alexametrics
jeudi 18 avril 2024
Heure de Tunis : 23:20
A la Une
Moncef Marzouki : Le révolutionnisme en fonds de commerce
26/04/2015 | 15:59
4 min
Moncef Marzouki : Le révolutionnisme en fonds de commerce

La scène politique tunisienne a vu, samedi 25 avril, le retour fracassant de l’ancien président de la République, Moncef Marzouki. Même s’il est apparu plus tempéré que d’habitude, son discours n’a pas évolué et il continue à se présenter comme le chantre de l’intégrité et le leader d’une révolution avortée, selon lui.


Le palais des Congrès de Tunis était plein à craquer dans l’après-midi du samedi 25 avril. Cette réunion a été organisée en guise de congrès préparatoire à la « mouvance du peuple des citoyens », futur mouvement de Moncef Marzouki. Plusieurs observateurs attendaient de ce congrès qu’il précise les contours et le programme de cette « mouvance ». On attendait que l’ancien président annonce s’il s’agit d’un parti politique ou d’une association. Il était attendu qu’il détermine le mode d’action qui sera privilégié, mais il n’en a rien été.
Plusieurs personnes ont été vues au palais des Congrès. Il y avait notamment, Imed Daïmi, secrétaire général du CPR, Salim Ben Hamidène, ancien ministre CPR de la troïka, ainsi que le blogueur Yassine Ayari, récemment sorti de prison. Quant au discours de Moncef Marzouki, rien de nouveau à l’horizon.


L’ancien président de la République a enfourché, encore une fois, des chevaux de bataille usés pendant sa présidence et pendant sa campagne présidentielle. La chimère de la contre-révolution a été sortie par Moncef Marzouki puisque celle-ci l’aurait empêché, selon lui, d’aller plus loin dans les réformes. C’est ce qu’il a déclaré lorsqu’il a présenté ses excuses à ses électeurs. Il a également avoué avoir commis une erreur en n’ayant pas démissionné. Mais il faut rappeler qu’il avait fait un discours complet, quand il était président de la République, pour signifier qu’il ne démissionnerait pas. Il avait même justifié cela en disant que démissionner serait un acte de lâcheté devant la situation dramatique du pays.


Moncef Marzouki s’est également inquiété de l’indépendance et de la souveraineté du pays. En effet, il a déclaré que certains pays, grâce à leur influence et leur argent, ont un avis écouté dans le choix des leaders et des politiques de la Tunisie. Pourtant, durant sa présidence, la Qatar était l’un des pays qu’il s’égosille à dénoncer aujourd’hui. C’est durant sa présidence qu’il mettait en garde les Tunisiens contre le fait de porter atteinte au Qatar.


Un autre des chevaux de bataille de Moncef Marzouki est la menace de l’ancien régime. Dans son discours, l’ancien président de la République a déclaré que la Tunisie n’avait pas besoin de normaliser avec l’ancien régime de peur de sa nuisance. Il a ajouté que l’ancien régime était plus des mentalités et des politiques que des personnes. Pourtant, c’est bien la présidence de la République de Moncef Marzouki qui avait un train de vie faramineux. C’est bien Moncef Marzouki qui a nommé une pléthore de conseillers dès qu’il a eu le siège. On se rappellera également des factures fuitées par Anonymous qui montraient que des dizaines de milliers de dinars étaient dépensés en frais de bouche.


