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Chroniques
Monastir, une terre brûlante pour les traîtres
30/10/2017 | 15:59
5 min

Incident regrettable à Monastir hier, dimanche 29 octobre 2017. L’ancien président Moncef Marzouki a été empêché d’accéder à la Radio Ribat FM et a été dégagé de la ville. En réaction, l’entourage de l’ancien président a qualifié ces personnes de mercenaires, des « azlem », des personnes à la solde d’on ne sait qui… Ce même entourage est tombé, comme d’habitude, dans l’insulte facile. Le conseiller du président de la République Noureddine Ben Ticha, le gouverneur de Monastir, le ministre de l’Intérieur et même le directeur de la radio en ont pris pour leur grade de la part de Imed Daïmi et Tarek Kahlaoui spécialement. A entendre les serviteurs de Marzouki, il faudrait que toute la ville se mobilise pour sécuriser le déplacement d’un ancien président à la bougeotte légendaire. Entre accusations dénuées de preuves et insultes ordurières, la réaction des conseillers de l’ancien président a été plus basse que l’action fort critiquable de ces Monastiriens qui ne voulaient pas voir Marzouki chez eux.

 

A vrai dire, ces « dégage » n’ont rien de nouveau. C’est une formule qu’on entendait depuis 2011 et qui a connu une certaine accalmie depuis les élections de 2014. Les mercenaires dont parlent aujourd’hui Marzouki and co étaient bien actifs du temps où le même Marzouki était au pouvoir. On se rappelle encore comment Béji Caïd Essebsi a été dégagé de Djerba en décembre 2012. « Leur intention était de tuer, me tuer » disait à l’époque l’actuel président de la République. Son seul statut d’opposant à la troïka lui a valu plein de « dégage » de la part de ce qu’on appelait les LPR, des mercenaires à la solde du pouvoir de l’époque. Interrogés sur ces incidents, les Marzouki and co parlaient, alors, de liberté d’expression. Ils disaient, à ceux qui voudraient bien les croire, que Béji Caïd Essebsi et ses « quelques » fans étaient vomis par le peuple.

« Que Marzouki soit frappé là même où ses acolytes frappaient leurs opposants n’est finalement que justice », pourraient dire certains. Les mêmes minimisent l’incident en rappelant que ce type de réactions se voit dans tous les pays, y compris les plus grandes démocraties. François Fillon ou Marine Le Pen en ont vu de toutes les couleurs lors de la dernière présidentielle française.

Mais est-ce vraiment cette démocratie qu’on voudrait pour notre pays ?

Un homme politique, aussi faible soit-il, ancien président de la République de surcroit, a droit à la sécurité et a droit d’organiser ses meetings là où il veut. Qu’il soit hué par la population locale, c’est une chose, mais qu’il en soit dégagé et insulté est un acte répréhensible.

 

Il se trouve cependant que Moncef Marzouki a cherché un peu trop la confrontation et la provocation pour venir ensuite pleurnicher et dénoncer les réactions hostiles à son encontre. Aller à Monastir pour un meeting était la provocation de trop.

Que Moncef Marzouki joue à l’autruche comme il veut, qu’il se pavane comme un paon, ceci n’empêchera pas pour autant qu’il soit impopulaire. Il a été rejeté par les urnes en 2014 déjà et il a déclaré que ces élections étaient truquées par l’argent sale, alors que c’est lui et son parti qui ont été épinglés comme étant les plus grands fraudeurs de ces élections. Il a du mal à remplir ses meetings et rencontres régionales où l’on ne voit qu’une centaine de personnes en général, à majorité des badauds. Depuis qu’il était président, il a été rejeté par ses plus proches amis et ses meilleurs conseillers l’ont quitté (Krichen, Ben Abbès…). Après son échec cuisant de 2014, il a créé un autre parti avec plusieurs figures plus ou moins expérimentées, mais ces figures ont fini par le laisser tomber en cours de route (Laâjili, Bouazizi, Nefzi, Hrizi…). Résultat, son parti est entré à l’ARP avec quatre députés, il n’en compte qu’un seul en ce moment.

