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L'Union Patriotique Libre fait le spectacle en présentant son programme
30/09/2011 | 1
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L'Union Patriotique Libre fait le spectacle en présentant son programme
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Pour la présentation de son programme politique, économique et social, l’Union Patriotique Libre a livré un mauvais show à l’américaine.

Vendredi 30 septembre 2011, des dizaines de bus touristiques avaient ramené devant le palais des sports d’El Menzah des centaines de « militants » de l’UPL de toutes les régions de la Tunisie, munis de faire-part à leur nom. Un public juvénile (moyenne d’âge à vue d’œil entre 15 et 20 ans) et une ambiance de colonies de vacances. A l’intérieur, la décoration a été refaite aux couleurs du parti. Des couleurs qu’arboraient fièrement les belles hôtesses accueillant le public. La sono aboyait des succès de Michael Jackson pendant que la salle se remplissait lentement et que le public las d’attendre entonnait des chansons de stade. Une longue attente de presque une heure qui mit sur les nerfs nos sympathiques garnements et qui provoqua des petites altercations avec le service d’ordre (dont les membres sont visiblement adeptes de la gonflette). La distribution de t-shirt, casquettes et étendards UPL ramena tout ce beau monde à de meilleurs sentiments.

16 :10, le palais des sports était plein à craquer, plus de 5000 personnes sur le parterre et dans les gradins. Une animatrice a grimpé sur l’esplanade et a prononcé un petit speech émaillé de nombreux « tawa ». S’ensuivit l’hymne national et la projection sur les écrans géants d’un petit film, œuvre sans doute d’une grande agence de com, qui présente les principaux points du programme de l’UPL annoncés par des anonymes appartenant à toutes les régions de la Tunisie.
La première intervention d’une membre du parti a été chahutée par le public et ses propos sont restés inaudibles à tout le monde. Par la suite, Dr Hamdi Snoussi, membre de l’UPL a pris la parole et prononcé une courte harangue nerveuse définissant les lignes de démarcations du parti. Un parti qui a pour projet de construire une deuxième république démocratique, indépendante et riche. Une attaque en règle contre les adversaires de l’UPL, des importateurs d’idéologies, de droite, de gauche, ceux qui rêvent d’une Tunisie sur les « modèles turc ou perse » (première pique contre Ennahdha). L’UPL veut des villes tunisiennes à l’image de la Tunisie.
Au tour de Mohsen Hassan d’expliquer, par la suite, les 14 grandes lignes du programme politique, économique et social. Un programme qui ne brillera pas, lui aussi, par son originalité. Et qui encore n’explique que sommairement le modus operandi de sa mise en application. L’UPL est, ainsi, pour une réconciliation nationale qui suivra le jugement équitable de ceux qui ont commis des crimes contre la Tunisie. D’autres points d’ordre, constitutionnel et politique, ont été évoqués : instauration d’un régime présidentiel réformé avec deux mandats maximum, réforme de la police et de l’administration, relance du projet de l’Union du Maghreb, soutien de la cause palestinienne, etc.

Concernant le volet économique, comme tous les autres partis, l’UPL défendra un marché libre, mais en travaillant plus sur la justice sociale. Le premier quinquennat 2012-2016, l’UPL promet une moyenne de croissance de 7% qui provoquera la création de 525.000 nouveaux emplois. S’ensuivront 10 points de croissance entre 2017 et 2021 soit 725.000 emplois. L’emploi élément central de la politique économique mais également social, avec le développement régional et l’enseignement.
Mesure qui a provoqué l’enthousiasme du public : l’instauration d’un droit fondamental au logement décent à travers des prêts immobiliers à 0% d’intérêt…
Il a fallu attendre presque 17h pour que Slim Riahi fasse une apparition en grandes pompes. Entouré de ses body-guard, le leader de l’UPL traversa toute la salle sur la musique d’un jingle d’un talk show de France 2, multipliant les poignées de mains jusqu’à s’installer devant son pupitre.
De sa voix fluette et trainante, Slim Riahi a prononcé un discours fleuve en arabe classique. Un discours en forme d’envolée lyrique, de déclaration de principe où le leader de l’UPL se dit dans le droit fil des grands réformateurs tunisiens Khair-Eddine Pacha , Tahar Haddad, mais également, des leaders de la cause nationaliste Bourguiba et Ben Youssef. Il s’en prit aux responsables politiques du passé, affairistes, corrompus, iniques… Nous apprenons, ainsi, qu’il a été une victime de l’ancien régime et qu’il a dû se résoudre à l’exil. L’UPL propose d'en finir avec le culte de la personnalité et la culture du défaitisme…

Voilà pour les anciens, pour les nouveaux, Slim Riahi épingla tous les partisans des idéologies préfabriquées : ceux qui mêlent à leurs discours des fatwas de Hassan El Banna, les communistes, les partisans d’un capitalisme sauvage. Mais, c’est le parti islamiste Ennahdha qui en prit pour son grade. « Rappelons à ceux qui admirent le modèle turc, que la Tunisie n’est plus un domaine féodal ottoman », s’emporte presque le tribun. Nous sommes notre propre modèle…
Slim Riahi remercia les « unionistes » présents et s’ensuivit une remise des adhésions au parti à tous les candidats aux élections à la Constituante inscrits sur les listes de l’UPL.

Radhouane Somai

Extrait vidéo du meeting de l'UPL

30/09/2011 | 1
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