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Chroniques
Les services de renseignement, victimes des barbes bien réelles
07/03/2016 | 15:59
4 min

 A chaque fois qu’il y a, en Tunisie, un acte terroriste, un soldat ou un civil assassinés par les balles de sales barbus, je ne peux m’empêcher de penser à l’année 2011 et le début de la déliquescence de l’Etat. A cette période où Sihem Ben Sedrine appelait au démantèlement de la police politique et évoquait des barbes artificielles et où Farhat Rajhi s’exécutait. On a fragilisé un appareil-clé de l’Etat, que sont nos services de renseignement et on paie, depuis, le prix.

Que de sang versé depuis. La dernière occasion en date remonte à ce matin lundi 7 mars 2016 avec un bilan assez lourd de 11 morts parmi les forces de l’ordre et 7 morts parmi les civils. 18 en trop ! Et ils ont été assassinés par des barbes bien réelles. La faute à qui ? A des services de renseignement incapables de bien assurer leur travail, depuis leur fragilisation préméditée ! Je ne cesserai jamais de le répéter, ni d’épingler deux des plus gros responsables de ce qui nous arrive actuellement. Sans être coupables, ils demeurent néanmoins responsables de tout ce sang versé !

 

On demande souvent aux journalistes et analystes de présenter des solutions, plutôt que des critiques, fussent-elles justes. Bien que ce ne soit pas notre travail, il est de notre devoir cependant de pointer du doigt les manquements et de montrer les solutions entreprises ailleurs.

Le mal est identifié, le virus est dans la plaie avec ces terroristes en liberté amnistiés par un décret et blanchis par des politiciens et des « mercenaires des droits de l’homme ».

 

Cinq ans après, et en dépit de tous les efforts entrepris, nos services de renseignement n’ont toujours pas retrouvé leur efficacité d’antan.  C’est à eux d’anticiper toute action terroriste.

Mais comment pourraient-ils retrouver cette efficacité quand ils voient, régulièrement, un nouveau directeur nommé à leur tête et un nouveau ministre à la tête de leur tête ? Comment redevenir efficaces quand ils savent ou soupçonnent qu’ils sont eux-mêmes infiltrés par des agents à la solde de partis à la même idéologie que les terroristes ? Pourraient-ils redevenir efficaces quand ils ne peuvent faire confiance ni à leur hiérarchie, ni à leur subordonnés et encore moins à leurs indics ? 

A qui doivent-ils rendre compte ? A leur ministre nommé par un chef du gouvernement à la merci des partis ou à un Etat qui doit obligatoirement survivre à tous les partis ?

C’est cette instabilité politique qui fait que l’efficacité ne soit pas au rendez-vous. On avait cru, à tort, que les élections de 2014 allaient ramener cette stabilité, mais le fait est là, cette stabilité n’est toujours pas là. A cause de quoi ? D’un système politique bicéphale, gravé dans la constitution, qui a très rapidement prouvé ses limites. Un système ramené dans les containers d’hommes politiques aux barbes réelles et dont l’idéologie était identique, il y a quelques années, à celle des assassins de nos soldats ce matin.

 

Comment résoudre le problème ? Il faut d’abord redonner à l’appareil sécuritaire son efficacité d’antan, puis s’assurer que les juges puissent faire leur travail correctement pour servir le Droit et l’Etat de droit. Mais il faut qu’il y ait d’abord un Etat en bonne et due forme pour qu’il puisse y avoir un Etat de droit. Or l’Etat est en déliquescence avec ses appareils quasi obsolètes.

La priorité est donc de redonner à l’Etat sa force nécessaire pour pouvoir lutter contre le terrorisme, mais il est impossible d’atteindre cet objectif avec un gouvernement chancelant et patchwork.

 

Comme le navire qui ne peut pas être gouverné par deux capitaines, le chef du gouvernement ne peut pas diriger le pays en essayant continuellement de satisfaire ou de ne pas mécontenter les chefs de parti qui l’ont nommé.

Un chef du gouvernement qui n’a de chef que le nom, puisqu’il est à la fois « subordonné » des chefs de parti et « subordonné » du président de la République. Je parle bien de la fonction du chef du gouvernement, telle que décrite par la Constitution, et je n’ai pas encore évoqué Habib Essid dont le personnage est loin de refléter celui de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

Quand le chef du gouvernement ne peut nommer le ministre de l’Intérieur qu’après avoir consulté Ennahdha et qu’Ennahdha ne peut cautionner qu’après s’être assuré qu’il ne va pas chercher des cadavres dans le placard, on ne saurait s’étonner des résultats qui s’en suivent.