 

Loin de son entourage, Moncef Marzouki est rejeté voire haï par la Tunisie dite moderne et laïque, mais également par ses anciens partenaires islamistes. C’était le cas depuis longtemps déjà et ce mépris s’est accentué après la série d’interviews, sans contradicteur, à Al Jazeera. On a tous constaté ses mensonges à la pelle durant ces rencontres. Et qui n’a pas constaté sa soumission au Qatar jusqu’ à légitimer son absence de démocratie ou ses dizaines de propos régionalistes destinés à diviser les Tunisiens.

Tout ceci sans compter les déclarations hostiles et les « crises d’hystérie » régulières de Imed Daïmi à l’encontre de plusieurs hauts dirigeants du pays, reconnus pour leur professionnalisme et leur patriotisme. Le dernier en date est Khelifa Chibani, porte-parole de la Garde nationale, accusé ni plus ni moins de traîtrise ! Avant lui, Lotfi Brahem, actuel ministre de l’Intérieur, a été l’objet de tout un feuilleton d’hostilités de la part du député Irada.

 

En dépit de tout cela, Moncef Marzouki continue à vouloir croire qu’il est populaire, qu’il est adulé et qu’il a raison envers et contre tous. Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

La vérité est que Marzouki et les quelques majordomes qui lui restent encore sont considérés, à tort ou à raison, par un pan de la société, comme étant des traitres. A Monastir, plus qu’ailleurs, le moindre accueil qu’on réserve à ceux qu’on considère comme traitres est un « dégage ». Que ceci ne soit pas acceptable dans une démocratie, ceci est indéniable, mais cette même démocratie ne supporte pas non plus qu’un ancien président aux multiples casseroles ternisse son image à l’étranger à coups de mensonges éhontés. Cette même démocratie ne supporte pas les insultes répétées et incessantes proférées à l’encontre de hauts cadres de l’Etat. Le discours politique exige un minimum de décence que Marzouki and co n’ont pas. Ceci est tout autant regrettable que le « dégage » qui leur a été opposé hier. A Monastir finalement, Marzouki n’a fait que récolter la haine qu’il sème lui-même depuis des années.

 

30/10/2017 | 15:59
5 min
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Commentaires (28)

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Sayedien
| 04-11-2017 18:41
Le terme Gomi porte tout son sens !!

Un Gomi est un traitre à la Tunisie et il en porte très bien l'héritage.

Ce mec est banni chez nous !!! qu'il ne revienne plus .

eshmoun
| 03-11-2017 16:34
"à la solde de je ne sais qui ?"alors que l'on sait en tous cas et parfaitement de qui lui et les siens sont les agents dûment et grassement stipendiés (c.a.d.à la solde de qui sans point d'interrogation!)

HatemC
| 02-11-2017 20:36
On attend ton intervention sur l'assassinat du Commandant *** ... HC

Larry
| 02-11-2017 09:37
Plus personne ne soutient ces gens là ! Car la grande majorité comme tu dis, n'est qu'une infime mais très infime minorité de sympathisants.... Tu as perdu ton pari !

Tu as vendu ton âme au Diable !.... héhé

Abel Chater
| 01-11-2017 21:42
On ne peut justifier l'injustifiable, ni déformer la vérité et la logique humaine.
On remarque le port d''illères par ceux qui ne pensent qu'à leur propre cause et qu'à leur propre vengeance. On remarque aussi la faillite de la totalité des journaux électroniques, qui suivent cette ligne éditoriale des plus bêtes et des plus amatrices de ce monde, en frappant à coups de matraques sur le sac de leurs opposants, de leurs adversaires ou même de leurs ennemis. Le journal de BN a été épargné de cet amateurisme journalistique et je l'ai toujours accordé au savoir-faire et au professionnalisme du jeune Nizar Bahloul.
Je parie avec le Diable en personne, que la grande majorité qui lisent de tels dénigrements vides de vérité et de bon sens, finissent comme moi par sympathiser avec les victimes de ce lynchage aveugle. Sihèm Ben Sédrine, Samia Abbou, Moncef Marzouk, Imèd Daïme ou même ce radical Habib Ellouze et tant d'autres que l'ancienne machinerie dictatoriale veut museler, finissent par multiplier leurs sympathisants par myriade. Non pas parce qu'ils sont des « anges », mais parce qu'ils luttent contre les Diables et les Sataniques qui ont ruiné la Tunisie durant les 55 années postindépendances.
Rien ne vaut l'équité humaine et l'équilibre de la balance de la logique humaine. C'est ce qu'on appelle l'honnêteté. Tout le reste n'est qu'un couteau à double tranchant suivant les circonstances. On a vu et vécu ces circonstances de ceux qui applaudissent pour leur propre cause, puis tournent leurs vestes pour une autre cause. Un bon journaliste ne doit jamais tomber dans ce piège. Il est le miroir de la vérité équilibrée. Le bien et le mal. Le bon et le mauvais. La vérité, rien que la vérité.

