Par Saïda Agrebi
Il y a une semaine jour pour jour, arraché à la fleur de l’âge, mon fils unique Ahmed Jeribi est parti sans que je puisse le serrer dans mes bras et l’embrasser une dernière fois sur son front. Il n’y a pas peine plus insupportable et cruelle que de priver une mère d’assister aux funérailles de son propre fils, d’autant plus que je ne l’avais plus revu depuis trois ans.
N’ayant pas de passeport, il n’a pu venir me voir en France ; pourchassée par un « mandat d’arrêt international » diffusé par Interpol à la demande de mon propre pays comme si j’étais une criminelle, je n’ai pas pu aller le voir au Maroc, là où il s’est installé avec sa famille et où, grâce à la bonté et à la générosité d’un frère tunisien qui se reconnaitra, mon fils a pu trouver un travail à la SICPA lui permettant de vivre dans la dignité et dans la frugalité. Que ce frère tunisien, qui a fait encore plus dans l’hospitalisation de mon fils à Casablanca et les formalités funéraires, trouve ici l’expression de ma profonde gratitude et de mon éternelle reconnaissance.
Ceux qui ignorent les vérités ont écrit que rien ne m’empêchait d’assister à l’enterrement de mon fils, pour me soumettre par la suite à la Justice de mon pays. Sans doute, encore fallait-il avoir un passeport et la levée du mandat d’arrêt d’Interpol qui a été émis en août 2011. Par une décision du tribunal de Paris, prononcée le 4 juillet 2012, la France avait d’ailleurs refusé mon extradition.
Me soumettre à la Justice tunisienne n’était pas du tout ma crainte, car tout ce qui a été dit et colporté au sujet de ma « corruption » alléguée et de ma « fuite » supposée n’étaient que mensonges, calomnies et désinformations. Sur mon compte bancaire personnel l’ancienne fonctionnaire internationale et l’ex-députée que je fus a laissé un montant insignifiant qui a déçu les juges et déprimé mes ennemis. Sur le compte de l’ATM, j’ai laissé 1 milliard 220000 dinars qui devaient servir à la construction d’un foyer pour jeunes étudiantes démunies. Quant à ma fuite présumée, j’ai quitté la Tunisie sept mois après la révolution, le 30 juillet 2011, de la façon la plus légale, avec mon passeport tunisien et pour me rendre au chevet de mon fils Ahmed qui venait précisément de subir sa première crise cardiaque.
Privée de cet ultime adieu à mon fils, j’ai suivi son enterrement par Skype. Comment remercier tous les amis, les miens comme les siens, d’avoir accompagnés mon fils jusqu’à sa dernière demeure au cimetière d’El-Jallaz ? Comment remercier toutes celles et tout ceux qui ont assisté au Fark, chez moi, là où habitait aussi mon fils disparu ? Qu’Allah les entoure tous de sa Miséricorde et leur épargne les malheur de ce bas-monde.
Comment remercier mes compatriotes à l’étranger et mes amis français dont la présence et l’affection m’ont tant consolée ? Grâce à eux, trois veillées funéraires ont été organisées. La première chez un frère et ami musulman, la seconde chez une sœur et amie chrétienne, et la troisième chez une sœur et amie juive. Dans le bonheur, je prêchais la fraternité interreligieuse, dans le malheur, je l’ai trouvée auprès de mes ami(e)s, que Dieu les bénisse.
« L’esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l’amitié le console » disait Shakespeare. Le soutien moral de toutes celles et de tous ceux en Tunisie, en France et ailleurs, a été pour moi très précieux pour surmonter ma douleur. Mais je suis une mère inconsolable et mon cœur est brisé à jamais.
Que tous ceux qui m’ont soutenue moralement et matériellement ces quatre dernières années, ainsi que tous ceux qui viennent de faire preuve de solidarité et d’humanité trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance.
