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Magistrat soupçonné d'atteinte sexuelle sur mineure, l'instance de justice judiciaire réagit à l'affaire
11/08/2016 | 15:34
5 min
Magistrat soupçonné d'atteinte sexuelle sur mineure, l'instance de justice judiciaire réagit à l'affaire

C’est une affaire qui secoue le monde des magistrats depuis quelques semaines déjà. On ne parle que de cela dans les couloirs des palais de justice, les salles de rédaction, les études d’avocat et les syndicats. Les médias ont tu l’affaire pendant un temps, faute de preuves suffisantes permettant d’étaler une sale affaire devant l’opinion publique et le monde extérieur. Le syndicaliste sécuritaire Issam Dardouri devait en parler mardi dernier lors d’une conférence de presse interdite à la dernière minute. L’autre syndicaliste Walid Zarrouk voulait également en parler, mais il croupit en prison depuis plusieurs jours.

Visiblement, la cocotte vient d’éclater si l’on témoigne par ce communiqué, très langue de bois, de l’Instance provisoire de la justice judiciaire. L’instance n’a pas voulu entrer dans le détail de l’affaire se suffisant de généralités qui en disent long et pas assez.

Dans son communiqué (que vous retrouvez ci-dessous dans sa forme originale en langue arabe), l’instance parle d’une plainte déposée par l’Organisation tunisienne de la sûreté et le citoyen (présidée par Issam Dardouri) auprès du ministre de la Justice en date du 20 juillet sans indiquer la teneur ou le sujet. Le communiqué se suffit, dans son introduction, de dire « suite à ce qui a été publié par certains médias autour des accusations contre un substitut du procureur de la République du pôle antiterroriste le suspectant d’avoir commis un crime portant atteinte à la magistrature et son prestige ». Plus loin dans le communiqué, il est écrit que le ministre a transmis le dossier le même jour à l‘instance provisoire de la justice judiciaire pour information et à l’inspecteur général du ministère pour enquête.

Dès le lendemain, soit le 21 juillet, le magistrat accusé a présenté sa démission, mais elle lui a été refusée, vu le début du déclenchement d’une série de procédures.

En date du 28 juillet, l’inspection générale du ministère achève son enquête, après avoir entendu toutes les parties prenantes, et transmet une note au ministre pour lui proposer le renvoi du magistrat devant le conseil de discipline et de déclencher les poursuites judiciaires sur la base de l’article 23 du code des procédures pénales ainsi que la prise des dispositions nécessaires sur la base de la loi 26/2015 relative à la lutte antiterroriste et le blanchiment d’argent, ainsi que les textes régissant le code de l’enfant.

Le communiqué se suffit ensuite de citer quelques procédures légales et courriers avec le ministre, sans pour autant s’étaler sur l’affaire, ni même dire de quoi il s’agit au juste, et s’achève par la formule, désormais classique, de signaler qu’il s’agit d’un acte isolé et que l’Instance refuse qu’on utilise cette affaire pour porter atteinte à la réputation de la magistrature et de mettre en doute la confiance des citoyens en leur justice et du rôle imparti du pôle antiterroriste. 

 

S’il est tout à fait compréhensible que l’instance s’interdise de parler d’une affaire pendante devant la justice, d’autant plus qu’elle salit l’image de la magistrature, il est bon de signaler qu’il y a un minimum d’informations qui doivent être communiquées au public, sans pour autant s’étaler dans les détails. Dans les démocraties qui se respectent, et où la justice est fortement respectée par tous, non seulement ces affaires sont étalées à la une des journaux, mais on n’hésite pas non plus à citer les noms des suspects dès lors qu’ils sont de hauts fonctionnaires de l’Etat ayant failli à leur mission et à la déontologie.

De quoi s’agit-il ? Sachant que nous-mêmes en tant que média, nous marchons sur des œufs, nous n’allons pas nous étaler dans les détails, ni donner les noms des protagonistes.

L’affaire serait liée à l’infiltration d’une gamine de 17 ans dans des réseaux terroristes, avec l’accord du procureur de la République.

Ces infiltrations ont permis de faire tomber plusieurs réseaux terroristes et faire échouer un certain nombre d’attentats.

 

Au moment du debriefing de cette gamine, le substitut du procureur de la République aurait succombé à son charme. On ignore qui a tenté de séduire l’autre, mais d’après nos informations il y aurait eu des relations sexuelles entre les deux, et ces actes auraient été filmés dans une vidéo qui a circulé ensuite entre certains hauts syndicalistes sécuritaires.  Auraient-ils essayé de monnayer cette vidéo pour obtenir quelque chose auprès du magistrat ou des autorités ? On l’ignore. Toujours est-il que l’un est suspendu de son travail et l’autre en prison.

Le substitut du procureur, quadragénaire et père de deux jeunes enfants, s’est retrouvé en tout cas en plein milieu de ce scandale et il aurait tenté d’en échapper par une démission. Démission refusée, comme indiqué ci-dessus, et il n’est pas exclu qu’il soit arrêté d’un moment à l’autre, au vu de la gravité des faits reprochés.

D’après les photos de la gamine que Business News a pu visionner, on voit certaines qui semblent avoir été prises dans les bureaux mêmes de hauts fonctionnaires de justice, peut-être celui du substitut en question. Celle que nous publions ci-dessus figure dans ce jeu et appartient à la gamine dans ce qui semble être le bureau du substitut.