Le pouvoir politique a beau être élu démocratiquement, il ne saurait jamais être efficace quand il n’a pas la latitude de prendre librement ses décisions, selon sa propre stratégie.

Ce système bicéphale est dramatique politiquement et il a démontré ses limites, même dans des pays solidement ancrés dans la démocratie. Aujourd’hui, la Tunisie le constate dans la chair de ses enfants !

 

07/03/2016 | 15:59
4 min
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Commentaires (46)

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Rahim
| 16-03-2016 03:46
Adresse une unique question à N.Bahloul : Pourquoi toute cette opacite relative à la rencontre de Rached Ghanouchi avec le président Bouteflika ??

veritas
| 14-03-2016 06:52
l'arme fatal des khwanjias qu'ils ont utilisées dès le début c'est l'infiltration de l'armée, de l'appareil sécuritaires,main basse sur le ministère de la justice et de tout les ministères ,plusieurs jeunes et moins jeunes des rangs d'ennahba ont été engagés dans tout les ministères a fin de s'emparer de l'état dans toute ses formes a l'instar de ce qui a été fait par le rcd car ennahba n'a aucune stature ni d'idée valable pour diriger un pays alors elle ne fait que copier le rcd en rajoutant son zèle de haine en prime .
Tant que les infiltrations ne sont pas anéanti il n'y aura pas un pays qui parle d'une seule voix car il y'a des saboteurs derrière tant que le grand nettoyage a la Ben alienne de 1990(qui a prouvé son efficacité) n'a pas commencé il n'y aura aucune avancée ,tant que le régime parlementaire adopté et concoté par le gourou n'est pas abondonné le parlement ne pourra pas avancer pour plus d'efficacité il faut revenir au régime présidentielle et écarter le gourou de toute décision et de tout protocole est il cohérent d'avoir un chef de parti qui se mêle de tout et reçoit les grands de ce monde avant le président de la république lui même il faut arrêter ce cirque a l'ayatollah ,le gourou n'est pas intéressé par aucun poste de pouvoir mais par derrière c'est lui qui manipule tout avec la complicité des chiens qui ont accepté d'être a sa merci ,l'état politique actuel du pays ne laisse aucun espoir pour sauver le pays des mains des khwanjias le seul moyen c'est la force la dictature même qu'il faut déployer contre eux sans hésitation car c'est des gens lâche sans aucun scrupule .

Mabrouka
| 13-03-2016 09:00
n a pas bien fonctionne

http://www.syti.net/Manipulations.html

Mabrouka
| 13-03-2016 08:59
Lisez pour vous eclairer

HAMADI
| 11-03-2016 11:38
comme d'habitude je trouve votre analyse très logique.

