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L'interview de Béji Caïd Essebsi : Ce qu'ils en ont pensé
25/09/2018 | 19:59
7 min
L'interview de Béji Caïd Essebsi : Ce qu'ils en ont pensé

 

L’interview qu’a accordée le président de la République hier à Myriam Belkadhi sur El Hiwar Ettounsi a été beaucoup commentée. Tant attendue, cette apparition télévisée soulevait beaucoup d’espoir chez les Tunisiens qui espéraient des mesures radicales de la part de Béji Caïd Essebsi. A défaut d’annonces phares et concrètes, des réactions variées ont été exprimées par les acteurs de la scène politique, chacun interprétant les propos du chef de l’Etat à sa manière.


Après une longue attente, Béji Caïd Essebsi s’est finalement adressé aux Tunisiens afin d’apporter des éclaircissements aux différentes questions politiques. La crise interne qui plombe Nidaa Tounes et la responsabilité de son directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi dans cette impasse, le maintien ou l’éviction de Youssef Chahed du gouvernement ainsi que la relation avec Ennahdha était les points fondamentaux abordés lors de cette interview.

Fortement appréciée par le président de la commission de l’information à Nidaa Tounes cette interview a été considérée comme « une nouvelle page entamée par Béji Caïd Essebsi dans l’histoire de la Tunisie sans les Frères musulmans et sans les opportunistes ». Mongi Harbaoui ajoute qu’il était temps de se remettre à l’action.

Une position qui, cependant, n’a pas été partagée par la majorité des politiciens.

 

 

L’un des premiers à avoir réagi à cet entretien était l’ancien dirigeant au sein de Nidaa Tounes, Lazhar Akremi. Invité de la chaîne Attessia lundi 24 septembre 2018, Lazhar Akremi a relevé l’appui dont bénéficie Hafedh Caïd Essebsi de la part du chef de l’Etat soulignant que le directeur exécutif de Nidaa Tounes jouit d’un traitement de faveur. L’avocat a, en outre, souligné la vulnérabilité de Béji Caïd Essebsi devant son fils ajoutant que c’est notamment cette faiblesse qui a rendu les propos du chef de l’Etat « douteux ».

« Le jeu est fini ! Emmène ton fils jouer dans ta cour et ne t’occupe pas de Youssef Chahed ! Il existe des mécanismes constitutionnels pour évincer le chef du gouvernement ! », s’est-il exprimé.

 

 

 

Les propos de Lazhar Akremi ont suscité la réaction de Saïda Garrache, porte-parole de la présidence de la République, qui a rebondi sur ces déclarations. Selon Saïda Garrache, les propos de Lazhar Akremi à propos de Béji Caïd Essebsi n’engagent que lui. Elle a, de surcroît, précisé sur les ondes de Shems FM aujourd’hui que « Béji Caïd Essebsi est un homme d’Etat portant un projet sociétal, que l’histoire en témoigne et qu’il existe des parties qui veulent l’impliquer dans certains différends ».


Revenant sur le lien qu’entretient Nidaa Tounes avec Ennahdha, Béji Caïd Essebsi a annoncé une rupture avec le parti islamiste. Dans ce sens, il a indiqué que bien que cette alliance soit inévitable étant donné la loi électorale actuelle, cette rupture a été commandée par Ennahdha. « Ce sont eux qui ont décidé de la rupture des relations et ont choisi un autre camp. J’espère qu’ils réussiront même si j'en doute. En tout cas, le plus important, c’est l’intérêt de la Tunisie. Pour moi, je le répète, la patrie avant les partis. Et Dieu seul sait ce que m’a coûté le consensus établi avec Ennahda. Pourtant, je l’ai fait pour préserver l’intérêt de la Tunisie », a-t-il déclaré à Myriam Belkadhi.

