A chaque fois qu’il y a, en Tunisie, un acte terroriste, un soldat ou un civil assassinés par les balles de sales barbus, je ne peux m’empêcher de penser à l’année 2011 et le début de la déliquescence de l’Etat. A cette période où Sihem Ben Sedrine appelait au démantèlement de la police politique et évoquait des barbes artificielles et où Farhat Rajhi s’exécutait. On a fragilisé un appareil-clé de l’Etat, que sont nos services de renseignement et on paie, depuis, le prix.
Que de sang versé depuis. La dernière occasion en date remonte à ce matin lundi 7 mars 2016 avec un bilan assez lourd de 11 morts parmi les forces de l’ordre et 7 morts parmi les civils. 18 en trop ! Et ils ont été assassinés par des barbes bien réelles. La faute à qui ? A des services de renseignement incapables de bien assurer leur travail, depuis leur fragilisation préméditée ! Je ne cesserai jamais de le répéter, ni d’épingler deux des plus gros responsables de ce qui nous arrive actuellement. Sans être coupables, ils demeurent néanmoins responsables de tout ce sang versé !
On demande souvent aux journalistes et analystes de présenter des solutions, plutôt que des critiques, fussent-elles justes. Bien que ce ne soit pas notre travail, il est de notre devoir cependant de pointer du doigt les manquements et de montrer les solutions entreprises ailleurs.
Le mal est identifié, le virus est dans la plaie avec ces terroristes en liberté amnistiés par un décret et blanchis par des politiciens et des « mercenaires des droits de l’homme ».
Cinq ans après, et en dépit de tous les efforts entrepris, nos services de renseignement n’ont toujours pas retrouvé leur efficacité d’antan. C’est à eux d’anticiper toute action terroriste.
Mais comment pourraient-ils retrouver cette efficacité quand ils voient, régulièrement, un nouveau directeur nommé à leur tête et un nouveau ministre à la tête de leur tête ? Comment redevenir efficaces quand ils savent ou soupçonnent qu’ils sont eux-mêmes infiltrés par des agents à la solde de partis à la même idéologie que les terroristes ? Pourraient-ils redevenir efficaces quand ils ne peuvent faire confiance ni à leur hiérarchie, ni à leur subordonnés et encore moins à leurs indics ?
A qui doivent-ils rendre compte ? A leur ministre nommé par un chef du gouvernement à la merci des partis ou à un Etat qui doit obligatoirement survivre à tous les partis ?
C’est cette instabilité politique qui fait que l’efficacité ne soit pas au rendez-vous. On avait cru, à tort, que les élections de 2014 allaient ramener cette stabilité, mais le fait est là, cette stabilité n’est toujours pas là. A cause de quoi ? D’un système politique bicéphale, gravé dans la constitution, qui a très rapidement prouvé ses limites. Un système ramené dans les containers d’hommes politiques aux barbes réelles et dont l’idéologie était identique, il y a quelques années, à celle des assassins de nos soldats ce matin.
Comment résoudre le problème ? Il faut d’abord redonner à l’appareil sécuritaire son efficacité d’antan, puis s’assurer que les juges puissent faire leur travail correctement pour servir le Droit et l’Etat de droit. Mais il faut qu’il y ait d’abord un Etat en bonne et due forme pour qu’il puisse y avoir un Etat de droit. Or l’Etat est en déliquescence avec ses appareils quasi obsolètes.
La priorité est donc de redonner à l’Etat sa force nécessaire pour pouvoir lutter contre le terrorisme, mais il est impossible d’atteindre cet objectif avec un gouvernement chancelant et patchwork.
Comme le navire qui ne peut pas être gouverné par deux capitaines, le chef du gouvernement ne peut pas diriger le pays en essayant continuellement de satisfaire ou de ne pas mécontenter les chefs de parti qui l’ont nommé.
Un chef du gouvernement qui n’a de chef que le nom, puisqu’il est à la fois « subordonné » des chefs de parti et « subordonné » du président de la République. Je parle bien de la fonction du chef du gouvernement, telle que décrite par la Constitution, et je n’ai pas encore évoqué Habib Essid dont le personnage est loin de refléter celui de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Quand le chef du gouvernement ne peut nommer le ministre de l’Intérieur qu’après avoir consulté Ennahdha et qu’Ennahdha ne peut cautionner qu’après s’être assuré qu’il ne va pas chercher des cadavres dans le placard, on ne saurait s’étonner des résultats qui s’en suivent.
