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Les routes tunisiennes échouent encore au test des pluies saisonnières
26/09/2016 | 19:59
5 min
Les routes tunisiennes échouent encore au test des pluies saisonnières

Il y a un adage bien de chez nous qui dit : « Pleure s’il pleut et pleure s’il ne pleut pas ». Adage de circonstance en ce début d’automne. La Tunisie a connu ces derniers mois un pic de sécheresse alarmant au point d’avoir eu recours à la « prière pour la pluie ». Pendant tout l’été, les citoyens ont dû gérer les coupures d’eau quotidiennes. Pourtant, il s’est avéré que s’il pleut, cela n’est pas non plus synonyme de réjouissance Et pour cause !

 

Depuis des années, c’est une rengaine qui lasse et agace. A chaque saison des pluies, c’est la catastrophe assurée. Des routes cassées, des inondations, des carambolages et des bouches d’égout qui crachent l’eau et les détritus. Les discours des responsables restent les mêmes sans que rien de concret ne soit encore fait pour qu’enfin le Tunisien puisse se réjouir de l’arrivée de la pluie. 

Les pluies torrentielles de vendredi dernier n’ont pas failli à la règle et les réseaux sociaux, comme à chaque fois, ont été inondés de photos d’inondations, de voitures renversées et de chaussées saccagées à Tunis mais aussi à Sousse et à Monastir.

Le directeur régional de l’Office national d’assainissement (ONAS) de Sousse, Noureddine Haj Ali, avait reconnu que les débordements des canalisations des eaux usées sont dus principalement à l’absence de réseau de collecte des eaux de pluies dont manquent, aujourd’hui, nombreuses villes tunisiennes. Il avait précisé que des mesures ont été prises pour endiguer la catastrophe écologique survenue à Chott Meriem à Sousse, notamment, le nettoyage de cette zone en question.

D’après lui, l’absence de plan urbain d’aménagement et les constructions anarchiques sur le littoral ont entravé les différents projets de développement et de raccordement de la zone de Chott Meriem au réseau de collecte des eaux usées.

 

Propos qu’avait tenu il y a un an le PDG de l'ONAS, Habib Omrane, qui était revenu, le 20 août 2015, au micro de Mosaïque Fm, sur les inondations qui avaient frappé, en cette même période,  plusieurs régions du pays.  Habib Omrane avait lui aussi expliqué que l’ONAS prend en charge les eaux usées mais non le réseau des eaux pluviales. Il avait souligné que l’incident survenu à Chott Mariem en août 2015, est dû au fait que la région, considérée comme rurale, ne bénéficie pas d’un réseau d’assainissement et que le projet sera lancé dans les plus brefs délais. Délais qui ne semblent être aussi brefs que cela.

 

 

Mohamed Abid, chef du district du Grand-Tunis à l’office national de l’Assainissement (ONAS) qui est intervenu aujourd’hui même sur Shems Fm, s’est expliqué, pour sa part, sur les causes de l’entassement des déchets dans les égouts des différentes villes du pays. Entassement qui aggrave la situation. Il a précisé que « la problématique dans cette affaire est que les milliers de gaines au bord des routes qui sont faites pour filtrer et aspirer l’eau sur les routes se bouchent avec des déchets en tout genre ne permettant plus le passage de l’eau dans les canalisations souterraines lors d’inondation ou de fortes pluies. Maintenant, est ce que le problème vient de la municipalité qui n’a pas nettoyé les routes ou du citoyens qui pollue en jetant ces déchets directement sur les routes, ceci est un autre problème ».

Il a ajouté que la responsabilité de nettoyage de ces canaux souterrains qui se trouvent dans les quartiers résidentiels revient aux différentes municipalités du pays.

 

Là aussi, le discours est le même que celui de l’année dernière. En effet, Mohamed Abid, avait indiqué, en 2015, que la responsabilité de la gestion des eaux pluviales, incombe à différentes structures et notamment aux ministères de l’Equipement et de l’Agriculture ainsi que des municipalités. Il avait souligné que l’infrastructure nécessaire à l’évacuation des eaux n’a pas suivi l’agrandissement des villes, qui ne cessent de se développer. Ajoutant que « les projets de développement des infrastructures de gestion des eaux de pluie sont coûteux, pour le grand Tunis uniquement il faudrait 600 millions de dinars pour les mettre en place ».

