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Message de confiance de l'Europe à la nouvelle Tunisie , ou Task Force
30/09/2011 | 1
min
Message de confiance de l'Europe à la nouvelle Tunisie , ou Task Force
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L’actualité politique et économique en Tunisie a été marquée ces derniers jours par la tenue, les 28 et 29 septembre, de la première réunion du groupe de travail Tunisie – Union Européenne, désormais appelé ‘Task Force’; un évènement de grande importance, vu les enjeux qu’il couve sur les plans politique, social et surtout économique.

Cet évènement a vu défiler de grandes personnalités, à l’instar de la présidente de confédération helvétique Micheline Calmey-Rey, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, la baronne Catherine Ashton, Stéphan Füle, le Commissaire chargé de l’élargissement de l’UE, aux côtés du premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, des ministres des Affaires étrangères, des Finances, du Plan et de la coopération internationale, de l’Agriculture et de l’Environnement, de l’Industrie et de la Technologie et du Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des affaires européennes, de l’Amérique et d’Asie, ainsi que de plusieurs autres hauts responsables tunisiens et européens.

L’Union Européenne (UE), avec le « Task Force » ou « groupe de travail », en français, (quoique la version anglaise ajoute une connotation de pouvoir ou puissance), franchit la deuxième étape dans sa stratégie de collaboration avec «la Tunisie de l’après révolution» ou «la nouvelle Tunisie», puisque Catherine Ashton a déjà visité la Tunisie le 14 février dernier , suivie par le président de la commission européenne, deux membres de la commission ainsi que le président du parlement européen .
Plus concrètement, le Task Force est un programme lancé afin de mettre en place un partenariat privilégié. Ce partenariat visera en particulier le renforcement de la coopération politique, entre le parlement tunisien et européen, le soutien à la démocratisation et l’intégration tunisienne au sein du marché intérieur de l’UE.

Mme Ashton, a donné à l’occasion de la cérémonie de signature de deux conventions de financement, conjointement avec le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, un discours récapitulant l’initiative européenne en quelques points. Il s’agit d’aider la Tunisie à: récupérer ses actifs frauduleusement acquis et actuellement sujets à un gel dans un certain nombre de pays européens, faire face aux besoins financiers immédiats de la Tunisie et stimuler l’investissement et par conséquent la croissance et l’emploi. Le potentiel humain en Tunisie, est selon Mme Ashton une richesse qui a besoin d’être valorisée.
Par ailleurs, conscients des besoins urgents de l’économie tunisienne, plusieurs investisseurs ont soutenu le programme de relance économique en mobilisant au total une enveloppe d’un milliard d’euros, dont 100 millions d’euros sous forme de don accordé par l’UE. A ce don, s’ajoutent les 500 millions de dollars accordés à la Tunisie par la Banque Mondiale, la même somme accordée par la Banque Africaine de Développement et les 185 millions d’euros de l’Agence française de Développement.
Un autre accord de don d’un montant de 57 millions d’euros a été signé. Il concerne un programme d’appui aux politiques publiques de gestion des ressources en eau pour le développement rural et agricole. Ce programme vise une meilleure gestion du domaine public hydraulique, la valorisation optimale des eaux pluviales en agriculture et irrigation et la lutte contre la pollution des eaux, notamment par une stratégie d’assainissement en faveur des populations rurales.

Le programme paraît en toute logique attrayant, surtout que l’Europe, comme l’a affirmé Mme Micheline Calmey-Rey, la présidente Suisse, veille à restituer dans les plus brefs délais les fonds bloqués, notamment, dans les banques suisses. Cette restitution joue un rôle apaisant de l’opinion publique tunisienne, car la revanche tant attendue de la Tunisie contre les injustices de l’époque de Ben Ali, semble tourmenter les Tunisiens avant tout avancement dans la construction de la « nouvelle Tunisie ».
D’un autre côté, Bernardino Léon, représentant spécial de l’UE pour la région de la Méditerranée du Sud, a affirmé l’intention claire de l’Europe d’instaurer « un partenariat privilégié », voire même un «statut avancé», tel qu’il est le cas entre l’UE et le Maroc. Si l’on sait que le statut avancé consiste à mettre en place une coopération mieux structurée en matière de politique étrangère de sécurité et de défense, la collaboration entre notre pays et l’UE semble acquérir une dimension multiple, «intelligente», qui dépasse le cadre officiel pour toucher la société civile.
Ces perspectives d’avenir vont-elles se maintenir ou fléchir après les élections ? La question se pose surtout que l’on sait que les résultats des élections, et les partis qui vont accéder au pouvoir ne seront pas forcément favorables à cette coopération. M. Léon a, à ce propos, parlé de «message de confiance». « Nous faisons confiance au peuple tunisien et à ses choix et nous comptons renforcer notre collaboration future», a-t-il affirmé. L’Europe semble vouloir passer un message positif. Ses promesses prennent l’aspect de projets tangibles et concrets. Reste à la Tunisie de savoir profiter intelligemment et dignement de ces opportunités. La Tunisie a su créer le « Printemps arabe », alors, saura-elle commencer « la moisson arabe »?.
30/09/2011 | 1
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