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LF 2017 : une tentative pour maîtriser le déficit budgétaire
27/09/2016 | 20:32
5 min
LF 2017 : une tentative pour maîtriser le déficit budgétaire

On parle souvent de situation de crise en Tunisie, et c’est surtout le volet économique qui est pointé du doigt. D’ailleurs, ce fût l’une des raisons majeures ayant conduit au retrait de confiance du gouvernement Essid et au lancement de l’initiative de formation d’un gouvernement d’union nationale. Le projet de loi de Finances 2017, est donc considéré comme l’une des premières épreuves de gouvernement Chahed. Cependant, les choses ne vont pas être de tout repos, vu la polémique suscitée par ce projet avant même sa présentation devant l’ARP.

 

 

Dans ce contexte, un conseil ministériel restreint consacré à l’examen du cadre général du projet de Loi de Finances 2017 a été présidé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, hier, afin d’examiner le cadre général du projet de Loi de Finances 2017, en cette situation économique difficile que traverse le pays, ainsi que les pressions financières exercées sur le budget de l’Etat. Par ailleurs, le projet de Loi de Finances 2017 se base sur les mesures susceptibles de concrétiser le programme du gouvernement, notamment, en matière d’emploi, d’investissement et de consolidation des ressources du budget de l’Etat.

 

Ce projet tend principalement à maîtriser le déficit budgétaire de l’Etat ainsi que le taux d’endettement. Il vise aussi à relancer la croissance économique via la fiscalité. D’ailleurs,  lors du conseil national de fiscalité tenu le 20 septembre 2016, la ministre des Finances,  Lamia Zribi, a affirmé que ce projet comporte nombre de dispositions visant à relancer l’investissement et l’emploi. Des mesures visant à consolider les ressources du budget, améliorer le recouvrement de l’impôt, appuyer les garanties pour les contribuables et faire face à l’évasion fiscale. 

 

On notera, toutefois que plusieurs rumeurs ont circulé, à propos de ce projet de loi  et qui ont  été déjà démenties, il s’agit, notamment, de l’augmentation du timbre de voyage passant de 60 à 100 dinars. Le ministère des Finances a démenti cette rumeur affirmant qu’il n’y aura pas d’augmentation pour ce timbre décrété dans les années 1980 à titre provisoire.

Or selon le projet de loi de Finances, dont la version a été publiée par le journal Assabah News, il en ressort que ledit projet contient plusieurs mesures fiscales qui s’inscrivent dans plusieurs axes, dont, principalement, la révision de l’IRPP, la révision de la TVA, des mesures pour l’impulsion de l’emploi et de l’investissement, la lutte contre l’évasion fiscale, la poursuite de la réforme douanière…

 

Concernant, la révision de l’IRPP (impôt sur les revenus des personnes physiques), le projet prévoit l’élargissent du barème et la majoration des taux d’imposition de l’IRPP. Et ce, à travers soit l'augmentation des taux d’imposition (sans modification du barème), ou alors celle des taux (en élargissant lebarème), ou encore en augmentant les taux (avec un barème plus élargi).

 
Quant à la révision de la TVA, l'idée est de poursuivre l’élargissement du champ d’application de la TVA, et ce, à travers, la restriction de la liste des exonérations sur certains produits et services. Une TVA de 6% sera appliquée aux médicaments et produits pharmaceutiques importés et qui n’ont pas de semblables produits localement, aux jardins d’enfants, aux produits dédiés à l’impression des livres, des journaux, les revues péridiques, aux foyers universitaires privés…..

Une TVA de 18 % sera, quant à elle, appliquée à l’importation et la vente des équipements et produits dédiés aux activités sportives et aux activités culturelles telles que les opérations de production et de distribution des spectacles théâtraux, musicaux, cinématographiques….

 

Le député du Front populaire et président de la commission des finances à l'ARP, Mongi Rahoui, s'est exprimé sur la nouvelle version de la loi d'urgence économique. A propos de cette loi, qui contient désormais 16 articles au lieu de 4 dans sa première version, Mongi Rahoui a déclaré " s'il fallait voter pour la loi aujourd'hui, je ne voterai pas pour cette nouvelle version. Il faut l'améliorer et lui mettre des garde-fous. Il y aura encore des discussions avant le passage au vote, le 30 septembre 2016. Mais personnellement, je trouve que la première version est plus satisfaisante. Ce sont les aléas du travail législatif".

Sur les points positifs de la loi, le député du Front populaire a indiqué que la loi vise à l'accélération des procédures économiques. A ce sujet, il a déclaré :" Je n'en veux pas à Youssef Chahed de vouloir accélérer la cadence, c'est vrai qu'il y a trop de projets à l'arrêt à cause des lacunes de la loi".