 

Les responsables de l’ONAS ont affirmé alors que des efforts sont entrepris en prévision des pluies de l’automne de 2015 et que ces efforts sont le fruit d’actions et de coordination entre les différentes parties concernées. Efforts qui ne semblent pas avoir porté leurs fruits.

 

Le ministre des Affaires locales et de l’environnement dans le gouvernement d’union nationale, Riadh Mouakher, s’est rendu le 23 septembre dans différents quartiers de la capitale, afin de constater les dégâts occasionnés par les inondations et prendre note des doléances des habitants sinistrés. Il a promis et souligné la nécessité à trouver, dans l’urgence, des solutions pour limiter l’impact des pluies sur les zones basses.

 

Les discours se suivent et se ressemblent, en cette saison pluvieuse, la responsabilité des dégâts engendrés par la pluie est imputée aux uns et aux autres et au final n’est du ressort de personne. Si les municipalités ont un rôle important à jouer dans l’affaire, le retard des élections municipales prévues initialement pour mars 2016, puis estimées à mars ou octobre 2017 et pouvant avoir lieu en 2018, n’arrange rien au problème.

 

Pire encore, c’est avec stupéfaction que des habitants de la rue Sarajevo à Ennasr, quartier huppé de Tunis, ont constaté le 23 septembre des dégâts importants sur une chaussée retapée à neuf au mois de juin. C’est dire que si peu de choses sont faites, rien n’est fait dans les règles de l’art. De l’argent public sera encore dépensé à colmater une route neuve et à dégager des égouts des déchets d’un chantier terminé trois mois plus tôt. Quand ces mêmes riverains avaient demandé aux agents si les bouches d’égout allaient être nettoyées et que le gravier et l’asphalte qui les bouchaient allaient être enlevés, on leur avait dit qu’une autre équipe allait se déplacer pour le faire. Une équipe qu’ils attendent encore aujourd’hui que la chaussée est cassée et que leurs bennes à ordures ont été emportées par les flots.

 

Entre temps, les Tunisiens seront passés maitres dans l’art de décrire les problèmes sans être, toutefois, capables de les résoudre. En espérant aussi qu’il ne pleuve pas en novembre et que nos hôtes de la conférence d’appui au développement économique n’aient pas un autre argument à ajouter à leur liste de réticences.

 

 

 

26/09/2016 | 19:59
5 min
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Commentaires (8)

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URMAX
| 28-09-2016 08:23
..... DU TUFF ;
......UN PASSAGE DE ROULEAU COMPRESSEUR ;
......DES GRAVILLONS ;
......UN AUTRE PASSAGE DE ROULEAU COMPRESSEUR ;
......LE BITUMAGE (de cette espèce de gaufrette qui nous sert de route) !

EST-CE COMME CECI QUE L'ON CONçOIT UNE ROUTE ??!!??

OÙ SONT NOS "EXPERTS" ??
QUE FONT-ILS ??

* : "ILS BOIVENT UN CAFE À LA CAFETERIA DU COIN" ......pendant les heures de boulot.

no comment ...

TMT
| 27-09-2016 18:33
Au fait,la question n'est pas de choisir entre deux maux comme le titre semble suggérer,mais plutôt de la problématique de l'aménagement du territoire.il faut se rendre compte que la vision de la taille des infrastructures ne doit plus se contenter des 10/25ans comme horizon du fait des changements très rapides des conditions de vie de l'homme...
Il faut donc revoir sa copie et planifier sur un horizon de 50/70ans,chose qui n'est plus possible pour des cités comme Yunis,Sfax,Sousse...
Pour celles là,le plus logique est de créer des villes satellites avec des infrastructures àhorizon lointain.En attendant il faut que tout le monde y mette du sien en matière de civisme et de maintenance dans les règles de l'art.

A4
| 27-09-2016 14:12
Il n'y a pas de quoi s'étonner, ça se passe comme ça dans les pays pauvres où on paye des "rackatteurs" et des bandits à la recherche de la "paix sociale" !!!

