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Les journées du patrimoine à la maison de Tunisie à Paris
22/04/2016 | 17:18
3 min
Les journées du patrimoine à la maison de Tunisie à Paris

Les 22 et 23 avril 2016 se déroule à la Maison de la Tunisie du boulevard Jourdan un colloque consacré aux patrimoines de Tunisie. Placé sous le haut patronage du président de République tunisienne (rappelons que la question du patrimoine, de sa protection et de sa transmission, fait l’objet de l’article 42 de la nouvelle Constitution), il est introduit par Imed Frikha, directeur de la Maison, devant un aréopage de personnalités et devant un public nombreux.

 

La séance de ce vendredi 22 est consacrée aux « Patrimoines de la Tunisie à la croisée des chemins ».

Il s’agit de commémorer le 60e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie en mettant en avant ce qui peut unir, valoriser, et répondre à la crise identitaire, en particulier chez les jeunes, crise porteuse de mal-être et de dérives de toute sorte.

 

Le patrimoine est un legs commun qu’il faut protéger,  et le pluriel que porte le terme dans l’intitulé du colloque montre bien qu’il s’agit d’un patrimoine multiple tant au niveau des traces matérielles qu’au niveau des êtres humains qui  y ont participé, habitants de la Tunisie au cours de les siècles ou membres de la diaspora participant de la mosaïque tunisienne tels les Juifs, les Siciliens, les Maltais, les Grecs… (Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines de la Manouba). Considérée dans les années ’60 sous l’angle affectif de la nostalgie, la préservation de ce patrimoine à la fois bâti et immatériel est déjà l’objet du travail des chercheurs et aspire à la considération de l’ensemble des citoyens.

Le patrimoine qui structure la mémoire d’une société fait aussi l’objet de compétitions et ce depuis les origines parce qu’il peut servir de support à toutes les politiques (Dalenda Larguèche, directrice du C.R.E.D.I.F. présidente de la séance de ce jour), qu’il soit numide ou romain, byzantin ou arabo musulman, colonial ou national... Ceux qui ont négligé de préserver leur patrimoine, victimes de l’idéal de la table rase, n’ont pas pour autant réussi à construire une société fière et homogène.

Le patrimoine tunisien a pour particularité d’être réparti sur l’ensemble du territoire d’ouest en est et du sud au nord, et d’être très lié au tissu urbain. Il a été rappelé que la conscience du patrimoine a pris naissance avant le protectorat et que les choix se sont succédé au gré des gouvernements et des régimes successifs (Abdelhamid Larguèche, Université de la Manouba, directeur du Laboratoire du patrimoine).

Son inscription au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. a été l’objet de beaucoup d’efforts depuis des décennies et une liste de nouveaux sites à classer, aux quatre coins de la Tunisie, tant urbains que disséminés dans le paysage tunisien a été présentée. Puisse-t-elle réussir à passer les barrages des démarches administratives. Les photos accompagnant cette liste étaient particulièrement stimulantes (Boutheina Ben Baaziz, Université de la Manouba).

La question de l’enseignement des langues anciennes, effectif à l’université mais qui a disparu de l’enseignement secondaire a été posée. Elle permet de poser l’autre question qui est celle qui au-delà des monuments concerne le maniement des concepts servant de socle à la défense et à la préservation du patrimoine. Après une période de froid avec l’Université française qui a suivi l’Indépendance, c’est un ensemble de dix nations qui participent avec les Tunisiens à la valorisation de ce trésor (Jacques Alexandropoulos,  Université Jean Jaurès, Toulouse).Elle rejoint celle de l’initiation des jeunes à ce patrimoine par le biais des cours d’histoire et des visites scolaires, visites qui ne sont pas encore entrées dans les habitudes des établissements et qui pourtant sont capitales pour donner à la jeunesse la connaissance et la fierté de son patrimoine.

Le débat s’est développé de façon très dynamique, montrant l’implication de l’assistance qui a posé les questions cruciales du numérique, de l’éducation, de l’initiative publique ou privée, du patrimoine militaire, du patrimoine artistique, telle la musique.

Le colloque est accompagné d’une très belle exposition de photographies intitulée Sacrée Tunisie. Cyrine ben Ghachem a montré que le sacré qui a précédé le religieux qui tente de le domestiquer a produit des sites et des manifestations d’une grande variété, témoins des aspirations humaines.

 

 

22/04/2016 | 17:18
3 min
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Commentaires (2)

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observateur
| 23-04-2016 10:38
C'est l'empreinte du pays à entretenir, à savoir sauvegarder et bien valoriser, pour que notre patrimoine soit toujours source d'inspiration mais aussi de fierté pour que la jeunesse soit rattachée à ses origines et à sa mère patrie.

hafedhfbk
| 22-04-2016 17:43
bravo bonne continuation