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Chroniques
Les menaces d’ailleurs
Par Karim Guellaty
06/04/2019 | 11:00
3 min
Les menaces d’ailleurs

 

 

Exit Bouteflika. La jeunesse algérienne manifestante et pacifiste a arraché sa démission. Un peu aidée, il est vrai, par une armée qui ne voulait pas partir avec l’eau du bain. C’est historique.

Et c’est le 2 avril et après 20 ans de pouvoir que le Président Bouteflika abdiquera. Deux jours après il présentera ses excuses au Peuple algérien. C’est émouvant.

La jeunesse qui a la jeunesse pour elle, ne s’en laisse pas conter; ne faiblit pas dans sa mobilisation, et a maintenu pour la septième fois consécutive sa manifestation de vendredi. C’est un combat.

Sa quête ne se cantonne pas au bras « articulé » du système, mais s’étend à tout le système. Que le système ne s’y méprenne pas. C’est une menace. Pas encore un fait.

 

Brexit l’Union du Royaume Uni. Theresa May n’arrive à plus rien obtenir ni des pays du Commonwealth, ni de son parlement, ni de l’union européenne, ni des pays membres, ni de la rue. Le divorce coûte cher. Et même si les députés de la chambre des communes ont voté une loi mercredi obligeant la négociation d’un accord de sortie, et donc retardant la sortie prévue au 12 avril, il n’est pas dit que les membres de l’UE soient ni sensibles à ce vote, ni désormais très patients. On se quitte comme on se marie, à deux. Ce n’est pas une menace. C’est un fait.

 

Exit al Sarraj. La situation : Les troupes d’Haftar sont désormais à 27 kilomètres de Tripoli. Rappel de la situation : la Libye, depuis la chute de Kadhafi, est divisée en deux sur un axe nord sud. A l’ouest, c’est Fayez el Sarraj et son groupe GNA qui dirige. Il est basé à Tripoli. A l’Est c’est Khalifa Haftar qui s’appuie sur l’ANL pour diriger cette zone. Précision sur la situation : Sarraj est arrivé aux affaires par un accord parrainé par l’Onu, Haftar, lui, ne s’est pas embarrassé, et s’est auto-proclamé aux affaires. Depuis des années des négociations de paix sont menées. En vain. Depuis des mois, chacun promet des élections. En rêve.

Et pendant tout ce temps Haftar menaçait d’envahir Tripoli. Ce n’est plus en l’air.

 

Brexit le Brunei. Depuis 2013 le sultanat insidieusement, introduisait par petites touches ici et là, des dispositions de la charia la plus radicale dans son droit positif. Mercredi une nouvelle étape est franchie par la promulgation d’un nouveau code pénal. Désormais on tuera par lapidation pour adultère, homosexualité, blasphème ou viol. On amputera pour vol ou mensonge. D’un point de vue politique, le monde s’indigne et Hassanal Bolkiah, sultan de son état, est mis aux bancs des nations. D’un point de vue historique le Sultanat de Brunei est le second pays à adopter un code pénal basé sur la charia la plus radicale… après l’Arabie Saoudite. C’était dans l’air.

 

Exit Erdogan. Bien que L’AKP d’Erdogan ait gagné les élections municipales du 31 mars dernier et bien qu’elle reste la première force politique, elle perd Ankara la stratégique capitale ou encore Istanbul l’historique Constantinople. Et pour l’opposition c’est Byzance. On parle pour Erdogan, de claque, de camouflet ou de revers. La réalité est qu’il s’agit d’une victoire. Celle de la stratégie de l’union. Pour Ankara, comme pour Istanbul, l’opposition est allée au scrutin unie, rassemblée et en ligne derrière un seul Homme. L’enjeu désormais est de généraliser l’union de l’opposition qui est encore trop éparpillée pour constituer au niveau national une réelle alternative. C’est un conseil. Et toute ressemblance …

 

Bexit Jeff Bezos. Le patron d’Amazon divorce avec des conséquences non négligeables sur le classement Forbes des fortunes mondiales. Même si lui reste en tête toutes compétitions confondues, sa désormais ex-femme à qui il va verse l’équivalant de 36 milliards de dollars en lui concédant 25% des parts qu’il détient dans Amazon, fait une entrée fracassante dans la catégorie Femme de la compétition. Le podium est désormais ainsi constitué d’Alice Walton, héritière Wal-Mart en tête, suivie de près par Françoise Bettencourt, héritière l’Oréal. Et à la troisième marche, la nouvelle venue, MacKenzie Bezos, divorcée Amazon. Ce n’était pas une menace.

 

Brexit la semaine et à samedi prochain. Ce n’est ni une menace, ni en l’air, ni même un fait. Juste une chronique

Par Karim Guellaty
06/04/2019 | 11:00
3 min
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Commentaires (5)

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NoSmoking
| 11-04-2019 16:27
Si on fait dans le style, cette cigarette n'a plus lieu d'être. Il est loin le temps on pouvait l'arborer fièrement comme une preuve de sa virilité ou de sa déinsolture ou de sa philosophie. Changez la photo et mettez à jour l'heure dans votre montre. L'on n'est plus dans les années 80.

hamadi
| 09-04-2019 11:59
une analyse,claire, un look HUMPHREY BOGART,........pour tout ceux qui savent vivre.c est un plaisir de vous lire sur la promenade des anglais avec un beau soleil.bravo

Gg
| 07-04-2019 16:24
Décidément j'adore le ton de ces chroniques. C'est court, bien écrit, empreint de distance et d'humour, percutant et juste.
A la semaine prochaine, Monsieur. Je vous attends avec impatience!

Justinia
| 07-04-2019 12:01
Mr. Guellaty faites attention, pour les fumeurs comme vous il existe deux maladies,au pire un cancer du poumon et au mieux une bronchopneumopathie chronique obstructive ( BPCO) qui est invalidante.A vous de choisir.Quant à moi,je continue à ne pas vous lire tant que vous avez cette chose au bec.

Conservateur
| 06-04-2019 17:20
Une revue de la semaine bien clair, sans commentaires c le vrai journalisme, expliquer les faits telles que elles sont sans plus, a la prochaine chronique c est vraiment passionnant de s ouvrir sur le Monde