A cela, la réaction d’Ennahdha n’a pas tardé à venir. En effet, le porte-parole du parti islamiste, Imed Khemiri est intervenu aujourd’hui mardi 25 septembre 2018 sur les ondes d’Express FM pour nier les propos de Béji Caïd Essebsi à propos de cette rupture. M. Khemiri a déclaré que contrairement à ce que le président de la République a affirmé, Ennahdha n’a pas souhaité cette rupture.

M. Khemiri a également ajouté qu’Ennahdha s’attache toujours au principe du consensus ajoutant qu’il était pour établir un dialogue capable d’instaurer la stabilité gouvernementale et de remédier à la crise qui secoue le pays. Néanmoins, le porte-parole d’Ennahdha a souligné qu’un tel consensus ne signifie pas que les deux partis sont d’accord sur tous les points et que les divergences peuvent encore exister sur certains sujets.

 

Le député Habib Khedher, aussi membre d’Ennahdha, est à son tour revenu sur l’interview du chef de l’Etat. Pour lui, il a estimé que Béji Caïd Essebsi a commis une grave erreur notamment en ce qui concerne la dualité du pouvoir exécutif soulignant qu’il était convaincu que la mise en place d’un pouvoir exécutif avec deux têtes assurait la réussite de la transition démocratique.

Revenant, par ailleurs, à l’amendement de la Constitution, M. Khedher a jugé qu’il était impossible à présent de procéder à n’importe quel changement d’autant plus que d’essentiels intervenants, notamment la Cour constitutionnelle, ne sont toujours pas implémentés. Il a estimé, dans ce sens, que c’était un non-sens d’amender la Constitution alors que le processus de l’instauration du régime politique n’a pas été achevé. Il a préconisé de finaliser ce processus, de l’évaluer et puis de changer le nécessaire.


 

Cette réaction est, en effet, venue en réponse aux déclarations de Béji Caïd Essebsi durant l’interview quant à un amendement de la Constitution. Le chef de l’Etat avait indiqué dans son interview qu’une modification de la Constitution ainsi que de la loi électorale s’imposait. Toutefois, il a affirmé que cette procédure ne lui incombe pas, disant que « même Moncef Marzouki, fervent défenseur de cette Constitution, a appelé à son amendement lorsqu’il s’est rendu compte de ses limites ».

 

 

 

Egalement membre du parti islamiste, Abdellatif Mekki a précisé par la même occasion que le président de la République avait l’intention d’exercer des pressions sur Ennahda et non pas de rompre ses liens avec le parti. De plus, la fin du consensus avec Ennahdha ne signifie en aucun cas une rupture avec Nidaa Tounes, le parti de Rached Ghannouchi étant encore attaché à ce consensus.

 

De son côté, le secrétaire général d’Al Jomhouri, Issam Chebbi, a précisé dans une déclaration accordée à Mosaïque FM ce mardi 25 septembre 2018, que l’interview du chef de l’Etat n’a pas réussi à restaurer la confiance aux Tunisiens en ce qui concerne le déblocage de la crise. Il a, par ailleurs, relevé une sorte de rupture politique entre Béji Caïd Essebsi et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, étant donné que le président de la République a appelé ce dernier à s’adresser au Parlement pour un vote de confiance.

 

Pour la députée du bloc de la coalition nationale Hager Ben Cheikh Ahmed, Béji Caïd Essebsi n’est plus le garant de l’union nationale. Dans un post publié sur sa page Facebook, ce mardi 25 septembre 2018, la députée a considéré que le président de la République a enfreint la Constitution. C’est dans cette optique qu’elle appelle publiquement à retirer la confiance au chef de l’Etat.

 

 

Contactés par Business News, le député du bloc de la coalition nationale, Sahbi Ben Fredj ainsi que le président du parti Beni Watani, Saïd Aïdi ont tous les deux exprimé leur mécontentement face aux propos de Béji Caïd Essebsi. Désappointés, les deux politiciens ont indiqué que cette interview n’était pas à la hauteur des attentes des Tunisiens. Sahbi Ben Fredj a même qualifié l’interview de « spectacle désolant » reprochant au chef de l’Etat cette apparition télévisée.