Moncef Marzouki s’est également intéressé à la politique extérieure. C’était l’un de ses champs de prédilection quand il était au pouvoir et c’était, donc, l’un des domaines dans lesquels il a fait le plus de dégâts. Dans son discours au palais des Congrès, Moncef Marzouki a évoqué la situation en Egypte. En effet, il a explicitement demandé la libération de l’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, ainsi que tous les prisonniers politiques. Il en a profité pour faire le geste de « rabâa » qui est assimilé à un signe de rassemblement entre sympathisants de l’islam politique. L’ancien président de la République a revêtu sa cape de défenseur des libertés et des droits de l’Homme pour surfer sur la même vague qui l’avait porté en 2011 à la présidence de la République. Toutefois, ce que lui et ses sympathisants semblent oublier, c’est qu’il y a eu une présidence entre temps. Par exemple, son soutien, Yassine Ayari, avait été condamné sous la présidence de Moncef Marzouki. Ça n’a pas empêché le blogueur de venir applaudir le discours. D’autre part, on rappellera l’affaire Jabeur Mejri. Ce jeune avait été emprisonné à cause de dessins jugés hostiles à la religion. Moncef Marzouki avait alors justifié cet emprisonnement par le fait que garder Jabeur Mejri en prison était nécessaire pour la propre sécurité du détenu. A cause de ses dessins, il aurait pu être attaqué par des salafistes selon les propres justifications de Moncef Marzouki.


Au niveau politique, Moncef Marzouki a invité toutes les forces politiques ayant les mêmes principes et les mêmes objectifs que lui à « construire le cadre politique de la mouvance ». Cette nouvelle force politique devrait, selon lui, être prête avant l’automne prochain en prévision des élections municipales. Toutefois, la participation éventuelle à ces élections n’est pas clairement annoncée. Il a profité de l’occasion pour demander au gouvernement d’organiser lesdites élections avant la fin 2015.


Après avoir goûté aux joies du pouvoir, Moncef Marzouki ne pouvait pas prendre sa retraire et se soustraire à la notoriété offerte par la politique. Il fallait, pour lui, préparer minutieusement son retour. Le timing est aussi bien étudié dans le sens où le principal concurrent, Nidaa Tounes, est dans un moment de faiblesse. Le vide laissé par les partis politiques tunisiens laisse un espace substantiel à une formation comme celle de Moncef Marzouki. L’avenir nous dira si cette formation prendra part aux élections.

 

Marouen Achouri

 

26/04/2015 | 15:59
4 min
Suivez-nous
Commentaires (25) Commenter
ah bon !!!
olfa hilali
| 01-05-2015 15:01
et vous, votre fond de commerce c'est quoi déja ??? descendre marzouki ???? nous sommes un million quatre cents mille tunisiens à ne jurer que par son nom ! alors, bonne chance pour la suite (car il va y en avoir une suite loooool)
@B pivot | 27-04-2015 11:24
Mansour Lahyani
| 29-04-2015 16:20
Khoudh el 3elm men rouss lefkaren ! B. Pivot est tombé bien bas, enfin son ersatz tunisien, sinon lui ! Notre "Pivot" à nous, se prenant pour de nouveaux Robert et Littré, s'emmèle bien les pinceaux, et nous administre ses clystères comme autant de doctes sentences !! Si "révolutionnisme" n'existe pas, "révolutionnarisme" existe encore moins ! Mais, si Marouen Achouri a, semble-t-il, choisi son substantif pour faire un mot, en parfait journaliste, quoi !, notre "pivot" à nous nous a livré le sien en toute certitude, sans songer au ridicule dans lequel le condamne son grand savoir défaillant !
Du frac, jamais/ Du fracas, toujours !
A_Zut !
| 27-04-2015 19:53
A vrai dire, le départ était, et de loin, plus fracassant que le retour !
BN et MARZOUKI
Amazigh Tunisien
| 27-04-2015 18:17
BN vous avez un problème personnel avec Marzouki!!!!
svp svp svp fait nous un seul article critique NIDA MRDRRRRRRRRRRRRR
Sa petite personne d'abord
Mourad
| 27-04-2015 17:24
N'ayant pas participé à la révolution, se la coulant douce dans la ville lumière Paris, défait par Zaba, il veut prolonger l'état révolutionnaire à l'infini, mettant le pays ainsi complètement à plat, juste pour se présenter indûment comme ayant participé à la révolution, alors qu'il en est le fossoyeur, par sa gestion catastrophique, y compris les 2 ans de bonus à la présidence qu'il s'est grassement octroyés et qui étaient bien rétribués.
3irak Cha3eb Elmouwatnin
Mannou
| 27-04-2015 17:23
Un discours adressé clairement à ceux soutenant Rabaâ, Morsi, "Hames"...aux extrémistes et radicaux. Un 7arak qui, on peut facilement le prévoir, tend à moyen et long terme, vers 3irak entre le peuple des citoyens tunisiens.
Notre Don Quichotte national
Chaibi
| 27-04-2015 14:40
Marzouki s'en va t'en guerre contre les adversaires que ses fatasmes créent de toute pièce et essaye de se faire une nouvelle virginité.
Personne n'est dupe Roi des fraudeurs
Ceux qui critiquent Marzouki
tunisien qui se rappelle
| 27-04-2015 14:27
Bien sur MMM a accumulé les fautes et les betises. Cela est incontestable mais beaucoup de ceux qui le critiquent et ridiculisent la revolution essayent aujourd hui de reprendre une revanche sur eux-memes quand du temps de Ben Ali ils n osaient pas ouvrir le bec. Vous etiez tres peu a avoir des couilles avant le 14 janvier, alors de grace, un de retenue
Qui dit Marzouki, dit: trahison, Qatar, Baghdadi Al Mahmoudi, Syrie, régionalisme...
BHN
| 27-04-2015 13:57
Le criminel de guerre et fourbe, Sarkozy, lors de sa campagne présidentielle de 2007 avait dit ceci: "j'ai changé" il avait tellement "changé" qu'il a juste détruit la Libye, il a trahi le peuple français en adoptant le traité de Lisbonne en 2008, alors que ce même peuple avait dit NON en 2005...etc,etc.. Donc il ne faut jamais croire lorsqu'un politicien prétend avoir "changé" ce n'est que de la poudre aux yeux.