Il ne s’agit pas d’un simple fait isolé d’un homme incapable de tenir sa braguette, mais d’un scandale d’Etat qui implique plusieurs départements.

Comment expliquer qu’une gamine soit utilisée pour infiltrer des terroristes ? Comment expliquer que le magistrat ait pu séduire ou se laisser séduire par un témoin ou un suspect, sans qu’il n’y ait eu de garde-fou parmi les magistrats instructeurs ? Comment expliquer que leurs scènes intimes aient été filmées à l’insu d’un magistrat d’un département de justice si important et théoriquement au fait de ce type de pièges basiques ?

C’est certainement en tenant compte de toutes ces considérations que le président de la plus haute instance judiciaire nationale a préféré en dire trop et pas assez dans son communiqué… Il se trouve cependant qu’on ne peut pas étouffer un scandale en commettant une autre erreur, celle de priver le public d’un minimum d’informations auquel il a droit.

 

N.B.


11/08/2016 | 15:34
5 min
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Commentaires (23)

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Karim
| 12-08-2016 13:31
Ce n'est pas un cas isolé, j'ai déjà écrit au ministre de la justice, preuves à l'appui pour dénoncer des actes d'obstruction, d'entraves à l'exercice de la justice, de dissimulation et de destruction de preuves, pratiques très courantes au niveau du tribunal de première instance de tunis! sans parler d'abus de pouvoir! d'ailleurs, je vais publier tout le dossier si je trouve un média qui soit d'accord pour le faire!

rayan benne
| 12-08-2016 13:14
Il semble que le piège est tellement été bien tendu qu il a fonctionné...
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VT6
| 12-08-2016 12:30
1- Couleur mauve : nuance du violet elle renvoi à la spiritualité
2- Fleur mauve : la période de floraison est l'été
3- Membres inférieurs d'un corps humain : mobilité
5- Jambes croisées droite sur gauche : la personne sait ce qu'elle fait et fait ce qu'elle veut
6-Chocolat : une mixture entre lait (blanc) et cacao (noir)
Le blanc renvoi à la pureté quant au noir il renvoi au mal.
Leur mélange donne du gris : le mystère, le problème
Le problème : comment dégager le blanc du noir ?

VT6
| 12-08-2016 11:50
Photo louche
Y a-t-il un message derrière ?
Pour qui ?
Pour quoi chocolat ?
Pour quoi Milka Daim ?
Pour quoi jambes et pieds en talon avec ongles vernis ?
Pour qui joue BN ?

rayan benne
| 12-08-2016 10:26
Le Juge est il responsable s il a commis l acte? Bien entendu que oui il est responsable et il doit rendre compte à ses pères.
Mais aussi la jeune fille doit rendre compte à la justice car il me semble et je peux me tromper qu on l a manipulé pour comploter contre le Juge; à rechercher aussi les comploteurs.
Le Magistrat reste responsable devant la loi car il est tombé dans le piège!

Aziz aziz
| 12-08-2016 10:20
Qui est ce qui a procurer les vidéos et les photos à dardouri et Cie?. Et pourquoi il l'a fait? Car il s'agit très probablement d'un matériel issus d'opération de renseignements et les trouver en circulation libre prouve qu'il y a là des failles béantes dans le système.
L'histoire de q ne m'intéresse pas. C'est la sécurité de mon pays qui m'intéresse le plus.

tounsia
| 12-08-2016 09:58
JE VOIS QUE TOUT le monde parle de l'affaire de DSK!
mais ce mec dès que l'affaire a eu lieu etait arreté, carriere politique detruite et tous les medias du monde ont parlé de lui
alors que ce sale type supposé procureur et ayant normalement preté serment devant la nation a tout fait et pourtant ni identité definit, ni arreté, ni meme pas encore demis de ses fonctions et sa supposé immunité judiciaire!
d'ailleurs une question se pose: ne fallait il pas penser à eliminer ce droit d'immunité au corps judiciaire?
etre juge =ne veut pas dire surement etre injusticiable, non?

Tounsi
| 12-08-2016 09:33
'' '' '''' : '' ''' ''' ''''
L'institution judiciaire n'est pas aussi propre que vous voulez nous faire croire. La preuve :
1) Cette affaire,
2) L'affaire de Tozeur,
....
Personnellememt je suis malade car je me rappelle toujours que le juge est le representant de Dieu sur terre ('''''' '' ''''' '''' ''' ''''')

VT6
| 12-08-2016 08:26
Félicitations pour la Bond Girl. C'est la Véritable Héroïne de cette histoire.
Elle a fait tomber les terroristes,
Ses employeurs,
Et même M le Juge.
Elle doit être d'une beauté fatale conjuguée d'un charme écrasant et d'une intelligence éclatante.
Je dirais une Bombe Nucléaire'

personne n' est en dessus de la loi
| 12-08-2016 00:47
Comment appliquer la loi au citoyen normale pour une simple infraction commise et épargner celui qui ne la respecte pas même si c'est la haute instance ! est ce qu' on est soumis au même code pénal ou il' y a differents codes.Eh vous voulez un organisme indépendant? Ça commence bien !!