 

En tout état de cause, l’interview de Béji Caïd Essebsi a généré le désenchantement de plusieurs parties qui aspiraient à voir des annonces pertinentes répondant à leurs espérances. N'apportant rien de tangible, cette interview restera une déconvenue pour beaucoup de Tunisiens qui l’ont regardée avec le souhait de voir des actions annoncées par leur président. Un président qui, vraisemblablement, a failli à redonner l’espoir et à présenter des solutions pour pallier la crise dont souffre le pays depuis des années.

Boutheïna Laâtar

 

 

 

 

25/09/2018 | 19:59
7 min
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Commentaires (2)

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Léon
| 25-09-2018 20:58
Encore un!
Léon | 07-09-2017 08:40
Encore un "meilleur Gvnt au monde". '?à y est, Cette fois-ci est la bonne! Enfin on va devenir la Libye! Euhhh je veux dire la Suède!
Je vous avais dit ce que je pensais des meilleurs Gvnts au monde depuis la création du premier prototype lorsque notre actuel président en était le chef. Chef imposé par la horde manipulée de la Qasba. Ces pionniers de la Tunisie rétrograde.
Ceux qui aiment vraiment la Tunisie avaient écouté Léon. Les autres, c'est du" tnoufiq" à tous les étages. Maintenant qu'ils ont vu le résultat de leurs actes, ils tremblent.
Le premier homme du pays (BCE), parle du Gvnt de la dernière chance. Il rejoint donc l'avis de Léon, lorsque je disais que son élection était le dernier virage avant la catastrophe dans les lignes de ce même journal.
Lorsque j'avais appelé les tunisiens à ne pas voter en pays occupé.
Mais qui pouvait jadis me comprendre? Ai-je eu ne serait-ce qu'une seule prophétie politique ou économique qui ne soit pas arrivée.
Si vous voulez sauver la Tunisie, il faut chercher des visionnaires. Bourguiba Nouira et Ben Ali en furent. Des gens qui voyaient loin. Même Ben Salah était de cette trempe. Des hommes de programmes. Des vrais.

