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Les inondations, un drame ordinaire
13/11/2017 | 20:00
5 min
Les inondations, un drame ordinaire

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Sud tunisien durant le weekend dernier, ont été au cœur de l’actualité, ces deux derniers jours. Des dommages matériels et humains ont fait remonter à la surface la fragilité des infrastructures, notamment dans les régions défavorisées. Outre les dégâts enregistrés, plusieurs voix se sont élevées pour demander où en était la préparation du gouvernement face à ce qui s’est passé. Retour sur une véritable situation de crise.

 

Mareth 221 mm, Médenine 191 mm, Toujane 219 mm, Zarzis 195 mm et Djerba 166 mm, voilà les quantités de pluies enregistrées dans certaines régions du Sud tunisien. Des quantités record, que même les citoyens affirment ne pas en avoir observées depuis des dizaines d’années.

 

 

Ces averses ont, donc, engendré la crue de plusieurs Oueds. Les eaux ont, donc emporté plusieurs citoyens, infiltré les demeures et les commerces, et endommageant les véhicules. Suite à quoi, des habitants ont été portés disparus. Mais, l’événement qui a fait couler le plus d’encre fût l’accident de voiture transportant le délégué de Matmata, Mohsen Benâassi, le chef du poste de la Garde nationale, Mehdi Haddad, et l'adjudant Mounir Saâdaoui.

Si l'adjudant Mounir Saâdaoui a réussi à sauter du véhicule, le chef du poste de la Garde nationale Mehdi Haddad a été retrouvé mort, alors que le délégué de Matmata Mohsen Benâassi n’a toujours pas été retrouvé à l'heure actuelle.

La liste des pertes humaines se rallonge avec la mort de deux autres citoyens retrouvés à Mareth et qui ne sont, toujours, pas identifiés.

 

Hier, réagissant à la disparition du délégué Mohsen Benâassi, des tensions ont éclaté à Zanouch (Gouvernorat de Gafsa), ville dont il est originaire et des citoyens ont brûlé des pneus et bloqué la route nationale 14 reliant Gafsa à Sfax, au niveau de Zanouch. Les protestataires ont reproché aux autorités « leur manque de sérieux » dans le traitement de cette affaire et leur « désintérêt du sort des citoyens » mais aussi le fait que BCE était, selon eux, « plus préoccupé de savoir si la Tunisie allait se qualifier ou non à la coupe du monde Russie 2018 » que de la situation dans le Sud.


 

Toutefois, les pertes matérielles ne sont pas moindres, plusieurs routes ont été coupées dans, pratiquement, toute la région. Les maisons ont été inondées et l’eau potable a été, également, coupée dans le gouvernorat de Gabès. Une situation désastreuse dont les photos témoignent de la gravité et de l’ampleur des dégâts.

Face à ce sinistre, l’Etat a été mobilisé. Les unités de la protection civile sont intervenues, en collaboration avec les autorités locales, pour venir en aide aux citoyens. L’armée nationale, a également, déployé ses moyens humains et matériels pour contribuer aux opérations de sauvetage. C’est dire que les routes ont été, débloquées au bout de 48h.

La commission nationale de lutte contre les catastrophes naturelles s’est aussi réunie, afin de se pencher sur la situation dans le Sud et les moyens à mettre en œuvre pour assurer la sécurité des citoyens et des biens dans les villes touchées.

 

 

 

Cette situation qui s’élève au rang d’une catastrophe naturelle a fait que le chef du gouvernement Youssef Chahed décide de se rendre directement à Gabès, alors qu'il effectuait une visite de deux jours au Caire, afin de s'enquérir de la situation dans le Sud.

Il a, donc, pris part à la réunion de la commission régionale de lutte contre les catastrophes naturelles afin de trouver des solutions urgentes à la situation dans le gouvernorat de Gabès, notamment à Mareth et Matmata.

D’ailleurs, ce fût le sujet de sa rencontre aujourd'hui avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi qui a porté sur les mesures prises pour traiter les conséquences des pluies torrentielles qui se sont abattues cette fin de semaine sur les gouvernorats de Gabès, Kèbili, Médenine et Tataouine.

Lors de l’entrevue, le chef de l’Etat a insisté sur l’impératif d’aider les citoyens, de retrouver les citoyens disparus et de réparer les dégâts causés par le sinistre tout en préparant l’arrivée de la vague de froid d’hiver à venir.

 

Toujours dans le même contexte, la centrale syndicale a fait part de son inquiétude face à la situation. Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi a assuré le suivi avec les secrétaires généraux régionaux. Il a, également, contacté le président de la République pour inciter les parties concernées à redoubler les efforts et fournir les aides nécessaires aux victimes.

 

 

Cependant, et malgré le drame vécu ce weekend, le secrétaire d'État aux ressources hydrauliques et à la Pêche, Abdallah Rebhi, a fourni une note positive : « Ces pluies diluviennes ont engendré des crues exceptionnelles qui vont faire que l’an prochain, nous auront une production agricole exceptionnelle dans la région ». Il a aussi révélé qu’il a été décidé de démarrer la construction de plusieurs ouvrages pour retenir l’eau, dont un barrage.

