africain ont boudé le compte de Slim Riahi et ne le citent à aucun moment. Cependant, sur Facebook, la page des fans du CA a enregistré des appels à voter pour le candidat de l’UPL.

En ce qui se rapporte au discours politique, le réseau a relevé, à titre d’exemple que l’évocation du retour à la dictature et du terme « Taghaouel » a été employée massivement par Marzouki et Riahi, dans une moindre mesure pour Hammami et Hamdi et pratiquement absente chez BCE. Ces candidats ont tout de même unanimement évoqué les questions sur la pauvreté et le développement. Il apparait également que Moncef Marzouki est le moins concerné par la question de l’union nationale.

Les tensions dans le discours politique entre les candidats ont été également recensées, on remarque ainsi que le nombre d’attaques le plus important a été entre les candidats Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi. Le développement des tentions sur les réseaux est significatif. Alors que la campagne a été relativement calme durant la première semaine de la campagne, la toile s’est enflammée le 10 novembre, jour où Marzouki a employé le mot « taghout » pour qualifier ses adversaires, et les incidents se sont succédés pour générer plus de tentions sur les réseaux sociaux.

Ikhlas Latif
21/11/2014 | 15:25
4 min
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