IBNU MARIAM
| 09-03-2016 17:08
Nous lisons ici et là que nous serions victimes du complot des services de renseignement occidentaux(américains, israéliens,britanniques, français)mais ces services défendent l'intérêt de leurs pays respectifs (ou plutôt des multinationales qui influencent les hommes politiques) mais réveillez-vous il s'agit d'une simple réalité vieille comme le monde!!! Ces complots nous frappent de fatalisme, comme-ci une puissance occulte (certain diront Dajjal) 'uvrait de manière maléfique sur les sociétés arabes. Mais il faut cesser de croire en ces superstitions car les personnes qui 'uvrent contre vos intérêts sont des hommes comme vous qui ont un cerveau comme vous.Le cerveau et le c'ur pur sont des armes de construction massive et de défense imparables quelque soit les moyens technologiques utilisés en face.Certains prétendent que nos services sont infiltrés par des agent du Mossad, juifs tunisiens(ou autre) ayant la nationalité israélienne.Je n'y crois pas beaucoup mais après tout peut-être, les taupes ont toujours existée. Mais nous aussi avons des tunisiens de confession juive en Tunisie ou autres, ne serions-nous pas capable de faire la même chose le cas échéant? Là se pose un problème crucial: Pourquoi certains citoyens de confession juive ou anciennement tunisien(pareil pour les algériens juifs) considèrent Israël comme plus leur patrie que la Tunisie alors qu'en réalité il n'ont aucun lien historique prouvé avec Israël et que leur ascendance est berbère comme la nôtre et qu'il se sont convertis au judaïsme 1000 ans avant la venue de MOUHAMMED (sur lui la bénédiction et la paix)tout en étant berbère? Parce qu'ils ne supportaient plus ce statut de DHIMMI bien qu'il leur assurait protection, qu'il ne supportait plus de vivre dans des ghettos et qu'ils souhaitaient faire partie d'une Nation à part entière. Pour ce faire le sionisme a été très séduisant, ils leur promettait enfin un pays à eux. Certes une réforme du judaïsme est nécessaire afin d'en faire une religion non fondée sur le sang(car c'est un non sens pour des convertis berbères)mais sur un choix(ça c'est l'affaire des juifs eux-mêmes) mais nous tunisiens musulmans qu'avons-nous fait pour inclure les tunisiens juifs au moins symboliquement dans notre pays? La constitution dispose que l'Islam est la religion de la Tunisie mais QUID du judaïsme et même du christianisme? La langue est l'arabe mais Quid du berbère? Il ne s'agit pas de diviser mais d'inclure tous les tunisiens afin qu'aucun tunisien ne se sentent plus chez lui ailleurs qu'en Tunisie. La Religion(du latin "religere" c'est à dire ce qui lie) de la Tunisie est la Tunisie, sa morale est Abrahamique, ses langues sont le berbère, l'arabe et le français(pied de nez monumental à tous ceux qui voudraient amputer notre identité). Le tunisianisme, l'algérianisme aurait été des pieds de nez monumentaux au sionisme puisque donnant au juifs berbères le goût de s'attacher à leurs patries historiques que sont les pays du Maghreb attachant leur talents et leur travail pour leur véritable pays. Eux et nous nous sommes faits bernés mais nous avons fauté en les traitant comme des citoyens de seconde zone.Tunisiens juifs vous êtes berbères ne l'oublier pas, vos ancêtres sont enterrés ici. Le décret en Algérie Crémieux a mis le doigt sur cette faiblesse historique du dhimmisme en achevant de nous diviser les uns les autres à dessein. Il serait temps de réfléchir un peu plus et comprendre nos insuffisances car nous pouvons aisément inverser le cours de l'histoire. Ah mais j'oubliais nous sommes conditionnés par les versets soit disant anti-juifs du Coran???Le Coran parlait de certains juifs à un moment donné, ceux qui combattaient Muhammad, ceux qui l'avaient trahi, c'était des juifs ARABES et non pas les juifs du monde entier et pour l'éternité!!!!! Un peu de finesse et de subtilité mes chers compatriotes.L' Aikido est un sport très intéressant, il utilise la force de l'adversaire pour la retourner contre lui, ainsi plus ce dernier est fort, plus il se fait mal lorsqu'il nous attaquent. A bon entendeur.

IBNU MARIAM
| 09-03-2016 12:57
Hommage aux militaires morts au combat, hommage aux victimes civiles. Nous devons mettre le paquet sur nos services de renseignement, infiltrer tous les groupes dits "djihadistes" que ce soit sur le territoire mais aussi dans toutes les zones de combat et de conflits mais aussi de part le monde via toutes nos chancelleries mais aussi par le privé.Le travail est immense et périlleux voilà pourquoi ces fonctionnaires doivent être hautement rémunérés notamment sur les zones de combat(ils risquent leurs vies). Veillez à ne pas être infiltrés ceci grâce à des outils de contrôle sur toutes les chaines du commandement. Ne jamais permettre l'aide de quelque puissance que ce soit pour sécuriser notre territoire et prévenir toute attaque terroriste sauf avec le seul pays avec lequel nous avons un intérêt commun et dont l'expertise en la matière est reconnue mondialement c'est à dire l'Algérie, pays avec lequel nous partageons non seulement des intérêts vitaux mais qui a la même ascendance première que nous: la berbérité. Seul un travail de renseignement puissant peut nous aider à prévenir des attaques terroristes(le mossad est un modèle du genre et nous pouvons être plus performant que ce dernier car nous avons 7000 ans d'histoire), notre service de renseignement doit aussi travailler avec des membres de la société civile de manière indirecte afin d'opérer de manière internationale. Nous devons former secrètement des unités d'élite capable d''uvrer en tout point du globe(nous devons recruter les surdoués dont la nation regorge). Nous n'avons pas le quantitatif nous devons donc miser sur le qualitatif au point d'avoir les services parmi les plus performant au monde. Ceci n'est pas une affaire de partis politiques, c'est une affaire de sécurité nationale et donc tous les hommes politiques quelque soit leur obédience doivent s'unir pour ce genre de chose.Le reste est affaire de cosmétique. Les libyens doivent obtenir un visa pour venir en Tunisie et tout tunisiens passant la frontière avec ce pays ou venant de Turquie fiché sur une banque de donnée nationale. Aucune aide étrangère ne doit être accepter pour sécuriser le territoire sauf quelques formateurs scrupuleusement contrôlés. Pour ce qui est du volet économique il faut cesser ces emprunts usuraires à l'étranger, cesser net. Seule une augmentation massive des salaires et du salaire minimum (doublé dans premier temps) par décret avec nouveau mode de calcul des charges sociales afin de limiter leur hausse voire la réduire peut relancer l'économie en interdisant tout phénomène d'inflation proportionnelle à cette hausse de salaire par un contrôle drastique des prix. Ceci relancera la demande (à condition que la majorité des produits consommés soient fabriqués en Tunisie, c'est ce que faisait BEN ALI sur les conseils du grand MOHAMMED GHANNOUCHI)et donc l'investissement(plutôt que de construire par des sociétés étrangères de grosses infrastructures coûteuse mais non rentable pour notre pays dans son ensemble)et ceci donnera aux travailleurs un salaire en parité de pouvoir d'achat parmi les meilleurs du monde au point où nos jeunes refuserons de partir mourir noyés comme des chiens en mer et fort de leur dignité et d'un bon salaire se verrons octroyer facilement des visas mais cette fois il n'y feront que du tourisme et non cette humiliante et dégradante vie de misérable clandestins. Le passeport tunisien aura une valeur dans le monde et notre fierté sera basée sur du concret. Le développement tunisien est inexorable, ne douter jamais du contraire, soyez honnêtes, honnêtes, honnêtes, humbles mais fiers, travailleurs, inventeurs, conquérant économiquement, développeurs, fidèles à votre parole...BREF SOYEZ TUNISIENS. TAHYA TOUNES.