 

En tout état de cause, il s’agit d’une véritable crise qui dénote de la fragilité des infrastructures dans plusieurs régions. Certes qu’il ne s’agit pas d’une première en Tunisie, surtout avec l’avènement de la vague de froid et de la saison hivernale. On enregistre des situations de crises similaires dans la zone du Nord-Ouest, et sur les hauteurs. Toujours est-il, même la capitale n’est pas épargnée, d’ailleurs, c’est la ville qui se retrouve le plus submergée par les eaux. Il reste indispensable de concevoir une stratégie de lutte contre les catastrophes naturelles, et définir un plan d’action dans les cas d’urgence, et ce, dans l’objectif de pouvoir intervenir d’une manière aussi rapide qu’efficace.

 

 

13/11/2017 | 20:00
5 min
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Commentaires (9)

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Nourbr
| 15-11-2017 11:50
Rien a dire sur ces catastrophes naturelles juste que l'Etat est fragile, superficiel et que les travaux publiques manquent de beaucoup de moyens de calification technologique pour mettre des vrais barrages solides et durables. Et non bouche trous.

tounsi
| 14-11-2017 11:52
avec des précipitations en 12 heurs de plus que la moyenne annuel c'est normal qu'il aurai des inondations pareil meme en suisse il y a des inondations la seul déférence et que les suisse comme population ou bien les responsables commence a réparé et reconstruire le lendemain ni pleure et ni tanbir

Nephentes
| 14-11-2017 11:36
Même si les quantités d'eau enregistrées en 24h sont considérables, ce fait n'a rien d'exceptionnel en Géorgie, Bulgarie, Turquie, Japon, Malaisie, Hollande, Costa-Riza etc..:
la moyenne pluviométrique annuelle est par exemple de 2350 à Erzurum (Turquie) ,2120 à Batoumi (Géorgie), ou encore 2600 au nord de la Malaisie..

Contre 177 mm à Gabes, 138 à Tataouine...

Faut arrêter de se foutre de la gueule du monde

La cause de ces inondations c'est le cumul d'années de malversations, d'incompétences et d'anarchie bédouine.

L'ensemble des infrastructures routières de ce pays -exception notable, le Sahel....) est pourri, mal foutu, voire dangereux.

Dans le grand-Tunis, une catastrophe majeure peut survenir à tout moment : une zone de 1,5 M d'habitants incluant les cités Tadhamen, Zahrouni, Mnihla, Den-Den ont été édifiées dans l'anarchie, l'illégalité et l'irresponsabilité la plus totale

le quart de ces zones est classé zone à risque majeur d'inondation ou de glissement de terrain ( Zahrouni, Cité Ezzouhour, Cité Helal, Chebaou, Sidi Hassine, Djebel Ammar ...).

Le risque a été identifié et documenté depuis l'occupation française .....

Ces risques sont en fait décuplés par la conception débile et criminelle du "schéma"d'évacuation d'eau avec des canalisations engorgées et dérisoires, ainsi que par une 'infrastructure " routière de pacotille livrée aux trafics de tout genre pendant 40 années d'affilée....

Mêmes problématiques au niveau de Sfax, Gabes, Kairouan, Bizerte-Sud ou même la zone ouest de Sousse...

Aucun présumé "responsable " ne veut endosser la responsabilité de ses prédécesseurs, aucune leçon durable n'est tirée..

MFH
| 14-11-2017 11:31
Ne mettons pas tout sur l'insuffisance ou manque d'infrastructure adéquate. Des catastrophes pareilles arrivent même dans les pays les plus développés(USA,France,...). On peut faire mieux, mais pas éviter totalement. Aucune infrastructure au monde, conçue pour une pluviométrie moyenne annuelle de 150 mm, ne peut résister à une même quantité d'eau déversée en une journée.

Tsunami
| 14-11-2017 10:46
Il ne manque plus qu'un Tsunami géant pour nettoyer en profondeur ce Pays en faillite de la poussière accumulée représentée par des spécimens d'individus bizarres et incapables.

kissimmee
| 14-11-2017 08:52
c'est la totale. vu de loin on a l'impression que tout s'écroule dans tous les sens dans ce pays. Hélas

kameleon78
| 13-11-2017 23:03
Chaque année le ministre du Charlatanisme Religieux appelle à la prière de la pluie, chaque année il y a des inondations. Faites vos conclusions.

Khneji
| 13-11-2017 20:44
Plusieurs vont me traiter de regionalisme peu importe...les inondations du sud et leurs consequences etaient des evennements de 3emme ou 4 emme priorite' chez le gouvernement,la presidencede la republique et les medias....le festival qui honore AMINA,le match de foot ....enfin je me rappelle des fameux plataux televises lors de la vague de froid qui a frappe' le nord ouest lors du pouvoir de la Troika...je me demande est ce que ceux qui ont organise' ces plataux sont tous a la retraite?

DHEJ
| 13-11-2017 20:21
Énergie Potentielle ou encore dissipateur d'énergie...


Vers l'instauration d'un Code de Protection Des Bâtiments et Ouvrages Contre les Inondations!