A tous ceux qui m’ont calomniée diffamée et jugée d’avance en 2011 et après, je leur ai déjà accordé mon pardon bien avant la disparition de mon fils Ahmed. C’était dans un article publié en juin 2014 : «Malgré tout le mal qui m’a été fait, pour moi, c’est une page tournée et pardonnée parce que la haine ne mettra jamais fin à la haine et que le pardon guérit les blessures et apaise les âmes. »
Que Dieu accorde à mon fils Sa Clémence et sa Miséricorde et que mon fils me pardonne toutes les souffrances qu’il a dû subir en lisant les horreurs qu’on disait sur sa pauvre mère. Mon fils adoré, tu n’es plus là où tu étais, mais tu resteras partout là où je serai, jusqu’au moment ultime pour te rejoindre dans le même tombeau où tu reposes désormais. ٱلله يرحمك يا وليدي وٱلله يصبرني
Paris le 16 avril 2015
Vous confier le pouvoir reviendrai à confier le volant à un conducteur qui regarde constamment dans le rétroviseur !
Kissinger et Brzezinski font partie du passé , place à Fukuyama et surtout Huntington qui inspire la politique " occidentale "
Dépêchez vous d'emprunter des lectures plus fraîches !
J.W.: De la cuisse de Jupiter ou .. de l'ombre de soi-meme
Kairouan |13-02-2014 15:06
Ils sont forts ces Dieux vivants' ils ressemblent presque a des ' magiciens!
Qui, sinon, parmi les mortels, comme se demanderait un quelconque internaute, a eu l'idee de couver le futur Dieu du vin (et ses orgies et regurgitations pour tout accomplissement) dans sa cuisse après avoir depece sa maman? Cela peut nous sembler ironique, a nous les gueux de Tunisiens, mais, voyons, un peu d'imagination: Il faut un talent follement divin pour le faire!
Pour une fois @JOHN WAYNE - et vos semblables - je vous accorde l'honneur d'etre des personnages de fiction. Je vous croyait juste mythomanes.
[...]
Surement, Priestley vous aurait gracieusment mis dans l'un de ses romans ou il ecrivit:
"He had been sincere when he had refused to listen to ['history '], who had tried to warn him that this might happen. His rejection had been unthinkable up to the very moment when it became a fact; now that it was here, it seemed inevitable. As if his life were a book, and somebody had turned the page".[1]
Voyez-vous? Vous avez rate votre vocation d'etre un paragraphe, une ligne, ou une virgule dans une nouvelle fantastique. Vous auriez pu - au moins ainsi - faire une difference dans le monde des 'prototypes', a defaut d'en faire une dans le monde des vivants.
Certainement, vous ne seriez pas - dans votre triste realite - moins qu'un dieu errant, trainant la haine pour tout bagage et toute vie, et vous reduisant, ce faisant, a l'ombre de vous meme'
Le plus malheureeux encore dans ce monde reel - et materiellement cruel vous etonnez-vous (!) - c'est que vous etes trop lourd et vieux maintenant pour retouner a la cuisse couveuse de Jupiter .. [encore moins au sein de sa malheureuse Semele].
Eh oui, il y a des limites a tout! Et meme vos dieux mythologiques ne sauraient plus se plier en quatre pour vous donner une troisieme chance, ou une seconde vie.
Aussi - et rien que pour ca - vous etes a plaindre a l'infini...
[Fin de citation]
[1].J.B. Priestley, The Magicians.
Si vous haïssez l'occident à ce point pourquoi vous mettez diplômé de la Sorbonne.Je ne comprend pas. Que dieu protège la Tunisie de ses traîtres; C'est vrai qu'ils sont devenus nombreux depuis la révolution. Sinon vous avez raison sur plein de chose. Chacun pour soi dans ce bled et j'ai bien l'impression que Marzouki est entrain de remonter très haut dans la marche du patriotisme. Attendons de voir. La prochaine visite aux USA sera cruciale. simple clin d'oeil à Richard;