Le pouvoir politique a beau être élu démocratiquement, il ne saurait jamais être efficace quand il n’a pas la latitude de prendre librement ses décisions, selon sa propre stratégie.
Ce système bicéphale est dramatique politiquement et il a démontré ses limites, même dans des pays solidement ancrés dans la démocratie. Aujourd’hui, la Tunisie le constate dans la chair de ses enfants !
Commentaires (46)
CommenterSilence total
Les infiltrations pour tout saboter
Tant que les infiltrations ne sont pas anéanti il n'y aura pas un pays qui parle d'une seule voix car il y'a des saboteurs derrière tant que le grand nettoyage a la Ben alienne de 1990(qui a prouvé son efficacité) n'a pas commencé il n'y aura aucune avancée ,tant que le régime parlementaire adopté et concoté par le gourou n'est pas abondonné le parlement ne pourra pas avancer pour plus d'efficacité il faut revenir au régime présidentielle et écarter le gourou de toute décision et de tout protocole est il cohérent d'avoir un chef de parti qui se mêle de tout et reçoit les grands de ce monde avant le président de la république lui même il faut arrêter ce cirque a l'ayatollah ,le gourou n'est pas intéressé par aucun poste de pouvoir mais par derrière c'est lui qui manipule tout avec la complicité des chiens qui ont accepté d'être a sa merci ,l'état politique actuel du pays ne laisse aucun espoir pour sauver le pays des mains des khwanjias le seul moyen c'est la force la dictature même qu'il faut déployer contre eux sans hésitation car c'est des gens lâche sans aucun scrupule .
@Nizar Bahloul
http://www.syti.net/Manipulations.html
@ Nizar Bahloul
Trés logique
UN ETAT INCLUSIF
développer et déployer nos services de renseignement
Remonter au fait générateur du tusnami
Un tsunami est une série de en vagues destructrices déferlantes, de hauteurs croissantes, jusqu'à déferlement de lames de fond sur la cote.
Un tsunami trouve son origine dans la survenance d'un séisme ou un glissement de terrain sous-marin à très grande profondeur et difficilement détectable pour un observateur non averti.
Daech est un tsunami socio-politique et ethno-psychiatrique d'une envergure sans précédent depuis le nazisme.
C'est l'héritier du nihilisme qui a sévi en Europe à partir de la moitié du 19eme siècle.
Le nihilisme européen était le signe annonciateur de la décadence puis de la déliquescence de la civilisation occidentale telle qu'elle s'est construite depuis la Renaissance.
Daech est la manifestation de la déliquescence de la civilisation arabo-musulmane telle qu'elle existe depuis le 8eme siècle de l'ère chrétienne
Daech symbolise l'échec des états arabo-musulmans à construire durablement des communautés socio-politiques structurées et pérennes.
Sans un certain nombre de frustrations et dérives psychosociales - dont des fixations et paranoïas collectives- au sein de l'ensemble des zones géographiques concernées, Daech n'aurait pas existé.
Daech est actif en Tunisie parce qu'il trouve un certain nombre de complicités idéologiques et d'affinités identitaires au sein d'une partie de la population tunisienne.
Parce que cette population est coupée de ses racines, de son histoire et surtout de son identité.
C'est, comme l'Algérie, la Lybie, Le Yemen, la Syrie et L'Irak,-et à un moindre degré l'Egypte- une barcasse rafistolée et ballotée par les tempêtes de l'histoire contemporaine, à la dérive.
Maroc, Oman et Jordanie ne sont pas concernés car la population est en phase avec son identité séculaire, bien ancrée dans sa culture et mémoire authentiques.
Leur communauté nationale puise ses forces dans l'harmonie avec l'histoire et les racines de leur nation.
En tunisie , la majorité de la population est aliénée, avec des identités collectives tronquées, biseautées artificiellement, à la dérive.
La plupart des citoyennes et citoyens, notamment les jeunes, ne savent où trouver du sens et une authenticité en phase avec une mémoire déjà largement formatée.
La restauration d'une culture et mémoire commune authentique,acceptée par tous , est la condition sine qua non pour éviter les mouvements tectoniques au sein des profondeurs de l'inconscient collectif.
Chercheurs d'or...
Quelle police politique regrettez-vous au juste ?
Quelle police politique regrettez-vous au juste ? celle qui surveillait les opposants et qui fabriquait des films compromettant pr faire du chantage ??