Mais revenons à notre fourbe et traître Marzouki, celui-ci, comme tout adepte de la manipulation et de la machination politique, utilise à bon escient, des élements de langage pour mieux manipuler la masse et revenir au devant de la scène politique. Alors que sur le fond, rien nous dit que ce type n'est plus sous les ordres du Qatar, n'est plus l'employé de la chaine à PROPAGANDE al jazeera..

Sachant que lors de son règne avec Ennahda, sous l'égide de la Troïka,

- il a organisé la première réunion des ennemis de la Syrie en 2012 sous le haut patronage des américano-sionistes et leurs esclaves du Qatar pour détruire la Syrie.
-il a rompu les relations diplomatiques avec la Syrie.
-il ne s'est pas opposé à livraison de Baghdadi Al Mahmoudi aux mercenaires, tortionnaires de l'OTAN en Libye.
-il n'a rien fait pour empêcher l'envoi de Milliers de "jihadistes" tunisiens en Syrie.
-il a accueilli des salafistes au palais de Carthage.
-il a amnistié des islamistes ultra dangereux ayant des connivences avec les réseaux terroristes qui aujourd'hui assassinent nos force de sécurité.
-il n'a rien fait pour protéger les martyrs Chokri Belaid, Brahmi et Nagdh...
-il a contribué au régionalisme..
-il était à 2 doigts de déclecher une guerre civile en Tunisie lors de la dernière campagne présidentielle... bref, les chefs d'accusation sont très, très nombreuses contre Marzouki, accusations qui sont evidemment partagés avec Ennahda dans la mesure où celle-ci a également gouverné le pays pendant la même période, lors du règne de la Troïka.

De ce fait, Marzouki et les membres de la Troïka doivent, tout bonnement rendre des comptes à la Nation pour HAUTE TRAHISON, le reste n'est que l'esbroufe.
Le meilleur Président que le pays a eu
observator
| 27-04-2015 13:33
Malgré son court mandat, l'Histoire retiendra que Marzougui a été le meilleur des quatre présidents qui ont succédé à la tête de la Tunisie depuis l'indépendance.
Le seul Président qui a respecté le peuple tunisien à ce jour. Le plus cultivé aussi.