Nephentes
| 08-03-2016 17:33
Daech est un tsunami

Un tsunami est une série de en vagues destructrices déferlantes, de hauteurs croissantes, jusqu'à déferlement de lames de fond sur la cote.

Un tsunami trouve son origine dans la survenance d'un séisme ou un glissement de terrain sous-marin à très grande profondeur et difficilement détectable pour un observateur non averti.

Daech est un tsunami socio-politique et ethno-psychiatrique d'une envergure sans précédent depuis le nazisme.

C'est l'héritier du nihilisme qui a sévi en Europe à partir de la moitié du 19eme siècle.

Le nihilisme européen était le signe annonciateur de la décadence puis de la déliquescence de la civilisation occidentale telle qu'elle s'est construite depuis la Renaissance.

Daech est la manifestation de la déliquescence de la civilisation arabo-musulmane telle qu'elle existe depuis le 8eme siècle de l'ère chrétienne

Daech symbolise l'échec des états arabo-musulmans à construire durablement des communautés socio-politiques structurées et pérennes.

Sans un certain nombre de frustrations et dérives psychosociales - dont des fixations et paranoïas collectives- au sein de l'ensemble des zones géographiques concernées, Daech n'aurait pas existé.

Daech est actif en Tunisie parce qu'il trouve un certain nombre de complicités idéologiques et d'affinités identitaires au sein d'une partie de la population tunisienne.

Parce que cette population est coupée de ses racines, de son histoire et surtout de son identité.

C'est, comme l'Algérie, la Lybie, Le Yemen, la Syrie et L'Irak,-et à un moindre degré l'Egypte- une barcasse rafistolée et ballotée par les tempêtes de l'histoire contemporaine, à la dérive.

Maroc, Oman et Jordanie ne sont pas concernés car la population est en phase avec son identité séculaire, bien ancrée dans sa culture et mémoire authentiques.
Leur communauté nationale puise ses forces dans l'harmonie avec l'histoire et les racines de leur nation.

En tunisie , la majorité de la population est aliénée, avec des identités collectives tronquées, biseautées artificiellement, à la dérive.

La plupart des citoyennes et citoyens, notamment les jeunes, ne savent où trouver du sens et une authenticité en phase avec une mémoire déjà largement formatée.

La restauration d'une culture et mémoire commune authentique,acceptée par tous , est la condition sine qua non pour éviter les mouvements tectoniques au sein des profondeurs de l'inconscient collectif.

Nomade
| 08-03-2016 16:59
Le renseignement sous la dictature ressemble à la recherche d'or. On remue des tonnes de terre pour recolter quelques pépites. Les quantités de terre mouillées, malmenées puis rejetées ne peuvent que se la boucler. En démocratie cela n'est pas possible. Il faut savoir ce qu'on veut ...

NC
| 08-03-2016 13:28
L'efficacite d'antan des services de securite ? Laquelle ? celle qui a su eviter l'attentat de la ghriba ? ou celle qui a su ceuillir les terroristes retranches a slimane ? On est plus dans les annees 90 je vous rappelle, et mettre ce qui se passe sur le dos de sihem ben sedrine ou farhat rajhi est plutot petit.
Quelle police politique regrettez-vous au juste ? celle qui surveillait les opposants et qui fabriquait des films compromettant pr faire du chantage ??