Le deuxième homme du pays (YC) demande des propositions économiques concrètes. Il se joint à son tour à l'appel de Léon d'il y a si peu (encore sur ce même journal). Lorsque je disais qu'il fallait un programme. Un programme bien précis. Et un calendrier que le peuple puisse suivre pour en voir l'avancement et la progression. Et non pas de vagues principes dont la vacuité n'a d'égal que celle des "meilleurs Gvnts au monde" qui se sont succédés depuis la merdolution des imbéciles. La merdolution des régionalistes, des tribaux, des haineux, des prétentieux.......
Mais je rêve monsieur YC! C'est à vous, monsieur, de faire des propositions économiques concrètes et non à vos ministres. Eux doivent seulement les mettre en oeuvre et veiller à leur aboutissement.
Vous avez peut-être fini pas comprendre que ce n'est ni la CEE, ni les états unis, ni la banque mondiale, ni le FMI qui sauveront Notre pays. Ils n'en ont pas la compétence
Croyez-vous que ce sont eux qui ont fait de la Chine, de la Russie, du Japon, de la Corée ou même de l'Afrique du Sud, ce qu'ils sont aujourd'hui.
Mais maintenant ils vous tiennent par la queue. Un mois sans salaires et le pays.......
Ne fallait-il pas écouter Léon? Maintenant il faut un programme, certes, mais accompagné de beaucoup de diplomatie, pour n'employer que des mots polis.
La Tunisie de Bourguiba et de Ben Ali était une démocratie qui a naturellement abouti à une contestation des enfants de ceux qui hier se promenaient à dos d'âne et qui aujourd'hui sont des médecins, polytechniciens..... Ceux à qui l'école publique a donné sans tricher.
Ceux qui avaient été orienté par un ordinateur qui n'intègre jamais la classe sociale des gens. Le système le plus égalitaire du monde sur lequel ces mêmes gueux ont craché après l'avoir si bien utilisé.
La trahison a un prix. Celui que vous êtes en train de payer. Le défaut de "Hamd" dans un pays musulman a un prix. Celui dicté par le créateur dans le VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES. Dieu nous a créé et prévenu de tout. Il suffit de lire, comme il l'a conseillé à son prophète dans le premier mot qui lui adressa par l'ange Gibril.
Mais les tunisiens, tout pieux que vous croyez être, vous ne savez pas lire.
Vous ne savez même pas écouter lorsqu'on lit à votre place. Depuis de 14 maudit je n'ai cessé de vous lire le VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES, mais en vain!
Je vous le dis, il y a des solutions pour notre pays. Du moins, des programmes précis et pragmatiques. Toujours faut-il les comprendre.
Ce ne sont pas les économistes qui font les programmes, mais ce sont eux qui en assurent les contours.
'?tre économiste ne confère pas à la personne une "vision". Bien au contraire! Sinon imaginez le nombre de visionnaires qui auraient deviné depuis le 14 la catastrophe vers laquelle on se dirigeait. Lorsque 99,9% du peuple applaudissaient comme des imbéciles leur "libération" par Al Jazeera (laissez-moi rire).
Plus la mise en place de "programmes" efficaces et fédérateurs prendra du temps, plus le travail de Nouira sera détruit. Souvenez-vous des gueux des années 70: "Khobz ou Mé wi nouira lé". Dans des manifestations dans la rue et dans les stades! Leurs enfants ont dit la même chose de Ben Ali.
Haines conjuguées de haineux jaloux et destructeurs. Il est plus qu'évident que la Tunisie s'est faite, non pas avec eux, mais malgré eux!
Alors ils sont revenu à la charge (car Ben Ali est bien moins répressif que ne l'était Bourguiba) et ils ont cassé la baraque construite par Syedhom et dont ils ont eux-même profité à volonté.
Je me conchie toutes tripes dehors sur ce type de personnes ingrates, majoritaires dans le pays qui en a fait des diplômés.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Patriote Résistant contre l'occupation et la trahison du 14 janvier.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

Léon
| 25-09-2018 20:53
Ils sont vraiment des imbéciles tous ces gens qui parlent encore de gouvernance, de problèmes politiques, de ceci et de cela.
Le monsieur qui vous fait office de président, qui, bien que totalement incompétent en économie, n'est pas né d'hier, leur a dit:
1- C'est la catastrophe
2- C'est bien pire que 1986
3- Le dinar continuera sa chute
4- On va emprunter pour payer nos dettes.

Et il y a encore des cons amenés avec le vent de la merdolution; des gens que l'ont peut aisément et sans exagération qualifier de traitres, qui continuent à parler du beau temps et de la "boulitique", sans broncher. C'est que pour faire pire con qu'un gueux à diplômes, il faut se réveiller de bonne heure!

Tout cela je vous l'avais prédit dans un article sur BN où je qualifiait l'élection de BCE de "dernier virage avant la catastrophe". Mais qui m'écoutais ou bien qui pouvait me comprendre. Même certains Benalistes avaient applaudi l'arrivée de BCE, à mon grand regret. BCE ne sauvera pas plus la Tunisie que n'importe qui d'autre. Moi je sais qui peut sauver la Tunisie, mais il va falloir dans un premier temps que vous arrêtiez de répondre aux ordres des chancelleries néo-colonialistes occidentales. Je connais quel est l'enfant du bled qui pourra sauver le pays avec l'aide d'autres patriotes et aussi l'aide stratégique de Léon.
Pour ceux qui seraient amenés à ne pas croire ce que j'avais prédit lors de l'arrivée de BCE, la qualifiant de "dernier virage avant la catastrophe" voici le lien.

http://www.businessnews.com.tn/le-remaniement-ministeriel-vu-par-les-partis-politiques,520,74648,3

Votre serviteur qui regarde par satellite pendant que vous contemplez à partir de jumelles de mauvaise qualité,

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya,
Résistant;

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.