 

Revenant sur le projet d'accélération de l'exécution des grands projets mentionnés dans la loi, Mongi Rahoui a indiqué que cette réforme représente un danger pour l’économie tunisienne. Il a expliqué que pour les grands projets et les projets d'ordre national, le fait de ne plus passer par des appels d'offres publics est la porte ouverte à la corruption. Il a ajouté que ce projet de loi aura pour conséquence l’effacement de la loi sur l’investissement, de la loi relative aux terres collectives, ainsi que d'autres lois déjà en vigueur.

 A propos des terres agricoles, Mongi Rahoui a déclaré qu'elles faisaient l'objet d'attaques spéculatives grandissantes. Il a ajouté que, dans sa première version, la loi d'urgence économique contenait plus de garanties qui ont été ôtées de la nouvelle. Le député s'est demandé :" Quels intérêts y a t-il derrière le retrait de ces garanties? Je pose la question car j'ai des doutes."

 

 

Au-delà des  polémiques et des critiques, tous les experts s’accordent sur la situation difficile que traverse le pays. Ainsi, la loi de Finances devra trouver les solutions adéquates, aussi douloureuses soient-elles, afin de tenter de sortir le pays de cette crise qui semble s’approfondir de jour en jour.

 

 

27/09/2016 | 20:32
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Commentaires (4)

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moha
| 28-09-2016 14:26
La 1er chose faire appliquer les lois
il y a là beaucoup à gagner

A4
| 28-09-2016 10:37
PAYER !
Ecrit par A4 - Tunis, le 22 Décembre 2015

Ma mère me l'a dit, dès le jour de ma naissance:
"Tu as à payer taxes, impôts et redevances !"
Je suis donc là pour ça et pas pour autre chose
Quitte à me trouver ruiné, victime d'overdose
Overdose de taxes sur des produits surtaxés
Votées par des élus et autres désaxés

Elle m'a dit ça tendrement entre deux tétées
"Rien ne sert de résister et faire l'entêté
Paye mon fils, donne tes sous, paye et repaye encore
Ils vont tout t'ôter, pas besoin de ton accord
Pas besoin de tenter des trucs sans résultat
Pense plutôt à graisser les rouages de l'Etat"

"Penses-y", dit-elle un jour où j'étais pensif
En remontant mes bretelles et coiffant mes tifs
"C'est bien à toi de payer pour les fainéants
Les allergiques au travail et les tire-au-flanc
Ceux qui ne servent à rien, qui sont à la marge
Et réclament haut et fort qu'on les prenne en charge"

Je me rappelle encore de tous ses bons conseils
De toutes ses histoires précédant mon sommeil:
"C'est à toi de payer quand c'est la sécheresse
Pour des paysans ruinés pour cause de paresse
Et c'est à toi de donner le jour du déluge
A ceux qui dans l'oued ont placé leurs refuges !"

Je n'ai rien oublié, sa bonne soupe était tiède
Et moi je tentais de marcher en vrai bipède
Quand me tenant la main elle me dit calmement
Que je dois prévoir l'argent des remboursements
Pour les pseudo héros et autres rescapés
Malades imaginaires et faux handicapés

C'est ainsi que je me vois des années après
Prisonnier de leur piège, enlisé, empêtré
Payant pour les autres, et repayant sans cesse
Pour les gugusses vivant aux frais de la princesse
Pour les trafiquants et même les marchands d'armes
Sans avoir sa main pour essuyer mes larmes ...

Walid
| 28-09-2016 09:04
Erreur stratégique si le gouvernement choisit d'augmenter les impôts. Il faut soutenir le pouvoir d'achat du tunisien, soutenir les aisés à investir et surtout combattre les gens qui ne payent pas type cafés, restaurants, sandwicheries, epicerie, coiffeuse etc... COmbattre la contrebande et la corruption. ET enfin remettre en marche le phosphate et mieux gérer les entreprises publiques qui étaient rentables pour la plupart en 2010 et constituaient une ressource pour L'Etat. Enfin, il faut faire de la Tunisie un paradis fiscal pour les non résidents pour attirer les étrangers... L'état doit aussi s'endetter en monnaie nationale en émettant des BTA. L'État doit stopper les recrutements et et motiver les départs à la retraite anticipée.. L'État doit investir dans de grands projets d'infrastructure pour désenclaver certaines régions intérieures et les rendre plus attractives. L'État doit jouer son rôle de premier investisseur pour redonner confiance aux Privés. Il est temps aussi que chaque tunisien accomplisse son travail, soit honnête et contribue à redresser ce pays. STOP à l'égoïsme qui est entrain de détruire ce pays et plus personne ne pourra profiter une fois le pays détruit..

zohra
| 28-09-2016 04:00
Accabler toujours le contribuable, augmenter des impôts directs et indirects au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes qui mettent le pays à genoux, la contre bande et la corruption, c'est là le gros manque à gagner pour l'état, dans toutes les villes la vente du pétrole devant les yeux de l'état, c'est vraiment étonnant, trafic de tout genre, l'échange de devises par tout, et j'en passe et des meilleurs...