Le fondateur-dirigeant de la compagnie aérienne Syphax Airlines, Mohamed Frikha a affirmé au micro de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, le 2 septembre 2015, que la compagnie est victime de lobbying et que pour sa part si l’expérience était à refaire il referait tout pareil.
Mohamed Frikha a souligné que la conjoncture du pays et les malheureux évènements qui se sont succédé ces deux dernières années sont à l’origine des problèmes que rencontre Syphax Airlines en ce moment. Evènements qui n’auraient pas pu être prévus lors de l’élaboration du Business Plan, selon ses dires. « La compagnie devait bénéficier d’un financement japonais qui a été annulé suite à la baisse de la note souveraine de la Tunisie au lendemain de l’assassinat de Mohamed Brahmi » a tenu à préciser le fondateur de Syphax Airlines.
« Le secteur de l’aviation civile est fortement lié à la stabilité du pays » a-t-il souligné en ajoutant « l’attentat terroriste de Sousse a été un coup dur qui nous a touché de plein fouet ».
Le fondateur de Syphax Airlines a indiqué qu’une stratégie de sauvetage de la compagnie est en cours d’étude avec le cabinet KPMG et que la compagnie devrait reprendre ses vols avant le 17 octobre 2015. Il a précisé que son objectif est de remettre à flot Syphax Airlines pour sauver tous les actionnaires, insistant sur le fait que la compagnie honorera ses engagements envers ses créanciers selon un échéancier qui sera discuté lors d’une réunion qui se tiendra très prochainement au siège régional de l’UTICA à Sfax.
M. Frikha a admis avoir injecté 27 millions de dinars de ses propres caisses dans le compte courant des associés afin de pallier aux pertes de la compagnie. Ajoutant que dès que la compagnie reprendra ses activités et bénéficiera de liquidités, une partie de cette somme sera allouée au remboursement des petits porteurs. En effet, le fondateur de Syphax Airlines est strictement opposé à la décision du conseil du marché financier (CMF) qui consiste à organiser une offre publique de retrait et à proposer aux actionnaires 3,900 dinars par action.
Mohamed Frikha a indiqué que Syphax Airlines est victime d’une campagne de lobbying et les accusations qui lui sont adressées sont sans fondement. Il a précisé que la décision de l’Association internationale du transport aérien (IATA) ne pouvait être aussi soudaine et rapide, évoquant des pressions de la part du propriétaire des avions loués par la compagnie et qui tente par tous les moyens de les récupérer.
Il a indiqué, en outre, que l’IATA et Wirecard devront rembourser entre quatre mille et cinq mille billets, car ce sont eux qui détiennent et bloquent l’argent des passagers et qu’une procédure judiciaire sera engagée dans ce sens.
M. Frikha a affirmé que beaucoup d’informations qui circulent sur la compagnie sont erronées et notamment celle qui concerne la saisie de l'avion Falcon 900. Il a précisé que l’appareil en question se trouve à l’aéroport de Tunis-Carthage et qu’il est autorisé à voler.
Concernant d’éventuelles défaillances au niveau de la gestion de la compagnie, Mohamed Frikha a confié qu’il a dirigé Syphax Airlines de la meilleure manière qui soit au vu des circonstances indépendantes de sa volonté. Il a ajouté qu’il ne comprend pas l’acharnement sur Syphax Airlines et sur sa personne alors que nombre d’entreprises tunisiennes en sont probablement au même point dans la conjoncture économique actuelle que traverse le pays.
M.B.Z