HAtemC
| 01-11-2017 13:36
Je suis désolé mais les votants pour marzouki se comptent sur les doigts d'une main .. il n'arrive plus à réunir une assistance convenable ... pour la présidentielle il a réussi ce score avec les report de voix islamiste et non son assise populaire ... il n'en a pas ...

Il est honni par la majorité du peuple même les nahdhawis l'ignorent ceux là même qui ont voté pour lui ... Ghannouchi qu'il présentait comme son ami lui a tourné le dos ... Ghannouchi n'insulte jamais les Tunisiens et la Tunisie ..
Ce marzouki a compris qu'il n'est plus populaire ... au lieu de tenter de regagner la sympathie des Tunisiens il les insulte encore et encore et insulte la mémoire de Bourguiba ... Ce type ne mérite aucune empathie et s'il se fait dégager c'est bien lui l'erreur de casting ...HC

Hatem jemaa
| 31-10-2017 22:52
Le point de vue que j'ai exprimé n'a rien à voir avec la liberté d'expression qui ,j'en conviens, est difficile à faire prévaloir quand on parle de Mr Marzouki tant il fait preuve d'irresponsabilité quand il parle. Ce que je defends c'est le respect des voix qui se sont portés sur Mr Marzouki. La majorité n'a pas droit à un quelconque manquement envers la minorité. Il s'agit de moralité en politique. Il n y a pas de démocratie sans morale même si parfois on doit se faire violence .

HAtemC
| 31-10-2017 18:30
Ce GOUMI de marzouki a dépassé les bornes et se croit tout permis ... ils nous insulte sur AL Khenzeera et le voilà qu'il veut récidiver sur les Terre de Bourguiba en insultant sa mémoire et l'intelligence des Tunisiens

Viendra t-il à l'idée à des ex présidents français ... Sarkozy ou Hollande d'aller baver sur la France et les Français ???? ils ne remettent plus les pieds en France et serait immédiatement dans le collimateur de la justice pour diffamation insulte et surement atteinte à la sureté de l'Etat  ... un ex président à le devoir de véhiculer une image positive de son pays à l'étranger ... et de laver notre linge sale entre nous ...

Un Qatari n'oserait pas insulter son pays à l'étranger sous peine d'être poursuivi et jeter en prison pour le restant de sa vie ...

Et ce type a récolté 45% de votants venant pour l'essentiel des islamistes ... alors arrête un peu par ta propagande pro marzouki ... et la morale et ceci et cela ...

La liberté d'expression est une liberté fondamentale, un des piliers de la démocratie ..

Etre libre de s'exprimer ne signifie pas que l'on peut dire tout et n'importe quoi ... La liberté d'expression n'est pas absolue, elle comporte des restrictions ...

Ce marzouki à sa bande de voyou du Harak doivent comprendre qu'il y a des restrictions dans la liberté d'expression ... HC

citoyen tun
| 31-10-2017 18:07
on devrait lui retirer les avantages dont il dispose sur le compte du contribuable rien que parce qu'il dénigre son pays à l'étranger sur la chaine el jazira

Mansour Lahyani
| 31-10-2017 17:47
"Loin de son entourage, MMM est rejeté voire HAÏ par la Tunisie moderne et laïque, mais également par ses anciens partenaires islamistes" : voilà ce que devrait méditer ce grand dingue de MMM, désormais dégradé en MM, ainsi qu'il se présentait lui-même quand il donnait encore le change, avant de forcer la porte de Carthage... On ne peut même pas lui conseiller de retenir ses séides par la bride , parce qu'on ne peut plus leur accorder le moindre mérite, et ça ne remonte pas à hier... Il suffit de rappeler qui ils sont : Manser, Kahlaoui, le p'tit Daïmi,son alter ego Hrizi, et ceux que Nizar appelle, dans un élan de générosité excessive, "ses meilleurs conseillers, qui l'ont quitté : Krichen, et Ben Abbès!