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Les partis se bousculent pour porter plainte contre Béji Caïd Essebsi
06/08/2014 | 1
min
Les partis se bousculent pour porter plainte contre Béji Caïd Essebsi
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Les partis tunisiens, ou leurs membres influents, enchaînent les réactions par rapport à l’information révélée, hier mardi 5 août 2014, à travers un document fuité et faisant état d’un don en nature, à savoir deux voitures blindées, en faveur de Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounès.
Il y a naturellement les CPR qui sont aux premiers rangs pour faire de cette affaire un scandale. On lira « Sebsi Gate » chez l’un de leurs députés.
Il y a également un député d’Ennahdha qui a publié une longue lettre ouverte invitant implicitement le chef du gouvernement à réagir en application des articles 19 et 20 du Décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011, portant organisation des partis politiques. Le député islamiste rappelle les articles 28,29 et 30 qui sanctionnent ceux qui enfreignent les articles 19 et 20. Des sanctions qui peuvent aller jusqu’à la prison et la dissolution du parti.
Chez le parti Al Joumhouri, un membre dirigeant a multiplié les appels au « peuple » pour déposer plainte contre Nidaa Tounes et Béji Caïd Essebsi.
Du côté des dirigeants d’Al Massar, c’est vers l’ironie et non vers la chasse aux sorcières que cela penche. Avec des slogans sarcastiques et du second degré, on cible de biais ce fait qui a déclenché la polémique.

Rappelons que le parti Nidaa Tounès a indiqué que les voitures blindées en question vont servir à la sécurité et l’escorte de Béji Caïd Essebsi et non au financement, qu’il soit direct ou indirect, du parti. En outre, le destinataire du don est BCE et non Nidaa Tounes, comme Nidaa l’a indiqué hier à Business News et l’a répété ensuite dans un communiqué public (La loi interdit aux partis d’avoir des financements étrangers directs et indirects, mais pas aux personnes). Du côté de Nidaa Tounès, on nous évoque une demande faite à la présidence pour l’obtention de tels moyens susceptibles d’assurer la sécurité de Béji Caïd Essebsi, fortement menacé, dans un pays où deux leaders politiques ont été assassinés et qui demeure encore en proie au terrorisme. La réponse aurait été négative.
En criant au scandale, à la veille de la campagne électorale, il est clair que de nombreux personnages politiques cherchent la publicité comme d’autres cherchent une forme de sabotage d’un parti devenu, en peu de temps, la deuxième force politique du pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous n’avons pas mis, plus haut, les noms de ces « personnalités ».
Cependant, pour beaucoup, quand des faits similaires se passent dans leurs partis, on cesse de crier aussi haut.

Du côté d’Ennahdha, pareil don aurait été fait au leader Rached Ghannouchi par le Qatar avec une belle limousine asiatique. Une limousine au régime suspensif (elle ne paie donc pas de douane) puisque M. Ghannouchi est administrativement non résident !
Mais il faudrait élargir encore plus en jetant un coup d’œil sur les financements obtenus par les associations proches de ces partis qui jouent à la probité. Pour le cas des « plus vierges », le CPR en l’occurrence, quid du financement étranger de l’association Sawaed de Yassine Ayari ou de Tunisia Charity de Abdelmonêm Daïmi ? Pire que le financement étranger, cette dernière a obtenu des financements publics du contribuable tunisien, contre la volonté même des cadres de l’Etat (voir notre article à ce sujet).
En bref, en pleine campagne électorale, tous les coups sont permis. Plus on vise haut, plus le jeu politique peut aller bien bas.

R.B.H.
06/08/2014 | 1
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