DIEHK
| 27-09-2016 12:35
Ils sont sur diplômés nos Kafaates Tunes!
Un diplôme c'est bien,
Mais
L'Expérience c'est meilleur que tout!!
Vous êtes incapables de construire des routes qui tiennent la routes, par contre vous êtes les champions du monde du foutage de ***?
C'est à votre niveau les fortiches en gueule!!
Vous n'avez que ce que vous méritez parce que vous êtes des sur diplômés de Zaba?
Regardez la Tunisie:
Les trottoirs datent de 1956 et avant!
Les routes construites sous Zaba sans pentes transversales et longitudinales
et vous dites "Kafaates ?"
Vos immeubles qui tassent, vos ouvrages d'art qui se déplacent, la téchnicité qui vous fuit, même le bon dieu vous a abandonné, alors, demandez à votre gourou peut être son Dieu vous aidera!!
Incompétents et incompétences sont les mamelles de la Tunisie Post Merdolution!
Bon appétit les sur "quoi" diplômés!
Je pouffe du haut de mes 73 ans.....
Je ne suis pas gàçené de vious dire la vérité, des vérités blessantes car j'aime plus que vous ma Tunisie et je la sers de l'Etranger bien que nous avons arrêté de l'aider depuis 2011!!!

observator
| 27-09-2016 11:58
la corruption la cause principale.

Ce matin à la Manouba j'observais des employés verifiant des égouts dans un immeuble.
Ils étaient 6 ou 7 mais aucun ne portait une tenue et des gans de travail et la plupart avaient les mains dans les poches.
Cela en dit long......sur l'état d'esprit de beaucoup d'employés du service public.

Givago
| 27-09-2016 06:01
Donnez moi une seule raison de ne pas regretter la vie avant cette révolution qui a mis le pays son dessus dessous, d'autres font une révolution culturel,une révolution industrielle pour avancer,pour préparer l'avenir,et nous notre révolution nous à reléguer 100 ans en arrière,vous me direz qu'avec la clique d'islamistes qu'on a on a pas d'autres choix que de sombrer dans les abîmés.

Mounir
| 26-09-2016 23:51
On ne peut pas imputer la faute qu'a l'ONAS (bien que leur salaire est trop élevé compte tenu du rendement faible voir nulle que les agents de l'ONAS offrent)?
Il faut aussi rappeler la responsabilités des municipalités qui au moins devrait au minima, s'occuper de la planification des travaux de maintenance et de contrôle. Il n'y a apparemment aucune décision bilatérale et encore moins unilatérale,
MAIS!!!! et heureusement... par une grâce inconnue (et telle que nous ont habituer nos décideurs, très probablement incalculé), le ministère de tutelle des municipalités (min des affaires locales) vient de fusionner avec le ministère de l'environnement qui comme par magie est le ministère de tutelle de l'ONAS, donc il doit y avoir entre ce nouveau couple des étincelles qui jaillissent!

Donc à présent, voyons voir si tous ces faux patriote autoproclamer "révolutionnaire", faisant toujours mine de pleurer et de s'attrister pour la Tunisie, donneront dans leur tache quotidienne autant de vigueur qu'ils ne le font pour demander des augmentations (juste parce que c'est devenu à la mode)!
En rappelant que leurs taches ne demandent ni effort physique puisque tout est fait par des machines et encore moins mentale, mis à part le fait peut être difficile et critique pour eux de différencier la droite de la gauche ce qui leur serait d'un grand soutien pour atteindre les zones d'interventions.

Franchement je doute des solutions qui seront mise en place, et on nous trouvera surement d'autres explications tellement ridicule qu'on aura plus envie de s'indigner, un peut comme le secrétaire générale du syndicat des hôtels, qui dans une émission radio nous a expliqué que les niqabés sont interdite de piscine parce que leur habits risqueraient de perturbé le taux de brome, chlore et oxygène se trouvant dans leur piscine (puisque tout le monde sait que nos hôtels mesure ces taux toutes les heures et les communiques aux publiques... c'est du moins ce qui se fait dans tous les hôtels des pays ne s'appelant pas Tunisie)
On aurait pu lui répondre par une autre réponse aussi loufoque comme le fait que l'acide urique et l'azote de l'urine des clients qui s'ils se mélangent aux chlores donnent des molécules qui irritent les yeux, la peau et peuvent toucher le système respiratoire, donc au final, le niqab en diminuant la quantité de chlore des piscines nous protègent! Mais bon tant qu'il n'y a pas de syndicats des niqabés on ne risque pas de l'entendre celle la!

medeve
| 26-09-2016 21:35
C'est quand même inimaginable qu'à chaque tombée de pluie, les conduites se trouvent bouchées comme par hasard! pour donner lieu à des inondations qui auraient pu être évitée si une préparation avait été réalisée et suivie par des actions sur le terrain.Des responsables qui réagissent après coup pour ne pas régler définitivement le problème. Où sont les compétences Tunisiennes dans le domaine!!!!! Que ces pseudo-responsables arrêtent de parler dans le vide et agissent plus sérieusement sur le terrain!!!!