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Mehdi Jomâa : La situation économique est pire que ce que j'imaginais (vidéo)
03/03/2014 | 1
min
Mehdi Jomâa : La situation économique est pire que ce que j'imaginais (vidéo)
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Dans une interview accordée dans la soirée du 3 mars 2014 à Myriam Belkadhi, pour Nessma TV, et Walid Ben Abdallah pour la Wataniya 1, le chef du gouvernement Mehdi Jomâa, a prononcé un discours dans lequel il est revenu sur les volets politique, sécuritaire et économique du pays.

Abordant les priorités actuelles de son gouvernement et les legs des formations précédentes, Mehdi Jomâa affirme : « La situation économique actuelle est pire que ce que j’imaginais ». En effet, en 2010 par exemple, la Tunisie investissait de ses propres ressources, précise-t-il, alors qu’aujourd’hui, « nous empruntons pour couvrir les besoins de consommation courante, et le taux de la dette avoisine les 50% ». Il souligne, par ailleurs, que 25 milliards de dinars ont été empruntés depuis la révolution, ce qui correspond au budget de l’Etat, et que ce qui a été emprunté de la part du FMI, était uniquement consacré à couvrir les dépenses de l’année 2013. Il affirme par ailleurs, qu’il a été décidé le gel des recrutements dans la fonction publique étant donné que le pays n’est plus en mesure d’en assumer davantage. Il précise, par ailleurs, que le budget était incomplet et que l’Etat devra emprunter 12 milliards de dinars pour le boucler.
Mehdi Jomâa conclut le dossier économique en affirmant : « Durant ces trois dernières années, nous n’avons pas travaillé, nous n’avons pas respecté l’Etat de droit et nous n’avions pas de stratégie ».

Concernant le volet sécuritaire, Mehdi Jomâa s’est voulu plus rassurant en affirmant que « la Tunisie est plus sure, aujourd’hui, qu’elle ne l’était hier ». Il précise, dans ce sens, que la sécurité est un dossier urgent qui n’attend pas et que depuis un an, les forces de sécurité se préparent pour une meilleure lutte contre le terrorisme. « Ce que nous avons entrepris en premier, c’est d’améliorer les équipements, mais aussi de coopérer avec les pays voisins ». Et d’ajouter « la Tunisie est plus capable aujourd’hui qu’hier de faire face aux attaques terroristes […] mais il faudra rester vigilants ».
Au sujet des Tunisiens partis au jihad en Syrie, M. Jomâa avoue ne pas avoir de chiffres exacts, mais précise que leur retour en Tunisie est actuellement préparé en coopération avec des pays ayant connu une expérience similaire, tels que l’Algérie et le Maroc.

Le dossier politique a été traité avec plus de prudence par Mehdi Jomâa lors de cette interview dans laquelle il affirme : « Nous sommes un gouvernement bénéficiant d’une double légitimité […] et il est aujourd’hui important de tourner la dernière page du processus transitionnel, avec ces obstacles et difficultés ».
Le chef du gouvernement est revenu également sur l’organisation des prochaines élections qu’il qualifie de « première des priorités », qui permettra de donner une meilleure visibilité de la situation du pays en terminant le processus électoral. Au sujet de la révision des nominations partisanes, il a affirmé que le signal donné par son gouvernement était clair : cette révision sera basée sur la compétence, la neutralité politique et l’intégrité, et chaque personne occupera le poste qui lui convient. « Nous avons commencé par les gouverneurs, afin d’assurer une meilleure neutralité de l’administration tunisienne, en vue des prochaines élections », a-t-il dit.
Mehdi Jomâa s’est aussi prononcé sur le sujet des Ligues de protection de la révolution affirmant que « la loi sera appliquée sans privilégier une partie sur une autre ».

Tout en insistant sur la nécessité d’être « pratiques, opérationnels, mais aussi et surtout, vigilants et de privilégier l’évaluation et le diagnostic de la situation, aux décisions et annonces rapides et irréfléchies, Mehdi Jomâa, s’est voulu pragmatique, à l’image d’un chef de gouvernement apolitique et technocrate. Il a insisté sur le fait que le gouvernement actuel devra préparer le terrain pour un meilleur climat permettant la tenue d’élections libres et transparentes, mais qu’il doit aussi faciliter les prises de décision à long terme pour les successeurs.

Synda TAJINE

03/03/2014 | 1
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